Texte intégral
Monsieur le Président de la République,
Mademoiselle,
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Députés,
Messieurs les Sénateurs,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est pour moi une joie et un honneur, Monsieur le Président de la République, de vous accueillir à la Présidence du Sénat, pour votre première visite officielle en France.
C'est une joie et un honneur car il y a quelque chose de particulier entre la France et l'Albanie.
Ce n'est pas à vous, Monsieur le Président de la République, que j'apprendrai le rôle joué par la France dans l'avènement d'un Etat albanais indépendant, durant la première guerre mondiale.
Je ne vous apprendrai pas davantage que la France a eu le bonheur de former une bonne part de l'élite albanaise lorsque de nombreux étudiants fuyaient les rigueurs de l'ancien régime.
Et rappellerai-je que la France a été le premier pays occidental à rouvrir son ambassade à Tirana, en 1945 ?
Nous, Français, mesurons bien l'attente que notre pays suscite chez vous et nous en réjouissons, même si nous ne savons pas toujours y répondre suffisamment.
Vous pouvez être sûr qu'il existe, réciproquement, une sympathie évidente des Français pour les Albanais, qui s'exprime notamment au travers du succès que rencontre en France votre grand écrivain Ismaël KADARÉ, qui nous fait l'honneur de sa présence ce soir, et que nous saluons respectueusement.
Monsieur le Président de la République,
Cette sympathie mutuelle entre nos deux pays nous crée des devoirs. Oui, nous pouvons faire plus et mieux ensemble.
Certes, nos relations politiques sont bonnes, même très bonnes, comme l'attestent la récente visite de Michel BARNIER à Tirana, le mois dernier, ou, plus encore, votre présence à nos côtés aujourd'hui.
Mais la politique n'est pas tout. Il y a aussi l'économie. Et là, nous devons faire plus et mieux. D'autant que grâce aux réformes structurelles courageuses engagées par l'Albanie depuis quelques années, la situation de votre économie s'est nettement améliorée.
C'est pourquoi, les échanges entre nos deux pays doivent se renforcer. Cette intensification sera d'autant plus facile que vous continuerez d'améliorer l'environnement juridique et financier des entreprises, car les nôtres sont encore préoccupées par les incertitudes qui entourent leurs investissements.
Les projets actuellement à l'étude avec le Club Méditerranée -pour la construction d'un village touristique sur la côte sud- et avec la SAGEM -pour la fabrication de cartes d'identité sécurisées- vont dans le bon sens. S'ils se concrétisaient, ils constitueraient un précédent positif, de nature à susciter d'autres vocations.
Avec l'économie, la francophonie est un autre domaine où nous pouvons faire davantage. Membre de la grande famille de la francophonie depuis 1997, l'Albanie doit poursuivre son effort pour consolider la situation de la langue française, toujours fragile même si elle est plus enviable que dans beaucoup d'autres pays.
Autre domaine dans lequel la France et l'Albanie peuvent faire davantage, les relations interparlementaires doivent s'intensifier. Soyez sûr que le Sénat y veillera, une fois reconstitué le groupe interparlementaire France-Albanie, que présidait le Questeur MATHIEU. Comme vous le savez, il ne s'est pas représenté lors des élections sénatoriales du mois dernier. Tout sera fait pour donner un nouvel essor à ce groupe.
Monsieur le Président de la République,
Je l'ai dit, nous pouvons et nous devons faire plus et mieux. Mais pour cela, il faut en quelque sorte nous aider à vous aider. Vous pouvez notamment le faire de trois façons.
Tout d'abord, la France serait évidemment sensible à ce que l'Albanie, le pays des aigles, affirme davantage sa vocation européenne. Cela n'exclut pas évidemment des relations étroites avec les Etats-Unis mais il est important de veiller à un certain équilibre dans un monde qui doit rester multipolaire.
Nous y sommes d'autant plus sensibles que la France n'a jamais caché qu'elle reconnaissait la vocation de l'Albanie à adhérer, le moment venu, à l'Union européenne, dès lors que les conditions seraient réunies et les critères d'adhésion respectés.
Ensuite, il est important que l'Albanie continue dans la voie courageuse et difficile des réformes structurelles, nécessaires à la consolidation de son économie.
Il est tout aussi essentiel qu'elle maintienne le cap de la lutte contre la corruption et les trafics de toute sorte, véritables fléaux dont pâtit l'image de votre beau pays. Les lois récemment adoptées à cette fin doivent donc être appliquées rapidement, sans relâche et sans faiblesse. Sachez que la France sera toujours disposée à vous apporter son soutien ainsi qu'une expertise technique dans ce domaine sensible.
Enfin, la France se félicite du rôle modérateur joué par l'Albanie dans le dossier délicat du Kosovo, où rien n'est malheureusement réglé à ce jour.
L'attitude raisonnable et équilibrée de votre pays contribue à favoriser la stabilité -toujours précaire- d'une région ô combien stratégique. Nous ne pouvons que vous encourager à poursuivre dans cette voie, difficile mais nécessaire.
Monsieur le Président de la République,
J'ai trop parlé ! Mais avant de vous laisser la parole, je voudrais simplement dire bien fort :
Vive l'Albanie !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-albanaise !
