Texte intégral
F. Laborde - Avec F. Chérèque nous allons évidemment évoquer la semaine sociale en France, et pas seulement, mais d'abord, F. Chérèque, une question peut-être un peu plus politique. L. Fabius s'est prononcé, après beaucoup d'atermoiements, sur sa position à l'égard du référendum sur la Constitution européenne, il a commencé par un " non sauf si " le président de la République obtient des négociations au niveau social. Finalement c'est plutôt non, est-ce que ça correspond effectivement en terme en tout cas social, aux attentes des syndicats ?
R - La position de monsieur Fabius est l'inverse de celle de tous les syndicats européens. La Confédération européenne des syndicats au mois de juillet a décidé de soutenir cette Constitution, pour trois raisons principales. D'une part, une Constitution qui rappelle les valeurs, valeurs de solidarité, d'égalité, égalité hommes/femmes, lutte contre les discriminations, une Constitution qui, deuxièmement, qui intègre la charte des droits fondamentaux qui avait été mis en place par monsieur Jospin à Nice, droit d'association, droit syndical, droit de grève, reconnaissance de la négociation au niveau européen, et troisièmement, une Constitution qui parle d'une économie sociale de marché, développement durable dans une économie sociale de marché, c'est-à-dire la reconnaissance des droits sociaux européens. Et en même temps, et c'est le quatrième point qui est positif, la possibilité de pétitions. Les citoyens pourront s'associer, s'il y a plus d'un million et demi, par exemple, de pétitions dans plusieurs pays, il y aura une obligation de faire une loi, ce que les syndicats européens, qui représentent plus de 11 millions de syndiqués, pourront faire à leur guise.
F. Laborde - Donc quand L. Fabius dit : cette constitution met en place une Europe libérale, vous dites, vous avez tout faux L. Fabius.
R - La Constitution, je viens de le dire, amène des éléments nouveaux. Maintenant ce qui fait une Europe libérale c'est les politiques, et ce n'est pas une Constitution qui fait les politiques, ce sont les hommes politiques, les chefs d'Etats. Si certains estiment que les chefs d'Etats font trop une politique libérale, on peut les changer, mais ça c'est chaque pays de décider...
F. Laborde - Mais vous considérez que la Constitution européenne telle qu'elle est, elle pose disons un socle où il y a effectivement un certain nombre de référents, de valeurs sociales, que vous défendez, et qui y sont ?
R - Elle pose un cadre, un cadre qui certes n'est pas parfait, on le sait bien sur par exemple la politique fiscale, mais un cadre dans lequel on pourra travailler. Je prends un exemple. La Constitution française, F. Mitterrand était contre, mais il l'a bien utilisée pour faire les politiques qu'il voulait. La Constitution ne fait pas des politiques, la Constitution fait un cadre, définit des valeurs, et maintenant c'est après aux hommes politiques de le faire fonctionner.
F. Laborde - Alors, est-ce que cette position de L. Fabius, est-ce que ce " non " de L. Fabius, vous met dans l'embarras ?
R - Nous nous sommes bien évidemment pour que cette Constitution soit ratifiée, je l'ai dit, c'est la volonté des syndicats européens. Si la gauche en France, sous l'impulsion de monsieur Fabius, amène un " non " dans notre pays, inévitablement on risque de louper une évolution de cette Europe dont on a besoin, et on le voit bien dans tous les débats sur les délocalisations et autres, on a des solutions à trouver, mais si on fait une crise politique, on rejettera les solutions au bénéfice vraisemblablement d'une Europe plus libérale, parce que le marché fera ce qu'il veut, et nous on a besoin d'une Europe forte pour pouvoir réguler le marché.
F. Laborde - Un " non " des socialistes français créerait une crise politique ?
R - Certainement, mais ça les hommes politiques sont responsables de leur démarche. Nous on va intervenir dans ce débat. La CFDT prendra sa position la semaine prochaine, je souhaite qu'elle soit la même que la Confédération européenne des syndicats, et on interviendra à notre place dans ce débat.
