Texte intégral
Q- Est-ce que sur la question des intermittents comme sur la question des restructurations - des licenciements économiques - comme sur d'autres projets, la philosophie du Gouvernement est : "Reculons, courage" ?
R- Non, non. Je vous ai entendu tout à l'heure donner le sentiment, et c'est votre droit, que nous étions des gens qui zigzaguions, qui agissions au gré des circonstances. Je ne crois pas du tout. Je crois que nous avons pris des engagements au moment de la campagne présidentielle et que nous les déclinons. Dans mon domaine, qui est celui de la culture, de la communication, de l'emploi culturel, dès mon arrivée au Gouvernement, c'est-à-dire, au tout début du mois d'avril, j'ai pris un certain nombre d'engagements : mettre sur pied un système provisoire pour sortir de la crise - cela a été fait au 1er juillet, il est rentré en vigueur -, et bâtir un système nouveau, avec une méthode, celle du dialogue et de la concertation. Aujourd'hui, toute la journée, je vais réunir plusieurs centaines d'artistes et de techniciens, auxquels je vais directement donner la parole, pour qu'ils parlent concrètement de leur métier et pour que l'on sorte des espèces de chiens de faïence et des caricatures. Je souhaite que nos concitoyens comprennent la réalité de la vie d'artiste et technicien. Ensuite, deuxième...
Q-Sur ces entretiens que vous allez avoir aujourd'hui, ces entretiens du "spectacle vivant" à Saint-Denis, est-ce une thérapie, un exutoire, un analgésique ?
R-Non, n'employez pas le négatif. C'est de donner la parole... Je donne la parole aux artistes et aux techniciens pour qu'ils parlent de leurs conditions de vie, de leur métier, de leur passion, de leurs problèmes de formation, de leurs problèmes de carrière, des problèmes de carrière, des problèmes des lieux, comment attirer de nouveaux publics, enfin tous les éléments liés au spectacle vivant. C'est le premier temps. Deuxième temps : j'avais demandé, et d'ailleurs beaucoup d'organisations professionnelles et syndicales l'avaient fait de leur côté, à un expert indépendant...
Q-J.-P. Guyot.
R-... de faire son rapport, son expertise. C'est pour...
Q-la fin du mois...
R-...début novembre. Troisième temps, parce que je souhaite que tout le monde s'engage et qu'il n'y ait pas, d'un côté, le ministre, les organisations professionnelles et puis le reste nous contemplant, le Parlement sera saisi, et dans cette période ce n'est pas facile de trouver un espace...
Q-Quand ?
R-Au début du mois de décembre, il y aura un débat d'orientation à l'Assemblée nationale et ensuite au Sénat, pour que chacun s'engage. Avec comme objectif de bâtir un système nouveau.
Q-Mais ce débat d'orientation doit-il accoucher de ce système nouveau ?
R-Non, bien sûr que non. Puisque, si vous voulez, il doit donner un certain nombre d'orientations. Je souhaite que chacun prenne ses responsabilités. Tout cela pour parvenir à un système nouveau au cours de l'année 2005, et un système à ce moment-là, définitif. La feuille de route que je m'étais fixée, que le Gouvernement, le Premier ministre et le président de la République m'avaient fixée, je la tiens scrupuleusement et personne ne peut dire que je zigzague et que je ne tiens pas mes engagements.
Q-Sur le fonds que vous avez mis en place au mois de juillet - apparemment, c'était un fonds de 20 millions d'euros -, 961 000 euros ont été utilisés pour régler 529 dossiers, et il y en a 128 à l'étude. Cela veut dire que, finalement, si je comprends bien, sur la centaine de mille intermittents du spectacle, il y a peu de cas qui étaient frappés par la nouvelle loi ou par le nouveau système ?
R-Vous savez, c'est très difficile pour que nos concitoyens qui nous écoutent comprennent bien. Pour qu'un artiste ou un technicien soit indemnisé pendant les périodes où il ne travaille pas, lorsqu'il a fait 507 heures, il faut qu'ils les aient faites, soit en 11 mois, soit en 12 mois. Donc, nous avons ouvert la porte pour que ce soit un peu plus facile d'être intégré dans le système ; l'accord prévoyait 11 mois, et nous, nous avons financé pour que celles et ceux qui étaient entre 11 et 12 mois - et d'ailleurs s'il y en a qui nous écoutent je les invite à aller dans les bureaux des Assedic pour bénéficier de leurs droits. Dans l'état actuel des choses aujourd'hui, effectivement, il y a moins de gens qu'on ne le pensait qui pouvaient être concernés par cette mesure. Cela n'empêche pas que je veuille bâtir un système définitif, équitable.
Q-Ce fonds, qui est provisoire, sera-t-il pérennisé en 2005 ?
