Texte intégral
Monsieur le Président,
C'est en tant que représentant d'un pays convaincu de l'importance fondamentale de la culture et de la diversité des cultures que je m'adresse à cette assemblée qui en est, en quelque sorte, la représentation et le témoin.
La diversité des cultures exprime la singularité même de l'aventure humaine faite à la fois d'unité, unité sacrée du genre humain, d'universalité, universalité des Droits de l'Homme et de diversité, diversité des cultures, des langues, des usages, des coutumes.
Cette diversité n'est pas une invitation à l'enfermement des cultures sur elles-mêmes. Elle est incitation à l'échange, au dialogue, à la circulation, dans un monde ouvert, des oeuvres, des idées, des artistes.
Cette diversité n'est pas une invitation à la conservation nostalgique de la seule expression traditionnelle ou ancienne des cultures du monde, mais bien l'affirmation que les cultures ont un avenir, que les Hommes pourront encore dans la diversité des langues, des idées, des visages, créer, éditer produire des musiques, des films... en un mot prouver que leurs cultures sont bien vivantes et non seulement les témoins de réalités éteintes, de réalités mortes.
Le désir de diversité ne doit pas être l'affaire de quelques uns, ceux qui ont déjà le sentiment d'avoir accès à tout, mais doit bien devenir l'horizon du désir de tous, parce que la diversité culturelle est elle aussi l'expression du développement maîtrisé et durable. Le développement durable, cette écologie de la nature, de l'économie, de la culture est une chance qui s'offre à tous les peuples, toutes les nations, tous les pays de la terre. Le combat pour la diversité culturelle est de ce fait un combat essentiel. Ce n'est pas un débat accessoire et académique. Il concerne l'avenir-même de toutes les cultures.
Cette préoccupation n'est pas nouvelle. L'UNESCO en débat depuis longtemps. Elle a adopté en 2001 la déclaration universelle sur la diversité culturelle dont le plan d'action nous a donné rendez-vous pour approfondir le débat et tendre vers la négociation d'une Convention qui fondra dans le droit positif l'affirmation des principes auxquels cette organisation est attachée.
Il n'y a plus lieu d'attendre, de temporiser. Les termes du débat sont connus : comment donner, sur le plan international, une assise juridique incontestée aux actions des Etats et des groupes d'Etat visant à soutenir la protection, la production et la diffusion des biens culturels ? Comment éviter qu'un vide juridique renvoie ces questions aux règles ordinaires du seul marché ?
L'urgence vous est connue. Elle nous est rappelée par la fragilisation de plus en plus manifeste de beaucoup de cultures, par les progrès aussi d'une mondialisation qui réduirait la culture au divertissement et érigerait la banalisation des idées, des sentiments, des références en illustration de l'accomplissement d'un destin universel pour l'humanité.
Nous sommes aujourd'hui appelés à donner mandat au Directeur général d'ouvrir des négociations. Le projet de résolution, qui nous est soumis par le Secrétariat va dans ce sens, nous l'appuyons donc fermement. Sa formulation, à la fois précise et souple, mentionne clairement l'option qui a recueilli, au printemps dernier, l'approbation du Conseil exécutif de l'Unesco. Il s'agit bien de travailler à la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. Nous sommes évidemment désireux de voir nos travaux se dérouler dans des conditions qui permettront de parvenir à un consensus.
Donnons un mandat au Directeur général. Il aura recours, alors, à des experts pour défricher le terrain et proposer les principaux éléments d'un texte. Il conviendra, très vite, ensuite de passer à une phase de négociation intergouvernementale, de façon, Monsieur le Président, à ce que dès la prochaine Conférence générale, une heureuse conclusion puisse couronner nos travaux.
Nous serions inconscients en ne réalisant pas que nous sommes là au coeur même de la mission de l'UNESCO. Nous serions inconscients en ne réalisant pas l'urgence solennelle qui s'attache à la mise en oeuvre et à la conclusion de ce travail.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 octobre 2003)
C'est en tant que représentant d'un pays convaincu de l'importance fondamentale de la culture et de la diversité des cultures que je m'adresse à cette assemblée qui en est, en quelque sorte, la représentation et le témoin.
