Déclaration de M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur les axes de la politique de coopération, d'aide au développement et de la politique en faveur de la francophonie et de la diversité culturelle et linguistique, Paris le 16 janvier 2004.

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Circonstance : Voeux de Pierre-André Wiltzer à la presse diplomatique, à Paris, le 16 janvier 2004

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Cher Dominique,
Monsieur le Président Limagne,
Chère Noëlle,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, à mon tour, vous adresser tous mes voeux très chaleureux de bonne année 2004.
Il n'est pas question, en cet instant, de dresser pour moi un bilan des perspectives en matière de développement, de coopération, de francophonie, qui sont les domaines dans lesquels, sous l'autorité de Dominique de Villepin, j'ai à agir jour après jour.
Je voudrais simplement me livrer à deux réflexions.
La première pour dire que je suis très heureux de pouvoir travailler sur ces sujets qui me passionnent depuis toujours et de le faire auprès de Dominique de Villepin, dans un climat de totale confiance, dans une atmosphère amicale, tonique, dynamique, et dans le cadre d'une politique internationale claire et généreuse dont il a retracé, à l'instant, les principaux éléments. C'est une chance. Je suis heureux d'en avoir bénéficié.
Sur le fond, je voudrais appeler votre attention sur un point et un seul qui me permet peut-être de dépasser les événements qui, au jour le jour, font l'actualité, et qui n'est pas toujours du coup aussi perspective que l'on pourrait le souhaiter pour nos concitoyens. Ce point, c'est la profonde cohérence qui caractérise les actions du gouvernement et plus particulièrement du ministère des Affaires étrangères dans le domaine dont j'ai la charge. Comme notre politique étrangère au sens classique du terme, notre politique de coopération, d'aide au développement, comme notre politique en faveur de la francophonie et de la diversité culturelle et linguistique, repose sur un principe fondamental et central. Le monde que nous souhaitons en ce début de XXIème siècle, est un monde qui garantisse, le ministre l'a dit, la paix et le progrès pour les peuples. C'est donc un monde dans lequel les inégalités entre les riches et les pauvres doivent être progressivement mais activement réduites. C'est le fondement même de notre politique d'aide au développement qui est avant tout une politique de solidarité, d'où l'engagement de la France, sous l'impulsion du président de la République. Vous savez à quel point son engagement personnel est fort dans ce domaine, son engagement en faveur de la réalisation des objectifs du développement, les objectifs dits du Millénaire pour le développement adoptés en l'an 2000 par les Nations unies mais qui sont les grands axes de notre politique de coopération. Bien sûr, le relèvement de notre effort financier en faveur de l'aide publique au développement mais aussi le renforcement de toute la gamme de nos instruments en matière de coopération : coopération décentralisée, utilisation des compétences et des bonnes volontés - je pense au projet de loi que le gouvernement vient d'adopter et qui sera soumis au Parlement prochainement en faveur du Volontariat de solidarité internationale -, encouragement aux activités du secteur privé, etc. Nous souhaitons combler le fossé entre les riches et les pauvres, et cela concerne au premier chef le continent africain, mais aussi bâtir un monde dans lequel les civilisations, les croyances, les identités des peuples et les langues soient reconnues et respectées. Et c'est bien dans ce cadre que s'inscrit notre politique en faveur de la Francophonie.
A Beyrouth, lors du dernier Sommet de la Francophonie, qui va être prolongé par celui qui cette année aura lieu à Ouagadougou au mois de novembre prochain, la Francophonie a pris un tournant majeur. Elle s'est portée à la tête du combat pour la diversité culturelle et linguistique. C'est un combat qui suscite un large intérêt, une large adhésion, un large courant de sympathie dans le monde, bien au-delà des 56 pays qui sont regroupés dans l'Organisation internationale de la Francophonie. Un monde plus juste où les progrès soient plus équitablement partagés, un monde assurant le respect des peuples et de leur identité, un monde régi par des règles internationales claires sous l'égide d'une Organisation des Nations unies elle-même rénovée et renforcée, tels sont les objectifs qui inspirent notre action dans les domaines de la coopération et du développement.
C'est à la lumière de ces principes qu'il convient de juger toutes les démarches qui, au jour le jour, nous mobilisent, qu'il s'agisse de la prévention, de la résolution des crises, et Dieu sait si elles sont nombreuses, qu'il s'agisse aussi de la politique de fond qui est menée en faveur du développement. C'est sur ce point que je voulais appeler votre attention en vous renouvelant tous mes voeux de bonne année, et de bonne année aussi pour notre pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2004)