R-Il n'y aura pas de no man's land. C'est-à-dire qu'à partir du 1er janvier 2005, soit les partenaires sociaux se sont d'emblée mis d'accord, soit ils ne se sont pas mis d'accord, et de toute façon, je ne laisserai personne à la rue à partir du 1er janvier 2005, c'est tout à fait simple et clair. Nous allons bâtir, en fonction des propositions de J.-P. Guyot, le nouveau système.
Q-Ce nouveau système, ce fonds provisoire que vous avez, a-t-il vocation à devenir un fonds définitif, autrement dit, une contribution de l'Etat au système pour éviter que ce soit les Assedic qui financent le spectacle vivant ?
R-Mais P.-L. Séguillon, je serais là pour le coup en train de faire des zigzags, si je vous disais qu'aujourd'hui j'écoute, j'attends le rapport de M. Guyot, j'attends les recommandations de la représentation nationale. Donc ce système, on est en train de le bâtir. Il n'est pas prédéterminé. Et donc, ne me demandez pas aujourd'hui de vous dire exactement quel sera con contour. En tout cas, il y aura un système définitif au sein de la solidarité interprofessionnelle, et l'Etat, comme il l'a fait depuis le début, assumera ses responsabilités.
Q-Vous me permettez quelques questions sur votre domaine en particulier, notamment, dans le domaine de l'audiovisuel. Le CSA a fixé un calendrier pour la mise en place de la télévision numérique : au mois de mars, pour les chaînes gratuites et au mois de septembre, pour une quinzaine de chaînes payantes. Est-ce possible si on adopte une certaine norme ? Certains estiment qu'il faudrait adopter une norme plus performante mais cela demandera plus de temps. Etes-vous partisan de différer l'arrivée de la TNT - télévision numérique - en attendant une norme plus performante ?
R-Là aussi, pour que les choses soient claires vis-à-vis de nos concitoyens, la TNT - télévision numérique terrestre - cela veut dire quoi ? Une offre élargie ; cela veut dire qu'il faudra avoir comme sorte de prise, de petit adaptateur, et que cela permettra d'avoir accès à plus de chaînes, le cas échéant gratuites, qu'aujourd'hui.
Q-Votre décision ?
R-Il y a un problème de vérification technologique, financière et juridique. C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a demandé à un expert indépendant, un rapport pour que je sois sûr, au moment où le CSA et le Gouvernement, chacun dans leurs responsabilités, prendront leur décision, que nos concitoyens bénéficieront d'un système technologique pérenne. Ce rapport va être déposé dans les jours qui viennent. Lorsqu'il sera déposé, le Gouvernement en tirera les conclusions, et nous annoncerons à ce moment-là à nos concitoyens, en liaison avec le CSA, si nous pouvons maintenir ou non la date de mars et de septembre de l'année prochaine pour le gratuit et le payant, et si la norme technologique est la bonne. Voilà.
Q- Donc, rien n'est décidé ?
R-On est en phase de vérification. C'est un sujet très important, et je ne veux pas que les intérêts financiers perturbent les certitudes technologiques.
Q-Autre question, question rituelle, question qui relève presque de l'Arlésienne : la chaîne internationale. Deux questions : verra-t-elle le jour avant la fin du quinquennat ? Et deuxièmement : avez-vous le financement ?
R-C'est mon objectif que cette chaîne internationale voie le jour ; c'est une nécessité stratégique. Et je pense que nous l'avons vu ces dernières semaines. La question est à l'étude en ce moment entre mon collègue des Affaires étrangères et moi, nous travaillons, parce qu'il y a plusieurs options possibles. Ce qui est nécessaire, pour dire les choses très rapidement, vous avez deux missions qu'il faut accomplir : l'une, c'est la diffusion de la langue française et de la francophonie ; l'autre, qui n'est pas exactement la même, qui est de faire parvenir nos idées, dans la violence internationale actuelle pour concourir à la paix. Et là, cela suppose que les choses soient traduites en langue anglaise, en langue espagnole, en langue arabe. Vous voyez bien qu'il y a deux problèmes distincts : la francophonie - faire diffuser au maximum nos idées et nos concepts ; les choses sont sur la table, il y a plusieurs cas de figure possibles, nous y travaillons, et j'espère bien, effectivement, que nous pourrons y parvenir le plus rapidement possible.
Q-D'un mot, puisque cela relève aussi de votre tutelle : le sort de nos deux confrères et de leur chauffeur ? Avez-vous des éléments nouveaux depuis la déclaration du Premier ministre, la semaine dernière ?
