Texte intégral
Messieurs les préfets,
Monsieur le maire de Vouneuil,
Madame la présidente,
Monsieur le président de région,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les présidents des conseils régionaux, généraux,
Mesdames et Messieurs les maires,
Mesdames et Messieurs les présidents, les directeurs
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs chers amis,
C'est un grand bonheur pour moi de participer, avec vous, à ces deuxième assises de la charte de l'environnement qui réunit les deux régions du Centre et de Poitou Charentes.
Avant hier à Nantes, le président Jacques Chirac a voulu lui même lancer ce travail, sur le terrain, de la charte de l'environnement.
Il a ainsi lancé un véritable chantier, celui de l'écologie humaniste. Car il nous faut maintenant répondre ensemble à une question : la charte de l'environnement qui - vous l'avez dit, réunit de façon consensuelle les français quand on les interroge - doit maintenant répondre à une double question : une charte pourquoi et une charte comment ?
Une charte pourquoi ? Et bien, parce que nous nous rendons bien compte que nous en sommes à un point de rupture dans l'histoire de l'humanité. L'explosion démographique fait que nous sommes maintenant 6 milliards d'individus à nous partager les richesses de la planète. Ces richesses sont à l'évidence surexploitées, non seulement à cause de cette explosion démographique, mais aussi de la volonté bien légitime des habitants de cette planète à vouloir vivre, à souhaiter vivre selon des standards de plus en plus exigeants de consommation et de confort.
Le Président de la République le disait d'ailleurs à Johannesburg au sommet mondial du développement durable : "Si nous voulions continuer sur le même rythme, c'est bientôt trois planètes qu'il nous faudrait." Dans une revue économique, dans un journal économique, nous lisions il y a deux ou trois jours, que les plus optimistes situaient nos réserves de produits pétroliers à 150 ans de réserve et peut être moins. C'est dire si l'exigence du développement durable s'impose à nous.
Pourquoi donc ? D'abord parce que nous sommes arrivés à ce point de rupture. Aussi, parce que nous en sommes arrivés à ce point de rupture, nous avons l'absolue nécessité de nous forger une conscience universelle. La conscience des risques nous donne évidemment une responsabilité.
Et de la même façon que le XIXè siècle nous avait amené à nous poser la question de la solidarité entre les classes sociales, le XXè siècle nous a amené à nous poser les questions des solidarités entre les pays, les nations, les continents. A l'évidence, notre XXIème siècle nous conduit à nous poser les questions de la solidarité entre les générations. Nous ne sommes pas seulement responsables de l'équité entre nous, nous sommes responsables de l'équité de la justice entre nous, nos enfants, nos petits-enfants. Pour autant bien entendu, la question de l'humanisation, de la mondialisation est aussi au cur de notre démarche.
La charte de l'environnement n'est pas un caprice de pays riche, de pays gâté. Elle ne doit pas opposer écologie, économie, science, technologie. La charte doit aussi permettre l'émergence des solutions qui permettront d'assurer le bien-être et le développement d'un nombre croissant d'êtres humains et de concilier ainsi développement et respect de l'environnement. Nous avons avec le président de la république porté cette exigence à Johannesburg et nous la portons aujourd'hui a travers l'établissement de la charte de l'environnement pour notre pays et pour tous les français.
Car c'est un chantier tout à fait considérable, je le disais au début de mon propos, qui s'ouvre à nous. En 1789, un premier pilier a été fixé, celui des droits des citoyens. En 1946, nous avons établi les droits économiques et sociaux. Et maintenant, aujourd'hui, tous ensemble, nous allons établir ce troisième pilier du droit de l'environnement. Et nous allons l'établir non seulement pour nous mais aussi pour les générations futures. Nous sommes donc tous persuadés de la nécessité de cette charte de l'environnement, de sa justification. Mais la deuxième question à laquelle nous devons répondre tous ensemble après ce pourquoi : C'est une charte, comment?
Faisant suite à une promesse qu'il avait faite dans son discours d'Avranches, le président de la république dès le renouvellement de son mandat, en juin lançait les travaux de cette charte et m'en confiait le pilotage gouvernemental. Une commission de la charte était réunie sous l'égide du professeur Yves Coppens, éminent paléontologue. J'espère que nombreux d'entre vous ont suivi la remarquable émission télévisée l'Odyssée de l'espèce qu'il a inspiré, que nous avons sur Arte il y a quelques jours. Pour ceux qu'il ne l'ont pas vue je vous incite à vous en procurer la cassette. Et c'est vrai que d'avoir confié la conduite de ces travaux à Yves Coppens c'était un message fort. Un message fort de l'approche humaniste que nous souhaitons donner à cette charte. Et puis l'image de nous placer dans une chaîne de vie c'est sans doute cela que nous a rappelé Yves Coppens avec son intelligence acérée et son humour décapant.