(Source http://www.senat.fr, le 13 octobre 2004)
Mademoiselle,
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Députés,
Messieurs les Sénateurs,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est pour moi une joie et un honneur, Monsieur le Président de la République, de vous accueillir à la Présidence du Sénat, pour votre première visite officielle en France.
C'est une joie et un honneur car il y a quelque chose de particulier entre la France et l'Albanie.
Ce n'est pas à vous, Monsieur le Président de la République, que j'apprendrai le rôle joué par la France dans l'avènement d'un Etat albanais indépendant, durant la première guerre mondiale.
Je ne vous apprendrai pas davantage que la France a eu le bonheur de former une bonne part de l'élite albanaise lorsque de nombreux étudiants fuyaient les rigueurs de l'ancien régime.
Et rappellerai-je que la France a été le premier pays occidental à rouvrir son ambassade à Tirana, en 1945 ?
Nous, Français, mesurons bien l'attente que notre pays suscite chez vous et nous en réjouissons, même si nous ne savons pas toujours y répondre suffisamment.
Vous pouvez être sûr qu'il existe, réciproquement, une sympathie évidente des Français pour les Albanais, qui s'exprime notamment au travers du succès que rencontre en France votre grand écrivain Ismaël KADARÉ, qui nous fait l'honneur de sa présence ce soir, et que nous saluons respectueusement.
Monsieur le Président de la République,
Cette sympathie mutuelle entre nos deux pays nous crée des devoirs. Oui, nous pouvons faire plus et mieux ensemble.
Certes, nos relations politiques sont bonnes, même très bonnes, comme l'attestent la récente visite de Michel BARNIER à Tirana, le mois dernier, ou, plus encore, votre présence à nos côtés aujourd'hui.
Mais la politique n'est pas tout. Il y a aussi l'économie. Et là, nous devons faire plus et mieux. D'autant que grâce aux réformes structurelles courageuses engagées par l'Albanie depuis quelques années, la situation de votre économie s'est nettement améliorée.
C'est pourquoi, les échanges entre nos deux pays doivent se renforcer. Cette intensification sera d'autant plus facile que vous continuerez d'améliorer l'environnement juridique et financier des entreprises, car les nôtres sont encore préoccupées par les incertitudes qui entourent leurs investissements.
Les projets actuellement à l'étude avec le Club Méditerranée -pour la construction d'un village touristique sur la côte sud- et avec la SAGEM -pour la fabrication de cartes d'identité sécurisées- vont dans le bon sens. S'ils se concrétisaient, ils constitueraient un précédent positif, de nature à susciter d'autres vocations.
Avec l'économie, la francophonie est un autre domaine où nous pouvons faire davantage. Membre de la grande famille de la francophonie depuis 1997, l'Albanie doit poursuivre son effort pour consolider la situation de la langue française, toujours fragile même si elle est plus enviable que dans beaucoup d'autres pays.
Autre domaine dans lequel la France et l'Albanie peuvent faire davantage, les relations interparlementaires doivent s'intensifier. Soyez sûr que le Sénat y veillera, une fois reconstitué le groupe interparlementaire France-Albanie, que présidait le Questeur MATHIEU. Comme vous le savez, il ne s'est pas représenté lors des élections sénatoriales du mois dernier. Tout sera fait pour donner un nouvel essor à ce groupe.
Monsieur le Président de la République,
Je l'ai dit, nous pouvons et nous devons faire plus et mieux. Mais pour cela, il faut en quelque sorte nous aider à vous aider. Vous pouvez notamment le faire de trois façons.
Tout d'abord, la France serait évidemment sensible à ce que l'Albanie, le pays des aigles, affirme davantage sa vocation européenne. Cela n'exclut pas évidemment des relations étroites avec les Etats-Unis mais il est important de veiller à un certain équilibre dans un monde qui doit rester multipolaire.
Nous y sommes d'autant plus sensibles que la France n'a jamais caché qu'elle reconnaissait la vocation de l'Albanie à adhérer, le moment venu, à l'Union européenne, dès lors que les conditions seraient réunies et les critères d'adhésion respectés.
Ensuite, il est important que l'Albanie continue dans la voie courageuse et difficile des réformes structurelles, nécessaires à la consolidation de son économie.
Il est tout aussi essentiel qu'elle maintienne le cap de la lutte contre la corruption et les trafics de toute sorte, véritables fléaux dont pâtit l'image de votre beau pays. Les lois récemment adoptées à cette fin doivent donc être appliquées rapidement, sans relâche et sans faiblesse. Sachez que la France sera toujours disposée à vous apporter son soutien ainsi qu'une expertise technique dans ce domaine sensible.
Enfin, la France se félicite du rôle modérateur joué par l'Albanie dans le dossier délicat du Kosovo, où rien n'est malheureusement réglé à ce jour.
L'attitude raisonnable et équilibrée de votre pays contribue à favoriser la stabilité -toujours précaire- d'une région ô combien stratégique. Nous ne pouvons que vous encourager à poursuivre dans cette voie, difficile mais nécessaire.
Monsieur le Président de la République,
J'ai trop parlé ! Mais avant de vous laisser la parole, je voudrais simplement dire bien fort :
Vive l'Albanie !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-albanaise !
(Source http://www.senat.fr, le 13 octobre 2004)