Texte intégral
R. Elkrief - Un enfant juif obligé de changer de collège à Paris, un professeur d'Histoire qui reçoit des boulettes dans le dos lorsqu'il essaie d'expliquer la Shoa... L'Education nationale est-elle décidée à intervenir ?
- "Oui, je suis assez inquiet en effet par deux phénomènes qui sont relativement récents : d'un côté, le fait que l'on assiste à des crispations communautaires, donc des replis sur soi de certaines communautés, dans les établissements scolaires. Je pense que l'approche d'une éventuelle guerre en Irak ne va pas arranger les choses. Et puis surtout, le deuxième point, c'est qu'on assiste à une banalisation de l'antisémitisme, de propos antisémites - il s'agit surtout de propos pour l'instant, mais enfin c'est tout de même très inquiétant - au motif que cet antisémitisme est d'un type nouveau, qu'il vient si vous voulez d'une origine apparemment plus acceptable que l'antisémitisme classique de l'extrême droite, parce qu'il vient du monde arabo-musulman, marqué par l'Islamisme. Je crois que c'est un vrai danger. Et on assiste dans les établissements en effet à une banalisation des insultes antisémites. Pour prendre un exemple que me donnait hier un chef d'établissement - puisque j'ai reçu hier au ministère des chefs d'établissements particulièrement concernés par ces problèmes d'affrontements communautaires - qui me disait : "Dans mon établissement, les gamins jouent à un jeu qui s'appelle : "chat fiuj", au lieu d'appeler ça "chat perché"."
"Fiuj", c'est "juif" en verlan et c'est devenu une insulte !
- "Voilà : "Ton stylo, il est fiuj", quand le stylo ne marche pas, ça veut dire cassé, ça veut dire qu'il est nul... Donc on assiste à une espèce de banalisation qui en plus est d'autant plus inquiétante, que ça ne remonte pas facilement au ministère, parce que les chefs d'établissement ou les recteurs ne prennent même plus la peine de signaler ce type d'incident, parce que c'est tellement banal qu'à la limite, cela passe inaperçu. Donc on a là, vraiment, besoin d'une réaction ferme de la part des ministres."
Jusqu'à présent, ce sont des intellectuels qui se mobilisaient, ou il y avait des tribunes dans les journaux. Aujourd'hui, vous dites que finalement, c'est aussi l'affaire du gouvernement, l'affaire du ministre, et vous voulez signifier aux chefs d'établissement que vous êtes très attentif à cette question ?
- "Oui, que je suis avec eux, qu'on est là pour les aider et je ne veux pas que le ministre se défausse sur une commission d'intellectuels - quoique je respecte évidemment beaucoup les commissions d'intellectuels et les intellectuels en particulier -, mais je crois que c'est à nous de prendre nos responsabilités. Donc je voudrais installer au cur même de mon administration, de la Desco, la Direction de l'enseignement scolaire, et dans les rectorats, une cellule pas simplement de veille, mais aussi d'action, où on puisse envoyer auprès des chefs d'établissement des médiateurs sur le terrain, donc souvent des membres de l'inspection générale ou de l'inspection locale, qui soient capables d'aider les chefs d'établissement. Parce qu'il n'est pas facile d'expliquer les choses aux élèves, et de rappeler notamment les principes de la laïcité républicaine, qui malheureusement ont été très oubliés, très contournés dans les dix ou quinze dernières années."
Concrètement, qu'est-ce qui peut se passer, si un prof ne peut pas expliquer la Shoa, ou si un gamin est insulté ? Comment est-ce qu'on peut dénouer ce type d'affaires ? Est-ce qu'on en arrivera toujours à un enfant qui est obligé de changer de collège ?
