Texte intégral
Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'Enseignement professionnel, effectuera à partir de demain une visite officielle de deux jours à la Réunion. Dans un entretien au "Journal de l'île", M. Mélenchon souhaite notamment rassurer les enseignants de l'académie, particulièrement inquiets face à la mise en place dès la rentrée des projets pluridisciplinaires à caractère professionnel. En outre, s'agissant de l'épineux problème du placement des élèves des lycées professionnels en entreprise, le ministre propose différentes solutions telles que la création de bourses de stages ou de dispositifs de parrainage.
Le Journal de l'île : La Charte pour l'enseignement professionnel intégré voulue par Claude Allègre, votre prédécesseur, est-elle maintenue ?
Jean-Luc Mélenchon : La Charte pour l'enseignement professionnel intégré est une plate-forme de discussion présentée par Claude Allègre en juin 1999 et mise en débat. Son contenu a été discuté pendant plusieurs mois à travers de multiples réunions académiques. Le processus a abouti à un colloque qui s'est tenu en septembre 1999 à Lille, où ont été exprimées les positions des différents acteurs de l'enseignement professionnel, syndicats d'enseignants, confédérations syndicales, organisations professionnelles. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, cet ensemble de textes, charte et contributions, n'a aucun caractère normatif. C'est un relevé d'étape dans un débat auquel personne n'aurait l'ambition de mettre un point final : le débat sur l'amélioration du système éducatif.
Les enseignants de la Réunion ont manifesté massivement en mars dernier contre la charte et le nouveau statut des PLP. Aujourd'hui, ils restent inquiets face à la mise en place dès la rentrée des projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP). Quelle réponse allez-vous leur apporter ?
Le PPCP est une méthode pédagogique destinée à donner, sur une base professionnelle, un sens concret aux différents enseignements reçus par l'élève au cours de sa scolarité. Il s'agit d'une innovation toute relative. En effet, depuis bien longtemps, cette pédagogie est utilisée dans l'enseignement supérieur, avec ce que l'on appelle les travaux d'initiative personnelle encadrés. La réussite de cette méthode a justifié son extension au cycle secondaire, sous la forme des travaux personnels dans l'enseignement général et technologique, et, sous le nom de "projets pluridisciplinaires à caractère professionnel", dans l'enseignement professionnel.
Déjà, l'an passé plus de 150 expérimentations de PPCP ont été menées dans différents établissements. Elles ont fait l'objet d'une évaluation académique, inter-académique et au niveau national, en concertation avec tous les syndicats et associations de parents d'élèves et d'élèves à l'occasion de la rédaction de la circulaire qui est parue le 29 juin au "Bulletin officiel" de l'Éducation nationale.
Je comprends cependant que devant ces modalités nouvelles d'organisation des enseignements, dans la mesure où l'information a pu ne pas circuler normalement, des enseignants attachés à leur métier aient pu s'inquiéter d'être placés devant des responsabilités nouvelles sans guide suffisant. C'est pourquoi j'ai décidé que ces projets pluridisciplinaires ne trouveraient leur plein exercice qu'à partir du second trimestre de l'année scolaire qui va s'ouvrir. De cette manière, les équipes pédagogiques auront trois mois pour réfléchir à leur mise en uvre, s'y préparer, se concerter et, le cas échéant, bénéficier des accompagnements dont ils pourraient avoir besoin.
A la Réunion, se pose le problème du placement en entreprise des élèves des lycées professionnels, à cause de la faiblesse du tissu économique. Eu égard à cette situation spécifique, envisagez-vous d'adopter des mesures dérogatoires ?
Les stages en entreprise sont la colonne vertébrale de l'enseignement professionnel, qui vise à préparer les élèves à une insertion dans la vie professionnelle. Revenir sur l'existence de ces stages serait nier la spécificité de cet ordre d'enseignement et ne plus en faire qu'un succédané de l'enseignement général ou technologique. C'est pourquoi, il ne m'apparaît pas envisageable d'adopter des mesures dérogatoires générales.
