Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil d'administration,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d'administration,
Monsieur le Directeur exécutif,
Mesdames, Messieurs,
La France a proposé lors du dernier Conseil d'administration et dans le cadre de sa présidence du G8, d'accueillir à Paris le 16 juillet prochain une Conférence internationale de soutien au Fonds mondial.
Je voudrais expliquer ici les raisons qui nous ont conduits à faire cette proposition, les objectifs poursuivis et les résultats attendus de la conférence.
Les raisons qui rendent nécessaire l'organisation de cette conférence :
Depuis l'installation du Fonds mondial en janvier 2002, 1,5 milliard de dollars d'engagements ont déjà été approuvés par le conseil d'administration pour financer des programmes dans 92 pays lors des deux premiers appels à projet et commencent à être exécutés. Mais, vous le savez, le Fonds est en attente de nouvelles ressources pour faire face aux besoins des prochains appels à projet.
Le Fonds mondial représente une tentative unique de la communauté internationale de se rassembler autour de la lutte contre les trois pandémies les plus meurtrières qui font chaque jour 16.000 morts, dans leur grande majorité dans les pays pauvres.
Notre ambition commune, en lançant ce Fonds, était de changer d'échelle dans la lutte contre ces trois maladies, par une action concertée, coordonnée, venant renforcer les actions et programmes existants, bilatéraux et multilatéraux. Les attentes sont immenses, vous le savez.
La mobilisation internationale doit se poursuivre et s'amplifier. Cela exige la mise en uvre d'une communication efficace au service d'une stratégie de mobilisation de ressources ambitieuse. La France, qui préside cette année le G8, a saisi l'occasion du Sommet d'Evian pour rappeler l'importance de la lutte contre les trois pandémies. Le G8 a réaffirmé le soutien de ses membres au Fonds mondial. La conférence du 16 juillet doit être une première étape concrète de cette politique de communication et de mobilisation de ressources. Pour sa part, la France a annoncé par la voix du président Jacques Chirac qu'elle allait tripler le montant de sa contribution au Fonds mondial, ce qui représentera un montant de 450 millions d'euros sur 3 ans.
Quels sont les objectifs de cette réunion ?
Il y en a trois principaux :
- présenter le Fonds mondial et expliciter son rôle dans la réponse globale aux épidémies. En effet, et vos travaux lors de ce Conseil d'administration le démontrent, le Fonds est en train de construire des partenariats avec les autres organisations multilatérales. La Conférence de Paris doit être une occasion de rappeler, et probablement de clarifier pour certains, les enjeux de la lutte contre les trois pandémies, de préciser le rôle du Fonds mondial, ses relations et son articulation ou sa complémentarité avec les autres acteurs bilatéraux et multilatéraux ;
- dresser un premier bilan de l'action conduite durant les dix-huit premiers mois d'existence :
Dix-huit mois, pour une institution multilatérale nouvelle, c'est court. Mais si nous voulons convaincre de nouveaux partenaires de rallier ce projet, il faut pouvoir présenter les premiers résultats :
. Sur l'organisation et la gouvernance du Fonds mondial :
Quels sont les organes en place, ceux qui travaillent déjà, ceux qui sont encore en gestation ?
Quelles sont les modalités d'examen et d'approbation des programmes ?
Comment est assurée la transparence financière ? Comment le Fonds rend-il compte à ses actionnaires ?
. Sur l'exécution des programmes :
Combien de programmes ont été adoptés ?
Combien ont commencé à être exécutés ? Selon quelles modalités ? Quelles sont les procédures de suivi et d'évaluation ?
Quel est l'impact concret sur le terrain, actuel ou potentiel, pour les populations affectées ?
Les responsables politiques qui décident de l'attribution de ressources publiques, les chefs d'entreprises susceptibles d'apporter leur soutien au Fonds mondial comme les représentants de la société civile attachés à défendre l'intérêt des malades, tous ont besoin de réponses à ces questions légitimes pour pouvoir s'engager financièrement.
- Susciter une adhésion et un soutien durable à l'action du Fonds.
Nous ne pouvons pas nous permettre de décevoir les espoirs nés de la création du Fonds. Le pire est devant nous dans la lutte contre ces trois maladies. Nous devons donc susciter un soutien vaste et durable au Fonds mondial.
Vaste par l'étendue et la diversité des participants à cette ambition collective.
Il faut, bien sûr, que les membres actuels du Fonds Mondial confirment et renforcent leur soutien, c'est capital pour la crédibilité de cette institution. Sur ce point, le plan annoncé par le président Bush il y a quelques semaines, et l'annonce du triplement de la contribution française par le président Chirac à Evian, constituent des manifestations tangibles et concrètes de l'engagement des Etats-Unis et de la France. J'espère que les autres donateurs du Fonds Mondial auront à cur de confirmer eux aussi leurs engagements.
Mais il faut aussi convaincre d'autres acteurs, publics et privés, de nous rejoindre. Nous pensons notamment que de grands progrès sont possibles dans le partenariat avec le secteur privé et nous espérons que la Conférence de Paris contribuera à son essor.
Durable car notre action ne saurait se limiter au court terme, à l'urgence.
Oui, il y a urgence pour répondre aux besoins immédiats des personnes touchées et éviter de nouvelles contaminations. Mais le combat sera long et nous devons aider à structurer et pérenniser la capacité de réponse des systèmes de santé des pays les plus affectés par ces trois pandémies. Pour cela, l'action du Fonds mondial doit s'inscrire dans la durée, ce qui suppose d'assurer un mécanisme de financement pérenne de notre institution, qui lui permette d'assurer la poursuite du financement des programmes engagés qui auront démontré des résultats tangibles.
C'est aussi une condition indispensable pour avoir une connaissance suffisante des ressources financières disponibles à moyen terme.
Voici, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Administrateurs, les objectifs de la conférence de juillet. Nous avons l'ambition d'accueillir une réunion de haut niveau, à laquelle sont conviés, au niveau ministériel, tous les pays du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE et, au-delà, des pays en développement déjà partenaires du Fonds, des dirigeants d'organisations internationales et de grandes entreprises, ainsi que des représentants de la société civile du Nord comme du Sud.
Le Comité qui travaille à l'organisation de la conférence se réunit de nouveau la semaine prochaine. Je serai très heureux des suggestions que vous lui ferez parvenir et je compte sur votre mobilisation pour assurer le succès de cette conférence, qui est si importante pour le Fonds mondial.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2003)