Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, sur les réseaux de recherche en hydrosystèmes mis en place par le Ministère délégué à la recherche et aux nouvelles technologies, Paris le 23 juin 2003.

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Circonstance : 3èmes Assises de l'eau en Pays de Loire sur le thème : "Eau et recherche : quels défis pour une gestion durable ?" à la Cité des congrès de Nantes le 23 juin 2003

Texte intégral

Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur d'ouvrir cette demi-journée qui verra la synthèse de vos travaux sur le thème choisi pour ces 3èmes Assises de l'eau en Pays de la Loire : "Eau et recherche : quels défis pour une gestion durable ?"
Je suis d'autant plus sensible à cette interpellation qu'elle renverse les termes d'une question, plus familière à notre communauté scientifique, qui pourrait se formuler ainsi : "Eau et gestion durable : quels défis pour la recherche ?"
Mais, revenons au sujet du jour qui s'inscrit pleinement dans la dynamique que j'ai souhaitée promouvoir pour inscrire notre recherche dans les perspectives du développement durable.
Si l'on en croit les premières conclusions du rapport préparé sous la direction du Professeur Roger Guesnerie, le thème de l'eau est à même de nous fournir un exemple particulièrement démonstratif.
Au sein des grands sujets du développement durable, la mobilisation de la recherche intervient à des stades très divers, puisqu'elle est amenée à jouer successivement ou simultanément un rôle d'alerte et d'évaluation des risques, par exemple sur le climat, de clarification, par exemple sur les enjeux de la biodiversité, voire d'invention de nouvelles démarches éclairées par les sciences humaines et sociales.
Le corollaire du principe de précaution et d'anticipation est, en effet, une recherche persévérante, mobilisée par la veille scientifique et technique, une recherche mobilisable et réactive.
L'eau offre la particularité, outre d'être indispensable à la vie, d'être à la fois un milieu, un vecteur d'énergie et un agent chimique.
Cela implique une grande diversité de contenus scientifiques, d'implications disciplinaires, d'enjeux environnementaux, économiques sociaux et même culturels auxquels notre recherche, dans un contexte de concurrence internationale, a su s'adapter ces dernières années.
Cela a impliqué le développement d'observation aux échelles requises d'espace et de temps, mais aussi de modélisation ou de mise au point d'outils innovants.
Ce travail a notamment été rendu possible par la synergie entre organismes de recherche et laboratoires universitaires dans la programmation de leurs travaux sur la connaissance et la gestion des hydrosystèmes.
A l'évidence, toutes ces actions n'auraient pas eu la même portée si elles ne s'étaient pas inscrites dans des coopérations internationales fécondes, grâce à la participation d'équipes et d'experts aux grands programmes sur le changement global, la désertification et la gestion rationnelle de l'eau.
La recherche technologique n'est pas non plus en reste dans cette mobilisation, puisqu'elle a permis des innovations de rupture comme, par exemple, le domptage des bactéries des eaux acides des mines pour en extraire les métaux.
De tels développements sont toujours le fruit d'une coopération féconde entre chercheurs publics et acteurs industriels.
Les réseaux de recherche et d'innovation technologiques mis en place par mon ministère ont, d'ailleurs, pour vocation première l'instauration de telles plates-formes d'échanges.
Le réseau "Eau et Technologies de l'environnement" soutient ainsi des projets de recherches industrielles innovantes dans les champs de la métrologie de l'eau, de l'exploitation rationnelle de son cycle, de la prévention des pollutions et des risques, ou encore de la protection et la réhabilitation des sites sensibles.
Le réseau "Pollutions marines accidentelles" vise, quant à lui, à mobiliser l'offre technologique pour des réponses curatives à court et long termes.
Enfin, le réseau "Terre et Espace" a pour objectif de transférer les importants acquis des technologies spatiales à la surveillance et à la gestion environnementales.
Je suis convaincue, par ailleurs, de la nécessité de prendre en compte la dimension territoriale de ces différents enjeux.
Vos assises me confortent dans cette conviction par l'exposé d'initiatives régionales concernant ces territoires si sensibles.
Mesdames, Messieurs,
Je souhaite, pour finir, étendre mes remerciements à tous les organisateurs de ces assises et souhaiter aux participants une concertation fructueuse.
J'aimerais enfin mettre l'accent sur un point qui me tient à cur : l'eau est l'élément naturel qui rend solidaires les trois règnes, animal, végétal et minéral. Et je sais que l'exposé scientifique de ses enjeux soulève toujours un enthousiasme qui conforte la solidarité du monde de la recherche et de la société.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 24 juin 2003)