Texte intégral
Q- J.-M. Aphatie -. Vous n'êtes plus le président du Conseil général des Hauts-de-Seine depuis la fin du mois dernier.
R- "Cela ne vous a pas échappé".
Q- Vous avez passé le relais à N. Sarkozy.
R- "Oui."
Q- Cela n'a pas été trop difficile comme passage de relais?
R- "Non, pas du tout non."
Q- Vous êtes soulagé ce matin ?
R- "Oui."
Q- Moins de travail, c'est ça ? Dans le même temps, N. Sarkozy était nommé ministre de l'Economie et des Finances. Qu'avez-vous pensé de cette nomination ?
R- "Ministre d'Etat..."
Q- D'Etat, de l'Economie et des Finances.
R- "C'est-à-dire qu'en quelque sorte, il est le successeur d'E. Balladur à ce poste, si j'ose dire."
Q- Le prochain successeur de J.-P. Raffarin ?
R- "Cela, c'est un autre problème. Nous n'en sommes pas là !"
Q- Qu'est-ce que vous avez pensé de ce gouvernement Raffarin III ?
R- "Qu'est-ce que vous voulez que je pense ?"
Q- Rien ?
R- "Vous savez nous sommes dans une situation qui est caractérisée par un changement, de fait, de la pratique constitutionnelle."
Q- C'est-à-dire ?
R- "Depuis que le mandat a été ramené à cinq ans, nous sommes en fait dans un régime présidentiel. Et le Premier ministre, c'est davantage le directeur de cabinet du président de la République qu'autre chose. Sa marge de manoeuvre n'est pas très grande, c'est le moins que l'on puisse dire."
Q- Beaucoup pensaient malgré tout que l'ampleur de la défaite aux élections régionales de la majorité obligerait pratiquement J. Chirac à changer de Premier Ministre, et que ce serait peut-être une bonne chose pour la poursuite des réformes.
R- "C'est mal connaître J. Chirac".
Q- Il résiste à la pression, c'est ce que vous voulez dire ?
R- "Oui, je crois qu'il fera les choses au moment qu'il choisira, si la possibilité lui en est donnée."
Q- Vous avez passé la main au Conseil Général des Hauts-de-Seine, mais malgré tout, à 77 ans, ce n'est pas l'heure de la retraite. Vous vous apprêtez à une prochaine campagne électorale, celle des européennes du 13 juin prochain ?
R- "Je crois qu'il faut rester fidèle à ses convictions. Et tant qu'on en a la capacité, il faut se battre pour elle. Tout cela me paraît évident. Le Conseil général, c'est un autre problème ; j'étais président du Conseil général depuis quinze ans. Là aussi, on doit assumer ses charges tant qu'on y trouve, non pas du plaisir, le mot est excessif, mais tant qu'on le fait avec passion et qu'on peut vraiment influer sur la vie des gens. Ce que j'ai fait pendant quinze ans. Mais il arrive un moment où il faut un peu alléger sa charge de travail. Ce que j'ai fait."
Q- Les européennes, vous avez toujours de la passion pour ça ?
R- "Oui, parce que je crois que cela conditionne en grande partie notre avenir. Et depuis que je suis au Parlement européen, j'ai une vision un peu différente des choses. Je veux dire par là que comme j'ai actuellement dans mon groupe des représentants de cinq nationalités, que demain nous en aurons une douzaine, je fais un tour de l'Europe, notamment avec les nouveaux pays entrants. Il y a beaucoup de problèmes à venir, mais je me réjouis de l'entrée de ces pays dans l'Europe. J'ai toujours été partisan, non pas de l'élargissement - ce mot me parait inconvenant -, je préférerais qu'on utilise le mot de "retrouvailles", parce que nous appartenons depuis toujours à la même famille."
Q- Vous-même, parmi les huit grandes régions françaises, vous serez candidat où ?
R- "Je serai en Ile-de-France."
Q- A la tête d'une liste ? Il y aura des listes du Rassemblement du peuple français dans huit régions ?
