Texte intégral
Monsieur le Président (Noël Ravassard, Fédération française des Stations vertes)
Monsieur le Maire, (Jean-Bernard Challamel, Maire de Thônes)
Mesdames et messieurs,
Il y a parfois, dans une vie de Ministre, des raccourcis étonnants. Je ne peux considérer en effet autrement ma présence aujourd'hui à Thônes, en plein coeur de la Haute-Savoie, pour signer, en qualité de Ministre mais aussi d'élu de Saint-Laurent du Maroni, la charte de station verte de cette commune de Guyane, si loin de nous mais si chère à mon coeur.
Qui pouvait imaginer un lien en effet entre la capitale mondiale du Reblochon fermier et cette terre de France en Amérique du Sud, bordée par la forêt amazonienne ?
C'est un peu cela, la magie du tourisme. Chaque territoire peut, à condition de posséder quelques attraits naturels, devenir un centre d'intérêt pour ceux qui n'y résident pas.
C'est cette " mise en désir touristique ", comme la qualifient aujourd'hui les experts, qui fait la différence entre deux communes, entre deux espaces pourvus des mêmes potentiels.
C'est tout le sens du travail accompli depuis 40 ans par la Fédération française des Stations vertes et des Villages de Montagne. Il aura fallu, cependant, beaucoup d'intuition aux pionniers pour deviner l'importance qu'allaient pouvoir revêtir, aux yeux des vacanciers, les critères prioritaires définis alors : accueil des familles, qualité de l'environnement, attribution d'un label attestant de la qualité des services proposés.
Car le tourisme rural, malgré son importance statistique en terme de nuitées, n'a pas toujours été considéré comme un créneau porteur. Mais petit à petit, les Français se sont tournés vers la campagne.
Pour fuir parfois les sites littoraux et montagneux surpeuplés.
Pour retrouver aussi leurs racines, profiter de la qualité et de la variété des paysages et de la richesse du patrimoine historique, gastronomique ou culturel. Et, comme l'a confirmé l'étude du Crédoc publiée le 30 août dernier, la campagne est devenue désormais la deuxième destination estivale des Français après la mer.
Mais ces nouvelles clientèles, essentiellement citadines, qui pratiquent l'éco-tourisme, recherchent néanmoins un niveau de confort et des services proches de ceux qu'elles peuvent trouver en ville.
Il faut donc que les téléphones portables passent, que les accès soient raisonnables, l'accueil agréable et les activités variées.
Si la pêche reste le sport favori des clients des stations vertes, la tendance est aujourd'hui aux activités ludo-sportives, où les sensations et la communion avec la nature sont davantage recherchées que la performance.
Le canyoning, le rafting, l'aile delta ou le parapente connaissent ainsi un succès grandissant.
Pour capter de nouvelles clientèles, plus rémunératrices, les promoteurs du tourisme rural doivent donc corriger les faiblesses inhérentes à ce secteur.
Une offre atomisée, trop souvent axée sur une seule composante (1 château, 1 activité) ; des prestations de qualité inégale ; une activité trop saisonnière ; une promotion et une commercialisation insuffisantes.
Pour cette raison, l'appartenance à un réseau tel que le vôtre offre bien des avantages. Le cahier des charges que les 588 stations vertes et les 25 villages de neige se sont engagés à respecter est assez strict et contraignant en terme d'hébergement (200 lits au minimum), d'équipements (lieu de baignade et aire de jeux obligatoires) et de préservation de l'environnement.
En échange, le label leur permet de se positionner face aux autres communes, d'offrir aux résidents des équipements et des services publics dont la pérennisation est assurée par l'attractivité touristique. Les stations vertes bénéficient également de la notoriété d'un réseau national et de l'échange des expériences.
Il en résulte un taux de fidélisation, autour de 42%, très enviable dans un environnement concurrentiel de plus en plus agressif où le client est devenu plutôt volatile.
Cette réussite vient conforter mon propre diagnostic et les objectifs que je me suis fixés depuis deux ans au Ministère délégué au Tourisme.
Celui, en premier lieu d'accroître la qualité des prestations touristiques grâce au Plan Qualité France.
Le Comité interministériel du Tourisme, réuni pour la première fois par le Premier ministre le 9 septembre 2003, a donné le coup d'envoi de ce Plan qui doit permettre ainsi de labelliser, au niveau national, les sites les plus performants et d'en assurer la promotion, grâce à Maison de la France, sur les marchés étrangers les plus porteurs.
