Texte intégral
Bonjour à toutes et tous,
Responsables syndicaux, responsables d'entreprises, militants et salariés cadres
Je remercie la CFDT Cadres de m'avoir invité à ce rassemblement qui vient de rendre compte à travers vos trois tables rondes de l'importance et de la qualité de l'enquête réalisée par des centaines de militants CFDT auprès de leurs collègues cadres.
Ces résultats ont également fait l'objet ce matin d'une conférence de presse, à laquelle participait au nom de la confédération Rémi JOUAN, secrétaire national, responsable de l'ensemble de notre démarche confédérale sur " le travail en questions ".
Vous m'avez proposé de conclure les travaux de cette journée et c'est avec grand plaisir que je m'y livre.
Mais si vous le permettez, je voudrais revenir en préalable et en quelques mots sur cette initiative originale et d'envergure du " travail en questions ".
C'est d'abord pour moi l'occasion de réaffirmer, si besoin était, qu'il s'agit là d'un travail d'enquête qui concerne toute la CFDT, tous les salariés et en cela elle s'adresse aussi aux salariés cadres qui ont toute leur place dans la confédération.
La démarche ambitieuse initiée par la CFDT en 1996 sur " Le travail en questions " et les quarante enquêtes déjà réalisées ont permis à plus de 100 000 salariés de s 'exprimer.
Elles ont été dans le même temps, les vecteurs
- d'un renouvellement de nos pratiques syndicales,
- de l'émergence de revendications innovantes,
- de propositions partagées et de résultats concrets.
Sans citer toutes ces enquêtes, je voudrais en évoquer quelques-unes unes :
- je pense notamment à notre enquête menée en 2000 auprès de 1500 salariés handicapés. Cette enquête a non seulement balayé beaucoup d'idées reçues et changer notre regard, mais elle a surtout permis de dégager une dynamique d'action pour réussir l'intégration de ces salariés.
- Je pense également, à l'enquête initiée en 2001 par trois fédérations (la fédération communication et culture, la fédération des postes et télécoms et la fédération des services), enquête menée auprès de 3500 salariés des centres d'appels.
Un secteur d'activité en pleine croissance, jusqu'alors mal connu, où les femmes et les jeunes y sont présents en très grand nombre.
Les résultats de cette enquête ont permis de cibler dans ce secteur professionnel trois axes revendicatifs: la santé au travail, la reconnaissance des compétences et des qualifications et la question des modes de surveillance.
- Je pense enfin et bien sûr à notre enquête à grande échelle sur la réduction du temps de travail, engagée dès 1998 et qui a donné la parole à 18 000 salariés.
Je ne reviendrai pas ici sur la richesse des enseignements tirés, mais simplement redire qu'ils confortent notre détermination d'une réduction du temps de travail négociée pour tous, et qu'ils appellent notre vigilance dans la mise en uvre et le suivi des accords.
- Un autre exemple me vient à l'esprit, celui des assistantes maternelles
Ces réalisations sont à la fois la marque et le bien commun de la CFDT.
Toutes ces enquêtes et le TEQ Cadres en particulier, nous y reviendrons, procèdent d'une même démarche d'action qui vise quatre objectifs :
· Le premier objectif, c'est la place centrale que nous attachons au travail :
Le travail est un élément essentiel de la structuration de notre société et demeure un des principaux facteurs de cohésion.
Moyen d'exercer pleinement son autonomie, il fonde la dignité de chacun et forge ainsi au bénéfice de tous le sentiment d'utilité et d'appartenance à la collectivité.
- Alors, refusons, et vous les cadres en particulier qui êtes fortement impliqués dans votre travail,
- refusons de donner prise au débat hypocrite sur le retour à la valeur du travail.
- Un débat porté par la majorité politique et nombre de responsables patronaux dont certains font parfois le choix de sacrifier des emplois au bénéfice de la rentabilité financière et font bien peu cas de cette valeur travail.
· Le deuxième objectif, c'est la nécessité d'un approfondissement permanent de notre connaissance des changements multiples et complexes du travail.
Les syndicats interviennent quotidiennement dans les débats publics comme dans les entreprises, la prise en charge syndicale de ces questions est cruciale et elle doit sans cesse se nourrir de la connaissance des réalités.
· Le troisième objectif, c'est la connaissance des réalités de travail qui pour la CFDT passe par l'écoute des salariés.
