Texte intégral
Monsieur le Préfet de Police
Monsieur le Maire de Paris,
Mesdames, Messieurs,
Pour la deuxième année consécutive, j'ai l'honneur et le privilège de présider la cérémonie commémorant le soulèvement des policiers parisiens contre l'occupant nazi, survenu le 19 août 1944, manifestation toujours empreinte de solennité et de recueillement.
Je sais combien cet anniversaire est important pour la Préfecture de Police, institution attachée à juste titre à ses traditions et à ses nombreux hauts faits. Je tiens donc à vous redire le respect et l'estime que nous portons tous à la Préfecture de Police et à ses glorieux défenseurs de l'été 1944, eux qui ont été le fer de lance de la Libération de la Capitale.
Il y a 59 ans, au matin du 19 août 1944, les gardiens de la paix de la Préfecture de Police entraient dans l'Histoire de Paris et de la France : en investissant l'enceinte de la Préfecture de Police, ils donnaient le signal de l'insurrection qui, chacun le sait, allait conduire à la Libération de Paris, moins d'une semaine plus tard, le 25 août, avec l'arrivée de la 2ème DB.
Au prix de combats acharnés et périlleux, il était mis fin à quatre années d'occupation de la Capitale. L'honneur retrouvé, Paris et la France, le doivent, en partie, aux policiers parisiens qui ont payé chèrement le prix de leur courage, de leur détermination et de leur patriotisme : 167 d'entre-eux périront avant d'avoir pu voir Paris Libéré.
Les nombreuses plaques commémoratives apposées tout autour de la Préfecture de Police, dans les rues et sur les places de Paris témoignent du sacrifice des policiers parisiens en ces heures tragiques où se jouait le sort de la Capitale et de ses nombreux habitants. Elles témoignent aussi du devoir de mémoire que chacun doit observer.
C'est pourquoi je suis heureux, ici, au nom du Gouvernement, de rendre un hommage solennel à ces fiers résistants à la mémoire desquels je souhaite associer celle du Colonel ROL-TANGUY qui nous a quitté cette année. J'adresse mes hommages à Mme ROL-TANGUY, elle-même résistante, et qui est avec nous aujourd'hui. Le Colonel ROL-TANGUY représentait la Résistance aux côtés du Général LECLERC lors de la signature de la reddition allemande par le Général Von Choltitz ici-même le 25 août 1944.
Fonctionnaires de police, vous qui êtes là aujourd'hui, vous êtes les héritiers de l'engagement républicain de vos aînés. Vous pouvez porter fièrement la fourragère rouge, symbolisant la Légion d'Honneur remise à la Préfecture de Police le 12 octobre 1944 par le Général de GAULLE.
Dans un contexte radicalement différent, celui d'une France en paix, vous perpétuez aujourd'hui l'idéal de vos glorieux anciens : offrir à nos compatriotes un monde de sûreté, de justice et de liberté. Pour cela, vous avez choisi de vous retrouver en première ligne ; face aux délinquants et aux criminels ; face à la détresse des victimes ; face à la misère des exclus ; face aussi aux critiques faciles de ceux qui n'ont pas conscience de la difficulté extrême de votre métier ou qui, et par aveuglement, ont choisi de l'ignorer.
Vous êtes en première ligne, mais vous n'êtes pas seuls. Il y a un an, ici même, je m'engageais à mettre toute mon énergie dans la lutte contre la délinquance. Un travail considérable, et sans précédent, a été accompli dans la Capitale et dans la France entière.
Trois lois ont été votées pour vous donner les moyens juridiques et matériels de vos missions. Des effectifs supplémentaires de policiers ont été affectés à la Préfecture de Police ou ont pu être dégagés grâce au recrutement de personnels administratifs de la Police Nationale.
Des moyens matériels modernes et adaptés vous ont été livrés : des véhicules, des gilets pare-balle. De nouveaux équipements vous seront livrés prochainement : je pense notamment au pistolet SIG Pro, de toute dernière génération.
Enfin, des nouveaux services sont sur le point d'être créés à la Préfecture de Police pour faire face à toutes les formes d'insécurité et de criminalité : Service Régional de la Police des Transports, Groupement d'Intervention Régional de Paris, Compagnie de Sécurisation de la Police Urbaine de Proximité.
