Texte intégral
Question : Vous lancez, mercredi 7 avril, votre campagne pour les élections européennes. Pourquoi tant de précipitation ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Nous sommes à quelques semaines d'une échéance capitale qui va déterminer le destin de la France et des Français, avec des questions comme l'entrée de la Turquie et la Constitution européenne. Je m'étonne que le débat européen n'existe que tous les cinq ans pendant trois semaines. Il s'agit pourtant de savoir si la France a encore un avenir et quelle Europe on veut faire : ou bien l'Europe d'Ariane et de la coopération, ou bien l'Europe intégrée de la Commission. La première marche, la seconde ne fonctionne pas.
L'Europe est engagée aujourd'hui dans trois contresens historiques. L'un porte sur le périmètre : Europe ou Eurasie ; un autre sur le projet : Europe indépendante des nations ou Europe dépendante des Etats-Unis ; le dernier sur l'architecture : Europe des technocrates ou Europe des peuples.
Question : Avec qui partez-vous à ces élections ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Nous allons constituer un pôle de résistance et d'attraction avec des gaullistes proches de Nicolas Dupont-Aignan -député UMP de l'Essonne- - comme, par exemple, Paul-Marie Coûteaux -, des souverainistes populaires et républicains et des tenants de la ruralité. Thierry Coste, l'ancien conseiller politique de Jean Saint-Josse, président de Chasse, pêche, nature et traditions, ainsi que plusieurs députés européens de CPNT ont ainsi décidé de me rejoindre.
Question : N'avez-vous pas peur d'éventuelles listes formées par M. Dupont-Aignan ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : J'ai confié à M. Coûteaux - coauteur avec lui du livre Ne laissons pas mourir la France - le soin de faire le lien entre nous afin de dégager au fil du temps les synergies nécessaires.
Question : Craignez-vous la concurrence de Charles Pasqua ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Pas plus que de la concurrence de l'UMP.
Question : Quels seront vos thèmes de campagne ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Les choses sont simples. Non seulement l'Europe n'a pas guéri la France, mais la France est malade de cette Europe. L'euro n'a apporté ni la croissance ni l'emploi, et aucune des promesses anciennes ou récentes n'a été tenue : "l'Europe puissance" est une addition d'impuissances, et "l'Europe bouclier" est une écumoire.
C'est pourquoi je propose de changer d'Europe pour protéger les Français. Protéger leurs emplois contre le mondialisme des commissaires, protéger leur identité, et donc refuser l'entrée de la Turquie, protéger leur sécurité et donc rétablir les contrôles aux frontières internes, protéger leur souveraineté et leurs libertés, en refusant le futur corset constitutionnel qui ferait de la France un land de Bruxelles.
Question : Aux élections régionales et cantonales vous avez passé des accords avec l'UMP. Pourquoi pas aux européennes ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : A chaque scrutin son enjeu. L'enjeu des élections régionales était de savoir si on acceptait d'être gouvernés par la gauche. L'enjeu des européennes est de savoir si on accepte d'être gouvernés par les commissaires de Bruxelles.
Or tout le projet, manifesté ostensiblement par la nomination d'un commissaire européen aux affaires étrangères, Michel Barnier, repose sur un impératif catégorique : la fin de l'indépendance nationale. Le gouvernement accepte tous les abandons, les petits - comme le refus de Bruxelles de baisser la TVA - et les grands - comme le renoncement aux principes même de souveraineté populaire avec la Constitution de M. Giscard d'Estaing.
Question : Que pensez-vous des orientations données par le président de la République ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Il n'y a ni grands choix ni élan ni direction donnés à la France. Ce qui nous est proposé, c'est un cabotage au gré des vents mais c'est Bruxelles qui mène la barque. Je pense en cet instant au philosophe Marcel Gauchet qui, parlant du malaise de notre pays, a dit que les Français sont habités par un triple sentiment de dépossession d'eux-mêmes : dépossession par la mondialisation qui aspire nos emplois, dépossession par l'Europe qui piétine nos libertés, dépossession par l'immigration islamiste qui menace notre identité.
Or, à ces grandes interrogations, quelles sont les réponses ? Aucune, et cela au moment où il faudrait sortir la France de l'immobilisme et du déclin, en créant une société du mérite, en rétablissant la liberté du travail, en enrayant la spirale de la dépense et de la dette, en rendant l'école à la nation alors qu'elle est aux mains des syndicats, en investissant les 600 cités interdites abandonnées au communautarisme.
