Texte intégral
Madame la présidente, messieurs les ministres, messieurs, mesdames les présidents-directeurs, monsieur Koehler (médaille d'or), les six médaillés, les quinze diplômés, je voudrais vous souhaiter à tous la bienvenue ici, à l'Hôtel Matignon, non seulement aux jeunes de cette équipe de France des métiers qui a participé aux Olympiades à Saint-Gall, mais aussi à tous les organisateurs, avec la présidente et l'ensemble de tout le COFOM, aux professionnels - et je salue les représentants des grandes organisations professionnelles ici présents - pour vous remercier du travail qui est fait et qui est bon pour la France.
Vraiment, je le dis avec conviction, je connais cette démarche des métiers, je connais cette démarche des Olympiades ; j'ai vu, étape après étape, combien, tous ensemble, grâce aux jeunes et grâce aux enseignants, grâce aux professionnels, grâce aux organisateurs, la démarche a pu s'améliorer, se perfectionner. J'ai vu des jeunes coiffeurs et fleuristes, boulangers ou peintres en bâtiment, être préparés comme des sportifs de haut niveau avec les meilleurs entraîneurs, apprendre la sophrologie, apprendre vraiment ce qu'est la préparation des grandes épreuves - je n'ai pas besoin de papier pour vous parler de ça - et il y a une préparation, il y a eu des étapes. J'ai vu les étapes monter depuis que la région Rhône-Alpes avait organisé les Olympiades en France et qu'on avait pris conscience, en France, de cet événement. Et progressivement, nous avons préparé - vous avez préparé - les jeunes à ces rencontres et nous avons obtenu des résultats très importants.
Je vois plusieurs phénomènes qui me paraissent essentiels. D'abord, l'importance des métiers dans notre pays. Je crois vraiment qu'on aurait tort de considérer que notre société, aujourd'hui, est une société sans métiers, avec seulement des professions, avec seulement des emplois. Les métiers structurent notre économie ; les métiers sont souvent le véritable espace de la promotion sociale et de l'ascenseur social. Et les métiers sont les lieux de transferts de savoir, d'expérience, d'enthousiasme, d'humanité. Et c'est pour cela que je crois vraiment qu'il nous faut reconnaître ce que peut être aujourd'hui l'excellence dans les métiers. Et l'excellence dans les métiers - il n'y a pas de secret - , c'est du travail. Et je fais partie de ceux qui veulent réhabiliter le travail et on doit le faire avec les métiers. C'est un savoir-faire qui vient du fil des temps, même si les nouvelles technologies, même si les nouveaux équipements, même si naturellement les méthodes changent, les savoirs viennent du fond des temps et il est important qu'il y ait cette transmission des savoirs par la cohérence des métiers. Je crois qu'il nous faut donc reconnaître la place des métiers. Je sais que l'artisanat dit de lui-même que c'est la plus grande entreprise de France. Il faut avoir cette conscience-là et parler aux Français de ces métiers, parce que ils sont un peu souvent oubliés dans le discours économique. La macro-économie efface la micro-économie et c'est la micro-économie qui fait l'emploi. C'est la micro-économie qui fait la vie quotidienne des Français et les métiers sont au coeur de cette vie quotidienne des Français.
Deuxièmement, la qualification et la formation. C'est très important de voir combien, grâce aux Olympiades des métiers, un grand nombre d'enseignants d'établissements se sont mobilisés, et les enseignants, avec l'ensemble de la communauté éducative, acceptent là une véritable évaluation. Parce qu'aller aux Olympiades avec des jeunes qui ont été formés, c'est accepter que l'on compare les savoir-faire. C'est une compétition mondiale et donc une évaluation mondiale. Ce qui m'a fait plaisir, à voir plusieurs finales nationales organisées, c'est de voir combien la communauté éducative était mobilisée sur ces sujets - accompagner les jeunes, les aider - et en faisait vraiment un espoir collectif. Je voudrais vraiment dire aux enseignants qu'ils ont la confiance de la Nation. Je pense qu'il est très important, à un moment où nous allons ouvrir un grand débat sur la place de l'éducation dans la Nation, de dire combien les Olympiades des métiers sont une preuve de cette implication de l'Education pour la réussite des jeunes. Je voudrais saluer les métiers, les éducateurs, les professionnels qui les accompagnent et qui organisent cette mobilisation.