R- D'abord, ce n'est pas le rassemblement du peuple français ; ça, c'était en 1947 ! Il y aura des listes de défense des intérêts de la France et elles seront aussi larges que possible. Il n'y aura pas que des gens du RPF."
Q- Mais dans les huit régions ?
R- "Oui."
Q- Vous aurez des listes dans chaque région ?
R- "Oui."
Q- Quel espace entre J.-M. Le Pen, P. de Villiers ? Vous dites tous les mêmes choses, cela va être difficile de vous faire entendre.
R- "Je ne crois pas que nous disions tous la même chose. J.-M. Le Pen, tout le monde le connaît, et quel que soit son talent d'ailleurs, on sait très bien qu'en réalité c'est un potache attardé, c'est un trublion de la vie politique. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas tellement de pouvoir peser sur les événements, c'est d'exister et de contrarier les autres. Mais on ne peut pas dire que son apport soit décisif."
Q- P. de Villiers ?
R- "P. de Villiers, je préfère ne pas en parler."
Q- Si, un mot.
R- "Non."
Q- Un mot, s'il vous plaît...
R- "Non."
Q- Fâchés à mort ?
R- "Adieu."
Q- J.-C. Marchiani sera votre chef de file dans la grande région ?
R- "Oui".
Malgré toutes les procédures judiciaires, sa réputation sulfureuse ?
R- "Vous savez les procédures, la réputation sulfureuse, vous savez, il y en a d'autres qui ont des réputations sulfureuses."
Q- La vôtre aussi un petit peu...
R- "Oui, et peut-être la vôtre."
Q- Peut-être. Donc, J.-C. Marchiani tête de liste. L'UMP aussi est contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe.
R- "Depuis peu de temps."
Q- Oui, peu de temps. Cela ne vous a pas échappé.
R- "D'abord, l'UMP est dans une situation difficile, tout le monde le voit, tout le monde le comprend. Elle est tiraillée par des ambitions et des positions contraires. Alors, il fallait essayer de trouver une solution médiane. Alors, "non à la Turquie", c'est facile à dire."
Q- C'est un peu comme vous.
R- "Moi, je suis contre l'entrée de la Turquie pour des raisons de fond. Je ne suis pas contre la Turquie, contre le fait que nous ayons des accords avec la Turquie, et que nous nouions avec elle une coopération. Mais je suis contre son entrée dans l'Europe, parce qu'elle n'est pas européenne ! Quatre-vingt dix pour-cent de la Turquie n'est pas en Europe, elle est en Asie. Et d'autre part, c'est un pays musulman. Alors, je ne vois pas trop ce que cela pourrait nous apporter, en dehors de beaucoup d'ennuis à terme."
Q- Du coup, vous serez beaucoup, à droite de l'échiquier politique, à dire la même chose pour ces élections européennes. Cela va être dur de vous distinguer les uns des autres.
R- "Nous le dirons peut-être avec plus ou moins de netteté et de fermeté. Et puis, chacun choisira. Après tout, les élections c'est là pour ça ! Il y a ce que l'on dit, il y a ce que l'on est, et il y a ce que l'on a fait ! Et en fonction de cela, les gens se déterminent. Ils savent sur qui ils peuvent compter et sur qui ils ne peuvent pas compter."
Q- D'un mot : la politique du Gouvernement en Corse. L'interpellation de J.-G. Talamoni vendredi vous inspire quel commentaire ?
R- "Cela aurait pu être fait depuis longtemps je pense."
Q- C'est une bonne politique alors malgré tout ?
R- "De toute façon, je pense que c'est logique."
Q- "Taper au portefeuille", disait N. Sarkozy, quand il était à l'Intérieur, "on fera tomber C. Pieri comme Al Capone".
R- "Taper au portefeuille, mais il est bien évident qu'à partir du moment où l'on a suffisamment d'éléments d'information, cela fait mal, et il est difficile de s'en relever."
Q- Et les désordres que l'on a constatés ?