L'une de mes autres priorités, constamment réaffirmée, vise à mieux répartir les flux touristiques sur l'ensemble du territoire national.
La France est sans doute la seule destination au monde à offrir une telle variété de sites.
C'est pourquoi nous avons mis sur pied, avec Maison de la France, une nouvelle stratégie marketing pour les années 2005-2010 afin de proposer aux touristes étrangers de nouveaux produits, qui s'appuient sur une offre régionale encore méconnue mais qui mérite d'être davantage valorisée.
Prenons l'exemple de l'éco-tourisme : la France n'a qu'une image faible de " destination de nature " par rapport à d'autres pays européens, comme l'Irlande, la Belgique, l'Autriche ou la Suisse.
Elle offre pourtant une diversité exceptionnelle d'espaces naturels : campagne, arrière-pays littoral, haute et moyenne montagne, parcs nationaux et régionaux, réserves naturelles.
J'ai donc entrepris de corriger cette anomalie.
L'enjeu est considérable, les élus que nous sommes, savons bien que le tourisme constitue aujourd'hui un facteur de développement incontournable pour nos économies locales.
C'est encore plus vrai pour le tourisme rural : en dégageant des revenus complémentaires, il permet le maintien ou la création d'activités qui fixent la population. Car les dépenses d'hébergement s'accompagnent de dépenses sur le territoire 2 à 3 fois plus importantes, indispensables au petit commerce et à l'artisanat.
Voilà, Mesdames et Messieurs, la contribution que je souhaitais apporter à vos échanges. Je vous adresse, pour les 40 ans de votre Fédération, mes voeux les plus chaleureux et je vous réitère mes encouragements.
J'avais déjà eu l'occasion de le faire, au mois de décembre dernier, en remettant à votre Président, Noël RAVASSARD, un prix dans le cadre de la campagne " bonjour ! " pour votre implication dans l'accueil des Enfants.
Vous avez créé cette année un prix de l'éco-tourisme. Le choix du jury sera sans doute particulièrement difficile. J'espère en tout cas que Saint Laurent du Maroni fera bonne figure...
Je souhaite à tous ceux qui ont choisi de découvrir les charmes de la Haute-Savoie un excellent post-Congrès et j'espère avoir le plaisir de vous retrouver bientôt pour prolonger nos fructueux échanges.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 24 novembre 2004)
Monsieur le Maire, (Jean-Bernard Challamel, Maire de Thônes)
Mesdames et messieurs,
Il y a parfois, dans une vie de Ministre, des raccourcis étonnants. Je ne peux considérer en effet autrement ma présence aujourd'hui à Thônes, en plein coeur de la Haute-Savoie, pour signer, en qualité de Ministre mais aussi d'élu de Saint-Laurent du Maroni, la charte de station verte de cette commune de Guyane, si loin de nous mais si chère à mon coeur.
Qui pouvait imaginer un lien en effet entre la capitale mondiale du Reblochon fermier et cette terre de France en Amérique du Sud, bordée par la forêt amazonienne ?
C'est un peu cela, la magie du tourisme. Chaque territoire peut, à condition de posséder quelques attraits naturels, devenir un centre d'intérêt pour ceux qui n'y résident pas.
C'est cette " mise en désir touristique ", comme la qualifient aujourd'hui les experts, qui fait la différence entre deux communes, entre deux espaces pourvus des mêmes potentiels.
C'est tout le sens du travail accompli depuis 40 ans par la Fédération française des Stations vertes et des Villages de Montagne. Il aura fallu, cependant, beaucoup d'intuition aux pionniers pour deviner l'importance qu'allaient pouvoir revêtir, aux yeux des vacanciers, les critères prioritaires définis alors : accueil des familles, qualité de l'environnement, attribution d'un label attestant de la qualité des services proposés.
Car le tourisme rural, malgré son importance statistique en terme de nuitées, n'a pas toujours été considéré comme un créneau porteur. Mais petit à petit, les Français se sont tournés vers la campagne.
Pour fuir parfois les sites littoraux et montagneux surpeuplés.
Pour retrouver aussi leurs racines, profiter de la qualité et de la variété des paysages et de la richesse du patrimoine historique, gastronomique ou culturel. Et, comme l'a confirmé l'étude du Crédoc publiée le 30 août dernier, la campagne est devenue désormais la deuxième destination estivale des Français après la mer.
Mais ces nouvelles clientèles, essentiellement citadines, qui pratiquent l'éco-tourisme, recherchent néanmoins un niveau de confort et des services proches de ceux qu'elles peuvent trouver en ville.
