Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, sur le programme de la présidence française d'Eurêka, notamment le rapprochement entre Eurêka et le 6ème PCRD, Paris le 9 juillet 2003.

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Circonstance : Présidence française d'Euréka depuis le 1er juillet 2003

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Messieurs les Présidents,
Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Vous le savez, Eurêka est une organisation inter-gouvernementale qui rassemble 34 pays européens et qui a pour objectif de financer des programmes de R D à finalité industrielle dans une logique de partenariat entre les entreprises et les laboratoires publics des pays partenaires.
La France en assure la présidence depuis le 1er juillet dernier, pour une période d'un an, dans la continuité de la présidence danoise qui vient de se terminer.
Je suis très heureuse de célébrer le début de cette présidence en présence de M. Hubert Curien, ancien ministre de la recherche, ancien président de l'Académie des sciences, de M. Knud Larsen, ancien président danois d'Eurêka, de M. Jean-Paul Jacamon, président français d'Eurêka pour l'année à venir, de M. Michel Vieillefosse, directeur du secrétariat Eurêka à Bruxelles, et de M. Philippe Jurgensen, haut représentant français pour Eurêka. Je les remercie vivement de leur présence à mes côtés.
Je suis particulièrement honorée d'avoir à mes côtés Monsieur le Ministre Hubert Curien, puisque c'est sous son impulsion qu'Eurêka a été créé en 1985 pour stimuler la recherche européenne.
Visionnaire et européen convaincu, il avait compris qu'une organisation telle qu'Eurêka pouvait renforcer la compétitivité de la recherche européenne. Nous le remercions tous très chaleureusement de son initiative si heureuse et féconde.
Dix-huit ans plus tard, cette initiative a porté de beaux fruits et Eurêka est aujourd'hui une réalité tangible, forte de réels succès et de projets ambitieux.
Par exemple, le programme MEDEA+ consacré à la micro-électronique permet à 11 000 personnes réparties dans 17 pays européens de travailler d'une manière coordonnée.
Le réseau ITEA monte également en puissance : consacré aux logiciels, il permet à 7 500 personnes à travers 20 pays de mettre en commun leur expertise sur cette thématique.
Ces grands programmes stratégiques, ainsi que d'autres plus récents tels Pidea et Erimus, ont permis cette année que soient retenus 14 projets. Parmi eux, 13 impliquent une participation française.
Notre pays y apporte une contribution financière de 240 M d'Euros , part publique incluse, soit plus de 50% du montant total. Je me réjouis que cet investissement contribue au renouveau de l'industrie de la microélectronique en Europe.
170 autres projets ont été lancés cette année et, à ce jour, 860 projets Eurêka sont en cours de réalisation. Ils représentent un engagement de 5 milliards d'Euros, ce qui est considérable !
Au total, depuis 18 ans, ce sont plus de 3000 projets qui ont été financés pour un montant de 18 milliards d'Euros !
Ces quelques chiffres démontrent l'excellence du travail réalisé par la présidence danoise cette année.
Au nom de tous les États membres je salue donc Monsieur Knud Larsen qui a assuré cette présidence avec beaucoup de succès. Outre les bons résultats quantitatifs obtenus, il a su mettre en uvre des actions qualitatives déterminantes pour améliorer les processus de décision et de sélection des projets au sein d'Eurêka. Il aura l'opportunité de vous dresser un rapide bilan de sa présidence dans quelques instants.
Eurêka constitue aujourd'hui un formidable élément politique structurant au service de la construction européenne en matière de R D et d'innovation. C'est un outil privilégié sur lequel nous devons capitaliser pour accroître notre potentiel de R D et d'innovation face à la concurrence mondiale et pour atteindre l'objectif de 3% du PIB en dépenses de R D à l'horizon 2010.
Cette volonté d'accroître l'Innovation en Europe est une préoccupation qui a été fortement rappelée lors de la rencontre interparlementaire consacrée à Eurêka le 24 juin dernier à Copenhague.
C'est dans ce contexte que la France a pris la présidence d'Eurêka.
La France s'est toujours beaucoup impliquée dans les programmes d'Eurêka ; elle est traditionnellement le plus important contributeur, aussi bien pour le nombre de projets que pour les montants de financements accordés par les pouvoirs publics. Mais au cours de sa présidence, la France s'impliquera davantage encore.
