Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi une grande joie de pouvoir, à l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de la société Bruker à Wissembourg, saluer le dynamisme et la belle réussite de cette société européenne d'instrumentation scientifique, notamment dans le domaine de la Résonance Magnétique Nucléaire (RMN).
Je m'en réjouis d'autant plus, en cette année anniversaire du traité de l'Elysée, que la communauté scientifique française, aux côtés de la communauté allemande, s'est étroitement associée à cette réussite à travers des accords de partenariat et des prises de brevets.
Mais revenons un peu sur l'histoire de cette entreprise qui me semble exemplaire à plus d'un titre.
Ce qui me frappe d'abord, c'est à quel point la recherche et le développement technologique ont su se combiner pour faire de la RMN une des spectroscopies à la source du plus grand nombre de résultats novateurs en physique, chimie et biologie. Pour ces disciplines, la RMN est devenue un instrument incontournable.
Surtout, cet instrument très technique n'est pas resté un instrument de laboratoire de recherche académique : il s'est introduit largement dans les entreprises industrielles, preuve de la vitalité des partenariats entre recherche et industrie, quand ils sont fondés sur des bases solides.
Enfin, le monde médical s'est emparé de la technique - avec l'Imagerie par Résonance magnétique (IRM) - faisant du scanner un instrument rapide et précis. C'est, nous le savons, cette dernière application qui a introduit la RMN auprès du grand public.
Le nombre actuel d'appareils de RMN en fonctionnement avoisine les 500 dont 30% environ se trouvent dans le secteur privé. La part du marché français de la RMN prise par la Société Bruker se situe en 2002 à plus de 95% : une exceptionnelle réussite commerciale, on le voit, qui n'a rien à envier à une réussite technologique qui s'exporte remarquablement. L'interaction entre la Société Bruker et le milieu scientifique français et européen y est sans doute pour beaucoup.
Le développement de la RMN n'est pas étranger au fait que l'industrie, a su être à l'écoute des ambitions des scientifiques et, avec l'aide de ces derniers, a su produire des appareils toujours plus performants.
En retour, des applications toujours plus diversifiées ont conduit à l'extension du marché.
Ainsi, les relations de partenariat avec la communauté scientifique sont vivement encouragées de part et d'autre, avec, par exemple, la création d'une Unité Mixte de recherche appelée "UMR Bruker" implantée à Strasbourg en vue de développements à la fois méthodologiques et instrumentaux.
Des prises de brevets ont été rendues possibles par ce partenariat qui a permis l'émergence en France d'une communauté RMN bien positionnée au niveau mondial.
Un autre sujet de fierté tient au fait qu'une société européenne ait trouvé intérêt à investir durablement en France dans l'instrumentation scientifique et y à tisser des liens solides. C'est bien là une preuve de la réalité de l'espace européen de la recherche et de l'innovation.
A l'heure où le Premier ministre vient d'annoncer une série de mesures pour favoriser l'attractivité de notre territoire, je vois dans l'implantation durable de Bruker en France plus qu'un symbole. J'y vois le signe que la politique du Gouvernement peut porter ses fruits et que nous avançons sur la bonne voie.
Comme l'a souligné le Premier ministre à la Baule, "loin de se réduire à la fiscalité, la problématique de l'attractivité est transversale par nature" : la recherche a tout son rôle à y jouer. C'est le défi qui s'offre à nous et pour lequel un certain nombre de mesures devraient permettre de répondre efficacement.
L'échelle européenne, qui est ici plus que naturelle, permet une mutualisation de moyens rendue indispensable par le coût des équipements. Orléans accueille ainsi une infrastructure européenne dans le domaine de la RMN du solide qui sera étendue dans un proche avenir, avec le soutien du Ministère de la Recherche.
Il faut aussi mentionner la forte implication des régions qui permet de maintenir l'instrumentation au meilleur niveau d'excellence.
Ce partenariat associant les régions constitue d'ailleurs l'une des pistes importantes de notre réflexion, dans le droit fil des objectifs du Premier ministre.