Ce que chaque salarié a à dire sur son travail, sa vie dans l'entreprise doit être entendue. Cette parole est irremplaçable, notre écoute est indispensable à notre fonction représentative.
· Le quatrième et dernier objectif, c'est la parole donnée aux salariés, à la base de notre action et de l'élaboration des revendications.
Parce qu'associer les salariés au choix qui les concernent, c'est d'abord indispensable à la pertinence des revendications mais c'est aussi le choix de la participation et le gage de l'efficacité des résultats.
- C'est bien au total de notre conception du syndicalisme et du rapport de force dont il s'agit.
- C'est bien là, notre conception de la démocratie sociale.
Ce sont ces objectifs et cette méthode qui aujourd'hui, avec le TEQ cadres ont donné l'occasion à 6500 cadres de révéler leurs réalités de travail et leurs attentes.
Et la dynamique ne s'arrêtera pas là puisque ces mêmes cadres auront encore l'occasion de débattre des résultats et des revendications élaborées par la CFDT Cadres et les 13 fédérations professionnelles qui ont été partie prenantes de cette action.
- Car la CFDT, c'est aussi cette capacité à mutualiser nos moyens et notre énergie sur un projet commun.
- Treize fédérations professionnelles autour de l'UCC comme pilote de projet, c'est assez exceptionnel, c'est cela notre conception du syndicalisme confédéré et
c'est ce qui nous différencie d'une autre organisation syndicale qui ambitionne de devenir le premier syndicat des cadres.
Le syndicalisme confédéré ce sont aussi des priorités partagées et cette enquête vient éclairer, nourrir et confirmer nos priorités revendicatives
- Notre première priorité : l'Emploi
- Alors même que les licenciements et les plans sociaux réapparaissent massivement, n'épargnant pas les cadres, avec une progression de près de 8% des cadres au chômage depuis le début de l'année,
- Alors même que la politique emploi du gouvernement manque de contenu.
- Alors même que différentes études mettent en évidence un déficit de cadres pour les années à venir, que certains secteurs économiques ressentent déjà un déficit de main d'uvre qualifiée,
- les salariés les plus âgés font l'objet de discriminations à l'embauche ou en cours d'emploi.
- Licenciements, départs anticipés en pré-retraite, les cadres plus âgés sont trop souvent la variable d'ajustement des effectifs dans le cadre des plans sociaux.
Ces pratiques sont devenues tellement courantes qu'il sera difficile de faire rapidement " machine arrière " auprès de cadres exprimant leur " ras le bol ", la non reconnaissance de leur expérience, de leur savoir-faire.
Cette situation, outre les conséquences financières sur les équilibres des régimes de protection sociale, est souvent source de dysfonctionnements pour ne pas dire de gâchis dans les entreprises et les administrations.
Il devient urgent de repenser totalement la gestion des fins de carrière des cadres bien sûr, mais aussi de tous les salariés.
Et notamment de mettre en oeuvre les conditions de réorientation et de formation permettant d'acquérir les qualifications ou de nouvelles compétences nécessaires pour accompagner une mobilité professionnelle interne ou externe.
Mais au-delà de la fin de carrière, c'est bien la " gestion des parcours professionnels tout au long de la vie " qu'il convient de remettre à plat.
Votre enquête a sur ce point clairement mis en avant la forte attente de garanties collectives des cadres pour maîtriser leur parcours professionnel.
Notre priorité confédérale sur l'Emploi intègre pleinement cette demande et veut aller plus loin dans trois directions :
- mettre en uvre, une véritable obligation de résultat sur l'emploi, c'est notre slogan " Zéro chômeur ". Il ne s'agit pas de nier la nécessité de restructuration mais bien d'anticiper et de mener des reconversions qui ne laissent personne sans solution d'emploi,
- ouvrir aussi une négociation interprofessionnelle qui porte sur l'ensemble des questions Emploi et notamment sur la formation professionnelle et l'insertion des jeunes,
- porter plus haut et plus fort nos revendications pour une politique économique et de l'emploi plus performante en Europe.
Notre objectif emploi n'oublie pas c'est évident, la réduction du temps de travail qui reste pour la CFDT un levier qui a fait ses preuves : 70 000 accords et 400 000 emplois.
Loi Fillon ou pas, pas question pour la CFDT de céder à l'air du temps et d'accuser de tous les maux la réduction du temps de travail.