Nous avons déjà commencé à nous impliquer fortement depuis quelques mois, d'abord en rassemblant une équipe de grande qualité pour la présidence française, ensuite en proposant un programme ambitieux.
J'ai confié, avec Nicole Fontaine, la présidence à monsieur Jacamon. Son expérience de la recherche industrielle et du marché est un atout évident pour sa nouvelle mission.
Il a occupé plusieurs postes de haute responsabilité au sein du groupe Schneider entre 1981 et 2002 : il en a été le Vice président directeur général jusqu'en 2001, il est aujourd'hui encore administrateur de Péchiney.
Il sera aidé par Rémy Renaudin, qui a une longue expérience d'Eurêka et qui a été nommé président des coordinateurs nationaux.
Avec l'équipe qu'ils ont constituée autour d'eux, ils sauront, je n'en doute pas, relever le défi d'ancrer Eurêka au sein de l'espace européen de la recherche et de l'innovation. Je leur adresse tous mes vux de succès pour leur nouvelle mission.
A côté d'eux, la France peut capitaliser sur un autre atout.
Il y a quelques mois, nous avons présenté aux États membres un candidat français pour la direction du secrétariat d'Eurêka à Bruxelles. Michel Vieillefosse a été retenu à l'unanimité. Il assure, lui aussi, ses nouvelles fonctions officiellement depuis le 1er juillet. Je le remercie également personnellement pour son engagement.
Son rôle est déterminant, puisque qu'il assure la coordination entre les États membres et initie la stratégie européenne. Je suis convaincue qu'il saura, lui aussi, apporter un nouveau souffle et un dynamisme accru au sein d'Eurêka. Il a déjà réalisé une étude stratégique qui nous permet d'identifier les orientations futures les plus pertinentes à prendre. Lui aussi bénéficie d'une longue expérience de recherche publique et de recherche industrielle. C'est un homme de terrain et de talent.
M. Philippe Jurgensen, Président de l'ANVAR, exerce depuis plusieurs années maintenant la fonction de haut représentant français et s'implique avec beaucoup de compétences et de dynamisme dans le fonctionnement d'Eurêka. Je le remercie pour son engagement à ce poste très important pour notre pays. Sa connaissance approfondie d'Eurêka depuis plusieurs années est un atout, tout comme sa connaissance du monde de la recherche et de l'innovation, en particulier celui des PME.
Cette équipe de la présidence française réunit donc toutes les conditions nécessaires pour une efficacité au service de l'Europe. Je suis heureuse d'être entourée aujourd'hui de ces hommes qui assureront la présidence avec compétence, responsabilité et talent. Derrière les grands projets et les grandes ambitions, ce sont les femmes et les hommes qui sont à la source du succès.
Cette équipe a travaillé pendant plusieurs semaines à l'établissement du programme de la présidence française. Je laisserai le soin au président français d'en présenter les grandes lignes dans un instant. Je souhaite juste mentionner sur le fait qu'il a été approuvé très favorablement par l'ensemble des États membres.
C'est un programme ambitieux et si je ne devais ne retenir qu'un objectif, je choisirais celui de mieux capitaliser sur la complémentarité entre Eurêka et le 6ème PCRD en les rapprochant. Cette volonté est partagée par le commissaire Philippe Busquin - le 6ème PCRD et Eurêka étant les deux outils européens majeurs de l'Espace Européen de la Recherche et de l'Innovation.
Les orientations sont donc données, il appartient maintenant à tous de faire en sorte que l'année à venir soit un succès pour Eurêka, pour une recherche performante, innovante et compétitive en Europe.
Il est temps pour moi de laisser la parole aux membres de l'équipe pour qu'elle vous communique son ambition, son engagement et sa détermination à assurer au nom de la France la présidence d'Eurêka. Puis ce sera le temps de l'action.
Nous nous donnerons alors rendez-vous dans un an, pour le passage de relais de la présidence française à la présidence hollandaise, et pour faire le bilan de notre action. Cette transmission se fera à Paris en juin 2004 lors de la réunion interministérielle qui réunira tous les Ministres de la Recherche des pays impliqués dans Eurêka.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 10 juillet 2003)