Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur
Monsieur le Maire,
Messieurs les Présidents et Délégués Généraux des fédérations d'établissements,
Monsieur le Directeur de l'office des migrations internationales,
Monsieur le Directeur de la DHOS,
Monsieur le Directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile de France,
Madame la Directrice Générale de l'AP-HP,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très sincèrement très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour témoigner de mon soutien aux infirmiers espagnols et aux différents partenaires qui ont permis la mise en oeuvre et la réussite de cette initiative exemplaire d'accueil et d'intégration d'infirmiers espagnols en France pour le bénéfice de l'ensemble de notre tissu hospitalier et sanitaire.
Madame Colot avait souhaité, depuis fort longtemps, que je vienne saluer cette initiative exemplaire et unique en France, mais les hasards du calendrier ont fait qu'elle ne pouvait être présente aujourd'hui.
Monsieur Levilly, son suppléant, lui transmettra tous mes remerciements pour cette invitation.
En effet, parmi les enjeux auxquels le système de santé est confronté, le creux démographique est sans doute l'un des plus difficiles à aborder et à résoudre de façon satisfaisante. La difficulté est d'autant plus accentuée que les esprits s'étaient persuadés jusqu'à présent que nous vivions dans un monde d'abondance voire de trop plein démographique. Qu'on se souvienne des études et rapports du début des années 90 qui considéraient que le déficit de l'assurance maladie résultait d'une démographie médicale non contrôlée et qui réclamaient une réduction drastique des effectifs dans ce secteur. 10 ans plus tard, les prévisions ont fait long feu et la réalité nous impose d'agir en urgence.
J'observe, qui plus est, que l'Etat doit s'appuyer sur les initiatives individuelles ou professionnelles- et fort heureusement elles sont au rendez vous !- pour compenser son imprévision. En effet, sans la volonté d'aboutir de quelques uns, l'initiative que nous célébrons aujourd'hui en serait, peut-être, encore au stade de projet.
Cette initiative est aussi un exemple vivant et concret de la réalité de l'Europe et des liens qui nous unissent au delà de nos spécificités nationales. Elle démontre que les mobilités professionnelles au sein de l'espace européen sont possibles et elle justifie les efforts réalisés pour harmoniser les diplômes de santé dans les différents pays de l'Union Européenne. Cette initiative est donc réellement opportune et originale, elle est aussi un exemple en matière de collaboration européenne.
Revenant à ce projet mis en oeuvre à Dourdan, je souhaite insister sur un point. On aurait tort de croire que la simple volonté des professionnels et la reconnaissance des diplômes suffisent à eux seules à assurer la réussite de l'expatriation. Celle-ci demeure, même pour des ressortissants de pays géographiquement, culturellement et historiquement proches, une démarche délicate. Si toutes les dimensions, professionnelles, personnelles, linguistiques et culturelles ne sont pas prises en compte l'expatriation peut se solder par un échec douloureux, à la fois pour le candidat, les pays d'origine et d'accueil et pour les structures hospitalières. C'est en cela que l'on peut considérer le dispositif mis en oeuvre ici est exemplaire et qu'il peut servir d'exemple à d'autres démarches similaires.
Exemplaire, d'abord, dans sa conception.
Mettre en rapport une demande et une offre est considéré par la théorie économique comme un phénomène naturel. La réalité est, vous le savez tous, toute autre et pour y parvenir le dispositif mis en place, ici, a mobilisé plusieurs partenaires que je souhaite associer dans les remerciements.
Le dispositif associe, en effet, l'ensemble des acteurs et secteurs concernés dans les deux pays. En Espagne, le travail en partenariat de l'Ambassade de France, de la délégation de l'office des migrations internationales avec l'INEM (équivalent de l'ANPE en Espagne) permet d'offrir un cadre sécurisé aux candidats à l'expatriation (définition des offres et conditions d'emploi). En France, l'engagement total des fédérations d'employeurs (FHF, FHP, FEHAP et FNCLCC), de la direction des migrations internationales et de la DHOS ont permis de garantir une grande qualité d'insertion aux candidats. Evidemment, je ne voudrais oublier ni le VVF qui à travers ses infrastructures et l'ensemble de sa logistique permet de conserver une unité de lieu entre l'hébergement et la formation et ainsi d'offrir d'excellentes conditions de séjour ni le Greta de l'Essonne qui assure l'apprentissage accéléré au français avec le souci de s'adapter, à la fois, au contexte professionnel et au niveau des candidats.
Enfin, l'attention portée aux projets individuels des infirmiers espagnols, l'accompagnement par un tuteur et la supervision professionnelle, l'aide à la résolution des problèmes administratifs complètent le dispositif du coté des établissements employeurs et constituent des facteurs déterminants dans la réussite de l'intégration professionnelle et sociale.
