Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, aux médias le 14 décembre 2003 à Paris, sur les conséquences pour l'avenir de l'Irak de l'arrestation de Saddam Hussein.

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Circonstance : Arrestation de Saddam Hussein, ancien président irakien, en Irak par les Américains le 13 décembre 2003

Texte intégral

1/ Nous nous réjouissons tous, comme l'a souligné le président de la République, de l'arrestation de Saddam Hussein.
Il s'agit d'un développement majeur dans une crise irakienne qui est au coeur des préoccupations de la communauté internationale depuis plusieurs mois.
Avec cette arrestation, la page de la dictature irakienne est ainsi tournée. La communauté internationale tout entière doit s'en féliciter.
C'est un symbole très fort pour le peuple irakien, qui peut faire son deuil d'une période tragique de son histoire et regarder désormais vers l'avenir. Un avenir qui est entre ses mains.
Nous avons ainsi une chance de sortir de la crise. Il faut, tous ensemble, la saisir.
2/ C'est d'abord aux Irakiens de se mobiliser pour construire un nouvel Irak :
- l'objectif doit être de préserver l'unité et la stabilité du pays. Nous souhaitons vivement que cette arrestation permette de briser l'engrenage de la violence.
- Nous espérons que la situation ainsi créée conduira à la réconciliation de tous, condition indispensable pour permettre un retour rapide à la souveraineté irakienne et à l'émergence d'une vraie démocratie. Chacun doit trouver sa place dans le processus politique, qui doit associer tous ceux qui refusent la violence.
3/ C'est aussi un encouragement pour que la communauté internationale retrouve son unité. Il y a aujourd'hui un chemin pour la reconstruction de l'Irak. A nous tous de nous y engager :
- en associant bien sûr les pays de la région en vue de la réintégration de l'Irak dans son environnement,
- en donnant aussi toute leur place aux Nations unies pour garantir la légitimité du processus.
4/ La France, de son côté, est prête à prendre toute sa place, dans le cadre d'une concertation approfondie avec l'ensemble de ses partenaires.
C'est ce que j'ai dit à Colin Powell, avec qui je me suis entretenu en début d'après-midi et que j'ai félicité.
Cette question sera au coeur des entretiens que nous aurons demain, à Paris, avec la délégation irakienne conduite par M. Al-Hakim. Il sera reçu par le président de la République et ici-même. Nous lui exprimerons notre volonté d'aller de l'avant, qu'il s'agisse de l'aide humanitaire, de la formation de la police ou de la coopération dans d'autres secteurs essentiels de l'économie irakienne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 décembre 2003)