Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, première question, est-ce que oui ou non, au plus haut niveau de l'Etat français, c'est à dire l'Elysée, Matignon, tout le monde était au courant de cette opération et de l'envoi de cet avion ?
R - Bien sûr, les choses se sont passées comme elles se passent toujours dans ce genre de situation. Le président de la République, le Premier ministre ont donné leur accord de principe et le ministre des Affaires étrangères, le ministère des Affaires étrangères, qui est en charge de la sécurité et du rapatriement de nos compatriotes, de leur situation quand ils sont en difficulté, se charge de l'exécution des choses. En liaison avec le ministère de la Défense, nous avons donc organisé une mission médicale...
Q - ... Et affrété cet avion, qui était médicalisé ?
R - ... Affrété un avion médicalisé qui s'est donc rendu à Manaus, pour appuyer, - je dis bien appuyer, à aucun moment il ne s'est agi de monter une opération, mais de répondre à Astrid Bétancourt, la soeur d'Ingrid Bétancourt qui l'a dit clairement -, de répondre à la demande de la famille, en cas de libération d'Ingrid, de pouvoir l'assister médicalement, compte tenu des informations que nous avions sur l'état inquiétant de sa santé.
Q - On a dit aussi qu'il y avait à bord, outre les médecins, des agents de renseignement, des espions, des barbouzes, qu'il pouvait y avoir des tractations avec les FARC, des échanges, peut-être des envois de médicaments. La France est intervenue ? Quels contacts a-t-elle eus ?
R - A aucun moment la France n'a négocié avec la guérilla, à aucun moment il n'y a eu d'échange. La France s'en est tenue à cette mission médicale. C'est sa responsabilité et son honneur en toute circonstance. Nous le faisons chaque fois qu'un de nos compatriotes est en difficulté. Nous l'avons fait pour un journaliste français au Laos, au Liberia pour rapatrier un photographe, aujourd'hui même, pour l'un de nos Français, qui était à Manille.
Je rappelle que cette mission médicale s'est faite sous la direction d'un membre de mon cabinet, c'est dire à quel point il s'agit d'une mission du ministère des Affaires étrangères. Nous parlons d'une guérilla colombienne, qui est l'une des plus riches et des mieux armées du monde. Ils n'ont donc pas besoin du tout d'aide de ce point de vue. Par ailleurs, il est scandaleux d'imaginer des tractations. Comment la France aurait-elle pu mettre en difficulté un pays ami, un peuple ami ? Je rappelle qu'il y a plus de 3.000 otages colombiens retenus par cette guérilla. En ce qui concerne la dernière hypothèse qui est faite, celle d'un transfert d'un responsable des FARC qui serait malade et que nous aurions voulu transporter, je rappelle là encore que cet avion avait pour mission, à partir de Manaus, de ramener Ingrid Bétancourt en Colombie, je dis bien en Colombie. Vous voyez bien qu'à aucun moment nous n'aurions pu prendre une telle initiative.
Q - La Colombie, comme le Brésil, ont dit qu'ils n'étaient pas au courant, peut-être pas officiellement, mais est-ce que oui ou non la France a demandé l'accord de la Colombie et du Brésil ?
R - La caractéristique de ces missions, c'est d'être difficiles. Nous parlons là de l'Amazonie, de la situation médicale difficile d'Ingrid Bétancourt, de l'urgence. Nous avons dû réagir en quelques heures. Bien évidemment, nous avons dû essayer de préserver la confidentialité le plus possible, dans l'intérêt même et à la demande de la famille. Dès que nous avons pu le faire, nous avons informé les gouvernements colombien et brésilien. Je les remercie de la compréhension dont ils ont fait preuve tout au long de cette mission.
Q - Est-ce que ces fuites obèrent une libération possible d'Ingrid Bétancourt ?
R - Il y a encore quelques heures, le mari d'Ingrid Bétancourt était en Amazonie. La famille a passé quinze jours sur place à attendre et à espérer cette libération. Il est évident qu'il faut observer la plus grande retenue, la plus grande réserve. C'est l'esprit de responsabilité. Elle est aux mains des FARC. En l'occurrence, toute spéculation hasardeuse est particulièrement dangereuse.