Il faut donc que les téléphones portables passent, que les accès soient raisonnables, l'accueil agréable et les activités variées.
Si la pêche reste le sport favori des clients des stations vertes, la tendance est aujourd'hui aux activités ludo-sportives, où les sensations et la communion avec la nature sont davantage recherchées que la performance.
Le canyoning, le rafting, l'aile delta ou le parapente connaissent ainsi un succès grandissant.
Pour capter de nouvelles clientèles, plus rémunératrices, les promoteurs du tourisme rural doivent donc corriger les faiblesses inhérentes à ce secteur.
Une offre atomisée, trop souvent axée sur une seule composante (1 château, 1 activité) ; des prestations de qualité inégale ; une activité trop saisonnière ; une promotion et une commercialisation insuffisantes.
Pour cette raison, l'appartenance à un réseau tel que le vôtre offre bien des avantages. Le cahier des charges que les 588 stations vertes et les 25 villages de neige se sont engagés à respecter est assez strict et contraignant en terme d'hébergement (200 lits au minimum), d'équipements (lieu de baignade et aire de jeux obligatoires) et de préservation de l'environnement.
En échange, le label leur permet de se positionner face aux autres communes, d'offrir aux résidents des équipements et des services publics dont la pérennisation est assurée par l'attractivité touristique. Les stations vertes bénéficient également de la notoriété d'un réseau national et de l'échange des expériences.
Il en résulte un taux de fidélisation, autour de 42%, très enviable dans un environnement concurrentiel de plus en plus agressif où le client est devenu plutôt volatile.
Cette réussite vient conforter mon propre diagnostic et les objectifs que je me suis fixés depuis deux ans au Ministère délégué au Tourisme.
Celui, en premier lieu d'accroître la qualité des prestations touristiques grâce au Plan Qualité France.
Le Comité interministériel du Tourisme, réuni pour la première fois par le Premier ministre le 9 septembre 2003, a donné le coup d'envoi de ce Plan qui doit permettre ainsi de labelliser, au niveau national, les sites les plus performants et d'en assurer la promotion, grâce à Maison de la France, sur les marchés étrangers les plus porteurs.
L'une de mes autres priorités, constamment réaffirmée, vise à mieux répartir les flux touristiques sur l'ensemble du territoire national.
La France est sans doute la seule destination au monde à offrir une telle variété de sites.
C'est pourquoi nous avons mis sur pied, avec Maison de la France, une nouvelle stratégie marketing pour les années 2005-2010 afin de proposer aux touristes étrangers de nouveaux produits, qui s'appuient sur une offre régionale encore méconnue mais qui mérite d'être davantage valorisée.
Prenons l'exemple de l'éco-tourisme : la France n'a qu'une image faible de " destination de nature " par rapport à d'autres pays européens, comme l'Irlande, la Belgique, l'Autriche ou la Suisse.
Elle offre pourtant une diversité exceptionnelle d'espaces naturels : campagne, arrière-pays littoral, haute et moyenne montagne, parcs nationaux et régionaux, réserves naturelles.
J'ai donc entrepris de corriger cette anomalie.
L'enjeu est considérable, les élus que nous sommes, savons bien que le tourisme constitue aujourd'hui un facteur de développement incontournable pour nos économies locales.
C'est encore plus vrai pour le tourisme rural : en dégageant des revenus complémentaires, il permet le maintien ou la création d'activités qui fixent la population. Car les dépenses d'hébergement s'accompagnent de dépenses sur le territoire 2 à 3 fois plus importantes, indispensables au petit commerce et à l'artisanat.
Voilà, Mesdames et Messieurs, la contribution que je souhaitais apporter à vos échanges. Je vous adresse, pour les 40 ans de votre Fédération, mes voeux les plus chaleureux et je vous réitère mes encouragements.
J'avais déjà eu l'occasion de le faire, au mois de décembre dernier, en remettant à votre Président, Noël RAVASSARD, un prix dans le cadre de la campagne " bonjour ! " pour votre implication dans l'accueil des Enfants.
Vous avez créé cette année un prix de l'éco-tourisme. Le choix du jury sera sans doute particulièrement difficile. J'espère en tout cas que Saint Laurent du Maroni fera bonne figure...
Je souhaite à tous ceux qui ont choisi de découvrir les charmes de la Haute-Savoie un excellent post-Congrès et j'espère avoir le plaisir de vous retrouver bientôt pour prolonger nos fructueux échanges.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 24 novembre 2004)