Cela dit, la difficulté de placement en entreprise des élèves n'est pas propre à la Réunion. Dans certaines zones géographiques, dans certaines branches d'activité, le problème est récurrent en métropole aussi. Le Premier ministre m'a d'ailleurs confié la responsabilité de préparer un accord cadre avec les différents partenaires sur les stages en entreprise. Ces stages ont en effet tendance à se généraliser dans tous les ordres d'enseignement et à tous les niveaux. Ils n'ont pas tous le même but.
Il s'agit parfois de prises de contact, parfois de stages d'information, et en ce qui nous concerne, de stages d'application. Plusieurs suggestions ont déjà été émises : pour s'attaquer au problème du manque de place, telles que la création de bourses de stages où seraient recensées les demandes et les offres, la création de dispositifs de parrainage par les entreprises, la planification des périodes tout au long de l'année ou la réflexion sur la durée optimale des stages, en fonction de leur finalité propre. Toutes ces hypothèses ont vocation à être prises en compte et à nourrir le débat collectif que je souhaite ouvrir sur le sujet avant la fin de cette année.
L'an dernier, 1 500 élèves de collège n'ont pu obtenir d'affectation en lycée professionnel, secteur très prisé à la Réunion, en raison du manque criant de places. Quelle action pourrait mener l'Etat pour satisfaire cette forte demande ?
L'engouement que connaît l'enseignement professionnel à la Réunion et qui a été soutenu par les autorités académiques, aux efforts desquelles je rends hommage, ne va évidemment pas sans poser le problème de la satisfaction des choix des élèves. L'Etat, au cours de ces dernières années, a, je pense, assuré au mieux ses responsabilités en matière de création de postes de manière à ce qu'à l'heure actuelle les taux d'encadrement, dont bénéficient les Réunionnais, soient quasiment identiques à ceux de la métropole et, en ce qui concerne l'enseignement professionnel, légèrement meilleurs. Mais il ne suffit pas d'avoir des enseignants, il faut aussi qu'existent des établissements où ils puissent exercer.
De ce point de vue, la Région, elle aussi, a engagé les efforts nécessaires, puisque au cours des prochaines années de nouveaux lycées professionnels doivent s'ouvrir. C'est dans ce partenariat entre les collectivités locales et l'Etat concrétisé par le plan Etat-Région que se trouve je crois la réponse à la satisfaction des besoins de la population. Je suis d'ailleurs ici pour m'en entretenir avec l'ensemble des responsables.
Quelle mesure envisagez-vous de mettre en place pour assurer une meilleure orientation des collégiens vers les lycées professionnels, afin qu'il y ait une véritable adéquation entre les vux des élèves et l'accueil possible dans les différentes sections ?
Vous avez raison de situer au collège la problématique de l'irrigation par les élèves des différentes filières d'enseignement général, technologique et professionnel. Vous savez que le problème du collège, le problème de l'orientation, le problème de l'évaluation n'est pas un problème simple. C'est même un problème fortement marqué d'affectivité.
Sur ces questions, un débat ouvert doit avoir lieu, ainsi que Jack Lang et moi-même l'avons annoncé. Ce débat doit prendre en compte l'hétérogénéité des populations des collèges, l'information des collégiens sur les plans de carrière qui leur sont offerts et la modularité possible des enseignements pour leur permettre de parvenir à leur objectif.
Ce chantier concerne aussi bien l'Etat que les collectivités locales, les filières de formation professionnelle et par-là même les organisations syndicales et professionnelles qui sont parties prenantes. A ce stade, j'invite tous les intervenants à exprimer leurs positions, leurs suggestions, afin que le débat soit nourri et fructueux.
S'agissant du bac pro, entendez-vous rendre possible la poursuite d'études pour les élèves détenteurs de ce diplôme ?
L'objectif des diplômes professionnels, comme leur nom l'indique, est de rendre possible si le jeune le souhaite l'entrée qualifiée dans l'emploi dès qu'on a le diplôme en poche. Pour les élèves qui en ont le mérite ou le talent, la poursuite d'études n'a jamais été interdite. Ceci est une position de principe, mais il faut reconnaître que toutes les facilités n'ont pas toujours été données.
