Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'ouvrir, pour la première fois, une séance de votre conseil. Depuis votre dernière réunion plénière, le 15 décembre 2003, l'actualité des archives a été riche et foisonnante ; l'actualité tout court également.
Mais avant d'en venir à votre ordre du jour, je tiens à vous dire combien je suis convaincu que les Archives, c'est notre mémoire collective, notre patrimoine, notre histoire, nos valeurs. C'est pourquoi elles sont au coeur de la politique culturelle. J'en veux pour preuve le succès qu'a remporté la présentation, dans ce salon même, il y a un peu plus d'une semaine, de l'Edit de Nantes. Ce texte - qui avait déjà été montré au public au Musée de l'Histoire de France - a été dévoilé pour la première fois rue de Valois, aux yeux du grand public, dans le cadre des XXIe journées européennes du patrimoine.
L'intérêt que lui ont porté près de 10 000 visiteurs, leur émotion, leurs témoignages, illustre l'attachement de tous nos concitoyens au message universel de tolérance et de liberté exprimé par ce " monument " de l'histoire de France.
Avant de retracer les évènements récents, je veux vous faire part d'une décision importante relative à l'organisation des Archives nationales à l'heure où la construction d'un nouveau centre à Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, mobilise toutes les énergies.
La modernisation des Archives nationales est l'une des priorités que j'ai présentée à la presse dans le cadre du budget 2005. Mais au-delà des moyens, d'autres évolutions me paraissent stratégiques.
La réforme du service public, l'évolution de la fonction " archive " face à de nouvelles missions et à de nouvelles contraintes, la nécessaire modernisation de l'organisation, concourent à rendre impérative la modernisation des Archives nationales sur le plan administratif.
Afin d'éclairer ces évolutions, j'ai souhaité confier à un groupe d'experts une mission d'étude sur l'organisation des Archives nationales et sur les possibilités s'offrant à l'action de l'Etat en ce domaine.
Sa composition définitive sera rendue publique prochainement, mais j'ai tenu à vous faire la primeur de cette annonce.
Depuis ma prise de fonctions, j'ai eu à coeur de réunir les conditions permettant le lancement effectif du projet de nouveau centre et sa réalisation dans les délais fixés par le Président de la République.
La première de ces conditions, c'est bien entendu le financement de la construction du bâtiment. Les crédits permettant de choisir l'architecte et de lancer les études de maîtrise d'uvre sont inscrits au projet de loi de finances pour 2005. Le Premier Ministre a également arbitré, dans le courant de l'été, les modalités de financement de l'ensemble du projet jusqu'à son achèvement en 2010. C'est une avancée considérable, qui permet d'ancrer ce projet dans la durée.
Par ailleurs, les études de programmation se sont poursuivies, de manière à disposer des éléments nécessaires à l'organisation du concours d'architecte. L'appel à candidatures a été lancé durant l'été. Près d'une centaine d'équipes sont déjà sur les rangs, preuve de l'immense intérêt que suscite le projet. La composition du jury est arrêtée. Il se réunira dans la deuxième quinzaine d'octobre pour choisir les 5 équipes appelées à concourir pendant 14 semaines. Le choix définitif de l'architecte interviendra en février 2005.
Ces derniers mois, le programme préparatoire a fait l'objet d'une large concertation : l'ensemble des acteurs de ce nouveau projet s'investissent d'ores et déjà pleinement. Je salue leur engagement. Un Conseil scientifique, nouvellement installé par la direction des Archives de France, réunissant universitaires, chercheurs et utilisateurs des archives, s'est réuni pour la première fois vendredi dernier.
Je souhaite que la concertation se poursuive tout au long de l'élaboration du projet. Qu'elle s'exerce vers l'extérieur (collectivités territoriales concernées et services déconcentrés de l'Etat compétents) ou vers l'intérieur (agents des archives, représentants et encadrement), elle est le pivot du projet tout entier. Je tiens tout particulièrement à saluer Monsieur Ermisse et Madame Pétillat pour leur implication dans ce processus.
Enfin, la construction du nouveau centre ne me fait pas négliger, bien au contraire, les centres existants. Ainsi, une enveloppe confortable (4,5 M d'euros) est prévue au PLF 2005 pour la construction d'un bâtiment provisoire sur le site de Fontainebleau, afin de garantir la capacité de collecte du Centre des Archives contemporaines jusqu'en 2009. Parallèlement, d'importants crédits (2,1 M d'euros) permettront d'engager les travaux de rénovation des magasins du Centre historique des Archives nationales à Paris.
C'est donc un programme cohérent et complet de rénovation des Archives nationales que j'engage dès 2005.
Les archives électroniques, mémoire de demain, retiennent dans le même temps toute mon attention. L'archivage électronique occupe chaque jour un espace grandissant et des moyens spécifiques y seront consacrés en 2005. Les archives de France sont en pointe sur un dossier devenu stratégique depuis le lancement par le Premier Ministre du Plan pour l'administration électronique. Expertise auprès des autres ministères, sensibilisation des agents publics, modernisation des infrastructures, les archives sont sur tous les fronts de la révolution numérique.
L'octroi de moyens nouveaux traduit mon véritable souci des archives.
Le classement comme archives historiques d'archives privées est un autre moyen de rapprocher public et patrimoine. Nous en avons un excellent exemple avec le dossier des archives de Breteuil que vous allez examiner aujourd'hui.
C'est pourquoi je serai très attentif à vos réflexions et tout particulièrement aux travaux des commissions que vous avez installées sur les archives notariales, les archives orales, les archives scientifiques, la sélection, et les instruments de recherche. Je tiens à dire un grand merci à leurs présidents et à leurs membres pour la tâche déjà accomplie et mes bons voeux pour les efforts à venir.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 30 septembre 2004)