Autour du professeur Yves Coppens, un comité de pilotage de 18 membres était réuni. Je suis heureuse de saluer deux des plus éminents membres de cette commission Coppens, Geneviève Perrin-Gaillard, député des Deux-Sèvres, et Bernard Rousseau, président de France Nature Environnement. Les 18 membres de la commission ont établi l'ossature idéologique. Ils se sont appuyés sur les travaux de trois comités : un comité juridique, qui s'est posé bien entendu la question de la technique d'adossement des principes qui étaient égrenés, principes d'adossement à la constitution. Un comité scientifique qui a vu les grandes problématiques, les grands dossiers, qui les a énumérés, qui les a creusés. Et ensuite un comité éthique qui s'est posé la question de la hiérarchisation de ses préoccupations et de leurs justifications éthiques. Un questionnaire a été établi. Il a été inscrit sur Internet, de nombreux internautes ont pu regarder ce questionnaire et y répondre. Ce questionnaire a été envoyé a de nombreux responsables de la société civile, des syndicats, des présidents d'associations, des groupements professionnels, au total plusieurs centaines de participants ont dit leur sentiment dans un questionnaire qui n'était pas un questionnaire avec des réponses fermées, oui-non, mais qui appelait largement à la créativité et au débat.
Cette première phase se continue d'ailleurs. Vous pouvez bien entendu continuer à répondre au questionnaire. Soit par écrit en l'envoyant à Mesdames et Messieurs les préfets qui ont pour mission de collecter encore ce questionnaire ou directement sur le site Internet du ministère de l'écologie et du développement durable.
Tout en continuant cette première phase, s'est ouverte une deuxième phase. La phase du débat avec les français lancée avant-hier à Nantes par le président de la république. Ce débat citoyen est assis sur des assises territoriales dédiées à des thèmes écologiques précis. Aujourd'hui comme ça vous l'a déjà été annoncé et comme vous y avez travaillé déjà ce matin, deux dossiers : celui des zones humides et celui de l'effet de serre.
Ces débats thématiques ont pour but de donner de la chair à la triple approche de nos travaux, juridiques, scientifiques et éthiques. Les assises territoriales sont un lieu de propositions, bien sûr, elles peuvent être l'occasion de constats de carence ou d'expression d'inquiétudes. Mais ceux-ci ou celles-la doivent être pour nous l'occasion d'amorcer les solutions que la charte de l'environnement encadrera et/ou entraînera. D'ailleurs à Nantes, ceux qui se sont risqués à des politiques strictement partisanes ou politiciennes ont été sévèrement taclés par les autres participants. Mais je dois dire qu'ici à partir du compte rendu que j'ai eu des ateliers de ce matin, je veux saluer la très grande responsabilité de ceux qui ont participé à ces ateliers et la force de leurs propositions. Alors, nous avons répondu avec le "Pourquoi?" à la question éthique, au "Comment ?" à l'aspect juridique mais aujourd'hui il vous revient avec vos deux thèmes ici à Poitiers de vous poser le questionnement scientifique. Donc vous avez choisi ces deux thèmes des zones humides, évolution des bassins versants et de l'effet des serre. Il est vrai que vous aviez avec vos deux régions bien des raisons de vous intéresser à ces deux thèmes.
Les zones humides et bassins versants à travers cette année 2003, qui est l'année de l'eau avec le sommet de Kyoto, avec le rendez-vous du G8 que préside la France. Mais comment ne pas évoquer ici le marais poitevin et pour la région Centre l'Agence de l'Eau à Orléans. Quant à la lutte contre l'effet de serre qui est sans doute le principal problème écologique qui se pose à notre planète et l'augmentation des gaz à effet de serre est sans doute la pollution la plus grave que nous ayons à surmonter, et bien je veux dans cette année qui va être aussi marquée dans le plan international par des échéances importantes comme la conférence de Moscou ou celle de Milan, saluer des régions qui ont mené des actions pilotes comme le tramway à Orléans ou le lancement des opérations "en ville sans ma voiture" à La Rochelle.
Alors ces deux thèmes sensibles et emblématiques sont au cur d'une vraie politique de développement durable. Certes, en élaborant une stratégie de développement durable, certains penseront peut-être que nous nous créerons des exigences, des contraintes ou des freins. Et bien je veux leur dire à celles et ceux qui pensent cela qu'ils ont tort. Au contraire, notre pays en se portant à se niveau d'exigence prend de l'avance car les impératifs que nous nous imposons aujourd'hui, s'imposeront demain à tous. Nous travaillons pour nous et pour nos enfants.
Bon courage! Merci.
