Extrait du point de presse de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, relatif au sort des deux journalistes français enlevés en Irak, Rome le 2 octobre 2004.

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Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, nous aimerions que vous nous fassiez le point sur la situation de nos deux confrères otages, Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
R - D'abord, puisque nous nous trouvons ici à Rome, je voudrais dire que, de tout cur, nous avons partagé la joie, le bonheur, de Simona Torreta, de Simona Pari, de leurs familles, de leurs amis, des organisations non gouvernementales dont elles s'occupaient, dont elles s'occupent depuis leur libération. Nous avons partagé de tout coeur la joie, que nous avons vue, du peuple italien.
Je veux bien répondre à votre question, faire le point le plus précis de la situation de vos confrères, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, et de leur chauffeur syrien. Voilà plusieurs semaines que la communauté nationale française démontre chaque jour son unité, sa mobilisation, sa solidarité. Voilà plusieurs semaines que nous conduisons des efforts patients, discrets, pour obtenir leur libération. Nous sommes parvenus, à partir du 18 septembre, à établir un contact fiable, indirect, avec le groupe "Armée islamique d'Irak", qui détient Christian Chesnot et Georges Malbrunot, ainsi que leur chauffeur syrien. Tout au long de cette période, vous l'avez entendu, vous l'avez observé, nous avons ensemble porté l'explication de ce qu'est la réalité républicaine française, de ce que sont nos lois qui protègent pour tous, pour chacun, la liberté de conscience et de religion. Nous avons la conviction que ces explications étaient à la fois utiles et nécessaires. C'est ainsi que nous avons obtenu la preuve que Christian Chesnot et Georges Malbrunot étaient vivants, sont vivants et bien traités. C'est ainsi qu'un processus de libération a été enclenché.
Dans le contexte dramatique, instable, qui est celui de l'Irak et de Bagdad, une sortie de crise est toujours un moment extrêmement sensible et incertain. Les progrès que nous avons enregistrés, jusqu'au mardi 28 septembre, ont été interrompus. Des démarches parallèles, que je ne veux pas commenter aujourd'hui, semblent avoir été engagées par un groupe ayant en Irak des relations anciennes. Je veux espérer que ces démarches parallèles n'auront pas de conséquences sur la sécurité de Christian Chesnot, Georges Malbrunot et de leur compagnon syrien et qu'elles ne retarderont pas le moment effectif de leur libération. Pour notre part, nous allons continuer, jusqu'à cette libération effective, nos efforts avec détermination, en mesurant à chaque instant notre responsabilité, et avec toutes les précautions, toutes les vérifications nécessaires. Le moment viendra de chercher et d'apporter des réponses à toutes les questions que l'on peut se poser sur ce qui s'est passé cette semaine.
A cet instant, quand je pense à Christian Chesnot, Georges Malbrunot et à leur compagnon syrien, lorsque je pense à leurs familles qui sont si dignes et si courageuses, quand je pense à tous leurs confrères qui sont constamment mobilisés, aux Français qui sont unis et à nous, qui au nom de l'État, simplement faisons notre travail, je veux dire que ce qui compte aujourd'hui, d'abord et surtout, c'est d'obtenir le plus rapidement possible leur libération.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 octobre 2004)