Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Madame la Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture
Monsieur le Chef d'Etat-major des Armées,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Après un semestre de préparation, les travaux de cette Vème commission entre nos deux pays se terminent donc. Responsables administratifs, représentants du monde des entreprises, des ONG et des collectivités locales, vous avez débattu deux jours durant pour définir les axes majeurs de notre action commune pour les années à venir. Acceptez tout d'abord mes remerciements. Merci d'avoir été les artisans de cette construction commune, dans un climat de franchise et de convivialité, dont on trouve le reflet dans le procès-verbal que nous allons signer. Merci en particulier aux représentants de la société civile qui se sont mobilisés en acceptant des changements de dates que nos emplois du temps avaient rendus nécessaires. Mon troisième déplacement en Guinée revêt ainsi une signification particulière. Après avoir fait connaissance, à l'été 98, après avoir confirmé nos liens d'amitié lors de la rencontre au niveau de nos chefs d'Etat en juillet dernier, le temps est venu, aujourd'hui, de renouveler le contrat qui nous lie. Cette commission mixte illustre parfaitement à cet égard la réforme du dispositif français de coopération, que Lionel Jospin, Premier ministre du gouvernement français, me demandait de mettre en oeuvre voici plus de deux ans. Le concept de partenariat est maintenant au centre de nos relations bilatérales.
Nous avons trouvé là une occasion de dialoguer avec une intensité renouvelée, en toute franchise et en toute amitié, dans le cadre d'une coopération rénovée mais surtout approfondie. Entre amis, entre partenaires, on se dit tout, ce qui va, ce qui va moins bien, ce qui pourra mieux aller. De fait, nous avons confronté nos informations, nos analyses, nos stratégies et nos propositions. Bien que trop bref, ce séjour m'a permis de rencontrer les plus hautes autorités du pays afin d'évoquer le cadre plus général de nos relations bilatérales mais aussi le contexte international dans lequel elles se développent.
J'ai dit à mes interlocuteurs l'attention qu'il convenait d'accorder, dans une société de plus en plus médiatisée, à l'image que se font d'un pays l'opinion publique en général, les décideurs politiques et économiques en particulier, y compris au sein des institutions financières internationales.
Présentement, la Guinée a besoin de faire mieux connaître les efforts entrepris dans un contexte régional qui demeure incertain pour entreprendre la remise en ordre de ses finances publiques mais la Guinée a aussi besoin de convaincre que la procédure judiciaire mise en oeuvre va permettre de faire la lumière sur ce qu'on appelle "l'affaire Alpha Condé" et qu'elle a pris, et qu'elle va prendre, les mesures nécessaires pour lutter contre la fraude et la corruption qui affectent certaines de ses administrations.
Monsieur, bref, c'est dans un cadre et une perspective clairs que nous voulons construire l'avenir de notre coopération.
Le bilan que vous avez établi des actions entreprises depuis la dernière commission mixte de 1995 est déjà impressionnant. La France est le premier partenaire bilatéral de la Guinée et les réalisations de notre coopération ont été significatives dans tous les domaines qui concourent au développement de votre pays : c'est vrai des infrastructures lourdes avec la centrale thermique de Tombo 4 en 1997, le barrage de Garafiri auquel nous avons contribué et que j'ai pu visiter alors que nos présidents l'inauguraient, mais aussi le chantier d'adduction d'eau que j'irai voir tout à l'heure ; c'est vrai de l'expertise, de l'appui institutionnel et de la formation dans les secteurs de l'enseignement ou du développement rural, dans les secteurs de souveraineté que sont la justice, la sécurité intérieure et extérieure, les finances publiques, la décentralisation, dans les secteurs sociaux, ou au bénéfice de l'armée nationale ; c'est vrai enfin des matériels destinés aux forces de sécurité et des équipements de proximité pour les populations, eau, assainissement et électricité en particulier.
Oh certes, nous n'avons pas abouti partout avec le même degré de satisfaction. Les discussions ont d'ailleurs mis en lumière nos faiblesses respectives. Mais c'est parce que notre partenariat est exigeant qu'il est porteur de progrès.
Depuis plusieurs mois à présent, nos services et nos partenaires ont évalué le passé. Aujourd'hui, formellement, nous procédons à la consolidation des acquis et à la définition des axes qui donneront à la poursuite de nos actions la dynamique et l'efficacité nécessaires. C'est l'objet des documents que nous allons signer dans quelques instants.
