Texte intégral
Génération UMP : l'exigence de la réforme
Un an déjà ! Le 5 mai 2002, Jacques Chirac était plébiscité par 82% des électeurs. D'emblée, le chef de l'Etat choisit de placer son deuxième mandat sous le signe de la restauration des valeurs de la République. Le 21 avril, les Français avaient signifié avec force le rejet des partis politiques. Fort de son exceptionnelle légitimité, le président de la République donna raison à tous ceux d'entre nous qui militaient pour un nouveau rassemblement. Fait sans précédent dans l'histoire du centre et des droites françaises, les formations traditionnelles acceptèrent de se dissoudre dans l'UMP. Les Français, aux élections législatives de juin, ratifièrent massivement ce choix, incarné par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Une nouvelle génération politique était en charge des responsabilités, la nôtre !
En quelques semaines, une révolution pacifique avait permis l'inimaginable : l'émergence du plus vaste rassemblement des droites et du centre dans notre histoire républicaine. Un an après, le temps des premiers bilans est venu. L'UMP est comptable des promesses de son baptême. Sa raison d'être est de contribuer à réconcilier les Français avec leurs institutions. Redonner du sens à la politique, telle est l'ambition initiale que les pesanteurs inhérentes à la démocratie et à toute action gouvernementale ne doivent pas nous faire perdre de vue. L'accès aux responsabilités de notre génération politique a coïncidé avec une crise profonde de la démocratie représentative. Plus que d'autres, nous avons le devoir d'être vigilants sur la mise en oeuvre des réformes nécessaires au sursaut national.
Après les excès de la génération 68, la très grande majorité des Français aspire à retrouver un équilibre fondé sur le respect des règles sans lesquelles il n'y a pas de vie en société possible. C'est pourquoi le gouvernement a eu raison de s'attaquer prioritairement à la restauration du sentiment de sécurité et de justice. L'autorité de l'Etat a commencé à être rétablie sur l'ensemble du territoire, notamment dans les quartiers les plus sensibles. Même s'il reste beaucoup à faire, la tentation du vote extrême a régressé.
Notre génération est aussi celle de la crise. Nous avons débuté notre vie active après les trente glorieuses, et nous n'avons cessé depuis trop d'années, d'être confrontés dans nos permanences d'élus aux conséquences dramatiques du chômage. Nous avons pu mesurer combien la rigidité de notre système de protection sociale favorise ceux qui jouissent d'un emploi durable et pénalise les plus faibles et les plus jeunes dans leur recherche d'un premier emploi. Le gouvernement, en dépit d'un contexte budgétaire difficile, doit donc poursuivre les réformes indispensables à la préservation de nos régimes de protection. Il n'y a pas d'autre voie pour encourager le retour au travail et créer les conditions d'une croissance durable. En France, plus qu'ailleurs, il est difficile de vaincre les corporatismes et de remettre en cause si peu que ce soit les droits acquis. Mais les Français ont compris que le gouvernement était animé par un souci de justice et que les sacrifices à faire pour sauvegarder les retraites ou l'assurance maladie seraient les mêmes pour tous. Surtout les Français savent que tout retard supplémentaire nous entraînerait sur la pente fatale du déclin. Si l'on veut éviter une guerre des générations, les actifs doivent consentir un effort pour ne pas transmettre une dette insupportable à la génération qui arrive.
Bien sûr, tout ne peut pas se faire en un jour. On ne réforme pas la société française par décrets. Le moindre projet de loi dans une démocratie parlementaire demande une longue concertation et des débats parfois longs. Le temps de l'action n'est pas celui de l'impatience médiatique. Mais l'essentiel est que le cap soit maintenu.
Avec le débat sur les retraites, sonne l'heure de vérité pour la société française. Le gouvernement a fait le choix courageux de refonder le dialogue social en donnant toute leur place aux négociations avec les partenaires syndicaux. Il y a bien longtemps qu'on n'avait pas vu le ministre des Affaires sociales et le ministre de la Fonction publique consacrer des dizaines d'heures à tout faire pour aboutir à une solution partagée. Les efforts déployés de part et d'autre ont permis à la CFDT et à la CGC de s'engager en signant un accord équilibré et profondément novateur. La voie est désormais ouverte pour sortir par le haut du face-à-face stérile et manichéen entretenu complaisamment par les médias, entre les poujadistes et les défenseurs du statu quo. Toutes les bonnes volontés peuvent et doivent se rassembler autour du meilleur compromis possible avec un seul objectif : pérenniser la retraite par répartition. Nous aurons ainsi administré la preuve que les forces du mouvement et de la réforme peuvent l'emporter sur les démons de la division et de l'immobilisme, lorsque l'intérêt supérieur de la nation est en cause.
Ne nous leurrons pas : il faudra du temps et de la persévérance pour exorciser le malaise profond qui s'est exprimé lors du 21 avril. Au-delà du traitement des symptômes, c'est bien à une crise morale à laquelle nous sommes confrontés. Si nous ne retrouvons pas le goût du travail, l'audace d'entreprendre, le respect de l'autre, le sens des responsabilités, la confiance dans l'avenir, tous nos efforts auront été vains. N'ayons pas peur d'être nous-mêmes, fidèles à la grande tradition humaniste. C'est ainsi que l'UMP répondra aux espoirs qu'a suscités sa naissance lors de ce beau printemps de mai et de juin !