- "C'est précisément ce qu'il faut éviter. Et en tout cas, si un enfant, comme c'est arrivé par exemple dans le 20ème arrondissement de Paris, un enfant juif, est obligé de quitter un collège, ou se sent obligé de quitter un collège, parce qu'il a été littéralement persécuté par certains de ses camarades, ce que le chef d'établissement doit faire - il le sait très bien d'ailleurs, mais il faut l'y aider - c'est ne pas laisser passer les choses. Il ne faut pas laisser flotter les choses comme si cela allait de soi ! et comme si, sous prétexte qu'à l'approche de la guerre en Irak, certains se sentent plutôt du côté des Palestiniens et se vivent comme des victimes, alors on laisse passer les choses, on laisse flotter, en se disant qu'après tout, c'est moins grave que l'antisémitisme d'extrême droite, donc qu'on va accepter ça... Non, il ne faut pas l'accepter, et les chefs d'établissement le savent très bien. On a deux moyens de répondre. Il y a les sanctions réglementaires : on peut exclure définitivement un élève d'un collège ou d'un lycée. Il y a aussi des sanctions qui vont plus loin que les sanctions réglementaires : on peut déposer une plainte. Ce qu'un certain nombre de chefs d'établissement font d'ailleurs couramment. Mais quand on ne sanctionne pas, ou même d'ailleurs quand on a sanctionné, il faut aussi expliquer les choses. Et il faut être capable de les expliquer, ce qui est souvent très difficile, il faut être honnête, parce que dès qu'on touche à ces sujets - racisme, antisémitisme -, on est plus ou moins suspect de ne pas avoir utilisé les bons mots, on a peur de se tromper. Souvent on voit des chefs d'établissement qui ne savent pas trop s'il faut dire "juif" ou "personne d'origine, de confession israélite". Il y a des hésitations, et donc je pense qu'il est très important qu'on mette en place, au cur même de l'administration du ministère, une cellule qui permette d'aller aider sur place les chefs d'établissement et les enseignants pour rappeler les principes républicains."
Et vous les sentez comment ces enseignants ? Parce que vous le disiez, certains ne sont pas peut-être très clairs. Et de tous côtés, il peut aussi y avoir des réactions de gamins juifs qui renvoient l'insulte, et on entend aussi "sale Arabe" ou autre !
- "Evidemment... D'ailleurs j'ai sous les yeux la note d'un de mes inspecteurs généraux, un peu alarmante, qui me dit que maintenant, "sale juif" ou "sale bougnoul", il n'y a même plus de connotation raciste, et il me met - je lis la note - que c'est devenu en quelque sorte l'équivalent de "sale con". Je ne trouve pas que ce soit un progrès ! Je ne pense pas qu'il faille baisser les bras face à ce genre de choses. Il faut rappeler clairement qu'on a le corps enseignant le moins antisémite du monde. Comme vous le savez, le racisme et l'antisémitisme, en majorité, à la quasi-unanimité, c'est probablement ce que les profs en France détestent le plus. Donc on n'a pas de souci de ce côté-là, on peut compter évidemment totalement sur eux. Mais ce qui se passe, c'est qu'il y a depuis des années des dérives communautaristes, et puis on voit bien, par exemple dans les mouvements écologistes antimondialistes, une telle attention au respect des différences, au respect des diversités, qu'à la limite, certains enseignants en viennent à dire : "moi je ne suis pas pour l'intégration. L'intégration, à la limite c'est une assimilation, c'est totalitaire, je suis pour le respect des différences". Alors, du coup, au nom de ce respect des différences, ce droit à la différence, on finit par tolérer tout et n'importe quoi ! Non, il faut vraiment rappeler les principes républicains, et notamment le premier d'entre eux : c'est qu'un être humain mérite d'être respecté, indépendamment de toutes ses appartenances quelles qu'elles soient, et à quelque communauté que ce soit. Donc je crois qu'il faut vraiment rappeler ces principes."
Et cela veut dire que, conformément à ce qu'a dit le conseil d'Etat, on essaye d'éviter les signes distinctifs communautaires à l'intérieur de l'école ?