Madame, Monsieur les Ministres, la Guinée a exposé sa stratégie de développement et indiqué de quels autres appuis extérieurs elle dispose. Mon ambition est que les programmes de coopération français soient intégrés à vos politiques, qu'ils soient en synergie avec ceux des différents bailleurs, bi et multilatéraux, qui concourent au développement de votre pays. Je pense bien sûr à l'Union Européenne - et je profite d'ailleurs de cette occasion pour rappeler que le quart des moyens du FED est présentement financé par la France -, je pense aussi aux institutions financières internationales - FMI, BM, BAD - et je n'oublie pas vos autres partenaires bilatéraux que sont l'Allemagne, le Japon, le Canada ou la République populaire de Chine. Je sais que vous avez plus de 40 accords de coopération en vigueur et j'ai d'autant plus de fierté à représenter le premier de vos partenaires.
Mais permettez-moi, à cet instant, de sortir un instant du cours de mon propos pour vous livrer une réflexion et une préoccupation.
Dans quelques jours, s'ouvre à Seattle un nouvel épisode de la négociation sur l'ouverture des marchés, sous l'égide de l'OMC. Nous allons y mesurer les enjeux de la mondialisation et constater que désormais nous sommes tous entrés dans le grand jeu du commerce mondial. Y sommes-nous prêts ? Nous européens, et vous africains, membres de la communauté des pays ACP en particulier ? La question n'est pas innocente, au moment où la dérogation dont bénéficie l'accord Union européenne/ACP va tomber en même temps que l'actuelle convention viendra à échéance le 28 février. Or cette relation singulière entre l'Europe et les pays ACP et d'abord Africains est un moyen privilégié d'intégration progressive et si nécessaire différenciée à l'économie mondiale.
Les mécanismes du Stabex et du Sysmin, le FED, les accords commerciaux sont autant d'instruments qui manifestent notre solidarité réciproque ; il faut les préserver au travers d'accords de libre échange négociés entre unions régionales organisées. Dans 15 jours, à Bruxelles, les ministres européens compétents et représentants des pays ACP vont à nouveau se rencontrer. Je suis à présent optimiste sur le résultat de cette rencontre.
Dans le cadre de cette 5ème commission mixte - j'y reviens -, les représentants des secteurs privés, mais aussi des collectivités locales et des organisations non gouvernementales de nos deux pays ont pu se concerter, dialoguer, et débattre des modalités d'un dialogue que je juge essentiel à notre partenariat. Ils nous ont ce qu'ils attendaient de nous, pouvoirs publics. J'attache une grande importance à leur message. Nous avons pu mesurer la qualité de ces travaux et la pertinence des recommandations. Ne nous en étonnons pas ! Mesdames et Messieurs les acteurs de ce que nous appelons "société civile", vous avez en effet su devenir d'incontournables acteurs du développement, en même temps que vous avez appris à orienter l'action publique dans les choix qui relèvent de sa responsabilité mais aussi dans la vie quotidienne. Je crois pouvoir dire que vous avez ainsi une grande part de responsabilité dans la décision d'annulation de la dette des pays pauvres très endettés décidée par les pays du G7. Et c'est encore vous qui avez fait prévaloir, par la pression exercée sur la communauté internationale, l'objectif de lutte contre la pauvreté et l'exclusion que nous assignons aux pays bénéficiaires pour l'utilisation des marges de manoeuvre ainsi dégagées. Pour ma part, je soutiens que la consolidation des Etats, et la présence d'administrations efficaces, mais aussi l'adoption de règles justes, transparentes et efficacement appliquées est une autre condition préalable du développement qui doit bénéficier aussi des marges budgétaires dégagées par l'annulation de la dette. Les conclusions de notre commission mixte ne sont-elles pas l'illustration de cet impératif.
La Guinée construit certes sa stratégie de développement autour de la réduction de la pauvreté, mais aussi du renforcement des stratégies sectorielles prioritaires et de la restructuration de ses institutions administratives, qui sont le garant d'un développement durable et donc d'une lutte pérenne contre la pauvreté.
La France adhère à cette stratégie et entend s'y associer en axant sa coopération sur :
- La valorisation des ressources humaines, par des actions conduites en faveur des différents ordres d'enseignement, de la jeunesse et des sports, de la culture et de la santé,
- la modernisation de l'économie et l'incitation à l'investissement, notamment dans les secteurs du développement rural, des mines et des pêches, et des infrastructures économiques,
- enfin, le renforcement de la démocratie et de l'Etat de Droit.
