Propos tenus par M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur les initiatives prises en France à l'occasion de la journée internationale de la francophonie et de la semaine de la langue française, conférence de presse conjointe avec M. Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, à Paris le 14 mars 2003.

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Circonstance : Lancement de la journée internationale de la francophonie et de la semaine de la langue française, à Paris le 14 mars 2003

Texte intégral

Monsieur le Président,
Je vous remercie beaucoup de votre accueil,
Mesdames, Messieurs,
Je vais continuer sur ce que vient de dire très bien le président Abdou Diouf, puisqu'il a indiqué dans quel esprit cette semaine de la Francophonie et plus spécialement cette journée du 20 mars est conçue, aussi bien par l'Organisation internationale que sur le plan national en ce qui nous concerne en France. Je note d'ailleurs que nous avons, nous Français, un peu de retard à rattraper sur beaucoup de pays de la Francophonie non seulement en ce qui concerne la célébration de cet événement mais plus généralement quant à la mobilisation pour la langue française. Il faut savoir reconnaître ses faiblesses et c'est la raison pour laquelle, cette année, le gouvernement et toutes les instances diverses qui s'intéressent à la langue, à notre langue, ont choisi de renforcer les initiatives et d'essayer de les faire partager largement par nos concitoyens en France.
C'est le ministère des Affaires étrangères qui a la responsabilité de la Francophonie. Et c'est une mission qui m'a été confiée. Ce ministère participe à plusieurs initiatives. Je voudrais mentionner, tout d'abord, celle qui concerne une campagne publicitaire que nous avons lancée grâce à l'aide, à la participation, à l'initiative de l'association "Le mondial de la publicité francophone" et dont je voudrais saluer le délégué général, M. Jacques Bile. C'est en effet celle-ci qui a porté ce projet. Je voudrais également mentionner et rendre hommage à l'efficacité de l'agence Paname Publicis à laquelle nous nous sommes conjointement adressés, pour concevoir un message publicitaire qui va être diffusé sur les chaînes de télévision. Je souhaite remercier, à la fois cette agence qui a réalisé cette opération à prix coûtant, c'est une forme de mécénat à laquelle je rends hommage et également les chaînes de télévision qui ont accepté de passer ce message publicitaire. Et puis, bien entendu, je réserve les remerciements tous particuliers à l'acteur principal de cette campagne de publicité en faveur de la langue française qui est Raï, ici présent, qui a bien voulu accepter de manière totalement bénévole de mettre sa grande notoriété, au service de cette cause qui est celle de la langue française. Je trouve particulièrement symbolique et sympathique que lui, qui est Brésilien, et qui n'appartient pas à un pays considéré habituellement comme francophone, ait accepté de porter ce message. Je suis sûr que ce petit film qu'on va vous montrer dans quelques instants, communique effectivement de manière extrêmement sympathique, chaleureuse, ce que nous voulons faire partager au plus large public, en ce qui concerne la langue qui nous est propre, qui est propre à de nombreux pays dans le monde, francophones ou non, à de nombreuses personnes qui souhaitent parler le français, utiliser le français, plus ou moins fréquemment.
C'est donc une première opération que nous lançons cette année. Une première initiative que nous avons voulu prendre, comme je vous l'ai indiqué, avec plusieurs autres partenaires. Il y a aussi une émission qui s'appelle "Les trophées de la langue française" qui est conçue, animée, présentée par Bernard Pivot et qui est réalisée par Bérangère Casanova. Cette émission sera diffusée le 19 mars sur TV5 et sur France 3 à une date un peu ultérieure qui n'est pas encore fixée.
Et puis, il y a aussi, toujours au chapitre un peu festif, le soir du 20 mars, journée plus spécialement de la Francophonie, un grand concert de Radio France qui s'appelle "Couleur francophone" et qui est destiné à présenter et lancer de jeunes talents de la chanson francophone. Vous êtes cordialement invités à ce concert qui sera un moment fort dans cette journée. En dehors de ces trois initiatives tournées vers le grand public, une série d'autres initiatives plus spécialisées ou plus localisées vont avoir lieu au cours de cette journée du 20 et au cours de cette semaine qui nous attend.
