Déclaration de M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, sur la santé environnementale, Paris le 17 septembre 2003.

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Circonstance : Installation de la Commission d'orientation du plan national santé-environnement à Paris le 17 septembre 2003

Texte intégral


Mesdames, Messieurs,
Notre société s'est depuis longtemps focalisée sur les facteurs endogènes des pathologies et les origines infectieuses de nombreuses affections. Mais nos concitoyens prennent aussi peu à peu conscience que les facteurs exogènes sont des déterminants importants de la santé publique. La canicule de cet été est venue nous le rappeler. C'est ainsi que le vocable de " santé environnementale " a émergé depuis une dizaine d'année. On considère aujourd'hui qu'il couvre les effets sur la santé humaine des agents physiques, biologiques et chimiques présents dans les milieux physiques qui nous entourent.
L'analyse des effets de l'environnement sur la santé humaine est un sujet sur lequel, je me suis penché depuis de nombreuses années. En tant que parlementaire, j'avais ainsi, en 1996, rédigé un rapport sur les liens entre l'environnement et la santé dans le cadre des activités de l'office parlementaire des choix scientifiques et technologiques.
La santé environnementale répond à une attente très forte de la population, qui se soucie effectivement de plus en plus de la qualité de l'air, de l'eau ou des sols pour ne citer que quelques exemples. De nouveaux sujets d'inquiétude apparaissent également chez nos concitoyens comme la téléphonie mobile, les éthers de glycol ou la qualité de l'air intérieur.
Il est également désormais patent que les phénomènes météorologiques extrêmes, comme la canicule, doivent être pris en compte. Nous savons que le réchauffement climatique va augmenter la fréquence de ces phénomènes. J'ai déjà engagé des actions pour répondre à cet épisode dramatique. Toutes les propositions que la commission d'orientation, que nous venons d'installer aujourd'hui, pourra faire dans ce domaine, notamment en terme d'actions préventives pour limiter les effets de la canicule sur les personnes vulnérables, seront examinées avec la plus grande attention.
Pour toutes ces raisons, le Président de la République a annoncé en janvier qu'un plan national santé environnement devait être établi. Je propose également dans le projet de loi relatif à la politique de santé publique, que je vais présenter devant l'assemblée nationale début octobre, son inscription dans le code de la santé publique à côté d'autres grands plans nationaux comme le plan de lutte contre le cancer notamment.
Pour construire un tel plan, nous avons souhaité, avec mes collègues ministres, constituer une commission d'orientation constituée d'experts et de scientifiques, que nous venons d'installer cet après-midi. Elle établira un diagnostic précis et objectif, nous proposera des critères de hiérarchisation des enjeux et définira des premières orientations et mesures.
La démarche retenue est la même que celle qui a prévalu à l'élaboration du plan Cancer. A partir du rapport que la commission rendra fin janvier 2004, le gouvernement élaborera un plan national santé environnement qui devrait être adopté à la fin du printemps 2004.

(Source http://www.sante.gouv.fr, le 18 septembre 2003)