Conférence de presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, sur l'aggravation de la situation internationale et sur les mesures prises en faveur de la sécurité, Washington le 11 mai 2004.

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Circonstance : Réunion des ministres de la justice et de l'intérieur des pays du G8 à Washington (Etats-Unis) le 11 mai 2004

Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, quelles sont les principales préoccupations qui vont être traitées en matière de sécurité et qui concernent les évènements des mois ou des semaines à venir ?
R - D'abord, il y a une inquiétude devant l'aggravation de la situation internationale qui justifie une mobilisation de l'ensemble de nos pays. C'est tout le sens de cette réunion des Ministres de la Justice, des Ministres de l'Intérieur des pays du G8. A la fois, travailler pour une meilleure coordination de l'ensemble de nos services, une meilleure coordination de nos services de renseignements et des services de police. Parallèlement faire un effort pour la sécurisation des services de transport. Nous pouvons faire davantage en ce qui concerne les documents, par exemple, en ce qui concerne les enregistrements de façon à vérifier que pour l'ensemble des passagers, c'est vrai pour les avions, c'est vrai pour les bateaux, pour les trains, nous ayons des dispositifs communs qui permettent un meilleur contrôle. Et troisième élément, c'est avancer pour un meilleur contrôle de la cyber-criminalité et notamment d'internet pour faire en sorte que ce moyen qui peut être utilisé et détourné par un certain nombre de groupes et de réseaux terroristes, ne puisse plus l'être.
Q - Est-ce que vous seriez prêt par exemple à harmoniser les procédures de sécurité, comme la photographie ou la prise des empreintes digitales en entrant en France ?
R - Nous y travaillons . Nous avons fait un gros effort dans le domaine de la biométrie ; nous souhaitons que cela puisse être mis en place dans les toutes prochaines années. C'est évidemment une préoccupation majeure avec nos partenaires européens et bien sûr, avec nos partenaires américains.
Q - Est-ce que vous êtes prêt, comme votre prédécesseur à annuler des vols si nécessaire et est-ce que vous demandez un peu plus de précisions pour pouvoir les annuler ?
R - Nous l'avons fait ensemble. Je vous rappelle que les mesures qui ont été prises au cours des dernières semaines l'ont été en liaison très étroite entre le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère de l'Intérieur . C'est normal et de ce point de vue là, la coopération face au terrorisme est une coopération sans faille entre les Etats-Unis et nous. Il faut le faire avec le souci de l'information partagée la plus étroite. Et là encore, nous pouvons affiner nos dispositifs et nous allons encore y travailler aujourd'hui.
Q - Vous rentrez en France ce soir. " Le Monde " annonce que votre projet de formation des Imams, d'une université de théologie islamique est bouclé, qu'il est prêt à être annoncé prochainement. En quoi est-il si différent de celui qu'avait élaboré par votre prédécesseur, M. Sarkozy?
R - Il ne faut pas qu'il y ait de malentendu sur cette question. Nous nous félicitons de voir le Conseil Français du Culte Musulman avancer dans l'organisation d'un Islam de France. Ce n'est pas le rôle de l'Etat de s'immiscer dans cette affaire de culte, notamment dans cette affaire de formation des Imams. Nous laissons à ceux qui en ont la charge, c'est à dire l'ensemble des mouvements qui composent le Conseil Français du Culte Musulman le soin de le faire.
(source http://www.ambafrance-us.org, le 21 mai 2004)