R- "Ils sont inévitables, cela fait partie du folklore."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 avril 2004)
R- "Cela ne vous a pas échappé".
Q- Vous avez passé le relais à N. Sarkozy.
R- "Oui."
Q- Cela n'a pas été trop difficile comme passage de relais?
R- "Non, pas du tout non."
Q- Vous êtes soulagé ce matin ?
R- "Oui."
Q- Moins de travail, c'est ça ? Dans le même temps, N. Sarkozy était nommé ministre de l'Economie et des Finances. Qu'avez-vous pensé de cette nomination ?
R- "Ministre d'Etat..."
Q- D'Etat, de l'Economie et des Finances.
R- "C'est-à-dire qu'en quelque sorte, il est le successeur d'E. Balladur à ce poste, si j'ose dire."
Q- Le prochain successeur de J.-P. Raffarin ?
R- "Cela, c'est un autre problème. Nous n'en sommes pas là !"
Q- Qu'est-ce que vous avez pensé de ce gouvernement Raffarin III ?
R- "Qu'est-ce que vous voulez que je pense ?"
Q- Rien ?
R- "Vous savez nous sommes dans une situation qui est caractérisée par un changement, de fait, de la pratique constitutionnelle."
Q- C'est-à-dire ?
R- "Depuis que le mandat a été ramené à cinq ans, nous sommes en fait dans un régime présidentiel. Et le Premier ministre, c'est davantage le directeur de cabinet du président de la République qu'autre chose. Sa marge de manoeuvre n'est pas très grande, c'est le moins que l'on puisse dire."
Q- Beaucoup pensaient malgré tout que l'ampleur de la défaite aux élections régionales de la majorité obligerait pratiquement J. Chirac à changer de Premier Ministre, et que ce serait peut-être une bonne chose pour la poursuite des réformes.
R- "C'est mal connaître J. Chirac".
Q- Il résiste à la pression, c'est ce que vous voulez dire ?
R- "Oui, je crois qu'il fera les choses au moment qu'il choisira, si la possibilité lui en est donnée."
Q- Vous avez passé la main au Conseil Général des Hauts-de-Seine, mais malgré tout, à 77 ans, ce n'est pas l'heure de la retraite. Vous vous apprêtez à une prochaine campagne électorale, celle des européennes du 13 juin prochain ?
R- "Je crois qu'il faut rester fidèle à ses convictions. Et tant qu'on en a la capacité, il faut se battre pour elle. Tout cela me paraît évident. Le Conseil général, c'est un autre problème ; j'étais président du Conseil général depuis quinze ans. Là aussi, on doit assumer ses charges tant qu'on y trouve, non pas du plaisir, le mot est excessif, mais tant qu'on le fait avec passion et qu'on peut vraiment influer sur la vie des gens. Ce que j'ai fait pendant quinze ans. Mais il arrive un moment où il faut un peu alléger sa charge de travail. Ce que j'ai fait."
Q- Les européennes, vous avez toujours de la passion pour ça ?
R- "Oui, parce que je crois que cela conditionne en grande partie notre avenir. Et depuis que je suis au Parlement européen, j'ai une vision un peu différente des choses. Je veux dire par là que comme j'ai actuellement dans mon groupe des représentants de cinq nationalités, que demain nous en aurons une douzaine, je fais un tour de l'Europe, notamment avec les nouveaux pays entrants. Il y a beaucoup de problèmes à venir, mais je me réjouis de l'entrée de ces pays dans l'Europe. J'ai toujours été partisan, non pas de l'élargissement - ce mot me parait inconvenant -, je préférerais qu'on utilise le mot de "retrouvailles", parce que nous appartenons depuis toujours à la même famille."
Q- Vous-même, parmi les huit grandes régions françaises, vous serez candidat où ?
R- "Je serai en Ile-de-France."
Q- A la tête d'une liste ? Il y aura des listes du Rassemblement du peuple français dans huit régions ?
