Texte intégral
Permettez-moi tout d'abord de dire tout le plaisir que j'ai de recevoir aujourd'hui mon ami, Alexander Downer. Nous nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises et c'est toujours un grand plaisir que de constater la qualité exceptionnelle des relations d'amitié entre l'Australie et la France.
C'est pour moi une rencontre importante parce que le contexte international est chargé et que nous devions échanger sur l'ensemble des défis auxquels doit faire face la communauté internationale. Bien sûr, la situation de l'Iraq, la Corée du Nord ainsi que l'ensemble des préoccupations qui sont les nôtres concernant le terrorisme et la prolifération. Nous avons tous en mémoire le drame de Bali où nos amis australiens ont été particulièrement touchés.
Je tiens une nouvelle fois à dire à mon ami, Alexander, à quel point non seulement la solidarité et l'amitié de la France en cette circonstance ont été fortes mais aussi l'émotion que cela a créée chez l'ensemble des Français.
Nous avons bien sûr abordé beaucoup de sujets régionaux, vous connaissez la présence française dans le Pacifique Sud et la qualité de la coopération que nous avons avec nos amis australiens. Nous avons beaucoup d'intérêts communs à défendre et que nous avons évoqués, pour la stabilité de la région, pour son développement, pour, ensemble, concourir sur le plan humanitaire à avancer dans le règlement des questions les plus difficiles.
Je pense aux catastrophes naturelles qui ont frappé et qui frappent régulièrement la région et qui mobilisent nos deux pays.
Les relations bilatérales entre l'Australie et la France sont exemplaires. Sur le plan politique, nous préparons une visite du président de la République dans le courant de cette année, ce sera l'occasion de bien marquer la force des relations entre nos deux pays.
Sur le plan économique, vous connaissez la très forte implantation française et les investissements de la France en Australie. Il y a plus de 70.000 personnes qui travaillent dans des entreprises françaises en Australie, plus de 250 sociétés, c'est dire l'importance de notre présence là-bas.
Sur le plan culturel, nous sommes aussi soucieux de développer nos relations ensemble. Nous nous félicitons de l'intérêt que porte l'Australie à la perspective ouverte par le musée du Quai Branly et le désir qui existe de participer, avec ce musée, à une meilleure connaissance des arts aborigènes de l'Australie.
Q - Pourriez-vous préciser, concernant la Côte d'Ivoire, la position de la France ce vendredi à 15 heures, heure de Paris ? Le gouvernement français donne-t-il pour conseil aux Français non indispensables ou qui estiment que leur présence en Côte d'Ivoire n'est pas indispensable de quitter le pays ?
R - Comme vous le savez, nous sommes confrontés, aujourd'hui en Côte d'Ivoire, à une situation difficile. Ce qui est en cause, c'est le risque de poursuite de la guerre ou au contraire, l'avancée vers la paix. C'est le sens de l'initiative qu'a prise la France en réunissant à Marcoussis une table ronde de l'ensemble des forces politiques, table ronde qui a été couronnée par la réunion des chefs d'Etats de la région, du président de l'Union africaine et du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, afin de bien marquer l'accord conclu entre l'ensemble des forces politiques pour ouvrir la voie vers la réconciliation.
Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser nos ressortissants comme les communautés étrangères. Nous avons envoyé sur place des renforts de gendarmerie, nous avons renforcé nos moyens en communication pour permettre d'assurer le contact avec l'ensemble des membres de notre communauté. Compte tenu des dégâts commis sur les écoles, nous avons anticipé le début des vacances de février et donc facilité le retour en France des familles qui le souhaitaient.
De la même façon, nous avons conseillé à tous ceux qui n'ont pas de raison d'être aujourd'hui présents à Abidjan et en Côte d'Ivoire de rester en France.
Je suis bien sûr en contact permanent avec le président Gbagbo, j'ai eu l'occasion de m'entretenir encore avec lui hier soir, je le ferai tout à l'heure pour faire un point régulier de la situation. Je lui ai dit à quel point nous le tenions aujourd'hui pour responsable, comme président de la Côte d'Ivoire, de la sécurité des Français et des communautés étrangères sur son territoire.
Q - Y a-t-il eu, ce matin, à l'Elysée, la réunion d'un Conseil de défense restreint, était-ce la Côte d'Ivoire qui était à l'ordre du jour de cette réunion ?
R - Il n'est pas habituel de commenter la tenue de conseils à l'Elysée. Ce qui est vrai, c'est que les autorités françaises suivent d'extrêmement près la situation et que la concertation sur cette question entre le gouvernement, le président de la République et l'ensemble des responsables est permanente.
