Texte intégral
Jean-Michel APHATIE : Bonjour Noël Mamère. La Commission des Affaires étrangères à laquelle vous appartenez se réunira cet après-midi, en présence de Michel Barnier, pour parler - en présence de Didier Julia, qui est rentré de Damas - de l'affaire des otages, de ces quelques jours qu'il a lui-même passés la semaine dernière à Amman, Damas, pour essayer de faire libérer les otages. Qu'attendez-vous des explications de Didier Julia, Noël Mamère ?
Noël MAMERE : D'abord je ne peux que regretter que nous soyons obligés en quelque sorte de réparer les dégâts, et de constater avec une certaine impuissance cet imbroglio, ce désordre et cette confusion, alors qu'il s'agit d'un député, membre de l'Assemblée nationale, que l'Assemblée Nationale n'en a pas été informée, a priori. Et cela prouve à l'évidence...
Q - Avait-elle à l'être l'Assemblée Nationale ?
R - Oui. Monsieur Julia est député. Il est allé en Irak en tant que député représentant du peuple. Nous sommes dans une démocratie parlementaire, et nous touchons là du doigt les limites de cette démocratie quand on préfère faire jouer les réseaux, la France-Afrique et tout ce qui est parallèle plutôt que le contrôle parlementaire. Donc nous allons être conduits à procéder à un contrôle a posteriori, alors que sur une affaire aussi grave qui met en jeu la vie de deux journalistes et d'un Syrien, nous aurions dû être informés auparavant.
Q - Mais Didier Julia, il est condamné par tout le monde. Il n'a pas le droit de s'expliquer ?
R - Oui c'est facile de condamner...
Q - S'il avait ramené les deux otages ?
R - C'est facile de condamner ce pied nickelé aujourd'hui, mais enfin Monsieur Julia n'en est pas à sa première aventure sur les terres du Proche Orient, et si l'on en croit les informations qui sont diffusées et confirmées aujourd'hui, le plus haut sommet de l'État - le gouvernement comme le patron de l'Exécutif, comme l'Élysée - était au courant de cette initiative. Donc c'est trop facile aujourd'hui de procéder et de se comporter comme des Ponce Pilate en disant : nous n'y sommes pour rien, c'est une affaire strictement privée. Non ! Ce n'est pas une affaire privée, c'est devenu une affaire d'État !
Q - Et vous-même Noël Mamère qui plaidez souvent pour la "désobéissance civile". Vous n'avez pas un peu de compréhension pour un député qui essaie
R - Attendez ça n'a rien à voir... Il ne s'agit pas de "désobéissance civile". Il s'agit d'un homme qui a des liens avec l'Irak depuis très longtemps et quand je dis depuis très longtemps, c'est-à-dire avant que le dictateur Saddam Hussein ne tombe. Il ne s'agit absolument pas de défendre l'intérêt général dans cette affaire, il s'agit de quelqu'un qui appartient à une sorte de galaxie que nous dénonçons ; ce sont ces galaxies, ces réseaux parallèles qui ne sont contrôlés par personne, et il n'y a rien à voir dans l'initiative de Monsieur Julia avec ce que l'on appelle la désobéissance "civique", et non pas "civile".
Q - Oui enfin... Chacun son mot.
R - Parce que quand il y a urgence et qu'il y a nécessité et que certains gouvernements comme celui-là préfèrent les prédateurs et les intérêts privés à l'intérêt général, il faut bien à un moment se lever.
Q - C'est une affaire qui concerne un "pied nickelé" dans son coin, ou c'est une affaire d'État pour vous Noël Mamère ?
R - Comme je vous l'ai dit il y a quelques instants, je pense que nous sommes devant une affaire d'État. Et que le Premier ministre ne pourra pas se dédouaner en recevant les chefs de partis politiques, et en appelant à la réconciliation nationale, à l'unité nationale, en disant : il n'y a pas sujet à polémique sur une affaire comme ça, elle est trop grave. Précisément, parce que l'affaire est grave, il y a sujet à polémique sur les désordres et les confusions au sommet de l'État.
Q - Et alors que devra faire le Premier ministre ?
R - Je ne sais pas ce que doit faire le Premier ministre. En tout cas j'attends du Premier ministre qu'il s'explique, qu'il arrête de nous faire croire à une autre vérité que celle qui existe. Et j'attends du Parlement qu'il exerce son pouvoir de contrôle quant à cette affaire qui met en danger la vie de nos confrères.
Q - A propos de la polémique. Hier, les familles de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot, c'est-à-dire les familles des otages, qui sont évidemment concernées par cette triste histoire, ont appelé "à éviter tout débat - je les cite - pouvant remettre en cause le consensus national". C'est un peu tard.