Le procès-verbal de cette commission explicite les orientations et les actions que nous allons inscrire dans ce cadre de travail. Elles traduisent la volonté de la France de centrer ses programmes et ses moyens de coopération sur un nombre limité de domaines majeurs correspondant aux priorités de la politique du gouvernement guinéen. C'est le sens du partenariat que nous souhaitons développer, ensemble.
Autorisez-moi un dernier mot, Monsieur le Ministre du Plan et de la Coopération, Mesdames et Messieurs les Ministres, pour remercier publiquement deux des acteurs de cette commission mixte qui vont bientôt quitter Conakry, au terme de leur mission. Alain Morel, notre chef de service de coopération et d'action culturelle, rentre bientôt à Paris et a fait le choix de rejoindre son ministère d'origine, celui de la Défense, après de nombreuses années au service de la politique extérieure de la France et de la coopération franco-africaine en particulier. Cette commission mixte, il l'a préparée avec beaucoup d'attention depuis plusieurs mois, il a été votre principal interlocuteur et, avec son équipe, a préparé la réflexion qui aboutit aujourd'hui. Le succès de notre journée et des projets qui en découleront lui doivent beaucoup. Je tenais à le remercier ici et à lui souhaiter autant de succès dans ses futures fonctions.
M. Christophe Philibert, ambassadeur de France à Conakry, arrive aussi au terme de son mandat dans votre pays. Je suis très heureux de l'occasion qui nous est donnée par cette commission mixte pour lui dire aussi notre satisfaction du travail qu'il aura accompli auprès de vous, pour la qualité du contact qu'il a su établir, maintenir et développer entre les autorités des deux pays. Je ne puis que souhaiter à celui qui a été désigné pour lui succéder, M. Denis Gauer, dont j'ai souhaité la présence à mes côtés puisque aussi bien les conclusions de cette commission mixte constituent en quelque sorte sa feuille de route pour les années qui viennent, le même succès pour lui-même et pour la relation entre nos deux pays.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, la partie française que j'ai l'honneur de représenter est prête à s'engager dès à présent et à faire de ce document cadre son guide de conduite.
Je vous remercie.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 novembre 1999)
Madame la Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture
Monsieur le Chef d'Etat-major des Armées,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Après un semestre de préparation, les travaux de cette Vème commission entre nos deux pays se terminent donc. Responsables administratifs, représentants du monde des entreprises, des ONG et des collectivités locales, vous avez débattu deux jours durant pour définir les axes majeurs de notre action commune pour les années à venir. Acceptez tout d'abord mes remerciements. Merci d'avoir été les artisans de cette construction commune, dans un climat de franchise et de convivialité, dont on trouve le reflet dans le procès-verbal que nous allons signer. Merci en particulier aux représentants de la société civile qui se sont mobilisés en acceptant des changements de dates que nos emplois du temps avaient rendus nécessaires. Mon troisième déplacement en Guinée revêt ainsi une signification particulière. Après avoir fait connaissance, à l'été 98, après avoir confirmé nos liens d'amitié lors de la rencontre au niveau de nos chefs d'Etat en juillet dernier, le temps est venu, aujourd'hui, de renouveler le contrat qui nous lie. Cette commission mixte illustre parfaitement à cet égard la réforme du dispositif français de coopération, que Lionel Jospin, Premier ministre du gouvernement français, me demandait de mettre en oeuvre voici plus de deux ans. Le concept de partenariat est maintenant au centre de nos relations bilatérales.
Nous avons trouvé là une occasion de dialoguer avec une intensité renouvelée, en toute franchise et en toute amitié, dans le cadre d'une coopération rénovée mais surtout approfondie. Entre amis, entre partenaires, on se dit tout, ce qui va, ce qui va moins bien, ce qui pourra mieux aller. De fait, nous avons confronté nos informations, nos analyses, nos stratégies et nos propositions. Bien que trop bref, ce séjour m'a permis de rencontrer les plus hautes autorités du pays afin d'évoquer le cadre plus général de nos relations bilatérales mais aussi le contexte international dans lequel elles se développent.
J'ai dit à mes interlocuteurs l'attention qu'il convenait d'accorder, dans une société de plus en plus médiatisée, à l'image que se font d'un pays l'opinion publique en général, les décideurs politiques et économiques en particulier, y compris au sein des institutions financières internationales.
