Texte intégral
(Point de presse de Michel Barnier, à Port-au-Prince le 28 mai 2004) :
Comme vous le savez, je suis venu ici, à Port-Au-Prince il y a quinze jours, jour pour jour, pour une visite officielle. C'était la première fois depuis deux cents ans qu'un ministre des Affaires étrangères de la France venait à Haïti et j'avais promis de revenir.
Bien sûr, je ne pensais pas revenir aussi vite, dans des circonstances aussi graves. Aujourd'hui, c'est le président de la République française, Jacques Chirac, qui se trouve en Amérique latine, avec tous ses collègues d'Amérique latine, de la Caraïbe et de l'Europe pour un très grand Sommet entre nos deux continents, c'est Jacques Chirac qui m'a demandé de venir spécialement, sur le chemin du retour, saluer le président de la République, les membres du gouvernement et saluer le peuple haïtien dans un moment de grande tragédie où plusieurs centaines de personnes, ont trouvé la mort, ici comme en République dominicaine.
Le président de la République m'a dit : quand des amis sont dans le malheur, il faut être à leurs côtés. C'est ce message de solidarité que je suis venu apporter.
J'ai voulu aussi aller voir l'ampleur de cette catastrophe. Nous avons survolé Fonds-Verrettes, nous sommes allés à Mapou où la Croix Rouge vient juste d'arriver, ce matin même. C'était un ensemble de villages inaccessibles.
Nous sommes également allés en République dominicaine à Jimani et partout, j'ai vu l'ampleur de cette catastrophe, partout j'ai vu des hommes et des femmes, l'armée française qui est là, la Croix Rouge, les organisations humanitaires, solidaires.
Naturellement, il s'agit de mots et d'un message de solidarité et de compassion à l'égard de ceux qui ont été touchés, mais les mots ne suffisent pas. Voilà pourquoi, je vais suivre, en revenant à Paris, le programme de reconstruction et de prévention que l'Union européenne doit financer aux côtés des États d'Amérique latine et de la Caraïbe.
En ce moment même, au moment où je parle, à Guadalajara, les chefs d'État adoptent une déclaration sur tous les sujets de partenariat et de coopération entre nos deux continents et dans cette déclaration, nous avons indiqué clairement et précisément qu'il y aurait un programme de reconstruction et de prévention financé par l'Union européenne d'un côté et par les États de la Caraïbe et de l'Amérique de l'autre.
J'ai moi-même inscrit ces mots avec mon collègue M. Moratinos, le ministre espagnol, et nous les avons proposés.
Il n'y aura pas seulement un message de solidarité et des mots, il y aura des actions concrètes pour l'action humanitaire d'urgence, comme c'est le cas aujourd'hui, secourir dans l'urgence, mais aussi pour reconstruire, peut-être reconstruire ailleurs, à côté, dans un endroit où il n'y aura plus de danger et pour prévenir, car la prévention coûte toujours moins cher que la réparation. La prévention, cela veut dire faire attention où l'on construit, cela veut dire, mettre à nouveau la forêt là où elle a disparu pour empêcher l'érosion.
Je repars maintenant à Paris, je ferai un rapport dès mardi à l'ensemble de mes collègues de l'Union européenne pour leur dire ce que j'ai vu, la mobilisation et les besoins de la République d'Haïti et de la République dominicaine.
Q - Si je comprends bien, vous allez agir au sein de l'Union européenne mais concernant la France, plus précisément, à quoi Haïti peut-il s'attendre après cette catastrophe ?
R - Dans l'urgence, il y a eu des secours. Nous avons dégagé des sommes pour apporter de la nourriture et des tentes. L'armée française qui est présente ici, solidaire pour la sécurité mais aussi dans le drame, a transporté beaucoup de matériels. J'ai vu des soldats français un peu partout aujourd'hui, actifs et solidaires, et je tenais à leur rendre hommage et à les remercier de nouveau, au nom du gouvernement français.
Et puis, comme vous le savez, la France fait partie de l'Union européenne et dans le cadre de l'Union, puisque c'est le cadre de notre action internationale maintenant aussi, nous avons dégagé, avec nos collègues de l'Union européenne, deux millions d'euros, immédiatement pour faire face aux premiers projets, aux premiers besoins de reconstruction et de prévention. C'est le commissaire M. Wilson qui a, très activement et très efficacement, réagi pour apporter ces premières sommes qui sont importantes et auxquelles la France participe naturellement.