(Source http://www.u-m-p.org, le 01 juillet 2003)
Un an déjà ! Le 5 mai 2002, Jacques Chirac était plébiscité par 82% des électeurs. D'emblée, le chef de l'Etat choisit de placer son deuxième mandat sous le signe de la restauration des valeurs de la République. Le 21 avril, les Français avaient signifié avec force le rejet des partis politiques. Fort de son exceptionnelle légitimité, le président de la République donna raison à tous ceux d'entre nous qui militaient pour un nouveau rassemblement. Fait sans précédent dans l'histoire du centre et des droites françaises, les formations traditionnelles acceptèrent de se dissoudre dans l'UMP. Les Français, aux élections législatives de juin, ratifièrent massivement ce choix, incarné par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Une nouvelle génération politique était en charge des responsabilités, la nôtre !
En quelques semaines, une révolution pacifique avait permis l'inimaginable : l'émergence du plus vaste rassemblement des droites et du centre dans notre histoire républicaine. Un an après, le temps des premiers bilans est venu. L'UMP est comptable des promesses de son baptême. Sa raison d'être est de contribuer à réconcilier les Français avec leurs institutions. Redonner du sens à la politique, telle est l'ambition initiale que les pesanteurs inhérentes à la démocratie et à toute action gouvernementale ne doivent pas nous faire perdre de vue. L'accès aux responsabilités de notre génération politique a coïncidé avec une crise profonde de la démocratie représentative. Plus que d'autres, nous avons le devoir d'être vigilants sur la mise en oeuvre des réformes nécessaires au sursaut national.
Après les excès de la génération 68, la très grande majorité des Français aspire à retrouver un équilibre fondé sur le respect des règles sans lesquelles il n'y a pas de vie en société possible. C'est pourquoi le gouvernement a eu raison de s'attaquer prioritairement à la restauration du sentiment de sécurité et de justice. L'autorité de l'Etat a commencé à être rétablie sur l'ensemble du territoire, notamment dans les quartiers les plus sensibles. Même s'il reste beaucoup à faire, la tentation du vote extrême a régressé.
Notre génération est aussi celle de la crise. Nous avons débuté notre vie active après les trente glorieuses, et nous n'avons cessé depuis trop d'années, d'être confrontés dans nos permanences d'élus aux conséquences dramatiques du chômage. Nous avons pu mesurer combien la rigidité de notre système de protection sociale favorise ceux qui jouissent d'un emploi durable et pénalise les plus faibles et les plus jeunes dans leur recherche d'un premier emploi. Le gouvernement, en dépit d'un contexte budgétaire difficile, doit donc poursuivre les réformes indispensables à la préservation de nos régimes de protection. Il n'y a pas d'autre voie pour encourager le retour au travail et créer les conditions d'une croissance durable. En France, plus qu'ailleurs, il est difficile de vaincre les corporatismes et de remettre en cause si peu que ce soit les droits acquis. Mais les Français ont compris que le gouvernement était animé par un souci de justice et que les sacrifices à faire pour sauvegarder les retraites ou l'assurance maladie seraient les mêmes pour tous. Surtout les Français savent que tout retard supplémentaire nous entraînerait sur la pente fatale du déclin. Si l'on veut éviter une guerre des générations, les actifs doivent consentir un effort pour ne pas transmettre une dette insupportable à la génération qui arrive.
Bien sûr, tout ne peut pas se faire en un jour. On ne réforme pas la société française par décrets. Le moindre projet de loi dans une démocratie parlementaire demande une longue concertation et des débats parfois longs. Le temps de l'action n'est pas celui de l'impatience médiatique. Mais l'essentiel est que le cap soit maintenu.
Avec le débat sur les retraites, sonne l'heure de vérité pour la société française. Le gouvernement a fait le choix courageux de refonder le dialogue social en donnant toute leur place aux négociations avec les partenaires syndicaux. Il y a bien longtemps qu'on n'avait pas vu le ministre des Affaires sociales et le ministre de la Fonction publique consacrer des dizaines d'heures à tout faire pour aboutir à une solution partagée. Les efforts déployés de part et d'autre ont permis à la CFDT et à la CGC de s'engager en signant un accord équilibré et profondément novateur. La voie est désormais ouverte pour sortir par le haut du face-à-face stérile et manichéen entretenu complaisamment par les médias, entre les poujadistes et les défenseurs du statu quo. Toutes les bonnes volontés peuvent et doivent se rassembler autour du meilleur compromis possible avec un seul objectif : pérenniser la retraite par répartition. Nous aurons ainsi administré la preuve que les forces du mouvement et de la réforme peuvent l'emporter sur les démons de la division et de l'immobilisme, lorsque l'intérêt supérieur de la nation est en cause.
Ne nous leurrons pas : il faudra du temps et de la persévérance pour exorciser le malaise profond qui s'est exprimé lors du 21 avril. Au-delà du traitement des symptômes, c'est bien à une crise morale à laquelle nous sommes confrontés. Si nous ne retrouvons pas le goût du travail, l'audace d'entreprendre, le respect de l'autre, le sens des responsabilités, la confiance dans l'avenir, tous nos efforts auront été vains. N'ayons pas peur d'être nous-mêmes, fidèles à la grande tradition humaniste. C'est ainsi que l'UMP répondra aux espoirs qu'a suscités sa naissance lors de ce beau printemps de mai et de juin !
(Source http://www.u-m-p.org, le 01 juillet 2003)