Le ministère des Affaires étrangères et la Délégation générale de la langue française et aux langues de France qui dépend du ministère de la Culture, ont articulé la préparation de cette semaine. Le site Internet de la DGLF présente un recensement exhaustif de toutes les opérations qui auront lieu durant cette semaine, région par région. Je ne vais donc pas vous énumérer la longue série de ces initiatives. Et puis pour la cinquième année consécutive, une liste de dix mots a été sélectionnée pour servir de fil conducteur à des manifestations qui auront la langue française comme thème central ou comme point de départ, pour des opérations conduites dans divers domaines, domaine économique, domaine scientifique, culturel etc Cette année, ces dix mots ont été empruntés à l'uvre de Raymond Queneau dont on célèbre le centenaire.
Voici donc, brièvement, un certain nombre d'activités, de points, de rendez-vous, qui concernent effectivement la célébration de la langue française. Je voudrais simplement dire que la Francophonie a pris, aujourd'hui, je pense une dimension nouvelle. Elle est tournée vers le monde, elle a une démarche de générosité. Le président Abdou Diouf a effectivement indiqué à quel point le thème de la diversité culturelle, dont elle est porteuse, est un thème qui s'adresse à toutes les cultures et à toutes les langues ; ce n'est pas une démarche égoïste, ce n'est pas une démarche de repli sur soi, bien au contraire, c'est une démarche d'ouverture sur le monde, c'est une démarche aussi destinée à convaincre l'ensemble des peuples et de leurs dirigeants que le patrimoine de l'humanité qu'est l'ensemble des cultures, des langues, des sociétés, des civilisations, doit être préservé. La langue française fait partie de ce patrimoine, elle n'est pas la seule bien sûr, mais elle tient essentiellement à exister et se développer pas seulement tournée vers le passé, mais bien entendu vers la création, vers le contact, vers l'avenir.
Je voudrais simplement en conclusion remercier une fois de plus Raï, d'être venu spécialement pour cette occasion et d'avoir mis tout son talent qui est très dans ce grand message. Tous ceux qui aiment le football et cela fait beaucoup de monde en France, je pense seront sensibles à son message et les autres auront l'occasion de découvrir à l'écran la chaleur de la communication qu'il a su mettre dans celui-ci.
Q - La langue française fait passer des messages de paix. J'ai l'impression vous avez omis des messages qui concernent des situations politiques. Est-ce qu'il y a une raison particulière ?
R - Non. Malheureusement, le nombre de situations politiques et de crises qui existent dans le monde, y compris dans le monde francophone qui couvre 56 pays, est tel que, je pense, il était difficile de vouloir prêter attention à l'occasion de cette journée, plus spécifiquement telle ou telle de ces situations de crise. Simplement le message général qui est celui que nous essayons de faire passer à propos de la langue française est ce que la langue française a de plus beau est quand elle exprime un certain nombre d'idées généreuses : la liberté, la démocratie, les Droits de l'Homme etc.. bien entendu, je crois que chacun peut comprendre, à travers ce message général, que cela s'applique aux différentes situations que nous connaissons. Mais il est difficile dans une journée comme celle-là, de vouloir détailler les messages. Chacun pourra le faire ensuite, dans chaque pays. Je n'ai pas mentionné tout à l'heure, vous me donnez l'occasion de réparer cet oubli, de dire qu'en ce qui concerne la France, 150 ambassades, consulats, Alliances françaises, centres culturels, vont organiser des manifestations au cours de cette semaine. Et par conséquent, il sera là certainement possible, d'adapter à la situation locale le message général que nous essayons de faire passer ce jour.
Q - On a longtemps critiqué la France, surtout ces dernières années, pour le peu de visas qu'elle accordait aux étudiants africains qui venaient en France. Est-ce que cette situation a été corrigée, qu'est-ce qui a été fait ?