Q - Haïti peut donc compter sur l'aide française ?
R - C'est ce que je suis venu dire en revenant quinze jours après pour apporter ce message de solidarité et d'actions concrètes aux côtés du peuple haïtien, et croyez-moi, parce que je m'intéresse depuis très longtemps à ces questions de prévention, j'ai été ministre de l'Environnement de la République française il y a quelques années et je me suis beaucoup engagé au niveau de l'Union européenne aussi sur ces questions de catastrophes naturelles, de prévention quant au catastrophes naturelles, je vais suivre cette question au-delà des mots, par ces actes concrets.
Q - Avez-vous une idée de la somme que pourrait débloquer l'Union européenne ?
R - Non, il faut faire une évaluation. Dans l'urgence, le commissaire chargé du Développement a dégagé deux millions d'euros et je souhaite le remercier officiellement pour la rapidité de sa décision mais naturellement, il s'agit là d'une première somme, comme ce que la France peut faire ou l'Espagne, ou l'Irlande, dans l'urgence pour apporter un secours alimentaire et d'hébergement. Mais, cela ne suffit pas, il faut reconstruire et prévenir et cela demande une évaluation, des études techniques pour avoir une idée du coût. Mais, l'engagement pris aujourd'hui à Guadalajara consiste à prendre en charge, entre nos deux continents, - je trouve cela très important et très symbolique l'Amérique du Sud, la Caraïbe et l'Union européenne -, ce plan de reconstruction et de prévention pour les deux pays qui ont été touchés par cette catastrophe.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec l'Agence France Presse, à Port-au-Prince le 28 mai 2004) :
Ce matin, la Croix Rouge a installé un hôpital de campagne et quelques tentes en Haïti comme du côté de la République dominicaine où j'ai vu le résultat d'un torrent de rochers et de boue qui a envahi une commune en détruisant des centaines de maisons. Là, m'a-t-on dit, il y a eu 350 morts. C'est donc une catastrophe naturelle et ajoutée à la misère, c'est beaucoup, c'est trop pour des pays comme ceux-là et c'est la raison pour laquelle j'ai été content d'apporter ce témoignage de solidarité active, non seulement de la France - le président de la République m'a dit ce matin, à Guadalajara que quand des amis sont dans le malheur, il faut aller à leurs côtés et il m'a demandé de venir apporter ce témoignage de solidarité -, non seulement de la France donc mais de l'Union européenne.
Nous ne nous contentons pas seulement de mots, les mots sont importants, la solidarité est importante mais au-delà, nous devons et nous allons participer comme cela a été décidé à Guadalajara entre les pays de l'Amérique latine, de la Caraïbe et de l'Union européenne à des actions de reconstruction et de prévention des deux côtés.
L'Union européenne a elle-même décidé, dans l'urgence, de débloquer deux millions d'euros, le commissaire européen M. Wilson a pris cette décision immédiatement et je l'en remercie. Au-delà de cette action d'urgence pour apporter de la nourriture, des vêtements, des soins et l'hébergement provisoire, il faut reconstruire, il faut prévenir.
Donc, je vais m'attacher, en revenant à Paris, à rendre compte de ma visite à mes collègues des vingt-quatre autres pays de l'Union européenne, je le ferai mardi. Nous allons suivre ce programme de reconstruction et de prévention.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec Europe 1, à Port-au-Prince le 28 mai 2004) :
Ce pays où je me rends pour la deuxième fois en quinze jours, est un pays parmi les plus pauvres du monde. Il connaît des risques de guerre civile. Il y a beaucoup de soldats, notamment des soldats français qui font un formidable travail en ce moment pour le stabiliser et lui permettre de repartir sur le plan politique.
Nous sommes donc attachés à la reconstruction politique, économique de ce pays avec nos partenaires de l'Union européenne mais là, lorsqu'un malheur comme celui-ci arrive en plus, c'est trop.
Donc, dans l'urgence, nous avons débloqué des crédits d'aide humanitaire, nos soldats sont sur le terrain, j'ai pu les saluer à nouveau aujourd'hui, à Mapou, à Jimani en République dominicaine où il y a eu des centaines de morts, près de mille morts et disparus dans la boue, dans les rochers. La montagne est descendue sous l'effet de l'orage et de la pluie. La commission de l'Union européenne a dégagé deux millions d'euros d'urgence. Le président de la République m'a demandé, lui-même, de venir à Haïti et en République dominicaine, apporter ce message de solidarité. Jacques Chirac était avec les cinquante autres chefs d'État d'Amérique latine, de la Caraïbe et d'Europe et tous ces chefs d'État ont décidé une action concrète, dans les mois qui viennent, de reconstruction et de prévention pour la République d'Haïti et la République dominicaine.