C'est pourquoi j'ai insisté sur la nécessité d'éviter que des voies puissent conduire à des impasses et qu'il existe ainsi des CAP sans BEP des BEP sans bac professionnel, des bacs professionnels sans BTS et des BTS sans licence professionnelle.
Concrètement, cela veut dire que les conditions d'accès aux diplômes supérieurs doivent être facilitées par la mise en place de passerelles ou de contremarches qui permettent aux élèves, qui en ont les dispositions, de bénéficier d'un parcours fluide et adapté vers les diplômes supérieurs.
Les licences professionnelles démarreront à la rentrée prochaine dans toutes les universités. Les syndicats étudiants les plus à gauche comparent déjà ce nouveau diplôme au défunt CIP, le "Smic jeunes" des années Balladur. Qu'en pensez-vous ?
Les licences professionnelles sont une avancée significative de l'enseignement professionnel. Elles permettent aux titulaires de DEUG, de DUT ou de BTS de pouvoir bénéficier d'une qualification supplémentaire pour intégrer un niveau supérieur d'emploi.
Par ailleurs, dans le cadre de la future loi sur la validation des acquis professionnels, elles permettent une reconnaissance de la pratique de ceux qui sont déjà dans l'emploi. Je crois qu'il n'y a là rien de commun avec le CIP, le "SMIC jeunes" comme vous le dites. En effet, la licence professionnelle n'est pas un système de rémunération, mais une filière d'éducation.
Les publics auxquels s'adresse la licence professionnelle sont extrêmement divers : il peut s'agir d'étudiants, qui suivront les études dans les mêmes conditions que leurs collègues des autres licences, (qui à l'heure actuelle ne sont aucunement rétribués), il peut s'agir de travailleurs en formation continue qui bénéficient des dispositions de leur accord de branche, il peut s'agir de personnes en apprentissage ou de stagiaires de la formation professionnelle qui sont alors rémunérés dans le cadre des lois existantes. En aucun cas le fait de poursuivre une licence professionnelle n'entraîne par lui-même des conséquences sur les rémunérations. Par contre, j'estime qu'il s'agit d'un vrai progrès social quand on se voit offrir un vrai débouché hautement qualifié vers l'emploi.
Propos recueillis par Jean-Marc Atsé
(source http://www.education.gouv.fr, le 1 septembre 2000)
Le Journal de l'île : La Charte pour l'enseignement professionnel intégré voulue par Claude Allègre, votre prédécesseur, est-elle maintenue ?
Jean-Luc Mélenchon : La Charte pour l'enseignement professionnel intégré est une plate-forme de discussion présentée par Claude Allègre en juin 1999 et mise en débat. Son contenu a été discuté pendant plusieurs mois à travers de multiples réunions académiques. Le processus a abouti à un colloque qui s'est tenu en septembre 1999 à Lille, où ont été exprimées les positions des différents acteurs de l'enseignement professionnel, syndicats d'enseignants, confédérations syndicales, organisations professionnelles. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, cet ensemble de textes, charte et contributions, n'a aucun caractère normatif. C'est un relevé d'étape dans un débat auquel personne n'aurait l'ambition de mettre un point final : le débat sur l'amélioration du système éducatif.
Les enseignants de la Réunion ont manifesté massivement en mars dernier contre la charte et le nouveau statut des PLP. Aujourd'hui, ils restent inquiets face à la mise en place dès la rentrée des projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP). Quelle réponse allez-vous leur apporter ?
Le PPCP est une méthode pédagogique destinée à donner, sur une base professionnelle, un sens concret aux différents enseignements reçus par l'élève au cours de sa scolarité. Il s'agit d'une innovation toute relative. En effet, depuis bien longtemps, cette pédagogie est utilisée dans l'enseignement supérieur, avec ce que l'on appelle les travaux d'initiative personnelle encadrés. La réussite de cette méthode a justifié son extension au cycle secondaire, sous la forme des travaux personnels dans l'enseignement général et technologique, et, sous le nom de "projets pluridisciplinaires à caractère professionnel", dans l'enseignement professionnel.