F. Laborde - Une toute dernière question sur ce sujet. L. Fabius, à un moment donné s'est approché de vous justement pour savoir quelle était un peu la climatologie, si je puis dire, syndicale. Est-ce que vous étiez pour le oui, pour le non, non ?
R - Non, je le regrette, on n'a pas pu se rencontrer, mais peut-être avait-il peur que je le convainque.
F. Laborde - D'accord. Alors, revenons maintenant aux dispositions françaises d'actualité, à commencer par les 35 heures. On a entendu J.-L. Borloo dire et répéter qu'il n'était pas question de toucher à la loi, mais qu'en même temps il fallait un aménagement avec des points très précis : allégement du paiement des heures supplémentaires, la " mutualisation ", vous allez revenir sur tout ça, allégement des charges pour les entreprises, un compte épargne temps. Est-ce que effectivement on peut aménager sans revoir la loi ? Est-ce que ça vous convient ?
R - Tout d'abord le Gouvernement n'a pas de parole. Le Gouvernement a déjà changé la loi il y a un an et demi, il nous a proposé qu'on aille de cette façon jusque fin 2005, qu'on fasse un bilan, qu'on voie à ce moment là. Donc déjà il change d'avis. Deuxièmement, il y a trois mesures qui nous semblent négatives, si on combine en même temps un allégement du coût des heures supplémentaires, c'est-à-dire en supprimant les charges, qui vont faire baisser encore, qui vont augmenter le déficit de la Sécurité sociale, au passage. Deuxièmement, les payer moins, les salariés seront moins payés, et troisièmement, la possibilité de mutualiser sur une même personne les heures supplémentaires dans une entreprise, ou plusieurs personnes, une entreprise qui pourra combiner ces trois mesures fera le choix des heures supplémentaires plutôt que l'embauche. Or, dans une économie qui redémarre, avec de l'emploi qui risque de repartir, si on favorise les heures supplémentaires, on ira contre l'emploi, donc c'est des mesures qui sont favorables au chômage, mais pas à l'emploi.
F. Laborde - F. Chérèque, est-ce qu'il ne faut pas choisir à un moment donné dans les combats à mener ? Est-ce que par exemple vous ne pouvez pas dire, on lâche un peu sur les heures supplémentaires à condition qu'elles soient rémunérées, effectivement largement, pour donner du pouvoir d'achat aux salariés ? Parce qu'il y a certains salariés qui seraient d'accord pour travailler plus avec une bonne rémunération des heures supplémentaires.
R - Alors, deux choses. Ces négociations là sont possibles dans les branches professionnelles, il y a 22 branches qui l'ont fait, et pour le moment on n'a pas d'autres demandes, et ensuite il est illusoire de penser que ce sont les salariés qui décident de travailler plus, ce sont les patrons qui décident si les salariés doivent travailler plus. Donc dire qu'on va donner la possibilité aux salariés qui le souhaitent de travailler plus, c'est une illusion. Ensuite, les patrons dans les branches professionnelles veulent augmenter le temps de travail sans augmenter les salaires. Donc là on a un discours politique qui n'est pas réaliste dans les entreprises.
F. Laborde - Je pose la question autrement. Est-ce qu'au fond chez les salariés français, le problème principal c'est moins un problème, j'allais dire de temps de travail, qu'un problème de pouvoir d'achat ?
R - On a un vrai problème de pouvoir d'achat dans notre pays, pas seulement dans les entreprises privées, dans les fonctions publiques aussi, parce qu'on a les salaires bloqués dans les fonctions publiques depuis deux ans, 0,5 % d'augmentation depuis deux ans, donc là on appelle à des négociations. Là où il y a des heures supplémentaires dans le cadre légal, il y a des négociations dans les entreprises, dans les branches professionnelles, mais la direction que nous propose le gouvernement n'est pas la bonne.
F. Laborde - Hier B. Thibault de la CGT à la Fête de l'Humanité a dit qu'il fallait un front uni syndical sur les terrains sur lesquels vous pourriez vous entendre. C'est, j'allais dire, des propos de circonstance parce que c'est la Fête de l'Huma ou il peut y avoir un jour un rapprochement CGT/CFDT ? Vous aviez des relations un peu tendues disons, au cours des derniers mois.