R- Non, depuis la déclaration du Premier ministre il n'y a pas d'éléments nouveaux. Le Gouvernement, les pouvoirs publics, les services de l'Etat travaillent, heure par heure. Et nous sommes évidemment totalement prudents tant qu'ils ne sont pas entre des bras français.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 octobre 2004)
R- Non, non. Je vous ai entendu tout à l'heure donner le sentiment, et c'est votre droit, que nous étions des gens qui zigzaguions, qui agissions au gré des circonstances. Je ne crois pas du tout. Je crois que nous avons pris des engagements au moment de la campagne présidentielle et que nous les déclinons. Dans mon domaine, qui est celui de la culture, de la communication, de l'emploi culturel, dès mon arrivée au Gouvernement, c'est-à-dire, au tout début du mois d'avril, j'ai pris un certain nombre d'engagements : mettre sur pied un système provisoire pour sortir de la crise - cela a été fait au 1er juillet, il est rentré en vigueur -, et bâtir un système nouveau, avec une méthode, celle du dialogue et de la concertation. Aujourd'hui, toute la journée, je vais réunir plusieurs centaines d'artistes et de techniciens, auxquels je vais directement donner la parole, pour qu'ils parlent concrètement de leur métier et pour que l'on sorte des espèces de chiens de faïence et des caricatures. Je souhaite que nos concitoyens comprennent la réalité de la vie d'artiste et technicien. Ensuite, deuxième...
Q-Sur ces entretiens que vous allez avoir aujourd'hui, ces entretiens du "spectacle vivant" à Saint-Denis, est-ce une thérapie, un exutoire, un analgésique ?
R-Non, n'employez pas le négatif. C'est de donner la parole... Je donne la parole aux artistes et aux techniciens pour qu'ils parlent de leurs conditions de vie, de leur métier, de leur passion, de leurs problèmes de formation, de leurs problèmes de carrière, des problèmes de carrière, des problèmes des lieux, comment attirer de nouveaux publics, enfin tous les éléments liés au spectacle vivant. C'est le premier temps. Deuxième temps : j'avais demandé, et d'ailleurs beaucoup d'organisations professionnelles et syndicales l'avaient fait de leur côté, à un expert indépendant...
Q-J.-P. Guyot.
R-... de faire son rapport, son expertise. C'est pour...
Q-la fin du mois...
R-...début novembre. Troisième temps, parce que je souhaite que tout le monde s'engage et qu'il n'y ait pas, d'un côté, le ministre, les organisations professionnelles et puis le reste nous contemplant, le Parlement sera saisi, et dans cette période ce n'est pas facile de trouver un espace...
Q-Quand ?
R-Au début du mois de décembre, il y aura un débat d'orientation à l'Assemblée nationale et ensuite au Sénat, pour que chacun s'engage. Avec comme objectif de bâtir un système nouveau.
Q-Mais ce débat d'orientation doit-il accoucher de ce système nouveau ?
R-Non, bien sûr que non. Puisque, si vous voulez, il doit donner un certain nombre d'orientations. Je souhaite que chacun prenne ses responsabilités. Tout cela pour parvenir à un système nouveau au cours de l'année 2005, et un système à ce moment-là, définitif. La feuille de route que je m'étais fixée, que le Gouvernement, le Premier ministre et le président de la République m'avaient fixée, je la tiens scrupuleusement et personne ne peut dire que je zigzague et que je ne tiens pas mes engagements.
Q-Sur le fonds que vous avez mis en place au mois de juillet - apparemment, c'était un fonds de 20 millions d'euros -, 961 000 euros ont été utilisés pour régler 529 dossiers, et il y en a 128 à l'étude. Cela veut dire que, finalement, si je comprends bien, sur la centaine de mille intermittents du spectacle, il y a peu de cas qui étaient frappés par la nouvelle loi ou par le nouveau système ?
R-Vous savez, c'est très difficile pour que nos concitoyens qui nous écoutent comprennent bien. Pour qu'un artiste ou un technicien soit indemnisé pendant les périodes où il ne travaille pas, lorsqu'il a fait 507 heures, il faut qu'ils les aient faites, soit en 11 mois, soit en 12 mois. Donc, nous avons ouvert la porte pour que ce soit un peu plus facile d'être intégré dans le système ; l'accord prévoyait 11 mois, et nous, nous avons financé pour que celles et ceux qui étaient entre 11 et 12 mois - et d'ailleurs s'il y en a qui nous écoutent je les invite à aller dans les bureaux des Assedic pour bénéficier de leurs droits. Dans l'état actuel des choses aujourd'hui, effectivement, il y a moins de gens qu'on ne le pensait qui pouvaient être concernés par cette mesure. Cela n'empêche pas que je veuille bâtir un système définitif, équitable.
Q-Ce fonds, qui est provisoire, sera-t-il pérennisé en 2005 ?
