Déclaration de Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés, sur les orientations de la politique hospitalière et la réduction de l'inégalité de l'accès aux soins, Sotteville les Rouen le 1er juillet 2000.

Prononcé le 1er juillet 2000

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration des nouveaux locaux du Centre hospitalier de Sotteville les Rouen le 1er juillet 2000

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le directeur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse, d'être aujourd'hui parmi vous à l'occasion de l'inauguration de ces nouveaux locaux du centre hospitalier du bois Petit.
Je ne souhaite pas faire de long discours, mais je veux néanmoins profiter de cette circonstance pour vous dire en quelques mots l'importance que j'accorde aux enjeux auxquels se trouve confronté l'hôpital aujourd'hui.
Les orientations de la politique hospitalière que mène le Gouvernement sont organisées autour de trois axes majeurs:
adapter l'offre de soins aux besoins de la population
améliorer la qualité et la sécurité des soins
et réduire les inégalités d'accès aux soins.
L'institution hospitalière est depuis plus d'un demi-siècle le théâtre de bouleversements conséquents, qui ont à chaque fois profondément renouvelé les conceptions et les modes de travail des professionnels. A l'aube du troisième millénaire, il n'est pas inutile de les rappeler brièvement.
Je le fais d'autant plus volontiers que j'ai pu constater à quel point la démarche à l'aboutissement de laquelle nous assistons aujourd'hui, est le fruit de la prise en compte par l'hôpital de Sotteville-lès-Rouen de ces évolutions conséquentes.
Ainsi, il n'est pas inutile de se souvenir que les hôpitaux n'ont reçu leur vocation d'accueil de tous les patients qu'en 1941, de même que leur mission sanitaire. Auparavant seuls les indigents y avaient accès.
De même 1958 et l'ordonnance qui y est attachée a marqué un renouveau total dans les missions et les organisations en y introduisant l'enseignement et la recherche, par la signature de conventions entre l'université et l'hôpital.
L'histoire va s'accélérer ensuite avec de façon concomitante une formidable évolution de la médecine et de la technologie en médecine, et, déjà, une restructuration forte du monde hospitalier : citons par exemple
la loi de 1970 et les débuts d'une planification hospitalière rationnelle,
le Plan national de modernisation et d'humanisation des hôpitaux à la même époque, dont naîtront bon nombre de structures hospitalières nouvelles
la séparation des champs sanitaire et social avec la transformation et l'humanisation des hospices qui en a découlé,
la loi hospitalière de 1991 et l'émergence des projets d'établissement, qui doivent constituer le socle du projet collectif à l'échelle de l'hôpital
enfin, les ordonnances de 1996 et l'ensemble des outils de coopération, d'évaluation et de contractualisation qu'elles ont rendu possibles ou facilités.
Ceci bien sûr passe encore sous silence toutes les évolutions réglementaires et méthodologiques qui ont accompagné ces changements, en particulier la mise en place de la dynamique de concertation à l'uvre pour l'élaboration des schémas régionaux d'organisation sanitaire.
Ce bref aperçu, tel un film accéléré, permet de mettre en perspective le fantastique effort d'adaptation qui a été et continue à être demandé aux établissements de soins et aux professionnels, effort sans équivalent dans aucune autre institution publique, surtout aussi ancienne et chargée d'histoire que l'hôpital.
Vous êtes manifestement inscrit dans cette dynamique d'évolution et vous l'avez rappelé, Monsieur le Président.
Cette évolution est bien évidemment liée à la demande croissante de qualité et de sécurité des prises en charge voulue par tous mais aussi aux réponses rendues possibles par l'évolution de la médecine et l'augmentation des procédures thérapeutiques de plus en plus programmées et concentrées dans le temps.
L'évolution des structures de soins rend également désormais indispensable un travail en partenariat dans le cadre de filières de malades ou de réseaux de soins, dont le développement conditionne la poursuite de l'adaptation de notre système hospitalier.
J'ai ainsi constaté que d'ores et déjà vous êtes inscrit dans une telle dynamique, et ce d'autant plus que le cur de votre action est représenté par la prise en charge des personnes âgées.
Vous m'avez signalé, monsieur le Président, que ce travail est le fruit d'un investissement collectif auquel ont été associés tous les personnels de l'établissement, soucieux de la qualité des conditions d'accueil des patients à l'hôpital du Bois Petit. Cette participation large est à mes yeux un point capital dans un contexte de mutation, permettant à chacun à son niveau de mesurer les enjeux et les évolutions qui se dessinent. Je vous en félicite.
Vous vous êtes engagés sur la voie de la " qualité totale ". Celle-ci se décline dans votre projet autour de la qualité des soins, de la qualité de l'hébergement et de la qualité de vie. Ces trois dimensions sont en effet indissociables d'un accueil hospitalier conforme à une prise en charge globale de la personne malade. Le terme " prendre soin " (take care) des anglo-saxons prend chez vous tout son sens, qui va bien au delà du soin direct à la personne (cure).
L'hôpital est au cur de notre système de soins. C'est autour de lui que s'organise la réponse aux besoins de santé de la population. Les Français vous le savez y sont très attachés; ils lui font confiance et ils ont raison.
L'enquête d'opinion réalisée il y a quelques semaines par l'IFOP nous l'a encore démontré et l'élément le plus encourageant que j'y ai noté est que ce sont les patients qui ont eu à connaître personnellement l'hôpital qui en ont la meilleure image. Ce qui prouve à mes yeux que l'engagement des personnels est visible de tous ceux qui ont à le connaître.
J'ai ainsi noté votre préoccupation pour le renforcement d'un travail en réseau avec les autres professionnels et avec la ville, en vue de rapprocher les différents réseaux spécialisés intervenant dans la prise en charge des personnes âgées. Cet engagement visible sera la source de votre légitimité.
Il vous reste désormais à faire vivre ces nouveaux locaux qui nous ont réunis, mais je suis confiante dans l'action des professionnels du terrain. Vous avez mon soutien, vous pouvez en être assurés.
( Source http://www.sante.gouv.fr, le 4 juillet 2000)