- "L'arrêt du Conseil d'Etat, qui portait sur le foulard islamique, il est très bon, quand on le lit vraiment de près. Le problème est que les gens ne le lisent pas, et ils se souviennent simplement que le Conseil d'Etat a pris une position plus ou moins molle, mais ce n'est pas du tout le cas... L'arrêt du conseil d'Etat est très bien. Il rappelle en effet qu'on a le droit d'avoir des opinions religieuses et de porter des petits insignes qui ne sont pas ostentatoires mais qu'en revanche, les chefs d'établissement ont parfaitement le droit d'interdire le port du foulard dans un certain nombre de cas et en particulier quand il y a des affrontements communautaires très graves. Donc ils ont le droit de le faire dans ces cas-là, et évidemment pas en "période de croisière" si je puis dire, ils ne peuvent le faire que de façon provisoire."
Mais en cas de conflit, et dans une situation particulièrement tendue ?
- "Voilà, dans une situation explosive, on peut dire à tous les élèves : "Arrêtez ! maintenant, les croix, les kippas, les voiles, vous laissez tout ça de côté, et on arrête le jeu et maintenant on joue les principes de la République'. Donc ce sont ces principes aussi qu'il faut rappeler."
Juste un petit mot quand même : hier vous avez présenté votre projet de loi sur les pions qui sont remplacés maintenant par les "assistants d'éducation" et immédiatement, il y a un appel à une nouvelle grève le 18 mars prochain ?
- "Dans mon métier, ministre de l'Education Nationale, il faut savoir qu'on est toujours à la veille d'une grève et au lendemain d'une autre. Donc il faut savoir les affronter. J'écoute évidemment les manifestants, je les écoute d'ailleurs depuis plusieurs mois, mais je voudrais leur dire une chose très claire : c'est qu'on était dans un système, celui des emplois-jeunes, qui était mauvais. Le système des surveillants était mauvais. Les emplois-jeunes étaient des contrats de droit privé au sein du service public, cela n'avait pas de sens. Et ce que je leur propose, avec le système des "assistants d'éducation", c'est justement un moyen de pérenniser - puisqu'il s'agit de contrats de droit public - l'assistance à l'éducation, l'aide à l'éducation sous toutes ses formes. Il y aura plus de surveillants dans les établissements à la rentrée 2003 qu'il y en avait en 2002 et, surtout, on multipliera par six le nombre des jeunes adultes qui s'occupent des enfants handicapés. Donc on fera mieux sur beaucoup de points.
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 27 février 2003)
- "Oui, je suis assez inquiet en effet par deux phénomènes qui sont relativement récents : d'un côté, le fait que l'on assiste à des crispations communautaires, donc des replis sur soi de certaines communautés, dans les établissements scolaires. Je pense que l'approche d'une éventuelle guerre en Irak ne va pas arranger les choses. Et puis surtout, le deuxième point, c'est qu'on assiste à une banalisation de l'antisémitisme, de propos antisémites - il s'agit surtout de propos pour l'instant, mais enfin c'est tout de même très inquiétant - au motif que cet antisémitisme est d'un type nouveau, qu'il vient si vous voulez d'une origine apparemment plus acceptable que l'antisémitisme classique de l'extrême droite, parce qu'il vient du monde arabo-musulman, marqué par l'Islamisme. Je crois que c'est un vrai danger. Et on assiste dans les établissements en effet à une banalisation des insultes antisémites. Pour prendre un exemple que me donnait hier un chef d'établissement - puisque j'ai reçu hier au ministère des chefs d'établissements particulièrement concernés par ces problèmes d'affrontements communautaires - qui me disait : "Dans mon établissement, les gamins jouent à un jeu qui s'appelle : "chat fiuj", au lieu d'appeler ça "chat perché"."
"Fiuj", c'est "juif" en verlan et c'est devenu une insulte !
- "Voilà : "Ton stylo, il est fiuj", quand le stylo ne marche pas, ça veut dire cassé, ça veut dire qu'il est nul... Donc on assiste à une espèce de banalisation qui en plus est d'autant plus inquiétante, que ça ne remonte pas facilement au ministère, parce que les chefs d'établissement ou les recteurs ne prennent même plus la peine de signaler ce type d'incident, parce que c'est tellement banal qu'à la limite, cela passe inaperçu. Donc on a là, vraiment, besoin d'une réaction ferme de la part des ministres."