R - Nous avons connu une période pendant un certain nombre d'années où effectivement le nombre des étudiants, notamment venus d'Afrique mais pas seulement, qui étaient accueillis en France s'est réduit. Il s'est réduit fortement notamment à cause de la politique très restrictive concernant les visas d'entrée qui avaient été établie et appliquée. Cette tendance s'est maintenant inversée. Cette politique a été revue, largement assouplie, et au cours des trois dernières années, nous avons assisté à une augmentation de 30 % du nombre des étudiants étrangers accueillis en France. Nous avons largement rattrapé par conséquent le déficit qui avait été enregistré. Nous nous sommes rapprochés de la Grande-Bretagne qui est encore un peu devant nous et nous avons dépassé les Allemands. Notre politique consiste à renforcer cette capacité d'accueil. Je mentionne que maintenant le frein, la difficulté principale est de moins en moins un problème lié aux visas, mais de plus en plus un problème de capacité d'accueil en matière de logements. Il y a des grands besoins en matière de logements pour les étudiants, pour qu'ils soient accueillis dans des conditions convenables et j'ai entrepris des contacts avec les Conseils régionaux qui ont réalisé pour les étudiants un certain nombre de logements.
Q - J'ai entendu parlé d'une "CNN à la française". Est-ce qu'il y a encore l'intention de faire avancer ce projet ?
R - Il y a un projet effectivement, dont le président de la République M. Chirac, a parlé à différentes reprises, d'une chaîne francophone d'informations qui couvrirait l'ensemble de la planète. Ce projet a été étudié, continue de l'être ; en particulier une mission parlementaire présidée par M. Rochebloine est en train de se pencher en ce moment même sur ce sujet et un rapport confié à M. Baudillon par le ministre des Affaires étrangères est en train d'être préparé. A l'issue des travaux, de cette mission parlementaire et de ce rapport, qui auront permis d'examiner les différentes hypothèses, le gouvernement sera en mesure de faire des choix, étant entendu que les problèmes de coût d'une telle opération sont très importants et que notre souci est double : d'une part, ne pas contrarier les efforts et le développement de TV5 qui est une chaîne qui marche bien, de mieux en mieux, ne pas doubler ce que fait déjà cette chaîne à laquelle la France apporte une contribution financière importante, puisqu'elle contribue à peu près pour 60 % dans le financement de cet opérateur de la Francophonie ; et d'autre part, utiliser le mieux possible les différents opérateurs français sur la scène internationale que sont les chaînes de service public, mais aussi l'Agence France Presse, RFI, qui ont déjà des réseaux très importants. Il y a là une réflexion qui n'est pas encore aboutie.
Q - Les Français de l'Hexagone manifestent une sorte de Francophonie honteuse. Le seul vrai magazine de la Francophonie qui existait sur les chaînes de télévision françaises, je crois que c'était sur France 3, toujours programmé à 01h00 du matin. Et je crois qu'il n'existe plus. Que pensez-vous faire pour impliquer un peu plus les Français de l'Hexagone à la cause de la Francophonie qui est quand même leur cause avant tout ?
R - La Francophonie en France. Effectivement vous avez raison d'appeler l'attention sur ce point. J'ai commencé par-là d'ailleurs tout à l'heure mon propos, en disant que la France est en retard en ce qui concerne la défense de sa propre langue par rapport à bien d'autres pays. Je pense notamment au Québec bien sûr qui est à la "pointe du combat", mais même à pas mal de pays en Afrique, en Asie etc qui nous font ce reproche. Et ce reproche est fondé. Alors à quoi cela tient ? Je pense à deux choses. D'une part, pour certains Français, au fond, il n'y a pas beaucoup de soucis à se faire. Ils pensent que c'est naturel que le français en France, dans l'ensemble, marche pas mal ; et puis les autres, au contraire, ont attrapé une sorte de complexe en pensant que dans le monde d'aujourd'hui, c'est un peu ringard, il faut parler anglais. Ces deux choses se sont conjuguées jusqu'à présent, pour faire qu'en réalité, à part une "phalange" vaillante, d'ailleurs des défenseurs de la langue française, à laquelle il faut rendre hommage, cela n'était pas un sujet de grande mobilisation. Je pense que c'est en train d'évoluer. Peut-être que nous ne savions pas suffisamment communiquer sur ce sujet et précisément le fait que cette année nous essayons, comme vous le voyez, de dépasser le cercle des initiés et d'utiliser des moyens de communication en direction du public, cela a bien pour objet de mobiliser l'ensemble des Français, sur cette démarche qui, encore une fois, n'est pas une démarche égoïste et de repli, de défense frileuse contre l'anglais. C'est une démarche qui doit être généreuse, ouverte, dynamique, il faut faire les choses, il faut se battre. Mais cette démarche doit être tournée vers les Lusophones, les Hispanophones, les Arabophones, les Germanophones, les Russophones, pourquoi pas les Anglophones, sur le thème de "chacun a le droit d'exister" et même on a tous le devoir de faire en sorte que ces différentes langues, soient reconnues et développées.