Tout cela constitue à mes yeux une étape, une étape certes fondamentale, mais une étape. Beaucoup de chemin reste à faire pour agir fortement et durablement sur vos conditions matérielles de travail. Je le sais pour être allé à votre rencontre et pour avoir eu avec vous des contacts nombreux et fructueux.
Mais aujourd'hui, et vous le savez, le Gouvernement a mis et continue plus que jamais à mettre la sécurité et la tranquillité publiques en tête de ses priorités. Les choix budgétaires retenus par le Gouvernement en 2004 en apporteront une démonstration éclatante. Oui, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui de même que demain vous n'êtes, vous ne serez plus seuls.
Mon engagement personnel dans la lutte contre la délinquance et l'insécurité est d'autant plus résolu, qu'il rencontre et se nourrit d'un formidable écho : celui de votre mobilisation. C'est vous qui, en définitive, portez cette dynamique saluée par l'opinion publique lassée par des années d'abandon. Et cette année a montré combien vous êtes prêts à faire face à la délinquance, à faire preuve de courage et d'abnégation dans la lutte contre la délinquance sous toutes ses formes.
Les statistiques montrent l'efficacité de votre action. Pour le premier semestre de l'année la baisse de la délinquance générale à Paris est évaluée à 9,4 %. La délinquance de voie publique, très vivement ressentie par les Parisiens, a régressé quant à elle de 15,5 %. Tout cela, nous le devons à l'action des services auxquels vous appartenez.
J'aimerais réserver une mention particulière à la baisse de 12,54 % enregistrée au premier semestre dans les transports en commun de Paris. En effet, la sécurisation des transports en commun régionaux constitue pour moi une priorité absolue. Elle concerne en effet le droit de chacun d'aller et venir pour se rendre à son travail ou encore à l'école. Le droit au travail, le droit d'apprendre passent par l'éradication des zones grises qu'ont trop longtemps représentés les quais de gares, les lignes de métro ou de RER. Cette action résolue est fondamentale pour notre pacte républicain : les principes essentiels sur lesquels ils reposent n'ont de chance d'être compris et défendus par nos compatriotes que si eux-mêmes ont le sentiment d'être écoutés dans leur demande légitime de sécurité au quotidien.
Le 19 août 1944, dans des circonstances exceptionnelles, vos prédécesseurs ont su dire "non". Par votre engagement aujourd'hui, vous perpétuez leur "non", synonyme de refus de la fatalité. Mais vous exprimez aussi leur " oui " chargé d'espoir et synonyme d'exigence de liberté, de fraternité et de fierté républicaine. Les Français peuvent vous en être reconnaissants.
Mesdames et Messieurs, je ne saurais conclure mon propos sans redire une nouvelle fois toute la confiance et l'estime que je porte à la Préfecture de Police, à son chef, le Préfet de Police, Jean-Paul PROUST, et à tous les agents et fonctionnaires, hommes et femmes, qui ont le privilège d'y servir.
J'ai également une pensée toute particulière et émue pour les policiers blessés en service au cours de l'année écoulée à Paris. Je leur adresse, ainsi qu'à leurs proches, mes sentiments de sympathie et de soutien. A ceux qui sont aujourd'hui encore dans la douleur ou en convalescence, j'exprime mes vux les plus chaleureux de prompt et complet rétablissement.
Quant à ceux qui ont été victimes du devoir, je tiens à leur rendre un hommage particulièrement appuyé.
Souvenons-nous du Lieutenant Ronan PICARD, de la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation. Ce fonctionnaire remarquable, qui nous a quitté bien trop jeune, a payé de sa vie son engagement sans réserve au service de nos concitoyens.
A vous tous, enfin, je dis ma gratitude et ma considération pour le sens élevé du service public dont vous faites preuve chaque jour, pour le plus grand bénéfice des Parisiennes et des Parisiens, dans la continuité prestigieuse de vos glorieux prédécesseurs, qui ont su inspirer et galvaniser la résistance parisienne d'août 1944.
Vive la République !
Vive la France !
