Déclaration de Mme Margie Sudre, secrétaire d'Etat chargé de la francophonie, en réponse à une question sur l'évolution de la Francophonie et le rôle du futur secrétaire général pour son développement, à l'Assemblée nationale le 5 février 1997.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral


Monsieur le Président, la Francophonie vient de connaître, comme vous le soulignez, une évolution très importante.

A Marrakech, il y a quelques semaines, les ministres des Etats et gouvernements membres de la communauté francophone ont adopté la Charte de la Francophonie, qui consacre l'ambition politique de notre communauté sur la scène internationale.

La coopération éducative, technique et culturelle francophone s'était depuis un peu plus de vingt-cinq ans développée et structurée. Désormais, les francophones éprouvent le besoin d'une concertation particulière sur toutes les questions qui intéressent la paix et l'équilibre du monde. Sur le développement de l'Etat de droit et de la démocratie, sur la nécessaire solidarité entre les nations, sur le respect de la diversité culturelle dans la nouvelle société de l'information, les francophones ont un message original et fort à faire passer.

La Francophonie sera donc bientôt un acteur à part entière de la vie internationale. Nous représentons, en effet, 49 pays et plus de 400 millions de personnes.

Personnage central du nouveau dispositif, le Secrétaire général de la Francophonie, qui sera pour la première fois désigné par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du Sommet de Hanoi au mois de novembre prochain, sera, comme l'a dit le président de la République, "la voix, le visage et l'autorité de la Francophonie". Il disposera d'une véritable capacité d'initiatives en matière politique. Il lui reviendra également d'être le pilote de la coopération multilatérale et d'en coordonner tous les acteurs.

Le choix du premier Secrétaire général sera naturellement décisif. Vous avez évoqué, Monsieur le Président, un nom prestigieux et particulièrement marquant de la Francophonie. Permettez-moi d'y voir la marque de l'exigence d'excellence qu'auront les chefs d'Etat et de gouvernement au moment du choix.

C'est à eux seuls qu'il appartiendra de faire ce choix le moment venu. Je souhaite, Monsieur le Président, terminer sur les enjeux du Sommet de Hanoï. Vous le savez, la France n'est pas assez présente en Asie et le président de la République a fait de ce continent une priorité de notre diplomatie. A cet égard, nous devons utiliser tous nos atouts. Notre culture et notre langue sont des avantages que nous devons savoir pour le mieux exploiter. Qu'Hanoï organise le VIIème Sommet de la Francophonie est l'occasion pour la France de développer encore davantage ses liens culturels, économiques et politiques avec le Vietnam, au moment où ce pays amorce avec succès son "décollage" économique. Simultanément, la tenue pour la première fois en Asie du Sud-Est d'un sommet francophone illustrera la dimension universelle de notre langue. Il nous appartient, à nous autres Français, dans cette conjoncture éminemment favorable et exaltantes, de n'être pas les moins ardents des défenseurs francophones..

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2001)