R - Je crois qu'il faut éviter tout débat surtout qui risque de mettre en cause la vie de ces deux journalistes et de leur chauffeur syrien. Mais on ne peut pas empêcher qu'il y ait un débat sur une affaire pareille, dans la mesure où ce qui vient de se produire contribue à fragiliser la situation dans laquelle se trouvent les otages.
Q - L'actualité... c'est aussi la construction européenne qui nous préoccupe beaucoup. Demain, la Commission européenne dira - ce sera sans doute oui - s'il faut ou non ouvrir des négociations avec la Turquie en vue de son adhésion. L'opinion publique y est majoritairement hostile. Vous, Noël Mamère, avec d'autres d'ailleurs, vous y êtes favorable. S'il y avait un argument à donner ce matin au micro pour dire que la Turquie doit adhérer à l'Union européenne, ce serait lequel Noël Mamère ?
R - Oh il y a beaucoup d'arguments pour dire que la Turquie...
Q - Un, le plus important...
R - Il y en a un qui est historique pour moi : lorsqu'en 1492 - ça remonte loin - l'inquisition a chassé les Juifs d'Espagne où sont-ils allés se réfugier? En Turquie. Je pense que la Turquie fait partie intégrante de l'Europe et de son histoire et qu'à ce titre, elle doit effectivement faire partie de l'Union européenne, dans des conditions qui restent à fixer, qui n'ont rien à voir avec la religion. Je trouve que les propos tenus par Monsieur Raffarin sont absolument scandaleux sur "la rivière musulmane qui ne pourrait pas se coucher dans le lit de la laïcité". C'est prendre des risques considérables sur le pacte social à l'intérieur de notre propre pays. Non, la Turquie elle doit respecter un certain nombre de règles démocratiques. Elle doit devenir un état de droit. Je fais partie de ceux qui ont des exigences quant aux Turcs, vis-à-vis du respect de leurs minorités. Je pense en particulier aux Kurdes, je pense aussi à la reconnaissance du génocide arménien, et je pense que c'est sur ces bases-là qu'il faut étudier l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. De toute façon, ce qui va se passer aujourd'hui est le début de ce processus qui ne s'arrêtera pas, et c'est tout ce que nous souhaitons. Je pense que l'idée qui consiste à demander un référendum est une manière de stigmatiser un petit peu plus la Turquie dans l'Union européenne.
Q - C'est démocratique un référendum, que les gens puissent dire s'ils sont d'accord ou pas.
R - Oui, oui, bien sûr. Le référendum c'est démocratique mais je peux vous citer plein de référendums au cours desquels on a instrumentalisé la question pour des nécessités de politique interne ou des nécessités d'équilibre au sein d'un parti politique. Donc il faut manier le référendum avec beaucoup de précautions. C'est comme l'alcool... Ca se pratique avec modération.
Q - Ce raisonnement vaut aussi pour le référendum, justement, qu'organisent les socialistes : oui ou non à la Constitution ?
R - Que les socialistes discutent entre eux sur la nécessité de savoir s'il faut une Constitution pour l'Europe. C'est leur problème. Moi je suis membre du parti Vert, je fais partie chez les Verts de ceux qui pensent qu'il faut voter oui à la Constitution, parce que nous ne pouvons pas fonctionner avec le traité de Nice. Et quand on regarde les avancées institutionnelles que propose cette Constitution, qui est mal ficelée c'est sûr, qui est très peu lisible, eh bien je pense qu'il faut la voter, parce qu'elle nous permettra de faire entrer un petit plus les citoyens dans le cadre de l'Union européenne. Mais il faut qu'on balaie devant notre porte, et qu'on arrête de choisir la Constitution comme un bouc émissaire. Si les hommes politiques français n'ont pas été capables d'intéresser les Français à la construction européenne et aux avantages qu'elle peut leur apporter, aux critiques qu'on peut lui adresser pour l'améliorer, ils n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes. Qu'ils arrêtent de nous dire que c'est la faute de la Constitution !
Q - Je vous parlais du parti socialiste. Je sais que vous n'y appartenez pas, mais s'il se décidait pour le "non", ça aurait des conséquences sur l'ensemble de la gauche d'après vous Noël Mamère ?
R - Je pense que ça aura d'abord des conséquences sur le parti Socialiste. Eh oui, bien sûr, ça aura des conséquences mais pas sur la gauche... Ca aura des conséquences sur la France. Les présidents de la République qui se sont succédé, de droite comme de gauche, ont toujours choisi l'Europe contre le repli national. Ils ont toujours choisi l'Europe, quitte d'ailleurs à faire évoluer à 180° leur politique. Je pense que de Giscard à Mitterrand, ils ont eu raison. Et je ne vois pas au nom de quel nouvel argument, de quel nouveau motif, nous devrions changer cette politique européenne de la France.