(Source http://www.charte.environnement.gouv.fr, le 20 mars 2003)
Monsieur le maire de Vouneuil,
Madame la présidente,
Monsieur le président de région,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les présidents des conseils régionaux, généraux,
Mesdames et Messieurs les maires,
Mesdames et Messieurs les présidents, les directeurs
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs chers amis,
C'est un grand bonheur pour moi de participer, avec vous, à ces deuxième assises de la charte de l'environnement qui réunit les deux régions du Centre et de Poitou Charentes.
Avant hier à Nantes, le président Jacques Chirac a voulu lui même lancer ce travail, sur le terrain, de la charte de l'environnement.
Il a ainsi lancé un véritable chantier, celui de l'écologie humaniste. Car il nous faut maintenant répondre ensemble à une question : la charte de l'environnement qui - vous l'avez dit, réunit de façon consensuelle les français quand on les interroge - doit maintenant répondre à une double question : une charte pourquoi et une charte comment ?
Une charte pourquoi ? Et bien, parce que nous nous rendons bien compte que nous en sommes à un point de rupture dans l'histoire de l'humanité. L'explosion démographique fait que nous sommes maintenant 6 milliards d'individus à nous partager les richesses de la planète. Ces richesses sont à l'évidence surexploitées, non seulement à cause de cette explosion démographique, mais aussi de la volonté bien légitime des habitants de cette planète à vouloir vivre, à souhaiter vivre selon des standards de plus en plus exigeants de consommation et de confort.
Le Président de la République le disait d'ailleurs à Johannesburg au sommet mondial du développement durable : "Si nous voulions continuer sur le même rythme, c'est bientôt trois planètes qu'il nous faudrait." Dans une revue économique, dans un journal économique, nous lisions il y a deux ou trois jours, que les plus optimistes situaient nos réserves de produits pétroliers à 150 ans de réserve et peut être moins. C'est dire si l'exigence du développement durable s'impose à nous.
Pourquoi donc ? D'abord parce que nous sommes arrivés à ce point de rupture. Aussi, parce que nous en sommes arrivés à ce point de rupture, nous avons l'absolue nécessité de nous forger une conscience universelle. La conscience des risques nous donne évidemment une responsabilité.
Et de la même façon que le XIXè siècle nous avait amené à nous poser la question de la solidarité entre les classes sociales, le XXè siècle nous a amené à nous poser les questions des solidarités entre les pays, les nations, les continents. A l'évidence, notre XXIème siècle nous conduit à nous poser les questions de la solidarité entre les générations. Nous ne sommes pas seulement responsables de l'équité entre nous, nous sommes responsables de l'équité de la justice entre nous, nos enfants, nos petits-enfants. Pour autant bien entendu, la question de l'humanisation, de la mondialisation est aussi au cur de notre démarche.
La charte de l'environnement n'est pas un caprice de pays riche, de pays gâté. Elle ne doit pas opposer écologie, économie, science, technologie. La charte doit aussi permettre l'émergence des solutions qui permettront d'assurer le bien-être et le développement d'un nombre croissant d'êtres humains et de concilier ainsi développement et respect de l'environnement. Nous avons avec le président de la république porté cette exigence à Johannesburg et nous la portons aujourd'hui a travers l'établissement de la charte de l'environnement pour notre pays et pour tous les français.
Car c'est un chantier tout à fait considérable, je le disais au début de mon propos, qui s'ouvre à nous. En 1789, un premier pilier a été fixé, celui des droits des citoyens. En 1946, nous avons établi les droits économiques et sociaux. Et maintenant, aujourd'hui, tous ensemble, nous allons établir ce troisième pilier du droit de l'environnement. Et nous allons l'établir non seulement pour nous mais aussi pour les générations futures. Nous sommes donc tous persuadés de la nécessité de cette charte de l'environnement, de sa justification. Mais la deuxième question à laquelle nous devons répondre tous ensemble après ce pourquoi : C'est une charte, comment?
Faisant suite à une promesse qu'il avait faite dans son discours d'Avranches, le président de la république dès le renouvellement de son mandat, en juin lançait les travaux de cette charte et m'en confiait le pilotage gouvernemental. Une commission de la charte était réunie sous l'égide du professeur Yves Coppens, éminent paléontologue. J'espère que nombreux d'entre vous ont suivi la remarquable émission télévisée l'Odyssée de l'espèce qu'il a inspiré, que nous avons sur Arte il y a quelques jours. Pour ceux qu'il ne l'ont pas vue je vous incite à vous en procurer la cassette. Et c'est vrai que d'avoir confié la conduite de ces travaux à Yves Coppens c'était un message fort. Un message fort de l'approche humaniste que nous souhaitons donner à cette charte. Et puis l'image de nous placer dans une chaîne de vie c'est sans doute cela que nous a rappelé Yves Coppens avec son intelligence acérée et son humour décapant.
