Texte intégral
L'arrestation de Saddam Hussein est un événement majeur, ainsi que l'a déclaré le président de la République, pour l'Irak et pour son peuple. Il faut se réjouir qu'une page noire de l'histoire de ce pays se tourne. Le peuple irakien peut maintenant faire le deuil nécessaire et retrouver confiance en son avenir. Il lui revient de s'approprier le jugement qui désormais doit être rendu contre Saddam Hussein, dans le respect du droit et en toute impartialité.
Mais ce n'est là qu'une étape dans un contexte difficile où les défis sont encore nombreux. Il faut tout d'abord assurer le retour du pays à la stabilité. Il faut gagner la course de vitesse contre la violence et le terrorisme, dont la logique propre ne se limite pas au cadre de l'Irak. Cela passe par la réconciliation politique qui exige d'accélérer le transfert de souveraineté et de responsabilité et d'associer aussi largement que possible toutes les forces politiques qui renoncent à la violence. La réussite de la reconstruction de l'Irak exige que toute la communauté internationale se mobilise, autour des Nations unies, pour établir un Etat de droit et ramener la prospérité, dans des conditions de transparence satisfaisantes.
La France prendra toute sa part de cet effort, comme le président de la République et moi-même l'avons rappelé à la délégation irakienne actuellement présente à Paris. Nous poursuivrons nos efforts dans le domaine humanitaire bien sûr, mais aussi dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Des perspectives s'ouvrent également pour appuyer le processus politique en apportant notre concours dans le domaine constitutionnel. Nous sommes prêts à envisager une annulation partielle de la dette irakienne, dans des conditions compatibles avec les capacités de financement de ce pays, dans le cadre du Club de Paris, en accord avec le Fonds monétaire international et une fois un gouvernement souverain installé. Enfin, nos entreprises ont montré leur disposition à engager un partenariat actif avec l'Irak.
Aujourd'hui, c'est bien une nouvelle chance qui s'offre pour permettre à la communauté internationale d'oeuvrer ensemble à la reconstruction de ce pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 décembre 2003)