Q - Néanmoins et, malgré ce que vous venez de dire, existe-t-il aujourd'hui, un plan d'évacuation des Français de Côte d'Ivoire ?
R - Nous avons eu l'occasion de le préciser à plusieurs reprises : toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser la communauté française. Nous sommes en mesure, bien évidemment, de faire face à toute éventualité.
Q - Conseillez-vous à MM. Blix et El Baradeï de répondre positivement à l'invitation de Bagdad pour se rendre en Iraq rapidement ? On parle ici et là d'un ultimatum du Conseil de sécurité adressé à l'Iraq. Cette notion d'ultimatum vous agrée-t-elle ? Dernièrement, avez-vous perdu tout espoir d'avoir une position européenne commune au minimum sur la question iraquienne ?
R - Sur le premier aspect de votre question, une nouvelle visite à Bagdad de MM. Blix et El Baradeï, il leur appartient bien sûr d'apprécier la situation, le développement des inspections, les besoins concernant la poursuite de la coopération avec Bagdad sur le terrain. Ils sont donc les mieux placés pour savoir quelle suite donner à la proposition qui leur a été faite.
Concernant la position de la France, nous sommes convaincus - nous partageons de ce point de vue très clairement la position qu'a exprimée aujourd'hui mon collègue australien - de la nécessité de se situer résolument dans le cadre des Nations unies, de continuer d'avancer dans ce processus en souhaitant que Bagdad comprenne le message très ferme de la communauté internationale. Nous sommes unis pour dire qu'il est important d'obtenir une coopération active de la part de l'Iraq. C'est bien cela qui compte aujourd'hui.
Concernant la position de l'Europe, je vous rappelle qu'au début de la semaine, nous avons eu une position commune, je constate que pour l'essentiel, les principes de l'ensemble des pays européens sont des principes partagés : soutien à l'action du Conseil de sécurité, message fort à l'adresse de Bagdad pour une coopération active et souhait de poursuivre et d'intensifier l'action des inspecteurs. C'est là le corps de la position européenne. Pour la suite des choses, vous le savez, nous avons une réunion au Conseil de sécurité où je me rendrai le 5 février, une autre réunion est prévue, je crois, le 14 du même mois où MM. Blix et El Baradeï présenteront à nouveau l'état de leurs travaux.
Nous aurons donc l'occasion d'en reparler tous ensemble et de faire le point sur la situation de l'Iraq. Mais ce qui est important, c'est que l'Iraq mesure bien les exigences posées aujourd'hui par la communauté internationale. Il faut que l'Iraq accepte une coopération active et que véritablement, l'objectif de la communauté internationale, c'est-à-dire le désarmement de l'Iraq, puisse être une chose effective.
Q - Ce matin, à Abidjan, quelques centaines de manifestants proches du pouvoir se sont rendus sur l'aéroport pour protester contre le retour de M. Diarra, le nouveau Premier ministre nommé à Marcoussis. Cela a fait suite à quelques manifestations même d'émeutes qui contestaient la nomination de ministres proches du MPCI au ministère de la Défense et de l'Intérieur. Ne craignez-vous pas, aujourd'hui, une remise en cause totale et globale des accords de Marcoussis ? Si oui, quelle pourra être la réponse de la France ?
R - Vous savez, les accords de Marcoussis comme ceux de Paris ont été conclus par l'ensemble des forces ivoiriennes et garantis par la communauté régionale africaine et par la communauté internationale.
Partant d'une situation de guerre civile et de menace d'extension d'un conflit aux dimensions régionales, il est important que tous les efforts soient faits pour avancer dans le sens de la paix et de la réconciliation. La France s'est mobilisée au service de cet objectif. Aujourd'hui, nous le voyons bien, c'est toujours ce qui est en cause en Côte d'Ivoire, la paix et la réconciliation.
Ceci a un prix, c'est le courage de la part de l'ensemble des parties de faire sa part du chemin, d'expliquer aux siens, y compris aux groupes les plus extrémistes, le sens, l'intérêt qu'il y a d'avancer vers une solution commune pour obtenir le retour à l'intégrité du territoire, pour obtenir le redémarrage de l'économie ivoirienne, pour obtenir la réconciliation de l'ensemble des Ivoiriens.