R-Il n'y aura pas de no man's land. C'est-à-dire qu'à partir du 1er janvier 2005, soit les partenaires sociaux se sont d'emblée mis d'accord, soit ils ne se sont pas mis d'accord, et de toute façon, je ne laisserai personne à la rue à partir du 1er janvier 2005, c'est tout à fait simple et clair. Nous allons bâtir, en fonction des propositions de J.-P. Guyot, le nouveau système.
Q-Ce nouveau système, ce fonds provisoire que vous avez, a-t-il vocation à devenir un fonds définitif, autrement dit, une contribution de l'Etat au système pour éviter que ce soit les Assedic qui financent le spectacle vivant ?
R-Mais P.-L. Séguillon, je serais là pour le coup en train de faire des zigzags, si je vous disais qu'aujourd'hui j'écoute, j'attends le rapport de M. Guyot, j'attends les recommandations de la représentation nationale. Donc ce système, on est en train de le bâtir. Il n'est pas prédéterminé. Et donc, ne me demandez pas aujourd'hui de vous dire exactement quel sera con contour. En tout cas, il y aura un système définitif au sein de la solidarité interprofessionnelle, et l'Etat, comme il l'a fait depuis le début, assumera ses responsabilités.
Q-Vous me permettez quelques questions sur votre domaine en particulier, notamment, dans le domaine de l'audiovisuel. Le CSA a fixé un calendrier pour la mise en place de la télévision numérique : au mois de mars, pour les chaînes gratuites et au mois de septembre, pour une quinzaine de chaînes payantes. Est-ce possible si on adopte une certaine norme ? Certains estiment qu'il faudrait adopter une norme plus performante mais cela demandera plus de temps. Etes-vous partisan de différer l'arrivée de la TNT - télévision numérique - en attendant une norme plus performante ?
R-Là aussi, pour que les choses soient claires vis-à-vis de nos concitoyens, la TNT - télévision numérique terrestre - cela veut dire quoi ? Une offre élargie ; cela veut dire qu'il faudra avoir comme sorte de prise, de petit adaptateur, et que cela permettra d'avoir accès à plus de chaînes, le cas échéant gratuites, qu'aujourd'hui.
Q-Votre décision ?
R-Il y a un problème de vérification technologique, financière et juridique. C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a demandé à un expert indépendant, un rapport pour que je sois sûr, au moment où le CSA et le Gouvernement, chacun dans leurs responsabilités, prendront leur décision, que nos concitoyens bénéficieront d'un système technologique pérenne. Ce rapport va être déposé dans les jours qui viennent. Lorsqu'il sera déposé, le Gouvernement en tirera les conclusions, et nous annoncerons à ce moment-là à nos concitoyens, en liaison avec le CSA, si nous pouvons maintenir ou non la date de mars et de septembre de l'année prochaine pour le gratuit et le payant, et si la norme technologique est la bonne. Voilà.
Q- Donc, rien n'est décidé ?
R-On est en phase de vérification. C'est un sujet très important, et je ne veux pas que les intérêts financiers perturbent les certitudes technologiques.
Q-Autre question, question rituelle, question qui relève presque de l'Arlésienne : la chaîne internationale. Deux questions : verra-t-elle le jour avant la fin du quinquennat ? Et deuxièmement : avez-vous le financement ?
R-C'est mon objectif que cette chaîne internationale voie le jour ; c'est une nécessité stratégique. Et je pense que nous l'avons vu ces dernières semaines. La question est à l'étude en ce moment entre mon collègue des Affaires étrangères et moi, nous travaillons, parce qu'il y a plusieurs options possibles. Ce qui est nécessaire, pour dire les choses très rapidement, vous avez deux missions qu'il faut accomplir : l'une, c'est la diffusion de la langue française et de la francophonie ; l'autre, qui n'est pas exactement la même, qui est de faire parvenir nos idées, dans la violence internationale actuelle pour concourir à la paix. Et là, cela suppose que les choses soient traduites en langue anglaise, en langue espagnole, en langue arabe. Vous voyez bien qu'il y a deux problèmes distincts : la francophonie - faire diffuser au maximum nos idées et nos concepts ; les choses sont sur la table, il y a plusieurs cas de figure possibles, nous y travaillons, et j'espère bien, effectivement, que nous pourrons y parvenir le plus rapidement possible.
Q-D'un mot, puisque cela relève aussi de votre tutelle : le sort de nos deux confrères et de leur chauffeur ? Avez-vous des éléments nouveaux depuis la déclaration du Premier ministre, la semaine dernière ?
R- Non, depuis la déclaration du Premier ministre il n'y a pas d'éléments nouveaux. Le Gouvernement, les pouvoirs publics, les services de l'Etat travaillent, heure par heure. Et nous sommes évidemment totalement prudents tant qu'ils ne sont pas entre des bras français.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 octobre 2004)