R - D'abord je suis un peu inquiet d'un retour aux politiques de la CGT : appeler à un rassemblement syndical depuis la Fête de l'Huma, c'est une démarche politique, vous savez très bien que la CFDT ne l'accepte pas. Par contre, il est évident que nous sommes prêts, je suis prêt, à toutes les rencontres possibles avec la CGT, en particulier sur ce sujet des 35 heures...
F. Laborde - Vous n'avez pas du tout la même approche sur les 35 heures la CGT et vous.
R - Nous, nous disons il y a une loi, dans le cadre de cette loi il y a des possibilités d'adaptation, et on voit bien quand il y a des discussions dans les entreprises, comme chez BOSCH par exemple...
F. Laborde - Vous, vous avez signé, mais la CGT trouvait que c'était une très mauvaise idée.
R - Voilà, il y a une confrontation entre la CGT et la CFDT, on voit bien qu'on a des difficultés, mais parlons-en, mais en même temps, chez BOSCH, 73 % de salariés avaient voté le changement. Donc quand les salariés nous soutiennent, on voit bien qu'on peut aller vers une évolution dans le cadre de la loi, nous sommes prêts à en discuter avec la CGT, faire des actions si c'est nécessaire, si le Gouvernement change la loi, mais encore faut-il qu'on puisse se rencontrer.
F. Laborde - Chez Perrier, la CGT a dénoncé au contraire l'accord, ce qui fait que le groupe NESTLE menace aujourd'hui éventuellement de fermer le site. Vous pourriez dire que la CGT a eu tort de faire ça ?
R - La CFDT, là aussi dans cette entreprise, avait signé cet accord : un plan social pour maintenir l'entreprise et pour négocier un plan social. La CGT, syndicat majoritaire, s'y est opposée, c'est son droit, c'est la nouvelle loi. Maintenant, faisons fonctionner la nouvelle loi, mais les salariés s'adresseront aux syndicats qui empêchent l'évolution de cette entreprise et l'évolution de cet accord, je crois que c'est la démocratie, et ce principe des accords majoritaires des entreprises va pouvoir montrer maintenant que les syndicats qui s'engagent positivement, les syndicats qui s'opposent tout le temps, amènent des fois les salariés dans des impasses.
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 septembre 2004)
R - La position de monsieur Fabius est l'inverse de celle de tous les syndicats européens. La Confédération européenne des syndicats au mois de juillet a décidé de soutenir cette Constitution, pour trois raisons principales. D'une part, une Constitution qui rappelle les valeurs, valeurs de solidarité, d'égalité, égalité hommes/femmes, lutte contre les discriminations, une Constitution qui, deuxièmement, qui intègre la charte des droits fondamentaux qui avait été mis en place par monsieur Jospin à Nice, droit d'association, droit syndical, droit de grève, reconnaissance de la négociation au niveau européen, et troisièmement, une Constitution qui parle d'une économie sociale de marché, développement durable dans une économie sociale de marché, c'est-à-dire la reconnaissance des droits sociaux européens. Et en même temps, et c'est le quatrième point qui est positif, la possibilité de pétitions. Les citoyens pourront s'associer, s'il y a plus d'un million et demi, par exemple, de pétitions dans plusieurs pays, il y aura une obligation de faire une loi, ce que les syndicats européens, qui représentent plus de 11 millions de syndiqués, pourront faire à leur guise.
F. Laborde - Donc quand L. Fabius dit : cette constitution met en place une Europe libérale, vous dites, vous avez tout faux L. Fabius.
R - La Constitution, je viens de le dire, amène des éléments nouveaux. Maintenant ce qui fait une Europe libérale c'est les politiques, et ce n'est pas une Constitution qui fait les politiques, ce sont les hommes politiques, les chefs d'Etats. Si certains estiment que les chefs d'Etats font trop une politique libérale, on peut les changer, mais ça c'est chaque pays de décider...
F. Laborde - Mais vous considérez que la Constitution européenne telle qu'elle est, elle pose disons un socle où il y a effectivement un certain nombre de référents, de valeurs sociales, que vous défendez, et qui y sont ?