(source http://www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr, le 22 août 2003)
Monsieur le Maire de Paris,
Mesdames, Messieurs,
Pour la deuxième année consécutive, j'ai l'honneur et le privilège de présider la cérémonie commémorant le soulèvement des policiers parisiens contre l'occupant nazi, survenu le 19 août 1944, manifestation toujours empreinte de solennité et de recueillement.
Je sais combien cet anniversaire est important pour la Préfecture de Police, institution attachée à juste titre à ses traditions et à ses nombreux hauts faits. Je tiens donc à vous redire le respect et l'estime que nous portons tous à la Préfecture de Police et à ses glorieux défenseurs de l'été 1944, eux qui ont été le fer de lance de la Libération de la Capitale.
Il y a 59 ans, au matin du 19 août 1944, les gardiens de la paix de la Préfecture de Police entraient dans l'Histoire de Paris et de la France : en investissant l'enceinte de la Préfecture de Police, ils donnaient le signal de l'insurrection qui, chacun le sait, allait conduire à la Libération de Paris, moins d'une semaine plus tard, le 25 août, avec l'arrivée de la 2ème DB.
Au prix de combats acharnés et périlleux, il était mis fin à quatre années d'occupation de la Capitale. L'honneur retrouvé, Paris et la France, le doivent, en partie, aux policiers parisiens qui ont payé chèrement le prix de leur courage, de leur détermination et de leur patriotisme : 167 d'entre-eux périront avant d'avoir pu voir Paris Libéré.
Les nombreuses plaques commémoratives apposées tout autour de la Préfecture de Police, dans les rues et sur les places de Paris témoignent du sacrifice des policiers parisiens en ces heures tragiques où se jouait le sort de la Capitale et de ses nombreux habitants. Elles témoignent aussi du devoir de mémoire que chacun doit observer.
C'est pourquoi je suis heureux, ici, au nom du Gouvernement, de rendre un hommage solennel à ces fiers résistants à la mémoire desquels je souhaite associer celle du Colonel ROL-TANGUY qui nous a quitté cette année. J'adresse mes hommages à Mme ROL-TANGUY, elle-même résistante, et qui est avec nous aujourd'hui. Le Colonel ROL-TANGUY représentait la Résistance aux côtés du Général LECLERC lors de la signature de la reddition allemande par le Général Von Choltitz ici-même le 25 août 1944.
Fonctionnaires de police, vous qui êtes là aujourd'hui, vous êtes les héritiers de l'engagement républicain de vos aînés. Vous pouvez porter fièrement la fourragère rouge, symbolisant la Légion d'Honneur remise à la Préfecture de Police le 12 octobre 1944 par le Général de GAULLE.
Dans un contexte radicalement différent, celui d'une France en paix, vous perpétuez aujourd'hui l'idéal de vos glorieux anciens : offrir à nos compatriotes un monde de sûreté, de justice et de liberté. Pour cela, vous avez choisi de vous retrouver en première ligne ; face aux délinquants et aux criminels ; face à la détresse des victimes ; face à la misère des exclus ; face aussi aux critiques faciles de ceux qui n'ont pas conscience de la difficulté extrême de votre métier ou qui, et par aveuglement, ont choisi de l'ignorer.
Vous êtes en première ligne, mais vous n'êtes pas seuls. Il y a un an, ici même, je m'engageais à mettre toute mon énergie dans la lutte contre la délinquance. Un travail considérable, et sans précédent, a été accompli dans la Capitale et dans la France entière.
Trois lois ont été votées pour vous donner les moyens juridiques et matériels de vos missions. Des effectifs supplémentaires de policiers ont été affectés à la Préfecture de Police ou ont pu être dégagés grâce au recrutement de personnels administratifs de la Police Nationale.
Des moyens matériels modernes et adaptés vous ont été livrés : des véhicules, des gilets pare-balle. De nouveaux équipements vous seront livrés prochainement : je pense notamment au pistolet SIG Pro, de toute dernière génération.
Enfin, des nouveaux services sont sur le point d'être créés à la Préfecture de Police pour faire face à toutes les formes d'insécurité et de criminalité : Service Régional de la Police des Transports, Groupement d'Intervention Régional de Paris, Compagnie de Sécurisation de la Police Urbaine de Proximité.