La qualité de ce dispositif explique son efficacité.
Exemplaire, ensuite, dans ses résultats.
Les onze promotions qui se sont succédées ont permis de réaliser 304 recrutements (272 infirmiers et 32 kinésithérapeutes). Moins de 5 % d'entre eux ont connu un échec. Ce sont ces derniers que les médias mettent en avant, ce que je regrette, en négligeant d'observer que ces quelques ratés sont plus le fait des initiatives ponctuelles et mal structurées de certains établissements. Mais la réussite du dispositif que relaient par les infirmiers espagnols déjà intégrés eux mêmes, constitue la garantie la plus certaine de son développement et de sa réussite future. J'en veux pour preuve que les prochaines sessions feront, nous le savons déjà, le plein. La cellule de recrutement à Madrid rencontre un grand succès et les demandes d'informations spontanées y affluent. Tout indique, donc, que le dispositif pourra être renforcé et que l'Etat y apportera sa contribution.
Exemplaire dans sa conception et dans sa mise en oeuvre, le dispositif d'intégration des infirmiers espagnols représente un exemple à suivre.
Un exemple à suivre :
Le dispositif d'intégration mis en place ne prétend pas apporter une réponse universelle, compte tenu des tensions démographiques actuelles, mais il vient compléter de façon appropriée la panoplie des solutions que nous avons mis en oeuvre, à savoir :
- Le relèvement des quotas d'entrée dans les IFSI.
- Le développement de la promotion professionnelle et en particulier de la validation des acquis de l'expérience.
- La possibilité de retour à l'emploi des personnels para médicaux en retraite.
On voit bien que la poursuite du programme d'intégration de professionnels européens s'inscrit dans une politique globale visant à atténuer les effets de restructuration aveugle de la démographie. Dès lors, tout en renforçant nos liens avec l' Espagne nous devrons aussi étudier l'extension du dispositif d'une part à d'autres catégories professionnels, en particulier aux médecins, et d'autre part à d'autres pays européens (Pologne par exemple) sous réserve bien entendu de l'équivalence des diplômes.
Pour l'heure, je vous encourage tous à poursuivre le travail remarquable engagé et je voudrais pour finir m'adresser, une nouvelle fois, aux stagiaires espagnols en leur disant " Bienvenue en France".
Merci.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 24 février 2003)
Monsieur le Maire,
Messieurs les Présidents et Délégués Généraux des fédérations d'établissements,
Monsieur le Directeur de l'office des migrations internationales,
Monsieur le Directeur de la DHOS,
Monsieur le Directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile de France,
Madame la Directrice Générale de l'AP-HP,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très sincèrement très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour témoigner de mon soutien aux infirmiers espagnols et aux différents partenaires qui ont permis la mise en oeuvre et la réussite de cette initiative exemplaire d'accueil et d'intégration d'infirmiers espagnols en France pour le bénéfice de l'ensemble de notre tissu hospitalier et sanitaire.
Madame Colot avait souhaité, depuis fort longtemps, que je vienne saluer cette initiative exemplaire et unique en France, mais les hasards du calendrier ont fait qu'elle ne pouvait être présente aujourd'hui.
Monsieur Levilly, son suppléant, lui transmettra tous mes remerciements pour cette invitation.
En effet, parmi les enjeux auxquels le système de santé est confronté, le creux démographique est sans doute l'un des plus difficiles à aborder et à résoudre de façon satisfaisante. La difficulté est d'autant plus accentuée que les esprits s'étaient persuadés jusqu'à présent que nous vivions dans un monde d'abondance voire de trop plein démographique. Qu'on se souvienne des études et rapports du début des années 90 qui considéraient que le déficit de l'assurance maladie résultait d'une démographie médicale non contrôlée et qui réclamaient une réduction drastique des effectifs dans ce secteur. 10 ans plus tard, les prévisions ont fait long feu et la réalité nous impose d'agir en urgence.
J'observe, qui plus est, que l'Etat doit s'appuyer sur les initiatives individuelles ou professionnelles- et fort heureusement elles sont au rendez vous !- pour compenser son imprévision. En effet, sans la volonté d'aboutir de quelques uns, l'initiative que nous célébrons aujourd'hui en serait, peut-être, encore au stade de projet.
Cette initiative est aussi un exemple vivant et concret de la réalité de l'Europe et des liens qui nous unissent au delà de nos spécificités nationales. Elle démontre que les mobilités professionnelles au sein de l'espace européen sont possibles et elle justifie les efforts réalisés pour harmoniser les diplômes de santé dans les différents pays de l'Union Européenne. Cette initiative est donc réellement opportune et originale, elle est aussi un exemple en matière de collaboration européenne.