Déjà, l'an passé plus de 150 expérimentations de PPCP ont été menées dans différents établissements. Elles ont fait l'objet d'une évaluation académique, inter-académique et au niveau national, en concertation avec tous les syndicats et associations de parents d'élèves et d'élèves à l'occasion de la rédaction de la circulaire qui est parue le 29 juin au "Bulletin officiel" de l'Éducation nationale.
Je comprends cependant que devant ces modalités nouvelles d'organisation des enseignements, dans la mesure où l'information a pu ne pas circuler normalement, des enseignants attachés à leur métier aient pu s'inquiéter d'être placés devant des responsabilités nouvelles sans guide suffisant. C'est pourquoi j'ai décidé que ces projets pluridisciplinaires ne trouveraient leur plein exercice qu'à partir du second trimestre de l'année scolaire qui va s'ouvrir. De cette manière, les équipes pédagogiques auront trois mois pour réfléchir à leur mise en uvre, s'y préparer, se concerter et, le cas échéant, bénéficier des accompagnements dont ils pourraient avoir besoin.
A la Réunion, se pose le problème du placement en entreprise des élèves des lycées professionnels, à cause de la faiblesse du tissu économique. Eu égard à cette situation spécifique, envisagez-vous d'adopter des mesures dérogatoires ?
Les stages en entreprise sont la colonne vertébrale de l'enseignement professionnel, qui vise à préparer les élèves à une insertion dans la vie professionnelle. Revenir sur l'existence de ces stages serait nier la spécificité de cet ordre d'enseignement et ne plus en faire qu'un succédané de l'enseignement général ou technologique. C'est pourquoi, il ne m'apparaît pas envisageable d'adopter des mesures dérogatoires générales.
Cela dit, la difficulté de placement en entreprise des élèves n'est pas propre à la Réunion. Dans certaines zones géographiques, dans certaines branches d'activité, le problème est récurrent en métropole aussi. Le Premier ministre m'a d'ailleurs confié la responsabilité de préparer un accord cadre avec les différents partenaires sur les stages en entreprise. Ces stages ont en effet tendance à se généraliser dans tous les ordres d'enseignement et à tous les niveaux. Ils n'ont pas tous le même but.
Il s'agit parfois de prises de contact, parfois de stages d'information, et en ce qui nous concerne, de stages d'application. Plusieurs suggestions ont déjà été émises : pour s'attaquer au problème du manque de place, telles que la création de bourses de stages où seraient recensées les demandes et les offres, la création de dispositifs de parrainage par les entreprises, la planification des périodes tout au long de l'année ou la réflexion sur la durée optimale des stages, en fonction de leur finalité propre. Toutes ces hypothèses ont vocation à être prises en compte et à nourrir le débat collectif que je souhaite ouvrir sur le sujet avant la fin de cette année.
L'an dernier, 1 500 élèves de collège n'ont pu obtenir d'affectation en lycée professionnel, secteur très prisé à la Réunion, en raison du manque criant de places. Quelle action pourrait mener l'Etat pour satisfaire cette forte demande ?
L'engouement que connaît l'enseignement professionnel à la Réunion et qui a été soutenu par les autorités académiques, aux efforts desquelles je rends hommage, ne va évidemment pas sans poser le problème de la satisfaction des choix des élèves. L'Etat, au cours de ces dernières années, a, je pense, assuré au mieux ses responsabilités en matière de création de postes de manière à ce qu'à l'heure actuelle les taux d'encadrement, dont bénéficient les Réunionnais, soient quasiment identiques à ceux de la métropole et, en ce qui concerne l'enseignement professionnel, légèrement meilleurs. Mais il ne suffit pas d'avoir des enseignants, il faut aussi qu'existent des établissements où ils puissent exercer.
De ce point de vue, la Région, elle aussi, a engagé les efforts nécessaires, puisque au cours des prochaines années de nouveaux lycées professionnels doivent s'ouvrir. C'est dans ce partenariat entre les collectivités locales et l'Etat concrétisé par le plan Etat-Région que se trouve je crois la réponse à la satisfaction des besoins de la population. Je suis d'ailleurs ici pour m'en entretenir avec l'ensemble des responsables.