Tout cela constitue à mes yeux une étape, une étape certes fondamentale, mais une étape. Beaucoup de chemin reste à faire pour agir fortement et durablement sur vos conditions matérielles de travail. Je le sais pour être allé à votre rencontre et pour avoir eu avec vous des contacts nombreux et fructueux.
Mais aujourd'hui, et vous le savez, le Gouvernement a mis et continue plus que jamais à mettre la sécurité et la tranquillité publiques en tête de ses priorités. Les choix budgétaires retenus par le Gouvernement en 2004 en apporteront une démonstration éclatante. Oui, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui de même que demain vous n'êtes, vous ne serez plus seuls.
Mon engagement personnel dans la lutte contre la délinquance et l'insécurité est d'autant plus résolu, qu'il rencontre et se nourrit d'un formidable écho : celui de votre mobilisation. C'est vous qui, en définitive, portez cette dynamique saluée par l'opinion publique lassée par des années d'abandon. Et cette année a montré combien vous êtes prêts à faire face à la délinquance, à faire preuve de courage et d'abnégation dans la lutte contre la délinquance sous toutes ses formes.
Les statistiques montrent l'efficacité de votre action. Pour le premier semestre de l'année la baisse de la délinquance générale à Paris est évaluée à 9,4 %. La délinquance de voie publique, très vivement ressentie par les Parisiens, a régressé quant à elle de 15,5 %. Tout cela, nous le devons à l'action des services auxquels vous appartenez.
J'aimerais réserver une mention particulière à la baisse de 12,54 % enregistrée au premier semestre dans les transports en commun de Paris. En effet, la sécurisation des transports en commun régionaux constitue pour moi une priorité absolue. Elle concerne en effet le droit de chacun d'aller et venir pour se rendre à son travail ou encore à l'école. Le droit au travail, le droit d'apprendre passent par l'éradication des zones grises qu'ont trop longtemps représentés les quais de gares, les lignes de métro ou de RER. Cette action résolue est fondamentale pour notre pacte républicain : les principes essentiels sur lesquels ils reposent n'ont de chance d'être compris et défendus par nos compatriotes que si eux-mêmes ont le sentiment d'être écoutés dans leur demande légitime de sécurité au quotidien.
Le 19 août 1944, dans des circonstances exceptionnelles, vos prédécesseurs ont su dire "non". Par votre engagement aujourd'hui, vous perpétuez leur "non", synonyme de refus de la fatalité. Mais vous exprimez aussi leur " oui " chargé d'espoir et synonyme d'exigence de liberté, de fraternité et de fierté républicaine. Les Français peuvent vous en être reconnaissants.
Mesdames et Messieurs, je ne saurais conclure mon propos sans redire une nouvelle fois toute la confiance et l'estime que je porte à la Préfecture de Police, à son chef, le Préfet de Police, Jean-Paul PROUST, et à tous les agents et fonctionnaires, hommes et femmes, qui ont le privilège d'y servir.
J'ai également une pensée toute particulière et émue pour les policiers blessés en service au cours de l'année écoulée à Paris. Je leur adresse, ainsi qu'à leurs proches, mes sentiments de sympathie et de soutien. A ceux qui sont aujourd'hui encore dans la douleur ou en convalescence, j'exprime mes vux les plus chaleureux de prompt et complet rétablissement.
Quant à ceux qui ont été victimes du devoir, je tiens à leur rendre un hommage particulièrement appuyé.
Souvenons-nous du Lieutenant Ronan PICARD, de la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation. Ce fonctionnaire remarquable, qui nous a quitté bien trop jeune, a payé de sa vie son engagement sans réserve au service de nos concitoyens.
A vous tous, enfin, je dis ma gratitude et ma considération pour le sens élevé du service public dont vous faites preuve chaque jour, pour le plus grand bénéfice des Parisiennes et des Parisiens, dans la continuité prestigieuse de vos glorieux prédécesseurs, qui ont su inspirer et galvaniser la résistance parisienne d'août 1944.
Vive la République !
Vive la France !
(source http://www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr, le 22 août 2003)