Votre enquête témoigne des difficultés soulevées pour revoir les organisations et les charges de travail, elle en confirme aussi la nécessité.
Un des acquis du processus engagé est que l'on débat, que l'on négocie sur le temps et la charge de travail des cadres dans les entreprises.
Pour aller plus loin sur ces questions, nous devons prendre appui :
- sur l'application du régime des heures supplémentaires pour les cadres appliquant les horaires collectifs et
- sur l'obligation d'un accord collectif pour les cadres au forfait annuel en jours qui garantisse la prise effective des jours de RTT.
- Notre priorité confédérale sur le pouvoir d'achat résonne aussi chez les cadres.
Nous voulons dynamiser action et négociation sur tout ce qui contribue au pouvoir d'achat, sur les qualifications et déroulement de carrière, sur les salaires comme sur ses éléments périphériques. Cette priorité englobe évidemment la situation des cadres.
Votre enquête annuelle " OSCAR " révèle, qu'un tiers des cadres interrogés ont perdu du pouvoir d'achat en 2001, année de bonne conjoncture où le pouvoir d'achat des salaires individuels nets des cadres avait progressé en moyenne de 2,8 % par rapport à 2000.
La principale insatisfaction que révèle le TEQ dans ce domaine porte sur une insuffisance voire une absence de reconnaissance de la forte implication des cadres dans leur travail.
Cette reconnaissance à travers la rémunération doit donner lieu à plus de transparence, à des procédures négociées, à des négociations salariales annuelles qui portent sur l'ensemble des éléments de rémunération.
.
- Enfin, notre priorité sur les retraites : une priorité partagée par les cadres
La CFDT veut une réforme globale et ambitieuse, une réforme qui nous concerne tous, salariés du public comme du privé, cadres et non cadres, actifs d'aujourd'hui et de demain.
Il s'agit bien pour la CFDT toute entière de respecter un certain nombre de principes : l'équité, l'équilibre financier des régimes et la crédibilité du dispositif
- Les cadres sont eux aussi particulièrement sensibles au devenir des systèmes de retraite;
- Les cadres ont eux aussi intérêt à la sauvegarde de notre système par répartition,
- Les cadres eux aussi réclament plus d'équité car eux aussi sont confrontés aux inégalités.
Pour les cadres aussi, nous revendiquons :
· un départ au taux plein dès qu'un salarié a 40 ans de cotisation, sans référence à un âge plancher ;
· la garantie d'un bon niveau de remplacement.
· la possibilité de choisir le moment du départ à la retraite ;
· des modalités particulières de rachat d'années de cotisation pour que ceux qui ont fait des études longues et sont entrés tardivement sur le marché du travail, notamment les cadres, puissent obtenir une retraite à taux plein ;
Forte de ces choix, la CFDT sera au rendez-vous de la réforme en 2003.
Pour conclure, je dirai simplement que votre enquête renforce notre volonté d'écoute et de participation de tous les salariés
Elle produit des revendications fortes, qu'il faut être plus nombreux à porter.
- Plus nombreux, cela veut dire que plus de salariés auront la parole,
- Plus nombreux, cela veut dire avoir plus de poids dans le rapport de force, plus de poids dans les négociations, plus de résultats pour les salariés.
- Plus nombreux, c'est plus d'adhérents CFDT, c'est un million deux cent mille adhérents dans cinq ans et la perspective d'un syndicalisme majoritaire, y compris chez les cadres.
- Nombreux, nous l'étions, vous l'étiez à Bercy, et l'énergie du 15 octobre doit maintenant se démultiplier sur le terrain.
- Nombreux, nous devons l'être dans les urnes prud'homales, le 11 décembre.
- La CFDT est la première organisation syndicale chez les cadres, elle doit le demeurer.
- Gagner le 11 décembre nécessite de renforcer dès maintenant notre présence dans les entreprises, de mener partout où nous sommes, une campagne de proximité, pied à pied auprès de chaque électeur potentiel.
- La campagne lancée à Bercy " la CFDT à la rencontre des salariés " est un élément supplémentaire à la mobilisation de nos adhérents et de nos sympathisants.
- Notre meilleur atout, c'est vous militants et adhérents de la CFDT partout où nous sommes implantés.
- Alors à vous de jouer pour que nous fêtions ensemble au soir du 11 décembre le succès de la CFDT chez les cadres comme pour tous les salariés.