Présentement, la Guinée a besoin de faire mieux connaître les efforts entrepris dans un contexte régional qui demeure incertain pour entreprendre la remise en ordre de ses finances publiques mais la Guinée a aussi besoin de convaincre que la procédure judiciaire mise en oeuvre va permettre de faire la lumière sur ce qu'on appelle "l'affaire Alpha Condé" et qu'elle a pris, et qu'elle va prendre, les mesures nécessaires pour lutter contre la fraude et la corruption qui affectent certaines de ses administrations.
Monsieur, bref, c'est dans un cadre et une perspective clairs que nous voulons construire l'avenir de notre coopération.
Le bilan que vous avez établi des actions entreprises depuis la dernière commission mixte de 1995 est déjà impressionnant. La France est le premier partenaire bilatéral de la Guinée et les réalisations de notre coopération ont été significatives dans tous les domaines qui concourent au développement de votre pays : c'est vrai des infrastructures lourdes avec la centrale thermique de Tombo 4 en 1997, le barrage de Garafiri auquel nous avons contribué et que j'ai pu visiter alors que nos présidents l'inauguraient, mais aussi le chantier d'adduction d'eau que j'irai voir tout à l'heure ; c'est vrai de l'expertise, de l'appui institutionnel et de la formation dans les secteurs de l'enseignement ou du développement rural, dans les secteurs de souveraineté que sont la justice, la sécurité intérieure et extérieure, les finances publiques, la décentralisation, dans les secteurs sociaux, ou au bénéfice de l'armée nationale ; c'est vrai enfin des matériels destinés aux forces de sécurité et des équipements de proximité pour les populations, eau, assainissement et électricité en particulier.
Oh certes, nous n'avons pas abouti partout avec le même degré de satisfaction. Les discussions ont d'ailleurs mis en lumière nos faiblesses respectives. Mais c'est parce que notre partenariat est exigeant qu'il est porteur de progrès.
Depuis plusieurs mois à présent, nos services et nos partenaires ont évalué le passé. Aujourd'hui, formellement, nous procédons à la consolidation des acquis et à la définition des axes qui donneront à la poursuite de nos actions la dynamique et l'efficacité nécessaires. C'est l'objet des documents que nous allons signer dans quelques instants.
Madame, Monsieur les Ministres, la Guinée a exposé sa stratégie de développement et indiqué de quels autres appuis extérieurs elle dispose. Mon ambition est que les programmes de coopération français soient intégrés à vos politiques, qu'ils soient en synergie avec ceux des différents bailleurs, bi et multilatéraux, qui concourent au développement de votre pays. Je pense bien sûr à l'Union Européenne - et je profite d'ailleurs de cette occasion pour rappeler que le quart des moyens du FED est présentement financé par la France -, je pense aussi aux institutions financières internationales - FMI, BM, BAD - et je n'oublie pas vos autres partenaires bilatéraux que sont l'Allemagne, le Japon, le Canada ou la République populaire de Chine. Je sais que vous avez plus de 40 accords de coopération en vigueur et j'ai d'autant plus de fierté à représenter le premier de vos partenaires.
Mais permettez-moi, à cet instant, de sortir un instant du cours de mon propos pour vous livrer une réflexion et une préoccupation.
Dans quelques jours, s'ouvre à Seattle un nouvel épisode de la négociation sur l'ouverture des marchés, sous l'égide de l'OMC. Nous allons y mesurer les enjeux de la mondialisation et constater que désormais nous sommes tous entrés dans le grand jeu du commerce mondial. Y sommes-nous prêts ? Nous européens, et vous africains, membres de la communauté des pays ACP en particulier ? La question n'est pas innocente, au moment où la dérogation dont bénéficie l'accord Union européenne/ACP va tomber en même temps que l'actuelle convention viendra à échéance le 28 février. Or cette relation singulière entre l'Europe et les pays ACP et d'abord Africains est un moyen privilégié d'intégration progressive et si nécessaire différenciée à l'économie mondiale.
Les mécanismes du Stabex et du Sysmin, le FED, les accords commerciaux sont autant d'instruments qui manifestent notre solidarité réciproque ; il faut les préserver au travers d'accords de libre échange négociés entre unions régionales organisées. Dans 15 jours, à Bruxelles, les ministres européens compétents et représentants des pays ACP vont à nouveau se rencontrer. Je suis à présent optimiste sur le résultat de cette rencontre.