R - Elle pose un cadre, un cadre qui certes n'est pas parfait, on le sait bien sur par exemple la politique fiscale, mais un cadre dans lequel on pourra travailler. Je prends un exemple. La Constitution française, F. Mitterrand était contre, mais il l'a bien utilisée pour faire les politiques qu'il voulait. La Constitution ne fait pas des politiques, la Constitution fait un cadre, définit des valeurs, et maintenant c'est après aux hommes politiques de le faire fonctionner.
F. Laborde - Alors, est-ce que cette position de L. Fabius, est-ce que ce " non " de L. Fabius, vous met dans l'embarras ?
R - Nous nous sommes bien évidemment pour que cette Constitution soit ratifiée, je l'ai dit, c'est la volonté des syndicats européens. Si la gauche en France, sous l'impulsion de monsieur Fabius, amène un " non " dans notre pays, inévitablement on risque de louper une évolution de cette Europe dont on a besoin, et on le voit bien dans tous les débats sur les délocalisations et autres, on a des solutions à trouver, mais si on fait une crise politique, on rejettera les solutions au bénéfice vraisemblablement d'une Europe plus libérale, parce que le marché fera ce qu'il veut, et nous on a besoin d'une Europe forte pour pouvoir réguler le marché.
F. Laborde - Un " non " des socialistes français créerait une crise politique ?
R - Certainement, mais ça les hommes politiques sont responsables de leur démarche. Nous on va intervenir dans ce débat. La CFDT prendra sa position la semaine prochaine, je souhaite qu'elle soit la même que la Confédération européenne des syndicats, et on interviendra à notre place dans ce débat.
F. Laborde - Une toute dernière question sur ce sujet. L. Fabius, à un moment donné s'est approché de vous justement pour savoir quelle était un peu la climatologie, si je puis dire, syndicale. Est-ce que vous étiez pour le oui, pour le non, non ?
R - Non, je le regrette, on n'a pas pu se rencontrer, mais peut-être avait-il peur que je le convainque.
F. Laborde - D'accord. Alors, revenons maintenant aux dispositions françaises d'actualité, à commencer par les 35 heures. On a entendu J.-L. Borloo dire et répéter qu'il n'était pas question de toucher à la loi, mais qu'en même temps il fallait un aménagement avec des points très précis : allégement du paiement des heures supplémentaires, la " mutualisation ", vous allez revenir sur tout ça, allégement des charges pour les entreprises, un compte épargne temps. Est-ce que effectivement on peut aménager sans revoir la loi ? Est-ce que ça vous convient ?
R - Tout d'abord le Gouvernement n'a pas de parole. Le Gouvernement a déjà changé la loi il y a un an et demi, il nous a proposé qu'on aille de cette façon jusque fin 2005, qu'on fasse un bilan, qu'on voie à ce moment là. Donc déjà il change d'avis. Deuxièmement, il y a trois mesures qui nous semblent négatives, si on combine en même temps un allégement du coût des heures supplémentaires, c'est-à-dire en supprimant les charges, qui vont faire baisser encore, qui vont augmenter le déficit de la Sécurité sociale, au passage. Deuxièmement, les payer moins, les salariés seront moins payés, et troisièmement, la possibilité de mutualiser sur une même personne les heures supplémentaires dans une entreprise, ou plusieurs personnes, une entreprise qui pourra combiner ces trois mesures fera le choix des heures supplémentaires plutôt que l'embauche. Or, dans une économie qui redémarre, avec de l'emploi qui risque de repartir, si on favorise les heures supplémentaires, on ira contre l'emploi, donc c'est des mesures qui sont favorables au chômage, mais pas à l'emploi.
F. Laborde - F. Chérèque, est-ce qu'il ne faut pas choisir à un moment donné dans les combats à mener ? Est-ce que par exemple vous ne pouvez pas dire, on lâche un peu sur les heures supplémentaires à condition qu'elles soient rémunérées, effectivement largement, pour donner du pouvoir d'achat aux salariés ? Parce qu'il y a certains salariés qui seraient d'accord pour travailler plus avec une bonne rémunération des heures supplémentaires.
