Texte intégral
Messieurs les Présidents (Daniel HOEFFEL et Jean-Paul BAILLY, Président du groupe
la Poste),
Messieurs les Sénateurs, mes chers collègues,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames et messieurs, chers amis,
C'est avec un immense plaisir et une grande émotion que je participe au lancement, aujourd'hui, d'une flamme postale et d'un prêt-à-poster à l'effigie de notre ancien collègue et ami, le Président Alain POHER.
Après Victor HUGO et le sénateur LASSAGNE, Alain POHER est le troisième personnage sénatorial illustre à avoir cette année son effigie postale.
A cette occasion, je souhaite lui rendre, une fois encore, tout l'hommage qu'il mérite.
En effet, nous avons un devoir de reconnaissance envers cet homme de bien, qui a occupé dans l'histoire de notre pays une place singulière, et qui a toujours eu à cur de défendre l'institution sénatoriale à laquelle nous sommes tous attachés.
Fidèle à ses origines bretonnes, fidèle à sa ville d'Ablon, dont il sera, 38 ans durant, le premier magistrat, fidèle à son pays qu'il défendit avec courage dans la Résistance, fidèle à ses convictions de démocrate chrétien et de grand européen, fidèle à ses amis, parmi lesquels Robert SCHUMAN, dont il fut le chef de cabinet à l'aube de sa carrière politique, et Gaston MONNERVILLE à qui il succéda à la Présidence du Sénat, Alain POHER était un homme de fidélité.
En dépit d'une carrière politique exceptionnelle (trois fois membre du gouvernement, président de l'Association des maires de France, président durant trois mandats du Parlement européen, président du Sénat pendant un quart de siècle, président de la République par intérim à deux reprises), Alain POHER avait une modestie, une réserve, une distanciation vis à vis de lui-même, qui ne sont hélas plus guère à l'air du temps et qui en faisaient un homme apprécié et respecté par tous.
Sa grande détermination au service des intérêts supérieurs du pays a toujours été renforcée par des convictions libérales et européennes fortes et des positions institutionnelles inébranlables.
Pragmatique convaincu et convainquant, Alain POHER était avant tout un homme de mesure, de conciliation, de modération et d'arbitrage. Ce sont sans doute ces qualités -développées à un niveau rare- qui expliquent l'extraordinaire réussite de sa carrière politique.
Mais de toutes ces immenses qualités, c'est au grand parlementaire auquel aujourd'hui je tiens plus particulièrement à rendre hommage. Son action en tant que Président de notre assemblée a toujours été pour moi un exemple dont je me suis inspiré.
En effet, il s'employa à normaliser les relations entre le Sénat et le pouvoir exécutif, il développa la fonction de contrôle sur des sujets sensibles (Amoco Cadiz, écoutes téléphoniques, télévision), il renforça le rôle institutionnel des groupes politiques, il entreprit une efficace politique d'ouverture du Sénat en développant les relations avec la presse, en augmentant les moyens des commissions.
De même, il suscita la mise en place d'un groupe de travail chargé de formuler des propositions de réforme du Sénat (déjà !), confié à trois jeunes et brillants secrétaires du Sénat, nos amis Guy ALLOUCHE, Gérard LARCHER et Henri de RAINCOURT ; ces propositions trouveront leur aboutissement dans les textes portant réforme du Sénat qui ont été adoptés cet été. Alain POHER permit une véritable révolution juridique en saisissant le Conseil Constitutionnel en 1971 au sujet du droit d'association, contribuant ainsi à des percées importantes de la jurisprudence de cette institution, concernant notamment la référence au bloc de constitutionnalité et lui attribuant ainsi son véritable rôle de juge de la constitutionnalité des lois.
Enfin il eut, après 1981, une influence décisive à l'occasion de grands débats de société, notamment sur le projet de loi modifiant la structure des organes de presse en 1983 ou la fameuse loi Savary sur l'école en 1984, avec l'adoption d'une mémorable motion de renvoi au référendum.
Sans cesse à l'écoute attentionnée de ses collègues, il privilégiait toujours le dialogue, la recherche de solutions négociées aux oppositions stériles et crispées.
Je tiens, à ce stade de mon propos, à rendre aussi hommage à l'Institut Alain POHER, et à son éminent président, mon ami Daniel HOEFFEL, qui perpétue le souvenir de son action et permet d'apprécier la portée de son uvre, en organisant des débats ou en favorisant des études sur les grands thèmes dont il a été, maintes fois, un si brillant porte-parole.
Sa famille présente ici et que je salue, son successeur M. le maire d'Ablon, et la grande famille du Sénat, parlementaires et fonctionnaires, rassemblée et unie, sont aujourd'hui particulièrement fiers que le groupe La Poste, que vous présidez cher Jean-Paul BAILLY, ait voulu s'associer à l'hommage de la Nation à ce grand homme.
Je souhaite adresser aussi mes plus amicaux remerciements aux trois questeurs, Serge MATHIEU, Jean FAURE et Michel CHARASSE, qui ont initié ce projet, au dehors de tout esprit partisan comme il sied à notre assemblée, ainsi qu'à Joël NALLET, responsable du bureau de poste du Palais du Luxembourg, qui l'a mis en uvre.
Que cette flamme contribue à ce que l'uvre d'Alain POHER reste gravée en nos mémoires et continue de servir d'exemple, de modèle, aux nouvelles générations de parlementaires.