Jusqu'à présent, ce sont des intellectuels qui se mobilisaient, ou il y avait des tribunes dans les journaux. Aujourd'hui, vous dites que finalement, c'est aussi l'affaire du gouvernement, l'affaire du ministre, et vous voulez signifier aux chefs d'établissement que vous êtes très attentif à cette question ?
- "Oui, que je suis avec eux, qu'on est là pour les aider et je ne veux pas que le ministre se défausse sur une commission d'intellectuels - quoique je respecte évidemment beaucoup les commissions d'intellectuels et les intellectuels en particulier -, mais je crois que c'est à nous de prendre nos responsabilités. Donc je voudrais installer au cur même de mon administration, de la Desco, la Direction de l'enseignement scolaire, et dans les rectorats, une cellule pas simplement de veille, mais aussi d'action, où on puisse envoyer auprès des chefs d'établissement des médiateurs sur le terrain, donc souvent des membres de l'inspection générale ou de l'inspection locale, qui soient capables d'aider les chefs d'établissement. Parce qu'il n'est pas facile d'expliquer les choses aux élèves, et de rappeler notamment les principes de la laïcité républicaine, qui malheureusement ont été très oubliés, très contournés dans les dix ou quinze dernières années."
Concrètement, qu'est-ce qui peut se passer, si un prof ne peut pas expliquer la Shoa, ou si un gamin est insulté ? Comment est-ce qu'on peut dénouer ce type d'affaires ? Est-ce qu'on en arrivera toujours à un enfant qui est obligé de changer de collège ?
- "C'est précisément ce qu'il faut éviter. Et en tout cas, si un enfant, comme c'est arrivé par exemple dans le 20ème arrondissement de Paris, un enfant juif, est obligé de quitter un collège, ou se sent obligé de quitter un collège, parce qu'il a été littéralement persécuté par certains de ses camarades, ce que le chef d'établissement doit faire - il le sait très bien d'ailleurs, mais il faut l'y aider - c'est ne pas laisser passer les choses. Il ne faut pas laisser flotter les choses comme si cela allait de soi ! et comme si, sous prétexte qu'à l'approche de la guerre en Irak, certains se sentent plutôt du côté des Palestiniens et se vivent comme des victimes, alors on laisse passer les choses, on laisse flotter, en se disant qu'après tout, c'est moins grave que l'antisémitisme d'extrême droite, donc qu'on va accepter ça... Non, il ne faut pas l'accepter, et les chefs d'établissement le savent très bien. On a deux moyens de répondre. Il y a les sanctions réglementaires : on peut exclure définitivement un élève d'un collège ou d'un lycée. Il y a aussi des sanctions qui vont plus loin que les sanctions réglementaires : on peut déposer une plainte. Ce qu'un certain nombre de chefs d'établissement font d'ailleurs couramment. Mais quand on ne sanctionne pas, ou même d'ailleurs quand on a sanctionné, il faut aussi expliquer les choses. Et il faut être capable de les expliquer, ce qui est souvent très difficile, il faut être honnête, parce que dès qu'on touche à ces sujets - racisme, antisémitisme -, on est plus ou moins suspect de ne pas avoir utilisé les bons mots, on a peur de se tromper. Souvent on voit des chefs d'établissement qui ne savent pas trop s'il faut dire "juif" ou "personne d'origine, de confession israélite". Il y a des hésitations, et donc je pense qu'il est très important qu'on mette en place, au cur même de l'administration du ministère, une cellule qui permette d'aller aider sur place les chefs d'établissement et les enseignants pour rappeler les principes républicains."
Et vous les sentez comment ces enseignants ? Parce que vous le disiez, certains ne sont pas peut-être très clairs. Et de tous côtés, il peut aussi y avoir des réactions de gamins juifs qui renvoient l'insulte, et on entend aussi "sale Arabe" ou autre !
