Texte intégral
Q- F. Laborde Ce matin, nous allons évoquer le plan Alzheimer qu'il a présenté, hier, avec une série de mesures pour lutter contre cette maladie. Mais avant d'aborder cette question, un sujet qui revient dans l'actualité : l'hépatite B. Selon une étude américaine, il y aurait peut-être une concordance entre le vaccin contre l'hépatite B et ceux qui développent la sclérose en plaque. Vous-même avez demandé qu'il y ait une réunion d'urgence à votre ministère aujourd'hui sur ce thème.
R- Oui, il y a eu une dizaine d'études depuis maintenant cinq-six ans, qui n'étaient pas concluantes, il y avait des suspicions. C'est la première étude qui montre qu'il y a quand même des analyses significativement positives. J'ai demandé immédiatement la tenue du comité de vaccination en France, mais également, que le groupe européen de pharmacovigilance, puisse nous dire très vite ce qu'il faut faire. Parce que c'est un sujet, évidemment, de santé publique majeur.
Q- Parce que l'hépatite B, c'est très dangereux, on peut en mourir, on peut développer un cancer du foie, cela fait des ravages...
R- Oui, une cirrhose ou un cancer du foie. Mais vous savez, il faut toujours regarder, lorsqu'on fait un geste thérapeutique quels sont les effets positifs et les effets négatifs. Et s'il doit y avoir des effets négatifs, il faut en tirer les conséquences, bien sûr. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à ces deux comités de nous dire ce qu'ils en pensent.
Q- Vous avez donc annoncé hier un plan pour la maladie d'Alzheimer. La France, était peut-être un peu en retard en la matière... Il faut rappeler qu'il y a 800 000 malades d'Alzheimer vivants, et qu'il y a environ 170 000 nouveaux cas par an. Il y a dix mesures, 15 millions d'euros de budget sur trois ans. La plus importante, c'est le dépistage précoce, l'aide aux familles, c'est tout cela réuni ?
R- Oui, c'est une énorme vague de 30 mètres qui nous arrive dessus, et je crois qu'il faut commencer à la voir. En 2050, il y aura 11 millions de personnes de plus de 65 ans, et il y en aura 5 millions de personnes de plus de 85 ans. Donc, le risque de maladie d'Alzheimer, évidemment, augmente dans la société française. Il faut le diagnostiquer très vite. Car plus vite vous diagnostiquez une maladie d'Alzheimer, plus vite vous pouvez retarder les signes de la maladie. C'est la raison pour laquelle il y a des consultations que l'on va ouvrir, gratuites, parce que si quelqu'un, dans la vie quotidienne, perd la notion de... où sont ses clés, où est sa voiture, trois à quatre fois dans la semaine, il faut que l'entourage pense à la possibilité d'un Alzheimer. Cela fait peur à tout le monde.
Q- En même temps, il faut dire qu'il y a une différence entre la faute d'inattention d'une personne très étourdie et qui oublie systématiquement son porte-monnaie, ses lunettes ; ce n'est pas la maladie d'Alzheimer.
R- Bien sûr. Cela m'arrive et vous aussi...
Q- Mais la maladie d'Alzheimer, c'est répétitif.
R- Répétitif. Mais il faut quand même le dire parce que souvent on n'y pense pas. D'abord, parce qu'on ne veut pas y penser, et...
Q- ...Parce que cela fait peur. L'évaluation cognitive, ça va être quelque chose qui sera systématisé à partir de 70 ans ; c'est ce que vous souhaitez ?
R- Dans la mesure où il y a des signes avant-coureurs, on peut avoir cette consultation. J'ai envie de dire que le plus important, après, c'est la prise en charge de la dignité des personnes. Ce n'est pas parce qu'on ne reconnaît plus malheureusement son fils ou sa fille qu'il ne faut pas traiter les gens. Donc, ce sont des personnes qui vivent souvent en famille, et pour la famille, vivre 24 heures sur 24 avec ces personnes, c'est leur donner beaucoup d'amour d'un côté, mais c'est aussi beaucoup de fatigue. Donc, j'ouvre 13 000 postes, 13 000 places dans des petites unités de vie, proches du quartier, où les familles pourront...
Q- Si je puis me permettre l'expression, des sortes de "halte-garderie", comme pour les petits ?