Q - Merci, Dominique de Villepin.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juillet 2003)
R - Bien sûr, les choses se sont passées comme elles se passent toujours dans ce genre de situation. Le président de la République, le Premier ministre ont donné leur accord de principe et le ministre des Affaires étrangères, le ministère des Affaires étrangères, qui est en charge de la sécurité et du rapatriement de nos compatriotes, de leur situation quand ils sont en difficulté, se charge de l'exécution des choses. En liaison avec le ministère de la Défense, nous avons donc organisé une mission médicale...
Q - ... Et affrété cet avion, qui était médicalisé ?
R - ... Affrété un avion médicalisé qui s'est donc rendu à Manaus, pour appuyer, - je dis bien appuyer, à aucun moment il ne s'est agi de monter une opération, mais de répondre à Astrid Bétancourt, la soeur d'Ingrid Bétancourt qui l'a dit clairement -, de répondre à la demande de la famille, en cas de libération d'Ingrid, de pouvoir l'assister médicalement, compte tenu des informations que nous avions sur l'état inquiétant de sa santé.
Q - On a dit aussi qu'il y avait à bord, outre les médecins, des agents de renseignement, des espions, des barbouzes, qu'il pouvait y avoir des tractations avec les FARC, des échanges, peut-être des envois de médicaments. La France est intervenue ? Quels contacts a-t-elle eus ?
R - A aucun moment la France n'a négocié avec la guérilla, à aucun moment il n'y a eu d'échange. La France s'en est tenue à cette mission médicale. C'est sa responsabilité et son honneur en toute circonstance. Nous le faisons chaque fois qu'un de nos compatriotes est en difficulté. Nous l'avons fait pour un journaliste français au Laos, au Liberia pour rapatrier un photographe, aujourd'hui même, pour l'un de nos Français, qui était à Manille.
Je rappelle que cette mission médicale s'est faite sous la direction d'un membre de mon cabinet, c'est dire à quel point il s'agit d'une mission du ministère des Affaires étrangères. Nous parlons d'une guérilla colombienne, qui est l'une des plus riches et des mieux armées du monde. Ils n'ont donc pas besoin du tout d'aide de ce point de vue. Par ailleurs, il est scandaleux d'imaginer des tractations. Comment la France aurait-elle pu mettre en difficulté un pays ami, un peuple ami ? Je rappelle qu'il y a plus de 3.000 otages colombiens retenus par cette guérilla. En ce qui concerne la dernière hypothèse qui est faite, celle d'un transfert d'un responsable des FARC qui serait malade et que nous aurions voulu transporter, je rappelle là encore que cet avion avait pour mission, à partir de Manaus, de ramener Ingrid Bétancourt en Colombie, je dis bien en Colombie. Vous voyez bien qu'à aucun moment nous n'aurions pu prendre une telle initiative.
Q - La Colombie, comme le Brésil, ont dit qu'ils n'étaient pas au courant, peut-être pas officiellement, mais est-ce que oui ou non la France a demandé l'accord de la Colombie et du Brésil ?
R - La caractéristique de ces missions, c'est d'être difficiles. Nous parlons là de l'Amazonie, de la situation médicale difficile d'Ingrid Bétancourt, de l'urgence. Nous avons dû réagir en quelques heures. Bien évidemment, nous avons dû essayer de préserver la confidentialité le plus possible, dans l'intérêt même et à la demande de la famille. Dès que nous avons pu le faire, nous avons informé les gouvernements colombien et brésilien. Je les remercie de la compréhension dont ils ont fait preuve tout au long de cette mission.
Q - Est-ce que ces fuites obèrent une libération possible d'Ingrid Bétancourt ?
R - Il y a encore quelques heures, le mari d'Ingrid Bétancourt était en Amazonie. La famille a passé quinze jours sur place à attendre et à espérer cette libération. Il est évident qu'il faut observer la plus grande retenue, la plus grande réserve. C'est l'esprit de responsabilité. Elle est aux mains des FARC. En l'occurrence, toute spéculation hasardeuse est particulièrement dangereuse.
Q - Merci, Dominique de Villepin.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juillet 2003)