Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, sur l'Institut universitaire de France et la politique de recherche universitaire, Nice le 5 septembre 2002.

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Circonstance : Journées nationales de l'Institut universitaire de France à Nice le 5 septembre 2002

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Membres de l'Institut Universitaire de France,
Vous participez aujourd'hui à Nice aux journées nationales de l'Institut Universitaire de France que vous organisez désormais avec régularité. Je vous remercie de cet engagement dans le fonctionnement collectif de l'IUF.
Vous aviez eu l'amabilité de me convier, il y a quelques semaines à m'adresser à vous en cette séance inaugurale. C'est avec enthousiasme que j'avais considéré cette possibilité de venir vous saluer et de vous exprimer mes encouragements à poursuivre votre action selon les principes qui fondent votre Institution depuis sa création en 1991. Malheureusement, les contraintes de mon agenda ministériel en ce début du mois de septembre sont venues contrarier mes intentions personnelles, en rendant matériellement impossible mon déplacement sur la Côte d'Azur, ce matin. Je ne veux cependant pas manquer de vous manifester, en cette circonstance particulière, l'intérêt que je porte ainsi que Luc Ferry, Ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, à la prestigieuse Institution à laquelle vous appartenez. C'est pourquoi j'ai prié votre administrateur, le Professeur Paul Clavin de bien vouloir vous transmettre ce message. Je le remercie vivement de son acceptation et de sa disponibilité.
Naturellement, je compte bien être présente, et le Ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche aussi, dans la mesure des possibilités de son agenda, à la cérémonie de réception de la nouvelle promotion de l'IUF en fin d'année à Paris et avoir ainsi le plaisir de pouvoir vous saluer personnellement, ainsi que les heureux lauréats que Luc Ferry et moi-même avons retenus, sur proposition des jurys statutaires, il y a quelques semaines.
J'ai défini au mois de juillet dernier dans un article publié par un grand quotidien national et intitulé "la France de l'excellence" les grandes orientations que le présent Gouvernement ambitionne de donner à la politique nationale de recherche.
J'y affirmais que "la science et la technologie s'imposent aujourd'hui comme un élément incontournable d'une préparation maîtrisée de notre avenir : les programmes initiés dans les prochaines années conditionneront pour longtemps le mode et le niveau de vie de nos concitoyens, mais aussi le rayonnement de notre pays en Europe et dans le monde ; l'enjeu est de taille : il s'agit de construire une société de l'intelligence, une France de la connaissance qui soit aussi une France de la croissance et du progrès".
J'y soulignais qu'il convenait en conséquence que nous soutenions résolument et de manière prioritaire la recherche fondamentale, socle de tout l'édifice de la recherche et du développement scientifique, culturel, technologique, économique et social de notre pays.
J'indiquais qu'il était essentiel, pour atteindre cet objectif, de mobiliser le potentiel exceptionnel de nos chercheurs et enseignants-chercheurs en donnant aux plus créatifs d'entre eux les moyens de participer pleinement à la compétition scientifique internationale. Il est capital de pouvoir attirer et retenir les scientifiques les plus brillants en leur offrant des conditions d'équipements, d'encadrement administratif et technique, d'accueil de jeunes doctorants ou de chercheurs invités comparables à celles des meilleures institutions internationales.
Je mesure combien l'Institut Universitaire de France est en pleine cohérence avec ces orientations et je m'en réjouis. Au sein des universités réparties de manière judicieuse sur l'ensemble du territoire national, en étroite coopération avec nos organismes nationaux de recherche comme avec les grandes institutions étrangères ou internationales, vous jouez un rôle d'exemplarité pour l'ensemble de la communauté universitaire française. Vous le faites en raison de la qualité et de l'intensité de votre investissement personnel dans la définition et la conduite de projets de recherche ambitieux et prometteurs, du rayonnement de vos publications et de la pertinence de votre défense de la propriété intellectuelle ainsi acquise, du soin que vous apportez à l'encadrement doctoral ou post-doctoral des jeunes chercheurs que vous prenez en responsabilité de formation, de votre participation active à l'enseignement des étudiants de tous les cycles et de votre rôle phare dans la diffusion des connaissances au sein de l'ensemble de la société, notamment dans le cadre d'une politique active de vos établissements en matière de transfert vers les entreprises des résultats innovants de la recherche et de présentation de conférences au grand public.
Je souhaite que cette exigence d'une recherche de très haut niveau, base d'un enseignement supérieur d'excellence, à l'aune des meilleurs spécialistes mondiaux de chacun de vos domaines, diffuse dans l'ensemble de nos universités et grandes écoles.
Nous devons ensemble relever ce défi de la recherche et de l'innovation, à l'échelle de l'ensemble de notre pays, dans une perspective d'ouverture toujours plus large à la coopération européenne et, plus largement, mondiale. L'Institut Universitaire de France doit s'engager dans un exercice de conviction auprès de l'ensemble de la communauté universitaire à laquelle vous appartenez pour emporter notamment l'adhésion des jeunes qui rentrent dans le métier d'universitaire.
Je vous souhaite les travaux les plus fructueux, ici à Nice, et dont votre Administrateur saura me transmettre les résultats principaux.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.recherche.gouv.fr, le 6 septembre 2002)