L'Europe s'est considérablement affaiblie ces trente dernières années dans le secteur de l'instrumentation scientifique de haut niveau, pourtant hautement stratégique, alors que nos laboratoires possèdent toutes les compétences pour développer des appareillages innovants, en relation avec les besoins de performances croissantes qui sont les leurs.
C'est un vrai plan de reconquête qu'il nous faut entreprendre.
Ce ne sera pas facile et seule la dimension européenne est adaptée. Voilà bien un sujet qui appelle une coordination forte de nos efforts au sein de l'Union européenne !
Le désir des scientifiques d'accroître leurs connaissances guide, nous le savons, les évolutions de l'instrument RMN.
Aujourd'hui, le défi consiste à réaliser des instruments à "très haut champ".
Dans ce domaine, il s'agit de passer à des fréquences de 1000 Mhz et au-delà, ce qui représente un nouveau défi à la limite extrême de ce que l'on sait faire aujourd'hui. C'est dire qu'il n'existe actuellement, à notre connaissance, aucun exemplaire d'un appareil de ce type.
La Société Bruker se propose non seulement de relever le défi, mais aussi d'installer le premier exemplaire d'un tel instrument en France en partenariat avec les chercheurs les plus éminents du domaine. Comment témoigner de plus belle manière de la confiance qui existe entre industriels et scientifiques ?
Surtout, quel témoignage plus éloquent des conditions qui peuvent faire de l'Europe un des territoires les plus attractifs : une recherche fondamentale d'excellence ; une culture du partenariat et de la conduite de projets ; une circulation fluide des savoirs et des chercheurs ?
Dans les mots du Premier ministre : "attirer et retenir sur son sol des activités, des capitaux et des compétences, c'est importer de la valeur ajoutée, c'est importer de la croissance et c'est importer de l'emploi. En un mot, c'est importer de l'avenir !"
C'est ce que je souhaite à Wissembourg et à sa région et, plus largement, à notre pays et à l'Europe.
Et je souhaite le meilleur succès au nouveau spectromètre de classe Gigahertz qui verra le jour dans les toutes prochaines années !
Je vous remercie de votre attention.
( Source http://www.recherche.gouv.fr, le 04 juillet 2003)
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi une grande joie de pouvoir, à l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de la société Bruker à Wissembourg, saluer le dynamisme et la belle réussite de cette société européenne d'instrumentation scientifique, notamment dans le domaine de la Résonance Magnétique Nucléaire (RMN).
Je m'en réjouis d'autant plus, en cette année anniversaire du traité de l'Elysée, que la communauté scientifique française, aux côtés de la communauté allemande, s'est étroitement associée à cette réussite à travers des accords de partenariat et des prises de brevets.
Mais revenons un peu sur l'histoire de cette entreprise qui me semble exemplaire à plus d'un titre.
Ce qui me frappe d'abord, c'est à quel point la recherche et le développement technologique ont su se combiner pour faire de la RMN une des spectroscopies à la source du plus grand nombre de résultats novateurs en physique, chimie et biologie. Pour ces disciplines, la RMN est devenue un instrument incontournable.
Surtout, cet instrument très technique n'est pas resté un instrument de laboratoire de recherche académique : il s'est introduit largement dans les entreprises industrielles, preuve de la vitalité des partenariats entre recherche et industrie, quand ils sont fondés sur des bases solides.
Enfin, le monde médical s'est emparé de la technique - avec l'Imagerie par Résonance magnétique (IRM) - faisant du scanner un instrument rapide et précis. C'est, nous le savons, cette dernière application qui a introduit la RMN auprès du grand public.
Le nombre actuel d'appareils de RMN en fonctionnement avoisine les 500 dont 30% environ se trouvent dans le secteur privé. La part du marché français de la RMN prise par la Société Bruker se situe en 2002 à plus de 95% : une exceptionnelle réussite commerciale, on le voit, qui n'a rien à envier à une réussite technologique qui s'exporte remarquablement. L'interaction entre la Société Bruker et le milieu scientifique français et européen y est sans doute pour beaucoup.
Le développement de la RMN n'est pas étranger au fait que l'industrie, a su être à l'écoute des ambitions des scientifiques et, avec l'aide de ces derniers, a su produire des appareils toujours plus performants.