(Source http://www.cfdt.fr, le 28 octobre 2002)
Responsables syndicaux, responsables d'entreprises, militants et salariés cadres
Je remercie la CFDT Cadres de m'avoir invité à ce rassemblement qui vient de rendre compte à travers vos trois tables rondes de l'importance et de la qualité de l'enquête réalisée par des centaines de militants CFDT auprès de leurs collègues cadres.
Ces résultats ont également fait l'objet ce matin d'une conférence de presse, à laquelle participait au nom de la confédération Rémi JOUAN, secrétaire national, responsable de l'ensemble de notre démarche confédérale sur " le travail en questions ".
Vous m'avez proposé de conclure les travaux de cette journée et c'est avec grand plaisir que je m'y livre.
Mais si vous le permettez, je voudrais revenir en préalable et en quelques mots sur cette initiative originale et d'envergure du " travail en questions ".
C'est d'abord pour moi l'occasion de réaffirmer, si besoin était, qu'il s'agit là d'un travail d'enquête qui concerne toute la CFDT, tous les salariés et en cela elle s'adresse aussi aux salariés cadres qui ont toute leur place dans la confédération.
La démarche ambitieuse initiée par la CFDT en 1996 sur " Le travail en questions " et les quarante enquêtes déjà réalisées ont permis à plus de 100 000 salariés de s 'exprimer.
Elles ont été dans le même temps, les vecteurs
- d'un renouvellement de nos pratiques syndicales,
- de l'émergence de revendications innovantes,
- de propositions partagées et de résultats concrets.
Sans citer toutes ces enquêtes, je voudrais en évoquer quelques-unes unes :
- je pense notamment à notre enquête menée en 2000 auprès de 1500 salariés handicapés. Cette enquête a non seulement balayé beaucoup d'idées reçues et changer notre regard, mais elle a surtout permis de dégager une dynamique d'action pour réussir l'intégration de ces salariés.
- Je pense également, à l'enquête initiée en 2001 par trois fédérations (la fédération communication et culture, la fédération des postes et télécoms et la fédération des services), enquête menée auprès de 3500 salariés des centres d'appels.
Un secteur d'activité en pleine croissance, jusqu'alors mal connu, où les femmes et les jeunes y sont présents en très grand nombre.
Les résultats de cette enquête ont permis de cibler dans ce secteur professionnel trois axes revendicatifs: la santé au travail, la reconnaissance des compétences et des qualifications et la question des modes de surveillance.
- Je pense enfin et bien sûr à notre enquête à grande échelle sur la réduction du temps de travail, engagée dès 1998 et qui a donné la parole à 18 000 salariés.
Je ne reviendrai pas ici sur la richesse des enseignements tirés, mais simplement redire qu'ils confortent notre détermination d'une réduction du temps de travail négociée pour tous, et qu'ils appellent notre vigilance dans la mise en uvre et le suivi des accords.
- Un autre exemple me vient à l'esprit, celui des assistantes maternelles
Ces réalisations sont à la fois la marque et le bien commun de la CFDT.
Toutes ces enquêtes et le TEQ Cadres en particulier, nous y reviendrons, procèdent d'une même démarche d'action qui vise quatre objectifs :
· Le premier objectif, c'est la place centrale que nous attachons au travail :
Le travail est un élément essentiel de la structuration de notre société et demeure un des principaux facteurs de cohésion.
Moyen d'exercer pleinement son autonomie, il fonde la dignité de chacun et forge ainsi au bénéfice de tous le sentiment d'utilité et d'appartenance à la collectivité.
- Alors, refusons, et vous les cadres en particulier qui êtes fortement impliqués dans votre travail,
- refusons de donner prise au débat hypocrite sur le retour à la valeur du travail.
- Un débat porté par la majorité politique et nombre de responsables patronaux dont certains font parfois le choix de sacrifier des emplois au bénéfice de la rentabilité financière et font bien peu cas de cette valeur travail.
· Le deuxième objectif, c'est la nécessité d'un approfondissement permanent de notre connaissance des changements multiples et complexes du travail.
Les syndicats interviennent quotidiennement dans les débats publics comme dans les entreprises, la prise en charge syndicale de ces questions est cruciale et elle doit sans cesse se nourrir de la connaissance des réalités.
· Le troisième objectif, c'est la connaissance des réalités de travail qui pour la CFDT passe par l'écoute des salariés.