Je voudrais aussi dire que, la bonne nouvelle, c'est aussi la mobilisation des régions. Je vois que les régions sont candidates, activement, à cette mobilisation pour avoir les finales nationales. La région Centre était candidate et y tenait ; comme l'année d'avant, la région Poitou-Charentes avait tenu être présente. Je vois le hit-parade des médailles - c'est aussi une évaluation des régions - ; je le dis parce que Poitou-Charentes n'est pas au hit-parade, mais comme je représente la France, je salue les Pays de la Loire, car - j'ai regardé l'indicateur - ils sont très bien placés, et naturellement l'Alsace. Mais les Pays de la Loire ont, par équipes, réussi une très belle performance. Quand on regarde la mobilisation de l'enseignement professionnel, de l'enseignement général en Pays de la Loire, on voit qu'il y a une corrélation entre les résultats et les effets. Je voudrais saluer ces efforts. Je souhaite vraiment que pour les régions, il puisse y avoir cette saine compétition, utile. Et de voir qu'une région qui s'implique fortement dans la formation des jeunes obtient des résultats. C'est, je crois, satisfaisant pour tous.
Au fond, ce qui me paraît aussi très important, c'est le message - et je termine par là - des jeunes aux jeunes. Chers médaillés, chers diplômés, vous êtes pour notre pays des exemples. Comme pour tous les membres de l'équipe de France des métiers, c'est cette exemplarité que vous montrez à la jeunesse de France. Il faut, je crois, bien montrer aujourd'hui, que nous sommes dans un monde où chacun est un peu créateur de lui-même. Il ne faut pas toujours compter sur les autres pour faire son propre parcours, chacun est créateur de sa vie. A l'Etat d'organiser l'égalité des chances, aux différents acteurs d'accompagner les parcours mais chacun est créateur de sa vie. Et quand vous êtes en possession d'un métier, vous êtes des créateurs et vous avez réussi, par vos efforts, par les partenariats que vous avez su rassembler autour de vous, vous avez fait un parcours qui est en fait une conquête de liberté.
Ne laissons pas croire aux jeunes de France que l'on peut réussir sans efforts, que l'on peut apprendre sans efforts. On ne peut pas réussir à l'abri de l'effort. Et l'effort conduit à des réussites dont vous êtes les exemples, mais aussi à des bonheurs. Je crois pouvoir dire qu'il y a dans le secteur des métiers en général, qu'ils soient artisanaux ou industriels, qu'ils soient dans des grandes entreprises ou dans des petites, il y a du bonheur dans les métiers. Quand je vois un récent sondage qui dit qu'une très grande majorité de Français et de Françaises sont heureux dans leur métier ; il faut pouvoir le souligner : le travail n'est pas un malheur ! Il y a du bonheur, même s'il y a des efforts. D'accord, comme dans tous les jobs, ici comme ailleurs, il y a de mauvais quarts d'heure mais avec de l'écoute, de l'attention, du courage et de la résistance, on avance et on progresse. C'est ce que vous démontrez aux jeunes de France.
Donc, je voulais vous recevoir pour vous dire du plus profond du coeur et au nom de la République - je sais que le président de la République partage cette considération pour ce que vous avez fait -, vous dire le plus beau mot de la langue française : merci"."
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 septembre 2003)
Vraiment, je le dis avec conviction, je connais cette démarche des métiers, je connais cette démarche des Olympiades ; j'ai vu, étape après étape, combien, tous ensemble, grâce aux jeunes et grâce aux enseignants, grâce aux professionnels, grâce aux organisateurs, la démarche a pu s'améliorer, se perfectionner. J'ai vu des jeunes coiffeurs et fleuristes, boulangers ou peintres en bâtiment, être préparés comme des sportifs de haut niveau avec les meilleurs entraîneurs, apprendre la sophrologie, apprendre vraiment ce qu'est la préparation des grandes épreuves - je n'ai pas besoin de papier pour vous parler de ça - et il y a une préparation, il y a eu des étapes. J'ai vu les étapes monter depuis que la région Rhône-Alpes avait organisé les Olympiades en France et qu'on avait pris conscience, en France, de cet événement. Et progressivement, nous avons préparé - vous avez préparé - les jeunes à ces rencontres et nous avons obtenu des résultats très importants.
Je vois plusieurs phénomènes qui me paraissent essentiels. D'abord, l'importance des métiers dans notre pays. Je crois vraiment qu'on aurait tort de considérer que notre société, aujourd'hui, est une société sans métiers, avec seulement des professions, avec seulement des emplois. Les métiers structurent notre économie ; les métiers sont souvent le véritable espace de la promotion sociale et de l'ascenseur social. Et les métiers sont les lieux de transferts de savoir, d'expérience, d'enthousiasme, d'humanité. Et c'est pour cela que je crois vraiment qu'il nous faut reconnaître ce que peut être aujourd'hui l'excellence dans les métiers. Et l'excellence dans les métiers - il n'y a pas de secret - , c'est du travail. Et je fais partie de ceux qui veulent réhabiliter le travail et on doit le faire avec les métiers. C'est un savoir-faire qui vient du fil des temps, même si les nouvelles technologies, même si les nouveaux équipements, même si naturellement les méthodes changent, les savoirs viennent du fond des temps et il est important qu'il y ait cette transmission des savoirs par la cohérence des métiers. Je crois qu'il nous faut donc reconnaître la place des métiers. Je sais que l'artisanat dit de lui-même que c'est la plus grande entreprise de France. Il faut avoir cette conscience-là et parler aux Français de ces métiers, parce que ils sont un peu souvent oubliés dans le discours économique. La macro-économie efface la micro-économie et c'est la micro-économie qui fait l'emploi. C'est la micro-économie qui fait la vie quotidienne des Français et les métiers sont au coeur de cette vie quotidienne des Français.