Q - Certains pays anglophones qui vont rejeter la guerre contre les Etats-Unis risquent d'être rejetés d'une manière ou d'une autre de la communauté culturelle du Commonwealth. Est-ce que la France serait prête à s'engager exceptionnellement pour soutenir financièrement par exemple pour finir des projets culturels ou autres qui étaient soutenus par le Commonwealth ?
R - Je ne pense pas qu'on puisse faire de liens directs entre les événements qui se passent ou qui peuvent se passer dans l'affaire irakienne et puis la politique de fond qui est menée aussi bien par l'organisation du Commonwealth que par l'Organisation internationale de la Francophonie. Ce n'est pas par rapport à cette question que nos politiques de coopération en matière culturelle sont conçues. Je voudrais simplement dire que la politique en faveur de la langue française et des cultures francophones se développe assez largement dans beaucoup de pays qui n'appartiennent pas à la Francophonie. J'ai eu l'occasion, moi-même dans mes déplacements récents, dans des pays, plutôt anglophones, je pense par exemple au Kenya, de constater que la demande de langue française, de communication et de culture en français est très forte. Et par conséquent, nous avons le devoir d'y répondre que ce soit sur le plan bilatéral, en ce qui concerne la France ou que ce soit sur le plan multilatéral à travers l'OIF.
Q - Quand on lit la brochure de la Francophonie, on lit que ceci est un instrument de diversité culturelle. J'ai l'impression quand on regarde en France que la diversité culturelle n'est pas très visible. Quand on parle de défendre le français, cela suppose aussi de défendre les pays qui utilisent le français pour s'exprimer. J'ai l'impression que la défense de la diversité culturelle ne se fait que dans un sens. Ce n'est pas qu'un problème de Francophonie, c'est un problème de langue française. C'est l'espace francophone qui est concerné ?
R - Je peux donner quelques indications là-dessus. Il est important en effet que dans l'espace de la Francophonie, dans l'espace des 56 pays qui en font partie, les échanges aient lieu et que la diversité culturelle que nous revendiquons, pour nous, en ce qui concerne la langue française dans le monde, nous l'appliquions aussi en ce qui concerne nos relations dans l'espace francophone lui-même. Je voudrais mentionner qu'il y a toute une série de démarches qui sont entreprises dans ce but en France, par exemple, les "saisons" qui ont lieu maintenant. Il ne vous a pas échappé que cette année est l'année de l'Algérie en France. 2 000 manifestations diverses, extrêmement diverses, sont organisées au cours de l'année et je crois que le but de manifestations comme celles-là, de très grande ampleur, qui touchent énormément de monde, des millions de gens, est précisément de favoriser les échanges, la connaissance réciproque, à l'intérieur même de l'espace francophone. A propos de la journée du 20 mars, cela fait quelques années seulement que cette journée de la Francophonie est célébrée. Elle n'est pas encore entrée complètement dans les habitudes, dans les têtes et dans les calendriers. Mais il faut que nous suivions un peu la même démarche que celle de la journée de la Fête de la Musique, le 21 juin. Aujourd'hui, la Fête de la Musique n'est plus seulement une initiative qui est venue de l'Etat, des ministères, des institutions. Tout le monde participe à la Fête de la Musique. Eh bien j'espère que plus tard, le plus vite possible, tout le monde, spontanément, prendra de nombreuses initiatives le jour de la fête de la Francophonie. Comme pour la Fête de la Musique, il y a un peu partout des concerts, des spectacles qui sont l'occasion de mettre en évidence qui proviennent de tous les pays de la Francophonie. C'est aussi d'ailleurs la même inspiration qui est celle du concert, le 20 mars au soir, "Couleur francophone", où le souci a été de présenter des artistes venus de divers pays de l'espace francophone.