Autour du professeur Yves Coppens, un comité de pilotage de 18 membres était réuni. Je suis heureuse de saluer deux des plus éminents membres de cette commission Coppens, Geneviève Perrin-Gaillard, député des Deux-Sèvres, et Bernard Rousseau, président de France Nature Environnement. Les 18 membres de la commission ont établi l'ossature idéologique. Ils se sont appuyés sur les travaux de trois comités : un comité juridique, qui s'est posé bien entendu la question de la technique d'adossement des principes qui étaient égrenés, principes d'adossement à la constitution. Un comité scientifique qui a vu les grandes problématiques, les grands dossiers, qui les a énumérés, qui les a creusés. Et ensuite un comité éthique qui s'est posé la question de la hiérarchisation de ses préoccupations et de leurs justifications éthiques. Un questionnaire a été établi. Il a été inscrit sur Internet, de nombreux internautes ont pu regarder ce questionnaire et y répondre. Ce questionnaire a été envoyé a de nombreux responsables de la société civile, des syndicats, des présidents d'associations, des groupements professionnels, au total plusieurs centaines de participants ont dit leur sentiment dans un questionnaire qui n'était pas un questionnaire avec des réponses fermées, oui-non, mais qui appelait largement à la créativité et au débat.
Cette première phase se continue d'ailleurs. Vous pouvez bien entendu continuer à répondre au questionnaire. Soit par écrit en l'envoyant à Mesdames et Messieurs les préfets qui ont pour mission de collecter encore ce questionnaire ou directement sur le site Internet du ministère de l'écologie et du développement durable.
Tout en continuant cette première phase, s'est ouverte une deuxième phase. La phase du débat avec les français lancée avant-hier à Nantes par le président de la république. Ce débat citoyen est assis sur des assises territoriales dédiées à des thèmes écologiques précis. Aujourd'hui comme ça vous l'a déjà été annoncé et comme vous y avez travaillé déjà ce matin, deux dossiers : celui des zones humides et celui de l'effet de serre.
Ces débats thématiques ont pour but de donner de la chair à la triple approche de nos travaux, juridiques, scientifiques et éthiques. Les assises territoriales sont un lieu de propositions, bien sûr, elles peuvent être l'occasion de constats de carence ou d'expression d'inquiétudes. Mais ceux-ci ou celles-la doivent être pour nous l'occasion d'amorcer les solutions que la charte de l'environnement encadrera et/ou entraînera. D'ailleurs à Nantes, ceux qui se sont risqués à des politiques strictement partisanes ou politiciennes ont été sévèrement taclés par les autres participants. Mais je dois dire qu'ici à partir du compte rendu que j'ai eu des ateliers de ce matin, je veux saluer la très grande responsabilité de ceux qui ont participé à ces ateliers et la force de leurs propositions. Alors, nous avons répondu avec le "Pourquoi?" à la question éthique, au "Comment ?" à l'aspect juridique mais aujourd'hui il vous revient avec vos deux thèmes ici à Poitiers de vous poser le questionnement scientifique. Donc vous avez choisi ces deux thèmes des zones humides, évolution des bassins versants et de l'effet des serre. Il est vrai que vous aviez avec vos deux régions bien des raisons de vous intéresser à ces deux thèmes.
Les zones humides et bassins versants à travers cette année 2003, qui est l'année de l'eau avec le sommet de Kyoto, avec le rendez-vous du G8 que préside la France. Mais comment ne pas évoquer ici le marais poitevin et pour la région Centre l'Agence de l'Eau à Orléans. Quant à la lutte contre l'effet de serre qui est sans doute le principal problème écologique qui se pose à notre planète et l'augmentation des gaz à effet de serre est sans doute la pollution la plus grave que nous ayons à surmonter, et bien je veux dans cette année qui va être aussi marquée dans le plan international par des échéances importantes comme la conférence de Moscou ou celle de Milan, saluer des régions qui ont mené des actions pilotes comme le tramway à Orléans ou le lancement des opérations "en ville sans ma voiture" à La Rochelle.
Alors ces deux thèmes sensibles et emblématiques sont au cur d'une vraie politique de développement durable. Certes, en élaborant une stratégie de développement durable, certains penseront peut-être que nous nous créerons des exigences, des contraintes ou des freins. Et bien je veux leur dire à celles et ceux qui pensent cela qu'ils ont tort. Au contraire, notre pays en se portant à se niveau d'exigence prend de l'avance car les impératifs que nous nous imposons aujourd'hui, s'imposeront demain à tous. Nous travaillons pour nous et pour nos enfants.
Bon courage! Merci.
(Source http://www.charte.environnement.gouv.fr, le 20 mars 2003)