La diversité des cultures exprime la singularité même de l'aventure humaine faite à la fois d'unité, unité sacrée du genre humain, d'universalité, universalité des Droits de l'Homme et de diversité, diversité des cultures, des langues, des usages, des coutumes.
Cette diversité n'est pas une invitation à l'enfermement des cultures sur elles-mêmes. Elle est incitation à l'échange, au dialogue, à la circulation, dans un monde ouvert, des oeuvres, des idées, des artistes.
Cette diversité n'est pas une invitation à la conservation nostalgique de la seule expression traditionnelle ou ancienne des cultures du monde, mais bien l'affirmation que les cultures ont un avenir, que les Hommes pourront encore dans la diversité des langues, des idées, des visages, créer, éditer produire des musiques, des films... en un mot prouver que leurs cultures sont bien vivantes et non seulement les témoins de réalités éteintes, de réalités mortes.
Le désir de diversité ne doit pas être l'affaire de quelques uns, ceux qui ont déjà le sentiment d'avoir accès à tout, mais doit bien devenir l'horizon du désir de tous, parce que la diversité culturelle est elle aussi l'expression du développement maîtrisé et durable. Le développement durable, cette écologie de la nature, de l'économie, de la culture est une chance qui s'offre à tous les peuples, toutes les nations, tous les pays de la terre. Le combat pour la diversité culturelle est de ce fait un combat essentiel. Ce n'est pas un débat accessoire et académique. Il concerne l'avenir-même de toutes les cultures.
Cette préoccupation n'est pas nouvelle. L'UNESCO en débat depuis longtemps. Elle a adopté en 2001 la déclaration universelle sur la diversité culturelle dont le plan d'action nous a donné rendez-vous pour approfondir le débat et tendre vers la négociation d'une Convention qui fondra dans le droit positif l'affirmation des principes auxquels cette organisation est attachée.
Il n'y a plus lieu d'attendre, de temporiser. Les termes du débat sont connus : comment donner, sur le plan international, une assise juridique incontestée aux actions des Etats et des groupes d'Etat visant à soutenir la protection, la production et la diffusion des biens culturels ? Comment éviter qu'un vide juridique renvoie ces questions aux règles ordinaires du seul marché ?
L'urgence vous est connue. Elle nous est rappelée par la fragilisation de plus en plus manifeste de beaucoup de cultures, par les progrès aussi d'une mondialisation qui réduirait la culture au divertissement et érigerait la banalisation des idées, des sentiments, des références en illustration de l'accomplissement d'un destin universel pour l'humanité.
Nous sommes aujourd'hui appelés à donner mandat au Directeur général d'ouvrir des négociations. Le projet de résolution, qui nous est soumis par le Secrétariat va dans ce sens, nous l'appuyons donc fermement. Sa formulation, à la fois précise et souple, mentionne clairement l'option qui a recueilli, au printemps dernier, l'approbation du Conseil exécutif de l'Unesco. Il s'agit bien de travailler à la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. Nous sommes évidemment désireux de voir nos travaux se dérouler dans des conditions qui permettront de parvenir à un consensus.
Donnons un mandat au Directeur général. Il aura recours, alors, à des experts pour défricher le terrain et proposer les principaux éléments d'un texte. Il conviendra, très vite, ensuite de passer à une phase de négociation intergouvernementale, de façon, Monsieur le Président, à ce que dès la prochaine Conférence générale, une heureuse conclusion puisse couronner nos travaux.
Nous serions inconscients en ne réalisant pas que nous sommes là au coeur même de la mission de l'UNESCO. Nous serions inconscients en ne réalisant pas l'urgence solennelle qui s'attache à la mise en oeuvre et à la conclusion de ce travail.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 octobre 2003)