Tout ceci est très important, cela mobilise la France et nous attendons qu'au cours des prochains jours, des prochaines heures, tout le monde soit mobilisé pour prendre sa part de responsabilité. Il y a un Premier ministre désigné par le président Gbagbo, M. Diarra, il lui appartient de former le gouvernement de réconciliation nationale. Nous souhaitons que très rapidement, la Côte d'Ivoire puisse trouver le chemin de l'union nationale, de la paix et de la réconciliation.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 février 2003)
C'est pour moi une rencontre importante parce que le contexte international est chargé et que nous devions échanger sur l'ensemble des défis auxquels doit faire face la communauté internationale. Bien sûr, la situation de l'Iraq, la Corée du Nord ainsi que l'ensemble des préoccupations qui sont les nôtres concernant le terrorisme et la prolifération. Nous avons tous en mémoire le drame de Bali où nos amis australiens ont été particulièrement touchés.
Je tiens une nouvelle fois à dire à mon ami, Alexander, à quel point non seulement la solidarité et l'amitié de la France en cette circonstance ont été fortes mais aussi l'émotion que cela a créée chez l'ensemble des Français.
Nous avons bien sûr abordé beaucoup de sujets régionaux, vous connaissez la présence française dans le Pacifique Sud et la qualité de la coopération que nous avons avec nos amis australiens. Nous avons beaucoup d'intérêts communs à défendre et que nous avons évoqués, pour la stabilité de la région, pour son développement, pour, ensemble, concourir sur le plan humanitaire à avancer dans le règlement des questions les plus difficiles.
Je pense aux catastrophes naturelles qui ont frappé et qui frappent régulièrement la région et qui mobilisent nos deux pays.
Les relations bilatérales entre l'Australie et la France sont exemplaires. Sur le plan politique, nous préparons une visite du président de la République dans le courant de cette année, ce sera l'occasion de bien marquer la force des relations entre nos deux pays.
Sur le plan économique, vous connaissez la très forte implantation française et les investissements de la France en Australie. Il y a plus de 70.000 personnes qui travaillent dans des entreprises françaises en Australie, plus de 250 sociétés, c'est dire l'importance de notre présence là-bas.
Sur le plan culturel, nous sommes aussi soucieux de développer nos relations ensemble. Nous nous félicitons de l'intérêt que porte l'Australie à la perspective ouverte par le musée du Quai Branly et le désir qui existe de participer, avec ce musée, à une meilleure connaissance des arts aborigènes de l'Australie.
Q - Pourriez-vous préciser, concernant la Côte d'Ivoire, la position de la France ce vendredi à 15 heures, heure de Paris ? Le gouvernement français donne-t-il pour conseil aux Français non indispensables ou qui estiment que leur présence en Côte d'Ivoire n'est pas indispensable de quitter le pays ?
R - Comme vous le savez, nous sommes confrontés, aujourd'hui en Côte d'Ivoire, à une situation difficile. Ce qui est en cause, c'est le risque de poursuite de la guerre ou au contraire, l'avancée vers la paix. C'est le sens de l'initiative qu'a prise la France en réunissant à Marcoussis une table ronde de l'ensemble des forces politiques, table ronde qui a été couronnée par la réunion des chefs d'Etats de la région, du président de l'Union africaine et du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, afin de bien marquer l'accord conclu entre l'ensemble des forces politiques pour ouvrir la voie vers la réconciliation.
Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser nos ressortissants comme les communautés étrangères. Nous avons envoyé sur place des renforts de gendarmerie, nous avons renforcé nos moyens en communication pour permettre d'assurer le contact avec l'ensemble des membres de notre communauté. Compte tenu des dégâts commis sur les écoles, nous avons anticipé le début des vacances de février et donc facilité le retour en France des familles qui le souhaitaient.
De la même façon, nous avons conseillé à tous ceux qui n'ont pas de raison d'être aujourd'hui présents à Abidjan et en Côte d'Ivoire de rester en France.
Je suis bien sûr en contact permanent avec le président Gbagbo, j'ai eu l'occasion de m'entretenir encore avec lui hier soir, je le ferai tout à l'heure pour faire un point régulier de la situation. Je lui ai dit à quel point nous le tenions aujourd'hui pour responsable, comme président de la Côte d'Ivoire, de la sécurité des Français et des communautés étrangères sur son territoire.
Q - Y a-t-il eu, ce matin, à l'Elysée, la réunion d'un Conseil de défense restreint, était-ce la Côte d'Ivoire qui était à l'ordre du jour de cette réunion ?
R - Il n'est pas habituel de commenter la tenue de conseils à l'Elysée. Ce qui est vrai, c'est que les autorités françaises suivent d'extrêmement près la situation et que la concertation sur cette question entre le gouvernement, le président de la République et l'ensemble des responsables est permanente.
Q - Néanmoins et, malgré ce que vous venez de dire, existe-t-il aujourd'hui, un plan d'évacuation des Français de Côte d'Ivoire ?