R - Alors, deux choses. Ces négociations là sont possibles dans les branches professionnelles, il y a 22 branches qui l'ont fait, et pour le moment on n'a pas d'autres demandes, et ensuite il est illusoire de penser que ce sont les salariés qui décident de travailler plus, ce sont les patrons qui décident si les salariés doivent travailler plus. Donc dire qu'on va donner la possibilité aux salariés qui le souhaitent de travailler plus, c'est une illusion. Ensuite, les patrons dans les branches professionnelles veulent augmenter le temps de travail sans augmenter les salaires. Donc là on a un discours politique qui n'est pas réaliste dans les entreprises.
F. Laborde - Je pose la question autrement. Est-ce qu'au fond chez les salariés français, le problème principal c'est moins un problème, j'allais dire de temps de travail, qu'un problème de pouvoir d'achat ?
R - On a un vrai problème de pouvoir d'achat dans notre pays, pas seulement dans les entreprises privées, dans les fonctions publiques aussi, parce qu'on a les salaires bloqués dans les fonctions publiques depuis deux ans, 0,5 % d'augmentation depuis deux ans, donc là on appelle à des négociations. Là où il y a des heures supplémentaires dans le cadre légal, il y a des négociations dans les entreprises, dans les branches professionnelles, mais la direction que nous propose le gouvernement n'est pas la bonne.
F. Laborde - Hier B. Thibault de la CGT à la Fête de l'Humanité a dit qu'il fallait un front uni syndical sur les terrains sur lesquels vous pourriez vous entendre. C'est, j'allais dire, des propos de circonstance parce que c'est la Fête de l'Huma ou il peut y avoir un jour un rapprochement CGT/CFDT ? Vous aviez des relations un peu tendues disons, au cours des derniers mois.
R - D'abord je suis un peu inquiet d'un retour aux politiques de la CGT : appeler à un rassemblement syndical depuis la Fête de l'Huma, c'est une démarche politique, vous savez très bien que la CFDT ne l'accepte pas. Par contre, il est évident que nous sommes prêts, je suis prêt, à toutes les rencontres possibles avec la CGT, en particulier sur ce sujet des 35 heures...
F. Laborde - Vous n'avez pas du tout la même approche sur les 35 heures la CGT et vous.
R - Nous, nous disons il y a une loi, dans le cadre de cette loi il y a des possibilités d'adaptation, et on voit bien quand il y a des discussions dans les entreprises, comme chez BOSCH par exemple...
F. Laborde - Vous, vous avez signé, mais la CGT trouvait que c'était une très mauvaise idée.
R - Voilà, il y a une confrontation entre la CGT et la CFDT, on voit bien qu'on a des difficultés, mais parlons-en, mais en même temps, chez BOSCH, 73 % de salariés avaient voté le changement. Donc quand les salariés nous soutiennent, on voit bien qu'on peut aller vers une évolution dans le cadre de la loi, nous sommes prêts à en discuter avec la CGT, faire des actions si c'est nécessaire, si le Gouvernement change la loi, mais encore faut-il qu'on puisse se rencontrer.
F. Laborde - Chez Perrier, la CGT a dénoncé au contraire l'accord, ce qui fait que le groupe NESTLE menace aujourd'hui éventuellement de fermer le site. Vous pourriez dire que la CGT a eu tort de faire ça ?
R - La CFDT, là aussi dans cette entreprise, avait signé cet accord : un plan social pour maintenir l'entreprise et pour négocier un plan social. La CGT, syndicat majoritaire, s'y est opposée, c'est son droit, c'est la nouvelle loi. Maintenant, faisons fonctionner la nouvelle loi, mais les salariés s'adresseront aux syndicats qui empêchent l'évolution de cette entreprise et l'évolution de cet accord, je crois que c'est la démocratie, et ce principe des accords majoritaires des entreprises va pouvoir montrer maintenant que les syndicats qui s'engagent positivement, les syndicats qui s'opposent tout le temps, amènent des fois les salariés dans des impasses.
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 septembre 2004)