Déclaration de Mme Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au développement durable, sur le développement durable en Méditerranée, Montpellier le 19 décembre 2003.

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Circonstance : Séminaire sur le thème "Le développement durable en Méditerranée : utopie ou réalité ?" organisé par l'Institut des Régions Méditerranéennes pour le Développement Durable, à Montpellier le 19 décembre 2003

Texte intégral

Monsieur le Ministre
Monsieur le Président de la Région Languedoc-Roussillon
Monsieur le Représentant du Préfet,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse d'être aujourd'hui parmi vous, dans cette belle ville de Montpellier.
En effet, vous le savez, la Méditerranée occupe une place centrale dans l'action que je conduis au Secrétariat d'Etat au Développement Durable.
Elle occupe cette place, en premier lieu, parce que je suis particulièrement sensible à l'histoire souvent partagée qui a façonné les différents pays de cette région.
La France entretient avec chacun d'eux des liens forts ancrés loin dans le passé. Ces liens ont favorisé les échanges entre les peuples, parfois le partage des langues. Ils ont sans doute aussi favorisé l'émergence d'une culture méditerranéenne.
En second lieu, parce que la Méditerranée est une région très importante sur le plan de la nature.
Les écosystèmes méditerranéens, que l'on retrouve par ailleurs en Californie, en Afrique du Sud, en Australie et au Chili, sont particulièrement riches sur le plan de la flore et de la faune. Ils sont également les milieux parmi les plus fragiles au monde. Vous en avez fait la dramatique expérience récemment avec ces graves inondations.
En troisième lieu, la région Méditerranée est une région où l'on produit, où l'on commerce, où l'on consomme. Il y a là un important marché à la fois européen, moyen oriental et africain. Ces caractéristiques en font à la fois l'originalité et la richesse.
La zone de libre échange que d'ici 2010 l'Europe entend constituer avec ces pays représente un formidable défi que nous devons relever dans le contexte du développement durable.
C'est pourquoi j'ai souhaité que l'action internationale du Secrétariat d'Etat au Développement Durable soit largement tournée vers la Méditerranée.
Le gouvernement entend, précisément, poursuivre son soutien à la Commission Méditerranéenne du Développement Durable et au Plan d'Action pour la Méditerranée.
J'étais le 12 novembre à Catane pour la réunion ministérielle du PAM : je suis convaincue du rôle considérable de telles institutions pour aider à penser le développement durable dans la région et à le traduire dans la réalité.
Le gouvernement entend aussi, dans le même temps, uvrer au renforcement du partenariat euro-méditerranéen tant l'apport de l'Europe dans cette région peut être déterminant.
C'est pour aider à construire une vision de long terme de la région Méditerranée, une vision qui soit inscrite dans le développement durable, que le Président de la République a souhaité réunir à Marseille, en 2004, des experts venus de tous les pays de la région. Ils seront appelés à débattre d'éducation, de culture, du rôle de la mer commune, de solidarité économique et de gestion des territoires.
Le développement durable doit être au cur de nos politiques, qu'elles soient régionales, nationales ou internationales.
Toutefois, le développement durable en Méditerranée, et ceci est vrai partout ailleurs, ne peut à l'évidence relever des seuls gouvernements. Il doit être l'affaire de tous, société civile, gouvernement, monde de l'entreprise et, bien sû,r collectivités territoriales.
A ce propos, Monsieur le Président, je reconnais l'engagement de votre région dans le développement durable.
Les nombre et la qualité des actions qui y sont menées méritent d'être soulignés.
J'en rappellerai quelques unes :
·Sous l'impulsion de votre Agence Méditerranéenne de l'Environnement, vos actions dans le domaine de l'éducation à l'environnement, si importante à mes yeux, ou dans le domaine des espaces protégés.
·Vos activités pour le développement durable et la prévention des changements climatiques. Je veux, notamment, mentionner celles qui sont menées à travers l'accord cadre Etat-ADEME-Région, en faveur des énergies renouvelables.
·Les actions portant sur la démarche Haute qualité Environnementale, l'une des illustrations concrètes du développement durable ;
·Je pourrais relever bien d'autres actions, encore :
. sur le transport, l'aménagement du territoire, et le littoral, notamment.
Pour revenir à la méditerranée au sein large, je me réjouis de l'initiative prise par les cinq régions qui ont voulu créer l'Institut des Régions Méditerranéennes pour le Développement Durable ou IRMEDD.
J'en suis convaincue, cet institut permettra de fédérer les initiatives et les échanges sur les expériences réussies et facilitera ainsi la mise en oeuvre du développement durable par des actions concrètes.
Les réseaux qui se mettent en place entre centres de recherche, universités, élus, entreprises et citoyens, témoignent de la richesse et de la variété des liens entre les acteurs du développement durable méditerranéen.
Ce séminaire, qui est une brillante illustration de cette richesse et de ces liens, revêt donc, une grande importance :
·Du fait de la grande diversité des sujets traités ;
·Du fait de l'exceptionnelle qualité des intervenants
·Enfin, parce qu'il s'inscrit en droite ligne dans la vision du Gouvernement français et de la stratégie nationale de développement durable qu'il a adopté en juin dernier.
Je vous félicite, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, pour cette remarquable initiative.
Excellent séminaire à tous.
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 24 décembre 2003)