R - Nous avons eu l'occasion de le préciser à plusieurs reprises : toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser la communauté française. Nous sommes en mesure, bien évidemment, de faire face à toute éventualité.
Q - Conseillez-vous à MM. Blix et El Baradeï de répondre positivement à l'invitation de Bagdad pour se rendre en Iraq rapidement ? On parle ici et là d'un ultimatum du Conseil de sécurité adressé à l'Iraq. Cette notion d'ultimatum vous agrée-t-elle ? Dernièrement, avez-vous perdu tout espoir d'avoir une position européenne commune au minimum sur la question iraquienne ?
R - Sur le premier aspect de votre question, une nouvelle visite à Bagdad de MM. Blix et El Baradeï, il leur appartient bien sûr d'apprécier la situation, le développement des inspections, les besoins concernant la poursuite de la coopération avec Bagdad sur le terrain. Ils sont donc les mieux placés pour savoir quelle suite donner à la proposition qui leur a été faite.
Concernant la position de la France, nous sommes convaincus - nous partageons de ce point de vue très clairement la position qu'a exprimée aujourd'hui mon collègue australien - de la nécessité de se situer résolument dans le cadre des Nations unies, de continuer d'avancer dans ce processus en souhaitant que Bagdad comprenne le message très ferme de la communauté internationale. Nous sommes unis pour dire qu'il est important d'obtenir une coopération active de la part de l'Iraq. C'est bien cela qui compte aujourd'hui.
Concernant la position de l'Europe, je vous rappelle qu'au début de la semaine, nous avons eu une position commune, je constate que pour l'essentiel, les principes de l'ensemble des pays européens sont des principes partagés : soutien à l'action du Conseil de sécurité, message fort à l'adresse de Bagdad pour une coopération active et souhait de poursuivre et d'intensifier l'action des inspecteurs. C'est là le corps de la position européenne. Pour la suite des choses, vous le savez, nous avons une réunion au Conseil de sécurité où je me rendrai le 5 février, une autre réunion est prévue, je crois, le 14 du même mois où MM. Blix et El Baradeï présenteront à nouveau l'état de leurs travaux.
Nous aurons donc l'occasion d'en reparler tous ensemble et de faire le point sur la situation de l'Iraq. Mais ce qui est important, c'est que l'Iraq mesure bien les exigences posées aujourd'hui par la communauté internationale. Il faut que l'Iraq accepte une coopération active et que véritablement, l'objectif de la communauté internationale, c'est-à-dire le désarmement de l'Iraq, puisse être une chose effective.
Q - Ce matin, à Abidjan, quelques centaines de manifestants proches du pouvoir se sont rendus sur l'aéroport pour protester contre le retour de M. Diarra, le nouveau Premier ministre nommé à Marcoussis. Cela a fait suite à quelques manifestations même d'émeutes qui contestaient la nomination de ministres proches du MPCI au ministère de la Défense et de l'Intérieur. Ne craignez-vous pas, aujourd'hui, une remise en cause totale et globale des accords de Marcoussis ? Si oui, quelle pourra être la réponse de la France ?
R - Vous savez, les accords de Marcoussis comme ceux de Paris ont été conclus par l'ensemble des forces ivoiriennes et garantis par la communauté régionale africaine et par la communauté internationale.
Partant d'une situation de guerre civile et de menace d'extension d'un conflit aux dimensions régionales, il est important que tous les efforts soient faits pour avancer dans le sens de la paix et de la réconciliation. La France s'est mobilisée au service de cet objectif. Aujourd'hui, nous le voyons bien, c'est toujours ce qui est en cause en Côte d'Ivoire, la paix et la réconciliation.
Ceci a un prix, c'est le courage de la part de l'ensemble des parties de faire sa part du chemin, d'expliquer aux siens, y compris aux groupes les plus extrémistes, le sens, l'intérêt qu'il y a d'avancer vers une solution commune pour obtenir le retour à l'intégrité du territoire, pour obtenir le redémarrage de l'économie ivoirienne, pour obtenir la réconciliation de l'ensemble des Ivoiriens.
Tout ceci est très important, cela mobilise la France et nous attendons qu'au cours des prochains jours, des prochaines heures, tout le monde soit mobilisé pour prendre sa part de responsabilité. Il y a un Premier ministre désigné par le président Gbagbo, M. Diarra, il lui appartient de former le gouvernement de réconciliation nationale. Nous souhaitons que très rapidement, la Côte d'Ivoire puisse trouver le chemin de l'union nationale, de la paix et de la réconciliation.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 février 2003)