Texte intégral
Question : George Bush s'est engagé dans la voie de la guerre en rejetant sur la France la responsabilité de l'échec de l'Onu. Votre sentiment ?
A.Juppé : "C'est une décision lourde de conséquences, que je regrette. La France a eu raison, depuis des mois, de rappeler que toute intervention en Irak devait se situer dans le cadre des Nations unies et avec le feu vert du Conseil de sécurité. Cette position n'est pas la position de la France seule. C'est celle de la grande majorité des Etats membres de l'Onu."
Question : Et des peuples
A.Juppé : "Et des opinions publiques. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont renoncé à présenter une nouvelle résolution au Conseil de sécurité parce qu'il n'y aurait pas eu de majorité pour l'approuver, indépendamment du droit de veto de tel ou tel.I ls ont choisi le passage en force, ce qui est tout a fait négatif."
Question : La Grande-Bretagne et l'Espagne placent le lien transatlantique au-dessus de la solidarité européenne. N'est-ce pas tuer l'idée d'une Europe politique ?
A.Juppé : "Il y a crise, je ne vais pas utiliser la langue de bois et nier la réalité. Au moment de réformer les institutions européennes et d'adopter une constitution, il faudra poser la question: que veut-on faire de l'Union européenne ? Une sorte de grand marché, vassal des Etats-Unis, ou un acteur de la politique mondiale dans ce que Jacques Chirac appelle un monde multipolaire ? Pour moi, seule la deuxième possibilité est porteuse d'avenir."
Question : Revenons à la France. La greffe UMP a-t-elle pris chez les ex-militants RPR ou DL ?
A.Juppé : "Sans faire preuve d'un optimisme de commande, je dirai oui. Les Bouches-du-Rhône montrent l'exemple sous l'impulsion de Jean-Claude Gaudin et Renaud Muselier. Les choses se passent plutôt bien. Il y a ici et là des compétitions. Mais quand il n'y en a pas, on nous dit que c'est un parti monolithique, quand il y en a, que le parti est divisé."
Question : Le gouvernement semble hésiter à continuer la baisse des impôts
A.Juppé : "Je n'ai pas ce sentiment. La ligne est claire, le Premier ministre l'a dit. Il faut poursuivre la politique d'allégement des charges. Ce qui pose problème, c'est le rythme de cet allégement. Le président avait promis 30% de réduction en 5 ans avec une croissance de 2,5 ou 3%. Mais la croissance n'est pas au rendez-vous. Il est normal que le rythme de la baisse d'impôts soit adapté. Si on reste sur une croissance plus faible, il faudra cibler d'avantage. Je pense notamment à ce que nous nous sommes engagés à faire sur la TVA de la restauration, qui serait en outre créatrice d'emplois."
Question : Parti unique de la majorité, l'UMP peut-il trouver l'équilibre entre parti godillot ?
A.Juppé : "L'UMP est majoritaire, mais ce n'est pas le parti unique. Il y a nos amis de l'UDF, avec qui nous espérons bien conclure un partenariat de premier tour pour les régionales. "Notre rôle en tant que parti, c'est aussi de faire remonter au gouvernement les attentes des Français. Et dans notre consultation sur les retraites, nous avons rencontré de fortes aspirations par exemple à introduire plus de souplesse dans l'âge de départ: la retraite pour tous ceux qui ont cotisé plus de 40 ans."
(Source http://home.u-m-p.org, le 20 mars 2003)
A.Juppé : "C'est une décision lourde de conséquences, que je regrette. La France a eu raison, depuis des mois, de rappeler que toute intervention en Irak devait se situer dans le cadre des Nations unies et avec le feu vert du Conseil de sécurité. Cette position n'est pas la position de la France seule. C'est celle de la grande majorité des Etats membres de l'Onu."
Question : Et des peuples
A.Juppé : "Et des opinions publiques. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont renoncé à présenter une nouvelle résolution au Conseil de sécurité parce qu'il n'y aurait pas eu de majorité pour l'approuver, indépendamment du droit de veto de tel ou tel.I ls ont choisi le passage en force, ce qui est tout a fait négatif."
Question : La Grande-Bretagne et l'Espagne placent le lien transatlantique au-dessus de la solidarité européenne. N'est-ce pas tuer l'idée d'une Europe politique ?
A.Juppé : "Il y a crise, je ne vais pas utiliser la langue de bois et nier la réalité. Au moment de réformer les institutions européennes et d'adopter une constitution, il faudra poser la question: que veut-on faire de l'Union européenne ? Une sorte de grand marché, vassal des Etats-Unis, ou un acteur de la politique mondiale dans ce que Jacques Chirac appelle un monde multipolaire ? Pour moi, seule la deuxième possibilité est porteuse d'avenir."
Question : Revenons à la France. La greffe UMP a-t-elle pris chez les ex-militants RPR ou DL ?
A.Juppé : "Sans faire preuve d'un optimisme de commande, je dirai oui. Les Bouches-du-Rhône montrent l'exemple sous l'impulsion de Jean-Claude Gaudin et Renaud Muselier. Les choses se passent plutôt bien. Il y a ici et là des compétitions. Mais quand il n'y en a pas, on nous dit que c'est un parti monolithique, quand il y en a, que le parti est divisé."
Question : Le gouvernement semble hésiter à continuer la baisse des impôts
A.Juppé : "Je n'ai pas ce sentiment. La ligne est claire, le Premier ministre l'a dit. Il faut poursuivre la politique d'allégement des charges. Ce qui pose problème, c'est le rythme de cet allégement. Le président avait promis 30% de réduction en 5 ans avec une croissance de 2,5 ou 3%. Mais la croissance n'est pas au rendez-vous. Il est normal que le rythme de la baisse d'impôts soit adapté. Si on reste sur une croissance plus faible, il faudra cibler d'avantage. Je pense notamment à ce que nous nous sommes engagés à faire sur la TVA de la restauration, qui serait en outre créatrice d'emplois."
Question : Parti unique de la majorité, l'UMP peut-il trouver l'équilibre entre parti godillot ?
A.Juppé : "L'UMP est majoritaire, mais ce n'est pas le parti unique. Il y a nos amis de l'UDF, avec qui nous espérons bien conclure un partenariat de premier tour pour les régionales. "Notre rôle en tant que parti, c'est aussi de faire remonter au gouvernement les attentes des Français. Et dans notre consultation sur les retraites, nous avons rencontré de fortes aspirations par exemple à introduire plus de souplesse dans l'âge de départ: la retraite pour tous ceux qui ont cotisé plus de 40 ans."
(Source http://home.u-m-p.org, le 20 mars 2003)