Texte intégral
(...)
Q - Vous évoquez Dominique de Villepin au Quai d'Orsay, parlons de l'affaire Bétancourt qui continue à faire un peu de bruit. Les FARC, les guérilleros colombiens ont démenti avoir eu tout contact avec les autorités françaises, ce qui est plutôt bon pour vous. Mais en revanche, on a quand même le sentiment qu'il y a eu un vrai "cafouillage" au sein du gouvernement et qu'il y a eu quelques tensions entre un certain nombre de ministres à forte personnalité. On dit, à droite et à gauche, que Nicolas Sarkozy n'était pas au courant...
R - C'est bon signe d'avoir des fortes personnalités dans un gouvernement et que chacun fasse convenablement son travail. Aujourd'hui, on n'a pas pu rapatrier Mme Bétancourt. C'est dommage ; cela fait déjà un certain nombre de mois que l'on travaille sur ce dossier. Il y a une règle qui est très claire au Quai d'Orsay : c'est, au niveau français, que tous nos compatriotes qui sont en difficulté à l'étranger se doivent d'être ramenés. Et nous devons faire les efforts pour cela. La semaine dernière, nous avons réussi une belle opération avec ce journaliste qui avait été condamné à 15 ans de réclusion au Laos, nous avons trouvé les moyens de le faire libérer. Là, c'est un succès. Tout ceci se doit d'être traité avec la plus grande discrétion possible, ce qui est très important au plan diplomatique et pour le rayonnement de la France.
La seule chose importante était de savoir s'il y avait des négociations avec les FARC, parce que nous avons des relations privilégiées avec le Brésil, nous avons d'excellentes relations avec la Colombie et le président Uribe, et il est nécessaire de travailler ensemble. Donc, nous sommes bien clairs là-dessus : il n'y a pas eu de négociations avec les FARC. C'est l'essentiel au niveau international.
Q - Pas d'incidents diplomatiques avec les Brésiliens ou les Colombiens ?
R - Comme tout ceci est plus ou moins secret et très discret, forcément, il y a eu une mission humanitaire sans que tout soit dit de façon officielle. Ce sont des négociations, en ce qui concerne la récupération d'otages, qui sont très compliquées. Donc, il faut faire très attention. Il n'y a pas de négociations avec les FARC sur le fond, et c'est cela qui est essentiel.
Q - Un dernier mot sur le Liberia : les Américains, qu'on a connus plus interventionnistes en Irak, disent qu'ils n'iront pas tant que le président Taylor sera là. C'est une catastrophe humanitaire épouvantable, la famine, les morts, les civils tués...
R - On est devant l'implosion d'un pays. Cette implosion politique entraîne un désastre humanitaire gravissime. Il faut, comme vient de le dire le Secrétaire général des Nations unies, une mobilisation forte de la communauté internationale, comme on a pu l'avoir en d'autres temps, avec les Accords de Marcoussis pour la Côte d'Ivoire, comme on a pu l'avoir en d'autres temps avec les Nations unies pour le Congo. Aujourd'hui, il est indispensable que dans le cadre de la communauté internationale, il y ait une intervention rapide.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1e août 2003)
Q - Vous évoquez Dominique de Villepin au Quai d'Orsay, parlons de l'affaire Bétancourt qui continue à faire un peu de bruit. Les FARC, les guérilleros colombiens ont démenti avoir eu tout contact avec les autorités françaises, ce qui est plutôt bon pour vous. Mais en revanche, on a quand même le sentiment qu'il y a eu un vrai "cafouillage" au sein du gouvernement et qu'il y a eu quelques tensions entre un certain nombre de ministres à forte personnalité. On dit, à droite et à gauche, que Nicolas Sarkozy n'était pas au courant...
R - C'est bon signe d'avoir des fortes personnalités dans un gouvernement et que chacun fasse convenablement son travail. Aujourd'hui, on n'a pas pu rapatrier Mme Bétancourt. C'est dommage ; cela fait déjà un certain nombre de mois que l'on travaille sur ce dossier. Il y a une règle qui est très claire au Quai d'Orsay : c'est, au niveau français, que tous nos compatriotes qui sont en difficulté à l'étranger se doivent d'être ramenés. Et nous devons faire les efforts pour cela. La semaine dernière, nous avons réussi une belle opération avec ce journaliste qui avait été condamné à 15 ans de réclusion au Laos, nous avons trouvé les moyens de le faire libérer. Là, c'est un succès. Tout ceci se doit d'être traité avec la plus grande discrétion possible, ce qui est très important au plan diplomatique et pour le rayonnement de la France.
La seule chose importante était de savoir s'il y avait des négociations avec les FARC, parce que nous avons des relations privilégiées avec le Brésil, nous avons d'excellentes relations avec la Colombie et le président Uribe, et il est nécessaire de travailler ensemble. Donc, nous sommes bien clairs là-dessus : il n'y a pas eu de négociations avec les FARC. C'est l'essentiel au niveau international.
Q - Pas d'incidents diplomatiques avec les Brésiliens ou les Colombiens ?
R - Comme tout ceci est plus ou moins secret et très discret, forcément, il y a eu une mission humanitaire sans que tout soit dit de façon officielle. Ce sont des négociations, en ce qui concerne la récupération d'otages, qui sont très compliquées. Donc, il faut faire très attention. Il n'y a pas de négociations avec les FARC sur le fond, et c'est cela qui est essentiel.
Q - Un dernier mot sur le Liberia : les Américains, qu'on a connus plus interventionnistes en Irak, disent qu'ils n'iront pas tant que le président Taylor sera là. C'est une catastrophe humanitaire épouvantable, la famine, les morts, les civils tués...
R - On est devant l'implosion d'un pays. Cette implosion politique entraîne un désastre humanitaire gravissime. Il faut, comme vient de le dire le Secrétaire général des Nations unies, une mobilisation forte de la communauté internationale, comme on a pu l'avoir en d'autres temps, avec les Accords de Marcoussis pour la Côte d'Ivoire, comme on a pu l'avoir en d'autres temps avec les Nations unies pour le Congo. Aujourd'hui, il est indispensable que dans le cadre de la communauté internationale, il y ait une intervention rapide.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1e août 2003)