Q - (Sur le rôle de l'armée française en Haïti)
R - La diplomatie française a l'intention de continuer à participer à la sécurisation de ce pays, voilà pourquoi mille soldats français sont venus depuis Fort-de-France, immédiatement, lorsqu'il y a eu des troubles très graves, avec d'autres soldats, brésiliens notamment et maintenant américains. Il y aura une relève de troupes pour continuer la sécurisation. Notre volonté est, au-delà de cet effort de sécurisation auquel nous avons participé, de reconstruire politiquement et économiquement ce pays aux côtés du gouvernement que dirige M. Latortue. Aider en tant que Français mais aussi en tant qu'Européens, la reconstruction de ce pays, cela prendra du temps mais il me semble que nous pouvons avoir confiance.
Q - (Sur le rôle de la France en Haïti)
R - Il y a une mission internationale actuellement en Haïti, avec des soldats qui sont là depuis plusieurs mois, notamment mille soldats français, plusieurs milliers de soldats américains et ce qui est prévu, c'est que des soldats brésiliens, chiliens, des gendarmes mexicains prennent la relève à partir de la fin du mois de juin pour continuer cet effort de stabilisation.
Il y a donc un effort mutuel, et de beaucoup de pays, notamment de cette région d'Amérique latine, des États-Unis et de l'Europe pour assurer la stabilité de ce pays qui en a besoin. Nous avons besoin de cette stabilité pour engager un processus politique qui va conduire à de nouvelles élections et, en même temps, reconstruire ce pays, reconstruire un État de droit, recréer les conditions de développement économique. La France, dans cet effort de reconstruction, prendra sa part, notamment pour une raison très émouvante et très forte ici, c'est que tous les jeunes, tous les citoyens d'Haïti que j'ai rencontrés, parlent le français.
En tout cas, c'était ma deuxième visite en quinze jours ici et vraiment, j'ai été très ému par ce que j'ai vu aujourd'hui.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)
Comme vous le savez, je suis venu ici, à Port-Au-Prince il y a quinze jours, jour pour jour, pour une visite officielle. C'était la première fois depuis deux cents ans qu'un ministre des Affaires étrangères de la France venait à Haïti et j'avais promis de revenir.
Bien sûr, je ne pensais pas revenir aussi vite, dans des circonstances aussi graves. Aujourd'hui, c'est le président de la République française, Jacques Chirac, qui se trouve en Amérique latine, avec tous ses collègues d'Amérique latine, de la Caraïbe et de l'Europe pour un très grand Sommet entre nos deux continents, c'est Jacques Chirac qui m'a demandé de venir spécialement, sur le chemin du retour, saluer le président de la République, les membres du gouvernement et saluer le peuple haïtien dans un moment de grande tragédie où plusieurs centaines de personnes, ont trouvé la mort, ici comme en République dominicaine.
Le président de la République m'a dit : quand des amis sont dans le malheur, il faut être à leurs côtés. C'est ce message de solidarité que je suis venu apporter.
J'ai voulu aussi aller voir l'ampleur de cette catastrophe. Nous avons survolé Fonds-Verrettes, nous sommes allés à Mapou où la Croix Rouge vient juste d'arriver, ce matin même. C'était un ensemble de villages inaccessibles.
Nous sommes également allés en République dominicaine à Jimani et partout, j'ai vu l'ampleur de cette catastrophe, partout j'ai vu des hommes et des femmes, l'armée française qui est là, la Croix Rouge, les organisations humanitaires, solidaires.
Naturellement, il s'agit de mots et d'un message de solidarité et de compassion à l'égard de ceux qui ont été touchés, mais les mots ne suffisent pas. Voilà pourquoi, je vais suivre, en revenant à Paris, le programme de reconstruction et de prévention que l'Union européenne doit financer aux côtés des États d'Amérique latine et de la Caraïbe.
En ce moment même, au moment où je parle, à Guadalajara, les chefs d'État adoptent une déclaration sur tous les sujets de partenariat et de coopération entre nos deux continents et dans cette déclaration, nous avons indiqué clairement et précisément qu'il y aurait un programme de reconstruction et de prévention financé par l'Union européenne d'un côté et par les États de la Caraïbe et de l'Amérique de l'autre.
