Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Avant d'exprimer mon désaccord sur votre vision européenne, je voudrais demander de saluer en votre nom tous les marins vendéens, qui, à côté des marins basques, ont participé à la lutte contre les dégâts du Prestige. C'était un combat très important et je voulais le saluer.
Ce n'est pas parce qu'il y a des difficultés qu'il doit y avoir des renoncements. Nous sommes évidemment dans une situation où les difficultés sont claires, où les difficultés sont importantes. Et c'est vrai qu'avec le Royaume-Uni, c'est vrai qu'avec l'Espagne, sur l'affaire irakienne, nous avons un profond désaccord. Mais ce n'est parce que nous avons un désaccord que nous avons des humeurs ou des rancoeurs.
Il est clair aujourd'hui, nous le savons bien, que la construction européenne est au coeur de la vision du monde que défend la France. Pourquoi nous battons-nous aujourd'hui, avec autant de force au Conseil de sécurité de l'ONU ? Nous nous battons pour une vision du monde multipolaire ; nous nous battons pour la diversité ; nous nous battons contre le choc des civilisations. Pour cela, nous avons besoin de l'Europe, pour que le pôle européen puisse équilibrer le monde. Nous avons besoin d'une Europe qui soit porteuse des valeurs et que nous ne soyons plus les seuls, dans l'avenir, à pouvoir défendre les idées que notre Histoire et nos convictions nous ont données. C'est pour cela qu'un monde avec une Europe forte sera un monde davantage équilibré.
Mais c'est vrai que ni la géographie ni l'histoire n'ont rendu l'Europe évidente. La géographie nous sépare et l'histoire a fait que l'on a pu s'entre-tuer... Il est évident, comme l'a écrit E. Morin dans son superbe livre, "Penser l'Europe", que nous sommes une communauté de destins et l'Europe un besoin. Et dans la langue de J. Monnet, l'Europe voulait dire "paix". C'est pour cela qu'il faut se battre pour cette idée et essayer de la construire malgré toutes les difficultés qui sont aujourd'hui les nôtres.
Ces difficultés, nous réussissons cependant - y compris sur des sujets difficiles comme celui de la défense - à les surmonter. Car dans quelques jours, c'est l'Europe qui va prendre la relève de l'OTAN en Macédoine. Et même malgré les difficultés, ce sont de grands industriels français qui vont participer à la construction du porte-avions britannique. C'est-à-dire que malgré les difficultés internationales, nous continuons à progresser. Il y a encore des pas importants à faire, mais l'Europe doit trouver dans ces difficultés la force de surmonter son avenir. C'est pour cela que nous restons européens et que nous défendrons et nos principes et nos convictions avec autant de force à Bruxelles qu'à New York.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2003)
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Avant d'exprimer mon désaccord sur votre vision européenne, je voudrais demander de saluer en votre nom tous les marins vendéens, qui, à côté des marins basques, ont participé à la lutte contre les dégâts du Prestige. C'était un combat très important et je voulais le saluer.
Ce n'est pas parce qu'il y a des difficultés qu'il doit y avoir des renoncements. Nous sommes évidemment dans une situation où les difficultés sont claires, où les difficultés sont importantes. Et c'est vrai qu'avec le Royaume-Uni, c'est vrai qu'avec l'Espagne, sur l'affaire irakienne, nous avons un profond désaccord. Mais ce n'est parce que nous avons un désaccord que nous avons des humeurs ou des rancoeurs.
Il est clair aujourd'hui, nous le savons bien, que la construction européenne est au coeur de la vision du monde que défend la France. Pourquoi nous battons-nous aujourd'hui, avec autant de force au Conseil de sécurité de l'ONU ? Nous nous battons pour une vision du monde multipolaire ; nous nous battons pour la diversité ; nous nous battons contre le choc des civilisations. Pour cela, nous avons besoin de l'Europe, pour que le pôle européen puisse équilibrer le monde. Nous avons besoin d'une Europe qui soit porteuse des valeurs et que nous ne soyons plus les seuls, dans l'avenir, à pouvoir défendre les idées que notre Histoire et nos convictions nous ont données. C'est pour cela qu'un monde avec une Europe forte sera un monde davantage équilibré.
Mais c'est vrai que ni la géographie ni l'histoire n'ont rendu l'Europe évidente. La géographie nous sépare et l'histoire a fait que l'on a pu s'entre-tuer... Il est évident, comme l'a écrit E. Morin dans son superbe livre, "Penser l'Europe", que nous sommes une communauté de destins et l'Europe un besoin. Et dans la langue de J. Monnet, l'Europe voulait dire "paix". C'est pour cela qu'il faut se battre pour cette idée et essayer de la construire malgré toutes les difficultés qui sont aujourd'hui les nôtres.
Ces difficultés, nous réussissons cependant - y compris sur des sujets difficiles comme celui de la défense - à les surmonter. Car dans quelques jours, c'est l'Europe qui va prendre la relève de l'OTAN en Macédoine. Et même malgré les difficultés, ce sont de grands industriels français qui vont participer à la construction du porte-avions britannique. C'est-à-dire que malgré les difficultés internationales, nous continuons à progresser. Il y a encore des pas importants à faire, mais l'Europe doit trouver dans ces difficultés la force de surmonter son avenir. C'est pour cela que nous restons européens et que nous défendrons et nos principes et nos convictions avec autant de force à Bruxelles qu'à New York.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2003)