Revenant à ce projet mis en oeuvre à Dourdan, je souhaite insister sur un point. On aurait tort de croire que la simple volonté des professionnels et la reconnaissance des diplômes suffisent à eux seules à assurer la réussite de l'expatriation. Celle-ci demeure, même pour des ressortissants de pays géographiquement, culturellement et historiquement proches, une démarche délicate. Si toutes les dimensions, professionnelles, personnelles, linguistiques et culturelles ne sont pas prises en compte l'expatriation peut se solder par un échec douloureux, à la fois pour le candidat, les pays d'origine et d'accueil et pour les structures hospitalières. C'est en cela que l'on peut considérer le dispositif mis en oeuvre ici est exemplaire et qu'il peut servir d'exemple à d'autres démarches similaires.
Exemplaire, d'abord, dans sa conception.
Mettre en rapport une demande et une offre est considéré par la théorie économique comme un phénomène naturel. La réalité est, vous le savez tous, toute autre et pour y parvenir le dispositif mis en place, ici, a mobilisé plusieurs partenaires que je souhaite associer dans les remerciements.
Le dispositif associe, en effet, l'ensemble des acteurs et secteurs concernés dans les deux pays. En Espagne, le travail en partenariat de l'Ambassade de France, de la délégation de l'office des migrations internationales avec l'INEM (équivalent de l'ANPE en Espagne) permet d'offrir un cadre sécurisé aux candidats à l'expatriation (définition des offres et conditions d'emploi). En France, l'engagement total des fédérations d'employeurs (FHF, FHP, FEHAP et FNCLCC), de la direction des migrations internationales et de la DHOS ont permis de garantir une grande qualité d'insertion aux candidats. Evidemment, je ne voudrais oublier ni le VVF qui à travers ses infrastructures et l'ensemble de sa logistique permet de conserver une unité de lieu entre l'hébergement et la formation et ainsi d'offrir d'excellentes conditions de séjour ni le Greta de l'Essonne qui assure l'apprentissage accéléré au français avec le souci de s'adapter, à la fois, au contexte professionnel et au niveau des candidats.
Enfin, l'attention portée aux projets individuels des infirmiers espagnols, l'accompagnement par un tuteur et la supervision professionnelle, l'aide à la résolution des problèmes administratifs complètent le dispositif du coté des établissements employeurs et constituent des facteurs déterminants dans la réussite de l'intégration professionnelle et sociale.
La qualité de ce dispositif explique son efficacité.
Exemplaire, ensuite, dans ses résultats.
Les onze promotions qui se sont succédées ont permis de réaliser 304 recrutements (272 infirmiers et 32 kinésithérapeutes). Moins de 5 % d'entre eux ont connu un échec. Ce sont ces derniers que les médias mettent en avant, ce que je regrette, en négligeant d'observer que ces quelques ratés sont plus le fait des initiatives ponctuelles et mal structurées de certains établissements. Mais la réussite du dispositif que relaient par les infirmiers espagnols déjà intégrés eux mêmes, constitue la garantie la plus certaine de son développement et de sa réussite future. J'en veux pour preuve que les prochaines sessions feront, nous le savons déjà, le plein. La cellule de recrutement à Madrid rencontre un grand succès et les demandes d'informations spontanées y affluent. Tout indique, donc, que le dispositif pourra être renforcé et que l'Etat y apportera sa contribution.
Exemplaire dans sa conception et dans sa mise en oeuvre, le dispositif d'intégration des infirmiers espagnols représente un exemple à suivre.
Un exemple à suivre :
Le dispositif d'intégration mis en place ne prétend pas apporter une réponse universelle, compte tenu des tensions démographiques actuelles, mais il vient compléter de façon appropriée la panoplie des solutions que nous avons mis en oeuvre, à savoir :
- Le relèvement des quotas d'entrée dans les IFSI.
- Le développement de la promotion professionnelle et en particulier de la validation des acquis de l'expérience.
- La possibilité de retour à l'emploi des personnels para médicaux en retraite.
On voit bien que la poursuite du programme d'intégration de professionnels européens s'inscrit dans une politique globale visant à atténuer les effets de restructuration aveugle de la démographie. Dès lors, tout en renforçant nos liens avec l' Espagne nous devrons aussi étudier l'extension du dispositif d'une part à d'autres catégories professionnels, en particulier aux médecins, et d'autre part à d'autres pays européens (Pologne par exemple) sous réserve bien entendu de l'équivalence des diplômes.
Pour l'heure, je vous encourage tous à poursuivre le travail remarquable engagé et je voudrais pour finir m'adresser, une nouvelle fois, aux stagiaires espagnols en leur disant " Bienvenue en France".
Merci.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 24 février 2003)