Quelle mesure envisagez-vous de mettre en place pour assurer une meilleure orientation des collégiens vers les lycées professionnels, afin qu'il y ait une véritable adéquation entre les vux des élèves et l'accueil possible dans les différentes sections ?
Vous avez raison de situer au collège la problématique de l'irrigation par les élèves des différentes filières d'enseignement général, technologique et professionnel. Vous savez que le problème du collège, le problème de l'orientation, le problème de l'évaluation n'est pas un problème simple. C'est même un problème fortement marqué d'affectivité.
Sur ces questions, un débat ouvert doit avoir lieu, ainsi que Jack Lang et moi-même l'avons annoncé. Ce débat doit prendre en compte l'hétérogénéité des populations des collèges, l'information des collégiens sur les plans de carrière qui leur sont offerts et la modularité possible des enseignements pour leur permettre de parvenir à leur objectif.
Ce chantier concerne aussi bien l'Etat que les collectivités locales, les filières de formation professionnelle et par-là même les organisations syndicales et professionnelles qui sont parties prenantes. A ce stade, j'invite tous les intervenants à exprimer leurs positions, leurs suggestions, afin que le débat soit nourri et fructueux.
S'agissant du bac pro, entendez-vous rendre possible la poursuite d'études pour les élèves détenteurs de ce diplôme ?
L'objectif des diplômes professionnels, comme leur nom l'indique, est de rendre possible si le jeune le souhaite l'entrée qualifiée dans l'emploi dès qu'on a le diplôme en poche. Pour les élèves qui en ont le mérite ou le talent, la poursuite d'études n'a jamais été interdite. Ceci est une position de principe, mais il faut reconnaître que toutes les facilités n'ont pas toujours été données.
C'est pourquoi j'ai insisté sur la nécessité d'éviter que des voies puissent conduire à des impasses et qu'il existe ainsi des CAP sans BEP des BEP sans bac professionnel, des bacs professionnels sans BTS et des BTS sans licence professionnelle.
Concrètement, cela veut dire que les conditions d'accès aux diplômes supérieurs doivent être facilitées par la mise en place de passerelles ou de contremarches qui permettent aux élèves, qui en ont les dispositions, de bénéficier d'un parcours fluide et adapté vers les diplômes supérieurs.
Les licences professionnelles démarreront à la rentrée prochaine dans toutes les universités. Les syndicats étudiants les plus à gauche comparent déjà ce nouveau diplôme au défunt CIP, le "Smic jeunes" des années Balladur. Qu'en pensez-vous ?
Les licences professionnelles sont une avancée significative de l'enseignement professionnel. Elles permettent aux titulaires de DEUG, de DUT ou de BTS de pouvoir bénéficier d'une qualification supplémentaire pour intégrer un niveau supérieur d'emploi.
Par ailleurs, dans le cadre de la future loi sur la validation des acquis professionnels, elles permettent une reconnaissance de la pratique de ceux qui sont déjà dans l'emploi. Je crois qu'il n'y a là rien de commun avec le CIP, le "SMIC jeunes" comme vous le dites. En effet, la licence professionnelle n'est pas un système de rémunération, mais une filière d'éducation.
Les publics auxquels s'adresse la licence professionnelle sont extrêmement divers : il peut s'agir d'étudiants, qui suivront les études dans les mêmes conditions que leurs collègues des autres licences, (qui à l'heure actuelle ne sont aucunement rétribués), il peut s'agir de travailleurs en formation continue qui bénéficient des dispositions de leur accord de branche, il peut s'agir de personnes en apprentissage ou de stagiaires de la formation professionnelle qui sont alors rémunérés dans le cadre des lois existantes. En aucun cas le fait de poursuivre une licence professionnelle n'entraîne par lui-même des conséquences sur les rémunérations. Par contre, j'estime qu'il s'agit d'un vrai progrès social quand on se voit offrir un vrai débouché hautement qualifié vers l'emploi.
Propos recueillis par Jean-Marc Atsé
(source http://www.education.gouv.fr, le 1 septembre 2000)