J'ai moi-même inscrit ces mots avec mon collègue M. Moratinos, le ministre espagnol, et nous les avons proposés.
Il n'y aura pas seulement un message de solidarité et des mots, il y aura des actions concrètes pour l'action humanitaire d'urgence, comme c'est le cas aujourd'hui, secourir dans l'urgence, mais aussi pour reconstruire, peut-être reconstruire ailleurs, à côté, dans un endroit où il n'y aura plus de danger et pour prévenir, car la prévention coûte toujours moins cher que la réparation. La prévention, cela veut dire faire attention où l'on construit, cela veut dire, mettre à nouveau la forêt là où elle a disparu pour empêcher l'érosion.
Je repars maintenant à Paris, je ferai un rapport dès mardi à l'ensemble de mes collègues de l'Union européenne pour leur dire ce que j'ai vu, la mobilisation et les besoins de la République d'Haïti et de la République dominicaine.
Q - Si je comprends bien, vous allez agir au sein de l'Union européenne mais concernant la France, plus précisément, à quoi Haïti peut-il s'attendre après cette catastrophe ?
R - Dans l'urgence, il y a eu des secours. Nous avons dégagé des sommes pour apporter de la nourriture et des tentes. L'armée française qui est présente ici, solidaire pour la sécurité mais aussi dans le drame, a transporté beaucoup de matériels. J'ai vu des soldats français un peu partout aujourd'hui, actifs et solidaires, et je tenais à leur rendre hommage et à les remercier de nouveau, au nom du gouvernement français.
Et puis, comme vous le savez, la France fait partie de l'Union européenne et dans le cadre de l'Union, puisque c'est le cadre de notre action internationale maintenant aussi, nous avons dégagé, avec nos collègues de l'Union européenne, deux millions d'euros, immédiatement pour faire face aux premiers projets, aux premiers besoins de reconstruction et de prévention. C'est le commissaire M. Wilson qui a, très activement et très efficacement, réagi pour apporter ces premières sommes qui sont importantes et auxquelles la France participe naturellement.
Q - Haïti peut donc compter sur l'aide française ?
R - C'est ce que je suis venu dire en revenant quinze jours après pour apporter ce message de solidarité et d'actions concrètes aux côtés du peuple haïtien, et croyez-moi, parce que je m'intéresse depuis très longtemps à ces questions de prévention, j'ai été ministre de l'Environnement de la République française il y a quelques années et je me suis beaucoup engagé au niveau de l'Union européenne aussi sur ces questions de catastrophes naturelles, de prévention quant au catastrophes naturelles, je vais suivre cette question au-delà des mots, par ces actes concrets.
Q - Avez-vous une idée de la somme que pourrait débloquer l'Union européenne ?
R - Non, il faut faire une évaluation. Dans l'urgence, le commissaire chargé du Développement a dégagé deux millions d'euros et je souhaite le remercier officiellement pour la rapidité de sa décision mais naturellement, il s'agit là d'une première somme, comme ce que la France peut faire ou l'Espagne, ou l'Irlande, dans l'urgence pour apporter un secours alimentaire et d'hébergement. Mais, cela ne suffit pas, il faut reconstruire et prévenir et cela demande une évaluation, des études techniques pour avoir une idée du coût. Mais, l'engagement pris aujourd'hui à Guadalajara consiste à prendre en charge, entre nos deux continents, - je trouve cela très important et très symbolique l'Amérique du Sud, la Caraïbe et l'Union européenne -, ce plan de reconstruction et de prévention pour les deux pays qui ont été touchés par cette catastrophe.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec l'Agence France Presse, à Port-au-Prince le 28 mai 2004) :
Ce matin, la Croix Rouge a installé un hôpital de campagne et quelques tentes en Haïti comme du côté de la République dominicaine où j'ai vu le résultat d'un torrent de rochers et de boue qui a envahi une commune en détruisant des centaines de maisons. Là, m'a-t-on dit, il y a eu 350 morts. C'est donc une catastrophe naturelle et ajoutée à la misère, c'est beaucoup, c'est trop pour des pays comme ceux-là et c'est la raison pour laquelle j'ai été content d'apporter ce témoignage de solidarité active, non seulement de la France - le président de la République m'a dit ce matin, à Guadalajara que quand des amis sont dans le malheur, il faut aller à leurs côtés et il m'a demandé de venir apporter ce témoignage de solidarité -, non seulement de la France donc mais de l'Union européenne.
