Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur les essais nucléaires en Inde, à l'Assemblée nationale le 13 mai 1998.

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Circonstance : Reprise de trois tirs nucléaires souterrains en Inde le 11 mai 1998

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
A la suite des essais nucléaires auxquels l'Inde a procédé, la France a immédiatement rappelé que ces essais allaient à contre courant d'un mouvement mondial dans le sens de la non-prolifération, dans le sens de l'arrêt des essais, dans le sens du désarmement nucléaire pour, d'une part, limiter l'acquisition de ces capacités, d'autre part, réduire les arsenaux nucléaires au plus bas niveau possible. On ne peut pas dire, pour être honnête, par rapport à l'Inde, que l'Inde viole des Traités, puisque ce sont des Traités que l'Inde n'a pas signés. Il n'empêche que c'est tout à fait dans l'autre sens que nous pensons que la communauté internationale doit aller. Ce message a été exprimé à la fois publiquement, par un contact direct, puisqu'il se trouve que le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères était en visite en Inde. D'autre part, nous avons appelé, avec nos partenaires de l'Union européenne à la modération des Etats de l'ensemble de la région. Vous avez raison de dire qu'il faut voir cette question sous l'angle des risques de contagion et de propagation régionales. C'est une question qui sera abordée au prochain G8 à Birmingham.
Donc, nous appelons l'Inde, de toutes les façons et de façon pressante, à adhérer au Traité auquel elle n'a pas adhéré jusqu'ici et, notamment, en ce qui concerne les Traités sur les essais et les Traités de non-prolifération. Nous le dirons de toutes les façons, mais, en nous préservant la possibilité d'avoir un contact direct avec ce pays pour le convaincre qu'il fait fausse route./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)