Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, sur une réorganisation de la sécurité dans les tribunaux à la suite d'évasions, Bobigny le 22 avril 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Visite du Tribunal de Grande Instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), en compagnie de M. Perben, Garde des Sceaux, le 22 avril 2004 (extraits de l'intervention devant la presse)

Texte intégral

Merci monsieur le Garde des Sceaux,
Merci Cher Dominique,
Je crois que notre présence conjointe aujourd'hui est tout à fait exemplaire. Exemplaire parce que nous sommes confrontés à des problèmes d'intérêt commun, et l'efficacité de la chaîne pénale implique que nous nous mobilisions les uns et les autres ensemble pour apporter de bonnes réponses. Nous avons été évidemment conduits à tirer les conséquences en terme de sécurité des évènements des derniers mois puisqu'il y a eu dix évasions en 2003 et deux évasions le mois dernier. On ne pouvait pas accepter une telle situation, il fallait agir et nous avons choisi d'agir ensemble. D'abord, par une même volonté, avoir un diagnostic commun c'est la saisine que nous avons faite à la fois de l'inspection générale des services de la préfecture de police et l'inspection des services judiciaires pour avoir un véritable état des lieux. C'est ensuite, à partir de cela, la volonté d'apporter une réponse commune.
Vous savez en France, nous avons un grand nombre de fonctionnaires de police et de gendarmerie qui sont affectés à la sécurité des tribunaux (1500) et plusieurs centaines de leurs collègues sont, au coup par coup, en fonction des circonstances, amenés à apporter leur propre concours. Il y en a ici à Bobigny 122 et nous avons décidé de faire passer ces effectifs à 130, voire de les porter, à compter du mois de septembre, à 140. C'est dire qu'il y a un effort très significatif pour améliorer en terme d'effectifs la situation et la sécurité à Bobigny. L'amélioration des effectifs ne suffit pas il faut aussi porter un effort particulier sur l'encadrement. C'est pour cela que nous avons décidé de nommer un brigadier-major et plusieurs brigadiers pour apporter leur concours. Il y a là des problèmes très spécifiques que nous avons pu constater en visitant ce tribunal auxquels il faut répondre. Bien évidemment, la configuration des lieux ne facilite pas les choses, il y a donc un certain nombre de travaux qui vont être effectués en particulier au dépôt et tout ceci, je pense, contribuera à une amélioration globale de la situation.
Au-delà du cas particulier des effectifs et de l'encadrement il y a aussi une meilleure coordination , c'est ce que nous voulons faire, au niveau des chefs de la police et ici des responsables de la magistrature. Je crois qu'il y a un travail commun, une coordination au quotidien qui doit se faire et Bobigny doit effectivement être un endroit tout à fait exemplaire qui puisse préfigurer notre volonté commune de travailler ensemble. Ce qui marche à Bobigny où nous allons porter un effort particulier au cours des prochains mois pourra être étendu dans d'autres endroits de France. Ainsi la signification de ce que nous lançons aujourd'hui ici ensemble est particulièrement forte.
Au-delà de cette volonté affirmée très solennellement aujourd'hui ici à Bobigny à la fois par le Garde des Sceaux et par moi-même. Je crois qu'il y a un grand nombre de sujets d'intérêt commun qui préoccupent les Français. Vous le savez, la question des multi-réitérants selon la formulation au ministère de l'Intérieur ou des multirécidivistes selon la terminaison du ministère de la Justice, le problème de la délinquance des mineurs que nous avons longuement abordé avec un certain nombre de magistrats ici présents et d'avocats, ce sont des problèmes spécifiques qui demandent un travail en commun fait à la fois par nos deux ministères.
Donc c'est avec cet esprit, cette volonté de trouver des réponses à ces problèmes pour le service de nos compatriotes que nous voulons aborder cette nouvelle étape de la vie gouvernementale, la volonté de trouver des solutions ensemble aux problèmes du quotidien auxquels sont confrontés à la fois le ministère de la Justice et le ministère de l'Intérieur.
(Source http://www.interieur.gouv.fr, le 27 avril 2004)