R- Oui... C'est un peu dur de le dire comme cela, mais c'est un peu comme ça.
Q- ...Comme pour les petits, on peut aller laisser son malade le temps de souffler soi-même ?
R- Voilà, c'est ça, pendant un jour, deux jours, trois jours. Et puis, ce que l'on oublie de dire aussi, c'est que la maladie d'Alzheimer ce n'est pas uniquement un problème de mémoire, c'est parfois un trouble du comportement, un peu d'agressivité. Et nous allons mettre en place "des gardes itinérantes de nuit" : on pourra téléphoner s'il y a un drame la nuit, s'il y a un peu d'énervement. Quelqu'un qui connaît un particulièrement la maladie pourra venir pour soulager un peu les familles. Parce que c'est déjà dur, mais la nuit cela prend une proportion particulière.
Q- Souvent, ce sont les accompagnants d'ailleurs qui souffrent le plus. Quels conseils faut-il leur donner, outre le fait d'accepter de se reposer sur quelqu'un d'autre ? Ne doivent-ils pas être mieux aidés aussi par le corps médical, savoir que l'on peut être traité par antidépresseurs ou des choses comme cela ?
R- Oui, bien sûr. Nous avons d'abord fait deux choses : un memento, où tout est écrit, toutes les questions que peut se poser un fils, un petit-fils par rapport à cette maladie. Et deuxièmement, nous avons aussi décidé qu'il y aurait plus largement une sorte de discussion dans la société française, la possibilité d'en parler. Souvent, c'est une maladie dont on ne parle pas, comme si on en avait un peu honte. Eh bien non, il faut en parler, c'est un sujet de société majeur. Et je crois que plus ça va, plus il faut justement donner aussi des téléphones où, 24 heures sur 24, lorsqu'on a une angoisse, lorsqu'on a un problème, lorsqu'on ne comprend pas quelque chose, on pourra téléphoner et avoir en ligne téléphonique un spécialiste.
Q- Avec davantage de personnels médicaux à disposition et formés, parce que souvent ce sont aussi des questions de bon sens.
R- Oui. Le deuxième point, c'est que 70 % des maladies d'Alzheimer sont traitées dans les maisons de retraite. Or là, il y a une formation particulière à faire pour eux, et puis aussi augmenter le nombre de personnes qui travaillent dans les maisons de retraite. Enfin, vous savez où en est l'assurance maladie aussi. On ne peut pas non plus dépenser beaucoup d'argent, mais cela fait partie des choses qui sont excessivement importantes.
Q- Justement, puisque vous parlez d'assurance-maladie, cette maladie va être prise en charge à 100 %. Elle est considérée désormais comme une "affection de longue durée", alors qu'avant elle était sous la catactéristique "d'arriération mentale" ou de "psychose". Ce n'est pas fondamental pour le malade, mais pour les familles c'est quelque chose qui compte.
R- Voilà. C'est quelque chose qui ne coûte pas un centime d'euro, mais en discutant avec le président de France-Alzheimer, c'était une chose qu'il a demandée. Il m'a dit : "Monsieur le ministre, je vais vous demander quelque chose qui ne coûte pas d'argent, mais pour la dignité des familles". En effet, il est affreux d'entendre que c'est de l'arriération mentale. Ce n'est pas de "l'arriération mentale", c'est une maladie psycho-physiopathologique que l'on connaît particulièrement bien ; c'est une maladie à part entière. C'est comme lorsque l'on a découvert que les autistes avaient un problème anatomique et biologique. Le nombre de femmes à qui on dit : "votre enfant est autiste parce que c'est de votre faute, parce que vous ne lui parlez pas", c'est honteux ! Donc, il y a des maladies neurologiques, cela fait partie d'une maladie neurologique ; la maladie d'Alzheimer, dorénavant, sera une "ALD" - "affection longue durée" - la trentième.
Q- Toute dernière question de santé publique, sur un autre registre : la rage à Bordeaux. On est très inquiet parce qu'on n'a pas retrouvé toutes les personnes qui ont été mordues par ce chien. Y a-t-il des risques ?
R- C'est une course contre la montre aujourd'hui, parce que l'incubation de la rage, de ce virus de la rage, est de 35 à 40 jours. Donc, aujourd'hui, on sait qu'il y avait 15 personnes qui ont été en contact avec ce chien, dont on sait qu'il était enragé, il est même mort ; il reste donc cinq personnes : un petit garçon, de cinq-six ans, on est sur la piste, je crois, et quatre adultes. On sait que dans une semaine, ces personnes peuvent avoir les symptômes...
