Point de presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur la crise irakienne et la question du Proche-Orient, Riyad le 13 avril 2003.

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Circonstance : Tournée de M. de Villepin au Moyen-Orient du 11 au 13 avril 2003-au Caire (Egypte) le 11 et 12-à Damas (Syrie) le 12-à Beyrouth (Liban) le 12 et 13-à Riyad (Arabie saoudite) le 13

Texte intégral

Vous me permettrez d'abord de remercier le Prince Saoud al-Faysal pour son accueil chaleureux et je voudrais aussi présenter mes condoléances au Gardien des deux Lieux Saints ainsi qu'à toute la famille royale pour le décès du Prince Majid bin Abdul Aziz.
L'Arabie saoudite est un interlocuteur majeur de la France. Le président de la République a souhaité que pendant cette période difficile pour la région nous puissions accroître encore la concertation entre nos deux pays. C'est un moment difficile bien sûr en raison de la crise irakienne. C'est un moment difficile aussi pour toute la région en raison de la continuation de cette dure épreuve qu'est le conflit israélo-palestinien. Nous devons bien sûr être mobilisés pour apporter notre concours, à la fois pour répondre à la situation du peuple irakien avec la chute du régime de Saddam Hussein et il y a maintenant la nécessité d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire irakienne. Pour l'écrire, il est important que la communauté internationale soit réunie. Et nous avons besoin de la concertation très étroite avec le monde arabe et en particulier avec l'Arabie saoudite dont l'expérience et la sagesse nous sont indispensables.
Son Altesse Royale a présenté les points importants de convergence sur la crise irakienne entre l'Arabie saoudite et la France et nous voulons oeuvrer ensemble pour apporter des réponses positives. Nous sommes, vous le savez, très attachés et très désireux d'être fidèles aux grands principes qui doivent fonder l'ordre international et très désireux aussi d'aborder cette nouvelle période dans un esprit d'ouverture, dans un esprit pragmatique et constructif. La première urgence, c'est bien sûr la réponse humanitaire à apporter au peuple irakien. C'est aussi la situation d'insécurité qui nous préoccupe et il est important dans ce contexte que les forces présentes sur le terrain puissent apporter une réponse. Il y a bien évidemment l'indispensable effort de reconstruction politique et économique qui doit mobiliser toute la communauté internationale pour apporter notre concours à une autorité irakienne légitime qui pourra ouvrir le chemin de cette reconstruction. Vous savez à quel point la France est attachée au rôle central des Nations unies dans ce contexte.
La France est aussi engagée avec tous ses partenaires européens pour essayer d'apporter une réponse à la douloureuse crise israélo-palestinienne. Il est essentiel de reprendre aujourd'hui l'initiative, car le sentiment de frustration, d'humiliation, d'injustice qui peut s'exprimer doit pouvoir trouver une réponse de la part de la communauté internationale. Les Européens vont avoir l'occasion de se réunir - réunion ministérielle qui se tiendra demain à Luxembourg, réunion au sommet au milieu de la semaine à Athènes -, ce sera bien évidemment l'occasion d'aborder ces questions, cet avenir de la région ; la France, l'Europe sont mobilisées pour essayer de faire avancer les choses dans le cadre de la feuille de route du Quartet qui doit être publiée et mise en oeuvre. L'Europe et la France souhaitent bien évidemment apporter tout leur concours.
Dans ce contexte, il est essentiel que l'ensemble des parties, tous les grands acteurs qui contribuent à la définition de solutions pour ces crises douloureuses, fassent preuve évidemment de modération, de retenue. Il nous est important de pouvoir progresser tous ensemble et nous pensons que dans la période qui s'ouvre, le dialogue, la concertation, l'échange entre nos pays est une condition de succès.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 avril 2003)