Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur la crise du Kosovo, au Sénat le 15 octobre 1998.

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Texte intégral

La situation que j'ai décrite tout à l'heure comporte deux volets : d'une part, le maintien d'une menace, puisqu'il a été décidé, dans la nuit de lundi à mardi, de prendre des ordres d'activation, qui ne sont pas encore le passage à l'acte, mais qui le permettent techniquement et militairement ; d'autre part, une action intense - je l'ai résumée sur les plans politique et diplomatique puisque nous sommes sur le point d'enclencher le début d'un processus qui pourrait conduire à une solution.

Il n'en reste pas moins que, compte tenu de l'expérience des années passées en Bosnie, et avec le président Milosevic, il faut maintenir notre action dans tous ces domaines pour avoir des chances de progresser.

Dans l'état actuel des choses, on ne peut pas comparer la situation avec celle de 1991. En effet, il n y a pas d'action militaire ouverte, il n'y a pas eu passage à l'étape suivante. Or, les procédures auxquelles vous faites allusion, avaient été organisées dans une seconde phase, comportant des actions militaires, des frappes directes.

Dans le cas d'espèce, il avait été seulement envisagé - j'espère, là encore, que nous n'aurons pas besoin à y recourir - des frappes qui, dans un premier temps, auraient été extrêmement sélectives et précises pour réduire la capacité répressive de l'armée yougoslave dans la région du Kossovo. Mais même cela nous pourrons peut-être l'éviter.

Pour le moment, l'information du Parlement est assurée de manière très suivie par mon collègue de la défense, M. Richard, et par moi-même devant les commissions spécialisées de la Haute Assemblée et de l'Assemblée nationale.

Et si nous devions - nous ne le souhaitons pas, je le répète - passer à une phase ultérieure, M. le Premier ministre prendrait naturellement les dispositions nécessaires pour que le gouvernement assure davantage encore l'information en temps réel des assemblées sur ce qui se passerait.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2001)