Q- Déclencher la maladie...
R- Oui, et le jour où vous avez déclenché la maladie vous mourrez à 100 %
Q- C'est fini.
R- Donc, il faut vraiment aller très vite. C'est la raison pour laquelle je me suis déplacé l'autre jour pour voir tout cela. Et bravo à tous les services puisqu'ils travaillent bien.
Q- Faut-il abattre tous les chiens dans la région de Bordeaux, il faut tous
les vacciner ?
R- Non, il a été décidé... D'abord, toutes les personnes qui ont été en contact avec ce chien doivent être immédiatement vaccinées, c'est la seule solution pour éviter la maladie. Deuxièmement, il faut vacciner évidemment tous les chiens aussi qui auraient pu être en contact. Enfin, pour les chiens que l'on retrouve sur la voie publique, attendons 40 jours. Si au bout de 40 jours, ils n'ont rien, je crois que ce n'est pas la peine de les euthanasier. Parce que sinon, on ne sait plus où s'arrêter
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 septembre 2004)
R- Oui, il y a eu une dizaine d'études depuis maintenant cinq-six ans, qui n'étaient pas concluantes, il y avait des suspicions. C'est la première étude qui montre qu'il y a quand même des analyses significativement positives. J'ai demandé immédiatement la tenue du comité de vaccination en France, mais également, que le groupe européen de pharmacovigilance, puisse nous dire très vite ce qu'il faut faire. Parce que c'est un sujet, évidemment, de santé publique majeur.
Q- Parce que l'hépatite B, c'est très dangereux, on peut en mourir, on peut développer un cancer du foie, cela fait des ravages...
R- Oui, une cirrhose ou un cancer du foie. Mais vous savez, il faut toujours regarder, lorsqu'on fait un geste thérapeutique quels sont les effets positifs et les effets négatifs. Et s'il doit y avoir des effets négatifs, il faut en tirer les conséquences, bien sûr. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à ces deux comités de nous dire ce qu'ils en pensent.
Q- Vous avez donc annoncé hier un plan pour la maladie d'Alzheimer. La France, était peut-être un peu en retard en la matière... Il faut rappeler qu'il y a 800 000 malades d'Alzheimer vivants, et qu'il y a environ 170 000 nouveaux cas par an. Il y a dix mesures, 15 millions d'euros de budget sur trois ans. La plus importante, c'est le dépistage précoce, l'aide aux familles, c'est tout cela réuni ?
R- Oui, c'est une énorme vague de 30 mètres qui nous arrive dessus, et je crois qu'il faut commencer à la voir. En 2050, il y aura 11 millions de personnes de plus de 65 ans, et il y en aura 5 millions de personnes de plus de 85 ans. Donc, le risque de maladie d'Alzheimer, évidemment, augmente dans la société française. Il faut le diagnostiquer très vite. Car plus vite vous diagnostiquez une maladie d'Alzheimer, plus vite vous pouvez retarder les signes de la maladie. C'est la raison pour laquelle il y a des consultations que l'on va ouvrir, gratuites, parce que si quelqu'un, dans la vie quotidienne, perd la notion de... où sont ses clés, où est sa voiture, trois à quatre fois dans la semaine, il faut que l'entourage pense à la possibilité d'un Alzheimer. Cela fait peur à tout le monde.
Q- En même temps, il faut dire qu'il y a une différence entre la faute d'inattention d'une personne très étourdie et qui oublie systématiquement son porte-monnaie, ses lunettes ; ce n'est pas la maladie d'Alzheimer.
R- Bien sûr. Cela m'arrive et vous aussi...
Q- Mais la maladie d'Alzheimer, c'est répétitif.
R- Répétitif. Mais il faut quand même le dire parce que souvent on n'y pense pas. D'abord, parce qu'on ne veut pas y penser, et...
Q- ...Parce que cela fait peur. L'évaluation cognitive, ça va être quelque chose qui sera systématisé à partir de 70 ans ; c'est ce que vous souhaitez ?