Nous ne nous contentons pas seulement de mots, les mots sont importants, la solidarité est importante mais au-delà, nous devons et nous allons participer comme cela a été décidé à Guadalajara entre les pays de l'Amérique latine, de la Caraïbe et de l'Union européenne à des actions de reconstruction et de prévention des deux côtés.
L'Union européenne a elle-même décidé, dans l'urgence, de débloquer deux millions d'euros, le commissaire européen M. Wilson a pris cette décision immédiatement et je l'en remercie. Au-delà de cette action d'urgence pour apporter de la nourriture, des vêtements, des soins et l'hébergement provisoire, il faut reconstruire, il faut prévenir.
Donc, je vais m'attacher, en revenant à Paris, à rendre compte de ma visite à mes collègues des vingt-quatre autres pays de l'Union européenne, je le ferai mardi. Nous allons suivre ce programme de reconstruction et de prévention.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec Europe 1, à Port-au-Prince le 28 mai 2004) :
Ce pays où je me rends pour la deuxième fois en quinze jours, est un pays parmi les plus pauvres du monde. Il connaît des risques de guerre civile. Il y a beaucoup de soldats, notamment des soldats français qui font un formidable travail en ce moment pour le stabiliser et lui permettre de repartir sur le plan politique.
Nous sommes donc attachés à la reconstruction politique, économique de ce pays avec nos partenaires de l'Union européenne mais là, lorsqu'un malheur comme celui-ci arrive en plus, c'est trop.
Donc, dans l'urgence, nous avons débloqué des crédits d'aide humanitaire, nos soldats sont sur le terrain, j'ai pu les saluer à nouveau aujourd'hui, à Mapou, à Jimani en République dominicaine où il y a eu des centaines de morts, près de mille morts et disparus dans la boue, dans les rochers. La montagne est descendue sous l'effet de l'orage et de la pluie. La commission de l'Union européenne a dégagé deux millions d'euros d'urgence. Le président de la République m'a demandé, lui-même, de venir à Haïti et en République dominicaine, apporter ce message de solidarité. Jacques Chirac était avec les cinquante autres chefs d'État d'Amérique latine, de la Caraïbe et d'Europe et tous ces chefs d'État ont décidé une action concrète, dans les mois qui viennent, de reconstruction et de prévention pour la République d'Haïti et la République dominicaine.
Q - (Sur le rôle de l'armée française en Haïti)
R - La diplomatie française a l'intention de continuer à participer à la sécurisation de ce pays, voilà pourquoi mille soldats français sont venus depuis Fort-de-France, immédiatement, lorsqu'il y a eu des troubles très graves, avec d'autres soldats, brésiliens notamment et maintenant américains. Il y aura une relève de troupes pour continuer la sécurisation. Notre volonté est, au-delà de cet effort de sécurisation auquel nous avons participé, de reconstruire politiquement et économiquement ce pays aux côtés du gouvernement que dirige M. Latortue. Aider en tant que Français mais aussi en tant qu'Européens, la reconstruction de ce pays, cela prendra du temps mais il me semble que nous pouvons avoir confiance.
Q - (Sur le rôle de la France en Haïti)
R - Il y a une mission internationale actuellement en Haïti, avec des soldats qui sont là depuis plusieurs mois, notamment mille soldats français, plusieurs milliers de soldats américains et ce qui est prévu, c'est que des soldats brésiliens, chiliens, des gendarmes mexicains prennent la relève à partir de la fin du mois de juin pour continuer cet effort de stabilisation.
Il y a donc un effort mutuel, et de beaucoup de pays, notamment de cette région d'Amérique latine, des États-Unis et de l'Europe pour assurer la stabilité de ce pays qui en a besoin. Nous avons besoin de cette stabilité pour engager un processus politique qui va conduire à de nouvelles élections et, en même temps, reconstruire ce pays, reconstruire un État de droit, recréer les conditions de développement économique. La France, dans cet effort de reconstruction, prendra sa part, notamment pour une raison très émouvante et très forte ici, c'est que tous les jeunes, tous les citoyens d'Haïti que j'ai rencontrés, parlent le français.
En tout cas, c'était ma deuxième visite en quinze jours ici et vraiment, j'ai été très ému par ce que j'ai vu aujourd'hui.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2004)