Texte intégral
Vous avez raison, la diplomatie, ce n'est pas l'art du spectacle, c'est la détermination, c'est la persévérance, c'est la ténacité et c'est parfois même l'humilité.
Sur l'Irak, les principes que nous avons défendus hier, nous les défendons aujourd'hui. C'est l'exigence de légitimité, c'est l'exigence d'unité de la communauté internationale, c'est l'exigence de responsabilité.
C'est un mot important, face aux drames que nous voyons dans cette région du Moyen-Orient, face à la nécessité du réalisme si l'on veut avancer dans l'intérêt de l'Irak, dans l'intérêt du Moyen-Orient, dans l'intérêt de la stabilité du monde. C'est pour cela que nous avons voté la résolution 1483 et je vous demande de relire les projets successifs de résolutions et de voir le travail qui a été fait. Vous constaterez qu'il y a bien un retour des Nations unies à travers cette résolution par la nomination d'un représentant du Secrétaire général des Nations unies, M. Vieira di Mello dont tout le monde s'accorde à dire que sa personnalité exceptionnelle peut faire la différence sur ce dossier.
Les Nations unies sont aussi de retour par la définition d'un mécanisme transparent de gestion des ressources pétrolières. Nous verrons bien et il sera temps alors de porter un jugement et de faire le bilan comme vous le dites ; là encore : exigence de responsabilité sur la scène internationale. La certification du désarmement, la nécessité que l'ONU puisse prendre toute sa place au terme de ce processus, le respect de la souveraineté de l'Irak et de la mise en place d'une autorité irakienne légitime. Il faut un processus légitime, un processus politique et nous travaillons en ce sens.
Tout ceci suppose à la fois la vigilance et une attitude constructive de la part de la communauté internationale. C'est bien l'attitude de la France.
A titre bilatéral, nous poursuivons la remontée en puissance de notre présence en Irak à travers une section d'intérêts, à travers la nomination d'un coordonnateur interministériel M. François Dopffer qui suivra l'ensemble des opérations de reconstruction.
Au niveau multilatéral, nous participerons à la conférence des donateurs qui sera organisée par les Nations unies à New York le 24 juin et en même temps, nous restons engagés dans la région, dans les autres crises et en particulier dans celle du Proche-Orient. Bagdad est évidemment essentiel pour la stabilité, mais n'oublions pas la situation du Proche-Orient et de Jérusalem, c'est le message que le Conseil européen de Thessalonique apportera à la communauté internationale.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juin 2003)