Q - On a parlé, il y a quelques années, de la Francophonie économique, de la Francophonie des affaires. Où en êtes-vous avec cette question ? Vous savez très bien, quand vous interrogez les jeunes en Afrique sur les bienfaits de la démocratie, il y a deux réactions : il y a des jeunes qui vous disent la démocratie pourquoi pas, nous sommes d'accord, il y a d'autres qui vous disent est-ce que l'on "mange" la démocratie. Je pourrais vous poser la même question, est-ce que l'on "mange" la Francophonie ? Où êtes-vous avec le développement économique ou la Francophonie des affaires ou la Francophonie du développement économique ?
R - Il est naturel que l'on parle de la "Francophonie économique", si on entend par-là tout ce qui relève du développement, où là évidemment la Francophonie institutionnelle est directement impliquée. En ce qui concerne les relations du monde des affaires sur le plan privé, c'est un peu plus complexe, parce que la Francophonie couvre des espaces immenses, entre les trois pays de la péninsule indochinoise, l'ensemble du continent africain, et puis la zone Caraïbes. Il est clair que les liens économiques ne sont pas forcément ceux qui sautent aux yeux en priorité. Et donc, on ne peut pas là avoir un schéma identique à celui que l'on a dans d'autres domaines, que ce soit sur le plan politique ou culturel. Il y a quand même, il faut le mentionner, une démarche très dynamique dans ce domaine, du Forum francophone des affaires qui s'est réuni en marge du Sommet de la Francophonie à Beyrouth et qui s'efforce, je crois avec un certain succès qu'il faut encourager, de développer les relations économiques, entre les pays de la Francophonie.
Q - Je voudrais revenir un peu sur la langue française et le clip que l'on a vu tout à l'heure. Le clip m'a fait penser à une réflexion d'un écrivain algérien : "pour les Français, un Francophone c'est un non-Français qui parle mal le français." J'ai la crainte que ce clip confirme un tout petit peu cet état d'esprit. Est-ce qu'il n'est pas plus intéressant aussi d'impliquer un peu plus les Français ? On a l'impression sincèrement que l'OIF est une sphère à part, et que les Français ne savent pas vraiment ce que c'est. Qu'est-ce que l'OIF fait exactement ? On le sait beaucoup plus quand on est un pays francophone non français. Est-ce qu'il n'y a pas moyen aussi d'impliquer un tout petit peu et d'expliquer l'intérêt, l'importance de la langue française dans les écoles ou par des émissions de télévision, pas seulement sur TV5. Sur TV5, on sait que l'on s'attend à avoir des programmes sur la Francophonie, tandis que les chaînes publiques en parlent très rarement. On parle rarement de tout ce que l'on fait pour la langue française de par le monde et en France. Est-ce que l'on ne peut pas faire un peu plus et impliquer un peu plus les Français de l'Hexagone ?
R - Il y a une chose qui est sûre , c'est que l'expression que vous avez citée, "la Francophonie c'est un non-français qui parle mal le français" ne s'applique pas du tout au clip vidéo que l'on a vu. Là on a effectivement un "non-Français" mais qui parle remarquablement bien le français et je tiens à lui rendre hommage. C'est bien pour briser un peu cette image que vous avez citée que nous devons agir. Les Français, je crois, ont effectivement besoin d'être informés et sensibilisés et mobilisés. On essaie de le faire là, d'une manière je crois, peut être un peu différente, moins institutionnelle, plus directe, plus grand public, plus chaleureuse aussi. Je pense que cela devrait aller dans le sens que vous souhaitez et donner, aux Français aussi, le sentiment que c'est un combat qui mérite d'être mené, qui n'est pas du tout perdu d'avance, pour lequel nous avons beaucoup d'alliés dans le monde et qui nécessite par conséquent que tout le monde s'y mette.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mars 2003)