Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur le Service de santé des armées et le projet de réforme du statut des militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux, Toulon, le 19 septembre 2003.

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Circonstance : Baptême de la nouvelle promotion de l'Ecole du personnel paramédical des armées, Toulon, le 19 septembre 2003

Texte intégral


Par ma présence au baptême de cette nouvelle promotion de l'Ecole du Personnel Paramédical des Armées, j'entends marquer aux infirmières et infirmiers qui servent sous le drapeau français mon estime et ma confiance.
A travers eux, je veux exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui concourent à la prise en charge des malades et des blessés, dans les armées, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers.
De profondes transformations ont touché nos armées : professionnalisation, évolution de la nature des conflits, participation des armées au service public.
Le Service de Santé a su s'adapter à ces changements et se réformer, tout en maintenant son identité et sa tradition d'excellence.
La décision de faire de tous les infirmiers des forces armées des diplômés d'Etat s'inscrit dans la tradition de haute qualité du soutien sanitaire de l'armée française: cette qualité, tous nos alliés la reconnaissent et nous l'envient.
Vous, les futurs infirmières et infirmiers des armées, vous êtes souvent les premiers, avec les médecins, à intervenir auprès de nos blessés.
Votre rôle est fondamental dans la phase de ramassage et d'évacuation des blessés, si critique pour leurs évolutions ultérieures.
Vous accomplissez votre mission dans des conditions inconfortables, parfois dangereuses, sur terre, en mer et dans les airs.
Vous avez accepté un métier noble, mais difficile, qui requiert une préparation toute spécifique.
Votre école a su, en quelques années, devenir le creuset où s'acquièrent connaissances fondamentales et compétences techniques conformes aux exigences de la santé publique.
En voyant sur vos rangs les uniformes de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air, de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers et du service de santé, chacun comprend que toutes vos cultures fusionnent dans les valeurs du métier que vous apprenez ici.
Votre école est tournée vers l'avenir.
C'est vrai pour le contenu de ses enseignements, c'est vrai pour ses méthodes pédagogiques.
Cette excellence justifie la reconnaissance de vos compétences.
J'ai décidé, pour revaloriser vos carrières, de mettre rapidement à l'étude un statut commun, distinct de celui des militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA) et qui aura vocation à accueillir les infirmiers des forces.
J'ai demandé que les projets de textes statutaires me soient présentés pour la mi-octobre 2003.
J'ai donné des directives précises pour orienter les travaux préparatoires.
Ces directives portent en particulier sur le recrutement et la gestion.
Ils resteront propres à chaque armée.
Les perspectives de carrière et de solde devront être comparables à celles offertes aux MITHA.
De même, seront examinées les modalités permettant aux infirmiers spécialisés ou cadres de santé des forces d'évoluer vers la filière hospitalière sous statut MITHA.
Dans tous les cas, j'ai demandé que l'accès aux grades d'officiers, dans le corps des MITHA, ou à l'initiative des armées, soit encouragé.
Militaires et futurs infirmiers, vous avez choisi d'exercer votre métier au profit de vos camarades des unités.
Ce choix vous honore car vous serez à leurs côtés, et avec l'ensemble des acteurs de la chaîne santé, les garants de l'action d'un service qui porte la lourde responsabilité de sauver leur vie.
En leur apportant la certitude d'être secourus par des professionnels compétents, dont le dévouement peut parfois aller jusqu'au sacrifice suprême comme cela s'est produit il y a peu de temps en Côte d'Ivoire, vous concourez à l'efficacité opérationnelle de nos forces.
Ce choix, vous l'attestez au travers du parrain de votre promotion.
Alphonse Hippolyte Martin a traversé tous les champs de bataille de la première guerre mondiale pour secourir dans les pires conditions ses camarades blessés au combat.
Il s'est comporté de façon héroïque avec les moyens et la formation de son époque.
Sachez être dignes de son exemple, sachez rester fidèles à la belle devise de votre école qui vous commande de porter vos valeurs au plus haut.

(Source http://www.defense.gouv.fr, le 29 septembre 2003)