Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur les relations de la France et de Hong Kong, notamment un an après la rétrocession de Hong Kong à la Chine, Hong Kong le 21 septembre 1998.

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Circonstance : Voyage en Chine de M. Lionel Jospin, du 21 au 25 septembre 1998, diner offert par M. Tung Chee Hwa, chef de l'exécutif à Hong Kong le 21 septembre

Texte intégral

Monsieur le Chef de l'Exécutif,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs,
C'est tout à la fois un très grand honneur et un très grand plaisir pour mon épouse et moi-même, comme pour ma délégation de conclure ce soir au siège du gouvernement de Hong Kong ces trois jours de visite officielle en Chine.

Je me réjouis que mon déplacement me permette de vous revoir, quelques mois après vous avoir reçu à Paris.

Vous vous en souvenez, Monsieur le Chef de l'Exécutif, il y a un peu plus d'un an, de sombres oracles prédisaient que les fondements de la liberté et de la prospérité de Hong Kong risquaient d'être remis en cause du fait de sa rétrocession à la Chine.

Les faits ont depuis montré qu'il n'en était rien et que la croissance chinoise, la seule dans la région à se maintenir à un haut niveau, a contribué à modérer l'impact sur Hong Kong des vagues spéculatives.

Dans le même temps, votre attachement aux engagements souscrits et aux règles et principes qui ont fait le succès de Hong Kong au cours des dernières décennies, la qualité et l'intégrité de votre fonction publique, le dynamisme et l'esprit civique de vos concitoyens ont permis à Hong Kong de consolider son autonomie et de maintenir un niveau élevé de libertés publiques et de garanties juridiques à l'intérieur des institutions chinoises.

La France est solidaire de Hong Kong, comme elle est solidaire de l'ensemble des pays affectés par la crise financière en Asie. Nos banques, qui sont des acteurs importants de la place de Hong Kong, ont su faire face en proposant partout dans la région des conditions d'échelonnement particulièrement avantageuses.

Nos entreprises affrontent la crise avec une vision stratégique en ne renonçant ni à leurs implantations ni à leurs investissements. Mon gouvernement, enfin, s'efforce de convaincre ses partenaires au sein du G7 que le moment est venu de revoir les fondements de la coopération financière internationale.

Dans cet esprit, la France a souhaité que la Chine soit davantage associée aux réflexions en cours et c'est la raison pour laquelle j'ai signé avec M. Zhu Rongji une déclaration en ce sens.

Dans les semaines et les mois qui viennent, nous demeurerons donc extrêmement attentifs sur la façon dont votre administration, en étroite collaboration avec Pékin, gérera les effets de cette crise. Les évolutions et les efforts de Hong Kong seront déterminants pour la stabilité régionale.

Vous pouvez compter sur le soutien de la France.
Monsieur le Chef de l'Exécutif,
J'ai gardé de votre visite en France au printemps dernier le meilleur souvenir. Nos entretiens, ce soir, ont montré combien nos vues et nos préoccupations sont convergentes. J'y vois le signe d'une amitié réelle et profonde entre la France et Hong Kong.

Je lève mon verre à votre santé et à celle de votre épouse, à la prospérité de Hong Kong et de ses habitants et à l'amitié entre la France et la Chine.


(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2001)