De toutes ces questions, le président ne nous a pas parlé. Il s'est contenté de décapiter le gouvernement qu'il venait de renommer.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 16 avril 2004)
Phillipe de Villiers (Réponse) : Nous sommes à quelques semaines d'une échéance capitale qui va déterminer le destin de la France et des Français, avec des questions comme l'entrée de la Turquie et la Constitution européenne. Je m'étonne que le débat européen n'existe que tous les cinq ans pendant trois semaines. Il s'agit pourtant de savoir si la France a encore un avenir et quelle Europe on veut faire : ou bien l'Europe d'Ariane et de la coopération, ou bien l'Europe intégrée de la Commission. La première marche, la seconde ne fonctionne pas.
L'Europe est engagée aujourd'hui dans trois contresens historiques. L'un porte sur le périmètre : Europe ou Eurasie ; un autre sur le projet : Europe indépendante des nations ou Europe dépendante des Etats-Unis ; le dernier sur l'architecture : Europe des technocrates ou Europe des peuples.
Question : Avec qui partez-vous à ces élections ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Nous allons constituer un pôle de résistance et d'attraction avec des gaullistes proches de Nicolas Dupont-Aignan -député UMP de l'Essonne- - comme, par exemple, Paul-Marie Coûteaux -, des souverainistes populaires et républicains et des tenants de la ruralité. Thierry Coste, l'ancien conseiller politique de Jean Saint-Josse, président de Chasse, pêche, nature et traditions, ainsi que plusieurs députés européens de CPNT ont ainsi décidé de me rejoindre.
Question : N'avez-vous pas peur d'éventuelles listes formées par M. Dupont-Aignan ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : J'ai confié à M. Coûteaux - coauteur avec lui du livre Ne laissons pas mourir la France - le soin de faire le lien entre nous afin de dégager au fil du temps les synergies nécessaires.
Question : Craignez-vous la concurrence de Charles Pasqua ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Pas plus que de la concurrence de l'UMP.
Question : Quels seront vos thèmes de campagne ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Les choses sont simples. Non seulement l'Europe n'a pas guéri la France, mais la France est malade de cette Europe. L'euro n'a apporté ni la croissance ni l'emploi, et aucune des promesses anciennes ou récentes n'a été tenue : "l'Europe puissance" est une addition d'impuissances, et "l'Europe bouclier" est une écumoire.
C'est pourquoi je propose de changer d'Europe pour protéger les Français. Protéger leurs emplois contre le mondialisme des commissaires, protéger leur identité, et donc refuser l'entrée de la Turquie, protéger leur sécurité et donc rétablir les contrôles aux frontières internes, protéger leur souveraineté et leurs libertés, en refusant le futur corset constitutionnel qui ferait de la France un land de Bruxelles.
Question : Aux élections régionales et cantonales vous avez passé des accords avec l'UMP. Pourquoi pas aux européennes ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : A chaque scrutin son enjeu. L'enjeu des élections régionales était de savoir si on acceptait d'être gouvernés par la gauche. L'enjeu des européennes est de savoir si on accepte d'être gouvernés par les commissaires de Bruxelles.
Or tout le projet, manifesté ostensiblement par la nomination d'un commissaire européen aux affaires étrangères, Michel Barnier, repose sur un impératif catégorique : la fin de l'indépendance nationale. Le gouvernement accepte tous les abandons, les petits - comme le refus de Bruxelles de baisser la TVA - et les grands - comme le renoncement aux principes même de souveraineté populaire avec la Constitution de M. Giscard d'Estaing.
Question : Que pensez-vous des orientations données par le président de la République ?
Phillipe de Villiers (Réponse) : Il n'y a ni grands choix ni élan ni direction donnés à la France. Ce qui nous est proposé, c'est un cabotage au gré des vents mais c'est Bruxelles qui mène la barque. Je pense en cet instant au philosophe Marcel Gauchet qui, parlant du malaise de notre pays, a dit que les Français sont habités par un triple sentiment de dépossession d'eux-mêmes : dépossession par la mondialisation qui aspire nos emplois, dépossession par l'Europe qui piétine nos libertés, dépossession par l'immigration islamiste qui menace notre identité.
Or, à ces grandes interrogations, quelles sont les réponses ? Aucune, et cela au moment où il faudrait sortir la France de l'immobilisme et du déclin, en créant une société du mérite, en rétablissant la liberté du travail, en enrayant la spirale de la dépense et de la dette, en rendant l'école à la nation alors qu'elle est aux mains des syndicats, en investissant les 600 cités interdites abandonnées au communautarisme.
De toutes ces questions, le président ne nous a pas parlé. Il s'est contenté de décapiter le gouvernement qu'il venait de renommer.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 16 avril 2004)