- "Evidemment... D'ailleurs j'ai sous les yeux la note d'un de mes inspecteurs généraux, un peu alarmante, qui me dit que maintenant, "sale juif" ou "sale bougnoul", il n'y a même plus de connotation raciste, et il me met - je lis la note - que c'est devenu en quelque sorte l'équivalent de "sale con". Je ne trouve pas que ce soit un progrès ! Je ne pense pas qu'il faille baisser les bras face à ce genre de choses. Il faut rappeler clairement qu'on a le corps enseignant le moins antisémite du monde. Comme vous le savez, le racisme et l'antisémitisme, en majorité, à la quasi-unanimité, c'est probablement ce que les profs en France détestent le plus. Donc on n'a pas de souci de ce côté-là, on peut compter évidemment totalement sur eux. Mais ce qui se passe, c'est qu'il y a depuis des années des dérives communautaristes, et puis on voit bien, par exemple dans les mouvements écologistes antimondialistes, une telle attention au respect des différences, au respect des diversités, qu'à la limite, certains enseignants en viennent à dire : "moi je ne suis pas pour l'intégration. L'intégration, à la limite c'est une assimilation, c'est totalitaire, je suis pour le respect des différences". Alors, du coup, au nom de ce respect des différences, ce droit à la différence, on finit par tolérer tout et n'importe quoi ! Non, il faut vraiment rappeler les principes républicains, et notamment le premier d'entre eux : c'est qu'un être humain mérite d'être respecté, indépendamment de toutes ses appartenances quelles qu'elles soient, et à quelque communauté que ce soit. Donc je crois qu'il faut vraiment rappeler ces principes."
Et cela veut dire que, conformément à ce qu'a dit le conseil d'Etat, on essaye d'éviter les signes distinctifs communautaires à l'intérieur de l'école ?
- "L'arrêt du Conseil d'Etat, qui portait sur le foulard islamique, il est très bon, quand on le lit vraiment de près. Le problème est que les gens ne le lisent pas, et ils se souviennent simplement que le Conseil d'Etat a pris une position plus ou moins molle, mais ce n'est pas du tout le cas... L'arrêt du conseil d'Etat est très bien. Il rappelle en effet qu'on a le droit d'avoir des opinions religieuses et de porter des petits insignes qui ne sont pas ostentatoires mais qu'en revanche, les chefs d'établissement ont parfaitement le droit d'interdire le port du foulard dans un certain nombre de cas et en particulier quand il y a des affrontements communautaires très graves. Donc ils ont le droit de le faire dans ces cas-là, et évidemment pas en "période de croisière" si je puis dire, ils ne peuvent le faire que de façon provisoire."
Mais en cas de conflit, et dans une situation particulièrement tendue ?
- "Voilà, dans une situation explosive, on peut dire à tous les élèves : "Arrêtez ! maintenant, les croix, les kippas, les voiles, vous laissez tout ça de côté, et on arrête le jeu et maintenant on joue les principes de la République'. Donc ce sont ces principes aussi qu'il faut rappeler."
Juste un petit mot quand même : hier vous avez présenté votre projet de loi sur les pions qui sont remplacés maintenant par les "assistants d'éducation" et immédiatement, il y a un appel à une nouvelle grève le 18 mars prochain ?
- "Dans mon métier, ministre de l'Education Nationale, il faut savoir qu'on est toujours à la veille d'une grève et au lendemain d'une autre. Donc il faut savoir les affronter. J'écoute évidemment les manifestants, je les écoute d'ailleurs depuis plusieurs mois, mais je voudrais leur dire une chose très claire : c'est qu'on était dans un système, celui des emplois-jeunes, qui était mauvais. Le système des surveillants était mauvais. Les emplois-jeunes étaient des contrats de droit privé au sein du service public, cela n'avait pas de sens. Et ce que je leur propose, avec le système des "assistants d'éducation", c'est justement un moyen de pérenniser - puisqu'il s'agit de contrats de droit public - l'assistance à l'éducation, l'aide à l'éducation sous toutes ses formes. Il y aura plus de surveillants dans les établissements à la rentrée 2003 qu'il y en avait en 2002 et, surtout, on multipliera par six le nombre des jeunes adultes qui s'occupent des enfants handicapés. Donc on fera mieux sur beaucoup de points.
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 27 février 2003)