Ce que chaque salarié a à dire sur son travail, sa vie dans l'entreprise doit être entendue. Cette parole est irremplaçable, notre écoute est indispensable à notre fonction représentative.
· Le quatrième et dernier objectif, c'est la parole donnée aux salariés, à la base de notre action et de l'élaboration des revendications.
Parce qu'associer les salariés au choix qui les concernent, c'est d'abord indispensable à la pertinence des revendications mais c'est aussi le choix de la participation et le gage de l'efficacité des résultats.
- C'est bien au total de notre conception du syndicalisme et du rapport de force dont il s'agit.
- C'est bien là, notre conception de la démocratie sociale.
Ce sont ces objectifs et cette méthode qui aujourd'hui, avec le TEQ cadres ont donné l'occasion à 6500 cadres de révéler leurs réalités de travail et leurs attentes.
Et la dynamique ne s'arrêtera pas là puisque ces mêmes cadres auront encore l'occasion de débattre des résultats et des revendications élaborées par la CFDT Cadres et les 13 fédérations professionnelles qui ont été partie prenantes de cette action.
- Car la CFDT, c'est aussi cette capacité à mutualiser nos moyens et notre énergie sur un projet commun.
- Treize fédérations professionnelles autour de l'UCC comme pilote de projet, c'est assez exceptionnel, c'est cela notre conception du syndicalisme confédéré et
c'est ce qui nous différencie d'une autre organisation syndicale qui ambitionne de devenir le premier syndicat des cadres.
Le syndicalisme confédéré ce sont aussi des priorités partagées et cette enquête vient éclairer, nourrir et confirmer nos priorités revendicatives
- Notre première priorité : l'Emploi
- Alors même que les licenciements et les plans sociaux réapparaissent massivement, n'épargnant pas les cadres, avec une progression de près de 8% des cadres au chômage depuis le début de l'année,
- Alors même que la politique emploi du gouvernement manque de contenu.
- Alors même que différentes études mettent en évidence un déficit de cadres pour les années à venir, que certains secteurs économiques ressentent déjà un déficit de main d'uvre qualifiée,
- les salariés les plus âgés font l'objet de discriminations à l'embauche ou en cours d'emploi.
- Licenciements, départs anticipés en pré-retraite, les cadres plus âgés sont trop souvent la variable d'ajustement des effectifs dans le cadre des plans sociaux.
Ces pratiques sont devenues tellement courantes qu'il sera difficile de faire rapidement " machine arrière " auprès de cadres exprimant leur " ras le bol ", la non reconnaissance de leur expérience, de leur savoir-faire.
Cette situation, outre les conséquences financières sur les équilibres des régimes de protection sociale, est souvent source de dysfonctionnements pour ne pas dire de gâchis dans les entreprises et les administrations.
Il devient urgent de repenser totalement la gestion des fins de carrière des cadres bien sûr, mais aussi de tous les salariés.
Et notamment de mettre en oeuvre les conditions de réorientation et de formation permettant d'acquérir les qualifications ou de nouvelles compétences nécessaires pour accompagner une mobilité professionnelle interne ou externe.
Mais au-delà de la fin de carrière, c'est bien la " gestion des parcours professionnels tout au long de la vie " qu'il convient de remettre à plat.
Votre enquête a sur ce point clairement mis en avant la forte attente de garanties collectives des cadres pour maîtriser leur parcours professionnel.
Notre priorité confédérale sur l'Emploi intègre pleinement cette demande et veut aller plus loin dans trois directions :
- mettre en uvre, une véritable obligation de résultat sur l'emploi, c'est notre slogan " Zéro chômeur ". Il ne s'agit pas de nier la nécessité de restructuration mais bien d'anticiper et de mener des reconversions qui ne laissent personne sans solution d'emploi,
- ouvrir aussi une négociation interprofessionnelle qui porte sur l'ensemble des questions Emploi et notamment sur la formation professionnelle et l'insertion des jeunes,
- porter plus haut et plus fort nos revendications pour une politique économique et de l'emploi plus performante en Europe.
Notre objectif emploi n'oublie pas c'est évident, la réduction du temps de travail qui reste pour la CFDT un levier qui a fait ses preuves : 70 000 accords et 400 000 emplois.
Loi Fillon ou pas, pas question pour la CFDT de céder à l'air du temps et d'accuser de tous les maux la réduction du temps de travail.