R- D'abord, ce n'est pas le rassemblement du peuple français ; ça, c'était en 1947 ! Il y aura des listes de défense des intérêts de la France et elles seront aussi larges que possible. Il n'y aura pas que des gens du RPF."
Q- Mais dans les huit régions ?
R- "Oui."
Q- Vous aurez des listes dans chaque région ?
R- "Oui."
Q- Quel espace entre J.-M. Le Pen, P. de Villiers ? Vous dites tous les mêmes choses, cela va être difficile de vous faire entendre.
R- "Je ne crois pas que nous disions tous la même chose. J.-M. Le Pen, tout le monde le connaît, et quel que soit son talent d'ailleurs, on sait très bien qu'en réalité c'est un potache attardé, c'est un trublion de la vie politique. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas tellement de pouvoir peser sur les événements, c'est d'exister et de contrarier les autres. Mais on ne peut pas dire que son apport soit décisif."
Q- P. de Villiers ?
R- "P. de Villiers, je préfère ne pas en parler."
Q- Si, un mot.
R- "Non."
Q- Un mot, s'il vous plaît...
R- "Non."
Q- Fâchés à mort ?
R- "Adieu."
Q- J.-C. Marchiani sera votre chef de file dans la grande région ?
R- "Oui".
Malgré toutes les procédures judiciaires, sa réputation sulfureuse ?
R- "Vous savez les procédures, la réputation sulfureuse, vous savez, il y en a d'autres qui ont des réputations sulfureuses."
Q- La vôtre aussi un petit peu...
R- "Oui, et peut-être la vôtre."
Q- Peut-être. Donc, J.-C. Marchiani tête de liste. L'UMP aussi est contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe.
R- "Depuis peu de temps."
Q- Oui, peu de temps. Cela ne vous a pas échappé.
R- "D'abord, l'UMP est dans une situation difficile, tout le monde le voit, tout le monde le comprend. Elle est tiraillée par des ambitions et des positions contraires. Alors, il fallait essayer de trouver une solution médiane. Alors, "non à la Turquie", c'est facile à dire."
Q- C'est un peu comme vous.
R- "Moi, je suis contre l'entrée de la Turquie pour des raisons de fond. Je ne suis pas contre la Turquie, contre le fait que nous ayons des accords avec la Turquie, et que nous nouions avec elle une coopération. Mais je suis contre son entrée dans l'Europe, parce qu'elle n'est pas européenne ! Quatre-vingt dix pour-cent de la Turquie n'est pas en Europe, elle est en Asie. Et d'autre part, c'est un pays musulman. Alors, je ne vois pas trop ce que cela pourrait nous apporter, en dehors de beaucoup d'ennuis à terme."
Q- Du coup, vous serez beaucoup, à droite de l'échiquier politique, à dire la même chose pour ces élections européennes. Cela va être dur de vous distinguer les uns des autres.
R- "Nous le dirons peut-être avec plus ou moins de netteté et de fermeté. Et puis, chacun choisira. Après tout, les élections c'est là pour ça ! Il y a ce que l'on dit, il y a ce que l'on est, et il y a ce que l'on a fait ! Et en fonction de cela, les gens se déterminent. Ils savent sur qui ils peuvent compter et sur qui ils ne peuvent pas compter."
Q- D'un mot : la politique du Gouvernement en Corse. L'interpellation de J.-G. Talamoni vendredi vous inspire quel commentaire ?
R- "Cela aurait pu être fait depuis longtemps je pense."
Q- C'est une bonne politique alors malgré tout ?
R- "De toute façon, je pense que c'est logique."
Q- "Taper au portefeuille", disait N. Sarkozy, quand il était à l'Intérieur, "on fera tomber C. Pieri comme Al Capone".
R- "Taper au portefeuille, mais il est bien évident qu'à partir du moment où l'on a suffisamment d'éléments d'information, cela fait mal, et il est difficile de s'en relever."
Q- Et les désordres que l'on a constatés ?
R- "Ils sont inévitables, cela fait partie du folklore."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 avril 2004)