(Source http://www.senat.fr, le 10 octobre 2003)
la Poste),
Messieurs les Sénateurs, mes chers collègues,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames et messieurs, chers amis,
C'est avec un immense plaisir et une grande émotion que je participe au lancement, aujourd'hui, d'une flamme postale et d'un prêt-à-poster à l'effigie de notre ancien collègue et ami, le Président Alain POHER.
Après Victor HUGO et le sénateur LASSAGNE, Alain POHER est le troisième personnage sénatorial illustre à avoir cette année son effigie postale.
A cette occasion, je souhaite lui rendre, une fois encore, tout l'hommage qu'il mérite.
En effet, nous avons un devoir de reconnaissance envers cet homme de bien, qui a occupé dans l'histoire de notre pays une place singulière, et qui a toujours eu à cur de défendre l'institution sénatoriale à laquelle nous sommes tous attachés.
Fidèle à ses origines bretonnes, fidèle à sa ville d'Ablon, dont il sera, 38 ans durant, le premier magistrat, fidèle à son pays qu'il défendit avec courage dans la Résistance, fidèle à ses convictions de démocrate chrétien et de grand européen, fidèle à ses amis, parmi lesquels Robert SCHUMAN, dont il fut le chef de cabinet à l'aube de sa carrière politique, et Gaston MONNERVILLE à qui il succéda à la Présidence du Sénat, Alain POHER était un homme de fidélité.
En dépit d'une carrière politique exceptionnelle (trois fois membre du gouvernement, président de l'Association des maires de France, président durant trois mandats du Parlement européen, président du Sénat pendant un quart de siècle, président de la République par intérim à deux reprises), Alain POHER avait une modestie, une réserve, une distanciation vis à vis de lui-même, qui ne sont hélas plus guère à l'air du temps et qui en faisaient un homme apprécié et respecté par tous.
Sa grande détermination au service des intérêts supérieurs du pays a toujours été renforcée par des convictions libérales et européennes fortes et des positions institutionnelles inébranlables.
Pragmatique convaincu et convainquant, Alain POHER était avant tout un homme de mesure, de conciliation, de modération et d'arbitrage. Ce sont sans doute ces qualités -développées à un niveau rare- qui expliquent l'extraordinaire réussite de sa carrière politique.
Mais de toutes ces immenses qualités, c'est au grand parlementaire auquel aujourd'hui je tiens plus particulièrement à rendre hommage. Son action en tant que Président de notre assemblée a toujours été pour moi un exemple dont je me suis inspiré.
En effet, il s'employa à normaliser les relations entre le Sénat et le pouvoir exécutif, il développa la fonction de contrôle sur des sujets sensibles (Amoco Cadiz, écoutes téléphoniques, télévision), il renforça le rôle institutionnel des groupes politiques, il entreprit une efficace politique d'ouverture du Sénat en développant les relations avec la presse, en augmentant les moyens des commissions.
De même, il suscita la mise en place d'un groupe de travail chargé de formuler des propositions de réforme du Sénat (déjà !), confié à trois jeunes et brillants secrétaires du Sénat, nos amis Guy ALLOUCHE, Gérard LARCHER et Henri de RAINCOURT ; ces propositions trouveront leur aboutissement dans les textes portant réforme du Sénat qui ont été adoptés cet été. Alain POHER permit une véritable révolution juridique en saisissant le Conseil Constitutionnel en 1971 au sujet du droit d'association, contribuant ainsi à des percées importantes de la jurisprudence de cette institution, concernant notamment la référence au bloc de constitutionnalité et lui attribuant ainsi son véritable rôle de juge de la constitutionnalité des lois.
Enfin il eut, après 1981, une influence décisive à l'occasion de grands débats de société, notamment sur le projet de loi modifiant la structure des organes de presse en 1983 ou la fameuse loi Savary sur l'école en 1984, avec l'adoption d'une mémorable motion de renvoi au référendum.
Sans cesse à l'écoute attentionnée de ses collègues, il privilégiait toujours le dialogue, la recherche de solutions négociées aux oppositions stériles et crispées.
Je tiens, à ce stade de mon propos, à rendre aussi hommage à l'Institut Alain POHER, et à son éminent président, mon ami Daniel HOEFFEL, qui perpétue le souvenir de son action et permet d'apprécier la portée de son uvre, en organisant des débats ou en favorisant des études sur les grands thèmes dont il a été, maintes fois, un si brillant porte-parole.
Sa famille présente ici et que je salue, son successeur M. le maire d'Ablon, et la grande famille du Sénat, parlementaires et fonctionnaires, rassemblée et unie, sont aujourd'hui particulièrement fiers que le groupe La Poste, que vous présidez cher Jean-Paul BAILLY, ait voulu s'associer à l'hommage de la Nation à ce grand homme.
Je souhaite adresser aussi mes plus amicaux remerciements aux trois questeurs, Serge MATHIEU, Jean FAURE et Michel CHARASSE, qui ont initié ce projet, au dehors de tout esprit partisan comme il sied à notre assemblée, ainsi qu'à Joël NALLET, responsable du bureau de poste du Palais du Luxembourg, qui l'a mis en uvre.
Que cette flamme contribue à ce que l'uvre d'Alain POHER reste gravée en nos mémoires et continue de servir d'exemple, de modèle, aux nouvelles générations de parlementaires.
(Source http://www.senat.fr, le 10 octobre 2003)