Q - Noël Mamère, l'écologiste Noël Mamère pas le socialiste, l'écologiste...
R - Oui, fier de l'être, merci.
Q - ... était l'invité d'RTL ce matin.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 6 octobre 2004)
Noël MAMERE : D'abord je ne peux que regretter que nous soyons obligés en quelque sorte de réparer les dégâts, et de constater avec une certaine impuissance cet imbroglio, ce désordre et cette confusion, alors qu'il s'agit d'un député, membre de l'Assemblée nationale, que l'Assemblée Nationale n'en a pas été informée, a priori. Et cela prouve à l'évidence...
Q - Avait-elle à l'être l'Assemblée Nationale ?
R - Oui. Monsieur Julia est député. Il est allé en Irak en tant que député représentant du peuple. Nous sommes dans une démocratie parlementaire, et nous touchons là du doigt les limites de cette démocratie quand on préfère faire jouer les réseaux, la France-Afrique et tout ce qui est parallèle plutôt que le contrôle parlementaire. Donc nous allons être conduits à procéder à un contrôle a posteriori, alors que sur une affaire aussi grave qui met en jeu la vie de deux journalistes et d'un Syrien, nous aurions dû être informés auparavant.
Q - Mais Didier Julia, il est condamné par tout le monde. Il n'a pas le droit de s'expliquer ?
R - Oui c'est facile de condamner...
Q - S'il avait ramené les deux otages ?
R - C'est facile de condamner ce pied nickelé aujourd'hui, mais enfin Monsieur Julia n'en est pas à sa première aventure sur les terres du Proche Orient, et si l'on en croit les informations qui sont diffusées et confirmées aujourd'hui, le plus haut sommet de l'État - le gouvernement comme le patron de l'Exécutif, comme l'Élysée - était au courant de cette initiative. Donc c'est trop facile aujourd'hui de procéder et de se comporter comme des Ponce Pilate en disant : nous n'y sommes pour rien, c'est une affaire strictement privée. Non ! Ce n'est pas une affaire privée, c'est devenu une affaire d'État !
Q - Et vous-même Noël Mamère qui plaidez souvent pour la "désobéissance civile". Vous n'avez pas un peu de compréhension pour un député qui essaie
R - Attendez ça n'a rien à voir... Il ne s'agit pas de "désobéissance civile". Il s'agit d'un homme qui a des liens avec l'Irak depuis très longtemps et quand je dis depuis très longtemps, c'est-à-dire avant que le dictateur Saddam Hussein ne tombe. Il ne s'agit absolument pas de défendre l'intérêt général dans cette affaire, il s'agit de quelqu'un qui appartient à une sorte de galaxie que nous dénonçons ; ce sont ces galaxies, ces réseaux parallèles qui ne sont contrôlés par personne, et il n'y a rien à voir dans l'initiative de Monsieur Julia avec ce que l'on appelle la désobéissance "civique", et non pas "civile".
Q - Oui enfin... Chacun son mot.
R - Parce que quand il y a urgence et qu'il y a nécessité et que certains gouvernements comme celui-là préfèrent les prédateurs et les intérêts privés à l'intérêt général, il faut bien à un moment se lever.
Q - C'est une affaire qui concerne un "pied nickelé" dans son coin, ou c'est une affaire d'État pour vous Noël Mamère ?
R - Comme je vous l'ai dit il y a quelques instants, je pense que nous sommes devant une affaire d'État. Et que le Premier ministre ne pourra pas se dédouaner en recevant les chefs de partis politiques, et en appelant à la réconciliation nationale, à l'unité nationale, en disant : il n'y a pas sujet à polémique sur une affaire comme ça, elle est trop grave. Précisément, parce que l'affaire est grave, il y a sujet à polémique sur les désordres et les confusions au sommet de l'État.
Q - Et alors que devra faire le Premier ministre ?
R - Je ne sais pas ce que doit faire le Premier ministre. En tout cas j'attends du Premier ministre qu'il s'explique, qu'il arrête de nous faire croire à une autre vérité que celle qui existe. Et j'attends du Parlement qu'il exerce son pouvoir de contrôle quant à cette affaire qui met en danger la vie de nos confrères.
Q - A propos de la polémique. Hier, les familles de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot, c'est-à-dire les familles des otages, qui sont évidemment concernées par cette triste histoire, ont appelé "à éviter tout débat - je les cite - pouvant remettre en cause le consensus national". C'est un peu tard.
R - Je crois qu'il faut éviter tout débat surtout qui risque de mettre en cause la vie de ces deux journalistes et de leur chauffeur syrien. Mais on ne peut pas empêcher qu'il y ait un débat sur une affaire pareille, dans la mesure où ce qui vient de se produire contribue à fragiliser la situation dans laquelle se trouvent les otages.