En retour, des applications toujours plus diversifiées ont conduit à l'extension du marché.
Ainsi, les relations de partenariat avec la communauté scientifique sont vivement encouragées de part et d'autre, avec, par exemple, la création d'une Unité Mixte de recherche appelée "UMR Bruker" implantée à Strasbourg en vue de développements à la fois méthodologiques et instrumentaux.
Des prises de brevets ont été rendues possibles par ce partenariat qui a permis l'émergence en France d'une communauté RMN bien positionnée au niveau mondial.
Un autre sujet de fierté tient au fait qu'une société européenne ait trouvé intérêt à investir durablement en France dans l'instrumentation scientifique et y à tisser des liens solides. C'est bien là une preuve de la réalité de l'espace européen de la recherche et de l'innovation.
A l'heure où le Premier ministre vient d'annoncer une série de mesures pour favoriser l'attractivité de notre territoire, je vois dans l'implantation durable de Bruker en France plus qu'un symbole. J'y vois le signe que la politique du Gouvernement peut porter ses fruits et que nous avançons sur la bonne voie.
Comme l'a souligné le Premier ministre à la Baule, "loin de se réduire à la fiscalité, la problématique de l'attractivité est transversale par nature" : la recherche a tout son rôle à y jouer. C'est le défi qui s'offre à nous et pour lequel un certain nombre de mesures devraient permettre de répondre efficacement.
L'échelle européenne, qui est ici plus que naturelle, permet une mutualisation de moyens rendue indispensable par le coût des équipements. Orléans accueille ainsi une infrastructure européenne dans le domaine de la RMN du solide qui sera étendue dans un proche avenir, avec le soutien du Ministère de la Recherche.
Il faut aussi mentionner la forte implication des régions qui permet de maintenir l'instrumentation au meilleur niveau d'excellence.
Ce partenariat associant les régions constitue d'ailleurs l'une des pistes importantes de notre réflexion, dans le droit fil des objectifs du Premier ministre.
L'Europe s'est considérablement affaiblie ces trente dernières années dans le secteur de l'instrumentation scientifique de haut niveau, pourtant hautement stratégique, alors que nos laboratoires possèdent toutes les compétences pour développer des appareillages innovants, en relation avec les besoins de performances croissantes qui sont les leurs.
C'est un vrai plan de reconquête qu'il nous faut entreprendre.
Ce ne sera pas facile et seule la dimension européenne est adaptée. Voilà bien un sujet qui appelle une coordination forte de nos efforts au sein de l'Union européenne !
Le désir des scientifiques d'accroître leurs connaissances guide, nous le savons, les évolutions de l'instrument RMN.
Aujourd'hui, le défi consiste à réaliser des instruments à "très haut champ".
Dans ce domaine, il s'agit de passer à des fréquences de 1000 Mhz et au-delà, ce qui représente un nouveau défi à la limite extrême de ce que l'on sait faire aujourd'hui. C'est dire qu'il n'existe actuellement, à notre connaissance, aucun exemplaire d'un appareil de ce type.
La Société Bruker se propose non seulement de relever le défi, mais aussi d'installer le premier exemplaire d'un tel instrument en France en partenariat avec les chercheurs les plus éminents du domaine. Comment témoigner de plus belle manière de la confiance qui existe entre industriels et scientifiques ?
Surtout, quel témoignage plus éloquent des conditions qui peuvent faire de l'Europe un des territoires les plus attractifs : une recherche fondamentale d'excellence ; une culture du partenariat et de la conduite de projets ; une circulation fluide des savoirs et des chercheurs ?
Dans les mots du Premier ministre : "attirer et retenir sur son sol des activités, des capitaux et des compétences, c'est importer de la valeur ajoutée, c'est importer de la croissance et c'est importer de l'emploi. En un mot, c'est importer de l'avenir !"
C'est ce que je souhaite à Wissembourg et à sa région et, plus largement, à notre pays et à l'Europe.
Et je souhaite le meilleur succès au nouveau spectromètre de classe Gigahertz qui verra le jour dans les toutes prochaines années !
Je vous remercie de votre attention.
( Source http://www.recherche.gouv.fr, le 04 juillet 2003)