Votre enquête témoigne des difficultés soulevées pour revoir les organisations et les charges de travail, elle en confirme aussi la nécessité.
Un des acquis du processus engagé est que l'on débat, que l'on négocie sur le temps et la charge de travail des cadres dans les entreprises.
Pour aller plus loin sur ces questions, nous devons prendre appui :
- sur l'application du régime des heures supplémentaires pour les cadres appliquant les horaires collectifs et
- sur l'obligation d'un accord collectif pour les cadres au forfait annuel en jours qui garantisse la prise effective des jours de RTT.
- Notre priorité confédérale sur le pouvoir d'achat résonne aussi chez les cadres.
Nous voulons dynamiser action et négociation sur tout ce qui contribue au pouvoir d'achat, sur les qualifications et déroulement de carrière, sur les salaires comme sur ses éléments périphériques. Cette priorité englobe évidemment la situation des cadres.
Votre enquête annuelle " OSCAR " révèle, qu'un tiers des cadres interrogés ont perdu du pouvoir d'achat en 2001, année de bonne conjoncture où le pouvoir d'achat des salaires individuels nets des cadres avait progressé en moyenne de 2,8 % par rapport à 2000.
La principale insatisfaction que révèle le TEQ dans ce domaine porte sur une insuffisance voire une absence de reconnaissance de la forte implication des cadres dans leur travail.
Cette reconnaissance à travers la rémunération doit donner lieu à plus de transparence, à des procédures négociées, à des négociations salariales annuelles qui portent sur l'ensemble des éléments de rémunération.
.
- Enfin, notre priorité sur les retraites : une priorité partagée par les cadres
La CFDT veut une réforme globale et ambitieuse, une réforme qui nous concerne tous, salariés du public comme du privé, cadres et non cadres, actifs d'aujourd'hui et de demain.
Il s'agit bien pour la CFDT toute entière de respecter un certain nombre de principes : l'équité, l'équilibre financier des régimes et la crédibilité du dispositif
- Les cadres sont eux aussi particulièrement sensibles au devenir des systèmes de retraite;
- Les cadres ont eux aussi intérêt à la sauvegarde de notre système par répartition,
- Les cadres eux aussi réclament plus d'équité car eux aussi sont confrontés aux inégalités.
Pour les cadres aussi, nous revendiquons :
· un départ au taux plein dès qu'un salarié a 40 ans de cotisation, sans référence à un âge plancher ;
· la garantie d'un bon niveau de remplacement.
· la possibilité de choisir le moment du départ à la retraite ;
· des modalités particulières de rachat d'années de cotisation pour que ceux qui ont fait des études longues et sont entrés tardivement sur le marché du travail, notamment les cadres, puissent obtenir une retraite à taux plein ;
Forte de ces choix, la CFDT sera au rendez-vous de la réforme en 2003.
Pour conclure, je dirai simplement que votre enquête renforce notre volonté d'écoute et de participation de tous les salariés
Elle produit des revendications fortes, qu'il faut être plus nombreux à porter.
- Plus nombreux, cela veut dire que plus de salariés auront la parole,
- Plus nombreux, cela veut dire avoir plus de poids dans le rapport de force, plus de poids dans les négociations, plus de résultats pour les salariés.
- Plus nombreux, c'est plus d'adhérents CFDT, c'est un million deux cent mille adhérents dans cinq ans et la perspective d'un syndicalisme majoritaire, y compris chez les cadres.
- Nombreux, nous l'étions, vous l'étiez à Bercy, et l'énergie du 15 octobre doit maintenant se démultiplier sur le terrain.
- Nombreux, nous devons l'être dans les urnes prud'homales, le 11 décembre.
- La CFDT est la première organisation syndicale chez les cadres, elle doit le demeurer.
- Gagner le 11 décembre nécessite de renforcer dès maintenant notre présence dans les entreprises, de mener partout où nous sommes, une campagne de proximité, pied à pied auprès de chaque électeur potentiel.
- La campagne lancée à Bercy " la CFDT à la rencontre des salariés " est un élément supplémentaire à la mobilisation de nos adhérents et de nos sympathisants.
- Notre meilleur atout, c'est vous militants et adhérents de la CFDT partout où nous sommes implantés.
- Alors à vous de jouer pour que nous fêtions ensemble au soir du 11 décembre le succès de la CFDT chez les cadres comme pour tous les salariés.
(Source http://www.cfdt.fr, le 28 octobre 2002)