Q - L'actualité... c'est aussi la construction européenne qui nous préoccupe beaucoup. Demain, la Commission européenne dira - ce sera sans doute oui - s'il faut ou non ouvrir des négociations avec la Turquie en vue de son adhésion. L'opinion publique y est majoritairement hostile. Vous, Noël Mamère, avec d'autres d'ailleurs, vous y êtes favorable. S'il y avait un argument à donner ce matin au micro pour dire que la Turquie doit adhérer à l'Union européenne, ce serait lequel Noël Mamère ?
R - Oh il y a beaucoup d'arguments pour dire que la Turquie...
Q - Un, le plus important...
R - Il y en a un qui est historique pour moi : lorsqu'en 1492 - ça remonte loin - l'inquisition a chassé les Juifs d'Espagne où sont-ils allés se réfugier? En Turquie. Je pense que la Turquie fait partie intégrante de l'Europe et de son histoire et qu'à ce titre, elle doit effectivement faire partie de l'Union européenne, dans des conditions qui restent à fixer, qui n'ont rien à voir avec la religion. Je trouve que les propos tenus par Monsieur Raffarin sont absolument scandaleux sur "la rivière musulmane qui ne pourrait pas se coucher dans le lit de la laïcité". C'est prendre des risques considérables sur le pacte social à l'intérieur de notre propre pays. Non, la Turquie elle doit respecter un certain nombre de règles démocratiques. Elle doit devenir un état de droit. Je fais partie de ceux qui ont des exigences quant aux Turcs, vis-à-vis du respect de leurs minorités. Je pense en particulier aux Kurdes, je pense aussi à la reconnaissance du génocide arménien, et je pense que c'est sur ces bases-là qu'il faut étudier l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. De toute façon, ce qui va se passer aujourd'hui est le début de ce processus qui ne s'arrêtera pas, et c'est tout ce que nous souhaitons. Je pense que l'idée qui consiste à demander un référendum est une manière de stigmatiser un petit peu plus la Turquie dans l'Union européenne.
Q - C'est démocratique un référendum, que les gens puissent dire s'ils sont d'accord ou pas.
R - Oui, oui, bien sûr. Le référendum c'est démocratique mais je peux vous citer plein de référendums au cours desquels on a instrumentalisé la question pour des nécessités de politique interne ou des nécessités d'équilibre au sein d'un parti politique. Donc il faut manier le référendum avec beaucoup de précautions. C'est comme l'alcool... Ca se pratique avec modération.
Q - Ce raisonnement vaut aussi pour le référendum, justement, qu'organisent les socialistes : oui ou non à la Constitution ?
R - Que les socialistes discutent entre eux sur la nécessité de savoir s'il faut une Constitution pour l'Europe. C'est leur problème. Moi je suis membre du parti Vert, je fais partie chez les Verts de ceux qui pensent qu'il faut voter oui à la Constitution, parce que nous ne pouvons pas fonctionner avec le traité de Nice. Et quand on regarde les avancées institutionnelles que propose cette Constitution, qui est mal ficelée c'est sûr, qui est très peu lisible, eh bien je pense qu'il faut la voter, parce qu'elle nous permettra de faire entrer un petit plus les citoyens dans le cadre de l'Union européenne. Mais il faut qu'on balaie devant notre porte, et qu'on arrête de choisir la Constitution comme un bouc émissaire. Si les hommes politiques français n'ont pas été capables d'intéresser les Français à la construction européenne et aux avantages qu'elle peut leur apporter, aux critiques qu'on peut lui adresser pour l'améliorer, ils n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes. Qu'ils arrêtent de nous dire que c'est la faute de la Constitution !
Q - Je vous parlais du parti socialiste. Je sais que vous n'y appartenez pas, mais s'il se décidait pour le "non", ça aurait des conséquences sur l'ensemble de la gauche d'après vous Noël Mamère ?
R - Je pense que ça aura d'abord des conséquences sur le parti Socialiste. Eh oui, bien sûr, ça aura des conséquences mais pas sur la gauche... Ca aura des conséquences sur la France. Les présidents de la République qui se sont succédé, de droite comme de gauche, ont toujours choisi l'Europe contre le repli national. Ils ont toujours choisi l'Europe, quitte d'ailleurs à faire évoluer à 180° leur politique. Je pense que de Giscard à Mitterrand, ils ont eu raison. Et je ne vois pas au nom de quel nouvel argument, de quel nouveau motif, nous devrions changer cette politique européenne de la France.
Q - Noël Mamère, l'écologiste Noël Mamère pas le socialiste, l'écologiste...
R - Oui, fier de l'être, merci.
Q - ... était l'invité d'RTL ce matin.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 6 octobre 2004)