Dans le cadre de cette 5ème commission mixte - j'y reviens -, les représentants des secteurs privés, mais aussi des collectivités locales et des organisations non gouvernementales de nos deux pays ont pu se concerter, dialoguer, et débattre des modalités d'un dialogue que je juge essentiel à notre partenariat. Ils nous ont ce qu'ils attendaient de nous, pouvoirs publics. J'attache une grande importance à leur message. Nous avons pu mesurer la qualité de ces travaux et la pertinence des recommandations. Ne nous en étonnons pas ! Mesdames et Messieurs les acteurs de ce que nous appelons "société civile", vous avez en effet su devenir d'incontournables acteurs du développement, en même temps que vous avez appris à orienter l'action publique dans les choix qui relèvent de sa responsabilité mais aussi dans la vie quotidienne. Je crois pouvoir dire que vous avez ainsi une grande part de responsabilité dans la décision d'annulation de la dette des pays pauvres très endettés décidée par les pays du G7. Et c'est encore vous qui avez fait prévaloir, par la pression exercée sur la communauté internationale, l'objectif de lutte contre la pauvreté et l'exclusion que nous assignons aux pays bénéficiaires pour l'utilisation des marges de manoeuvre ainsi dégagées. Pour ma part, je soutiens que la consolidation des Etats, et la présence d'administrations efficaces, mais aussi l'adoption de règles justes, transparentes et efficacement appliquées est une autre condition préalable du développement qui doit bénéficier aussi des marges budgétaires dégagées par l'annulation de la dette. Les conclusions de notre commission mixte ne sont-elles pas l'illustration de cet impératif.
La Guinée construit certes sa stratégie de développement autour de la réduction de la pauvreté, mais aussi du renforcement des stratégies sectorielles prioritaires et de la restructuration de ses institutions administratives, qui sont le garant d'un développement durable et donc d'une lutte pérenne contre la pauvreté.
La France adhère à cette stratégie et entend s'y associer en axant sa coopération sur :
- La valorisation des ressources humaines, par des actions conduites en faveur des différents ordres d'enseignement, de la jeunesse et des sports, de la culture et de la santé,
- la modernisation de l'économie et l'incitation à l'investissement, notamment dans les secteurs du développement rural, des mines et des pêches, et des infrastructures économiques,
- enfin, le renforcement de la démocratie et de l'Etat de Droit.
Le procès-verbal de cette commission explicite les orientations et les actions que nous allons inscrire dans ce cadre de travail. Elles traduisent la volonté de la France de centrer ses programmes et ses moyens de coopération sur un nombre limité de domaines majeurs correspondant aux priorités de la politique du gouvernement guinéen. C'est le sens du partenariat que nous souhaitons développer, ensemble.
Autorisez-moi un dernier mot, Monsieur le Ministre du Plan et de la Coopération, Mesdames et Messieurs les Ministres, pour remercier publiquement deux des acteurs de cette commission mixte qui vont bientôt quitter Conakry, au terme de leur mission. Alain Morel, notre chef de service de coopération et d'action culturelle, rentre bientôt à Paris et a fait le choix de rejoindre son ministère d'origine, celui de la Défense, après de nombreuses années au service de la politique extérieure de la France et de la coopération franco-africaine en particulier. Cette commission mixte, il l'a préparée avec beaucoup d'attention depuis plusieurs mois, il a été votre principal interlocuteur et, avec son équipe, a préparé la réflexion qui aboutit aujourd'hui. Le succès de notre journée et des projets qui en découleront lui doivent beaucoup. Je tenais à le remercier ici et à lui souhaiter autant de succès dans ses futures fonctions.
M. Christophe Philibert, ambassadeur de France à Conakry, arrive aussi au terme de son mandat dans votre pays. Je suis très heureux de l'occasion qui nous est donnée par cette commission mixte pour lui dire aussi notre satisfaction du travail qu'il aura accompli auprès de vous, pour la qualité du contact qu'il a su établir, maintenir et développer entre les autorités des deux pays. Je ne puis que souhaiter à celui qui a été désigné pour lui succéder, M. Denis Gauer, dont j'ai souhaité la présence à mes côtés puisque aussi bien les conclusions de cette commission mixte constituent en quelque sorte sa feuille de route pour les années qui viennent, le même succès pour lui-même et pour la relation entre nos deux pays.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, la partie française que j'ai l'honneur de représenter est prête à s'engager dès à présent et à faire de ce document cadre son guide de conduite.
Je vous remercie.
(Source : http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 novembre 1999)