Deuxièmement, la qualification et la formation. C'est très important de voir combien, grâce aux Olympiades des métiers, un grand nombre d'enseignants d'établissements se sont mobilisés, et les enseignants, avec l'ensemble de la communauté éducative, acceptent là une véritable évaluation. Parce qu'aller aux Olympiades avec des jeunes qui ont été formés, c'est accepter que l'on compare les savoir-faire. C'est une compétition mondiale et donc une évaluation mondiale. Ce qui m'a fait plaisir, à voir plusieurs finales nationales organisées, c'est de voir combien la communauté éducative était mobilisée sur ces sujets - accompagner les jeunes, les aider - et en faisait vraiment un espoir collectif. Je voudrais vraiment dire aux enseignants qu'ils ont la confiance de la Nation. Je pense qu'il est très important, à un moment où nous allons ouvrir un grand débat sur la place de l'éducation dans la Nation, de dire combien les Olympiades des métiers sont une preuve de cette implication de l'Education pour la réussite des jeunes. Je voudrais saluer les métiers, les éducateurs, les professionnels qui les accompagnent et qui organisent cette mobilisation.
Je voudrais aussi dire que, la bonne nouvelle, c'est aussi la mobilisation des régions. Je vois que les régions sont candidates, activement, à cette mobilisation pour avoir les finales nationales. La région Centre était candidate et y tenait ; comme l'année d'avant, la région Poitou-Charentes avait tenu être présente. Je vois le hit-parade des médailles - c'est aussi une évaluation des régions - ; je le dis parce que Poitou-Charentes n'est pas au hit-parade, mais comme je représente la France, je salue les Pays de la Loire, car - j'ai regardé l'indicateur - ils sont très bien placés, et naturellement l'Alsace. Mais les Pays de la Loire ont, par équipes, réussi une très belle performance. Quand on regarde la mobilisation de l'enseignement professionnel, de l'enseignement général en Pays de la Loire, on voit qu'il y a une corrélation entre les résultats et les effets. Je voudrais saluer ces efforts. Je souhaite vraiment que pour les régions, il puisse y avoir cette saine compétition, utile. Et de voir qu'une région qui s'implique fortement dans la formation des jeunes obtient des résultats. C'est, je crois, satisfaisant pour tous.
Au fond, ce qui me paraît aussi très important, c'est le message - et je termine par là - des jeunes aux jeunes. Chers médaillés, chers diplômés, vous êtes pour notre pays des exemples. Comme pour tous les membres de l'équipe de France des métiers, c'est cette exemplarité que vous montrez à la jeunesse de France. Il faut, je crois, bien montrer aujourd'hui, que nous sommes dans un monde où chacun est un peu créateur de lui-même. Il ne faut pas toujours compter sur les autres pour faire son propre parcours, chacun est créateur de sa vie. A l'Etat d'organiser l'égalité des chances, aux différents acteurs d'accompagner les parcours mais chacun est créateur de sa vie. Et quand vous êtes en possession d'un métier, vous êtes des créateurs et vous avez réussi, par vos efforts, par les partenariats que vous avez su rassembler autour de vous, vous avez fait un parcours qui est en fait une conquête de liberté.
Ne laissons pas croire aux jeunes de France que l'on peut réussir sans efforts, que l'on peut apprendre sans efforts. On ne peut pas réussir à l'abri de l'effort. Et l'effort conduit à des réussites dont vous êtes les exemples, mais aussi à des bonheurs. Je crois pouvoir dire qu'il y a dans le secteur des métiers en général, qu'ils soient artisanaux ou industriels, qu'ils soient dans des grandes entreprises ou dans des petites, il y a du bonheur dans les métiers. Quand je vois un récent sondage qui dit qu'une très grande majorité de Français et de Françaises sont heureux dans leur métier ; il faut pouvoir le souligner : le travail n'est pas un malheur ! Il y a du bonheur, même s'il y a des efforts. D'accord, comme dans tous les jobs, ici comme ailleurs, il y a de mauvais quarts d'heure mais avec de l'écoute, de l'attention, du courage et de la résistance, on avance et on progresse. C'est ce que vous démontrez aux jeunes de France.
Donc, je voulais vous recevoir pour vous dire du plus profond du coeur et au nom de la République - je sais que le président de la République partage cette considération pour ce que vous avez fait -, vous dire le plus beau mot de la langue française : merci"."
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 septembre 2003)