R- Dans la mesure où il y a des signes avant-coureurs, on peut avoir cette consultation. J'ai envie de dire que le plus important, après, c'est la prise en charge de la dignité des personnes. Ce n'est pas parce qu'on ne reconnaît plus malheureusement son fils ou sa fille qu'il ne faut pas traiter les gens. Donc, ce sont des personnes qui vivent souvent en famille, et pour la famille, vivre 24 heures sur 24 avec ces personnes, c'est leur donner beaucoup d'amour d'un côté, mais c'est aussi beaucoup de fatigue. Donc, j'ouvre 13 000 postes, 13 000 places dans des petites unités de vie, proches du quartier, où les familles pourront...
Q- Si je puis me permettre l'expression, des sortes de "halte-garderie", comme pour les petits ?
R- Oui... C'est un peu dur de le dire comme cela, mais c'est un peu comme ça.
Q- ...Comme pour les petits, on peut aller laisser son malade le temps de souffler soi-même ?
R- Voilà, c'est ça, pendant un jour, deux jours, trois jours. Et puis, ce que l'on oublie de dire aussi, c'est que la maladie d'Alzheimer ce n'est pas uniquement un problème de mémoire, c'est parfois un trouble du comportement, un peu d'agressivité. Et nous allons mettre en place "des gardes itinérantes de nuit" : on pourra téléphoner s'il y a un drame la nuit, s'il y a un peu d'énervement. Quelqu'un qui connaît un particulièrement la maladie pourra venir pour soulager un peu les familles. Parce que c'est déjà dur, mais la nuit cela prend une proportion particulière.
Q- Souvent, ce sont les accompagnants d'ailleurs qui souffrent le plus. Quels conseils faut-il leur donner, outre le fait d'accepter de se reposer sur quelqu'un d'autre ? Ne doivent-ils pas être mieux aidés aussi par le corps médical, savoir que l'on peut être traité par antidépresseurs ou des choses comme cela ?
R- Oui, bien sûr. Nous avons d'abord fait deux choses : un memento, où tout est écrit, toutes les questions que peut se poser un fils, un petit-fils par rapport à cette maladie. Et deuxièmement, nous avons aussi décidé qu'il y aurait plus largement une sorte de discussion dans la société française, la possibilité d'en parler. Souvent, c'est une maladie dont on ne parle pas, comme si on en avait un peu honte. Eh bien non, il faut en parler, c'est un sujet de société majeur. Et je crois que plus ça va, plus il faut justement donner aussi des téléphones où, 24 heures sur 24, lorsqu'on a une angoisse, lorsqu'on a un problème, lorsqu'on ne comprend pas quelque chose, on pourra téléphoner et avoir en ligne téléphonique un spécialiste.
Q- Avec davantage de personnels médicaux à disposition et formés, parce que souvent ce sont aussi des questions de bon sens.
R- Oui. Le deuxième point, c'est que 70 % des maladies d'Alzheimer sont traitées dans les maisons de retraite. Or là, il y a une formation particulière à faire pour eux, et puis aussi augmenter le nombre de personnes qui travaillent dans les maisons de retraite. Enfin, vous savez où en est l'assurance maladie aussi. On ne peut pas non plus dépenser beaucoup d'argent, mais cela fait partie des choses qui sont excessivement importantes.
Q- Justement, puisque vous parlez d'assurance-maladie, cette maladie va être prise en charge à 100 %. Elle est considérée désormais comme une "affection de longue durée", alors qu'avant elle était sous la catactéristique "d'arriération mentale" ou de "psychose". Ce n'est pas fondamental pour le malade, mais pour les familles c'est quelque chose qui compte.
R- Voilà. C'est quelque chose qui ne coûte pas un centime d'euro, mais en discutant avec le président de France-Alzheimer, c'était une chose qu'il a demandée. Il m'a dit : "Monsieur le ministre, je vais vous demander quelque chose qui ne coûte pas d'argent, mais pour la dignité des familles". En effet, il est affreux d'entendre que c'est de l'arriération mentale. Ce n'est pas de "l'arriération mentale", c'est une maladie psycho-physiopathologique que l'on connaît particulièrement bien ; c'est une maladie à part entière. C'est comme lorsque l'on a découvert que les autistes avaient un problème anatomique et biologique. Le nombre de femmes à qui on dit : "votre enfant est autiste parce que c'est de votre faute, parce que vous ne lui parlez pas", c'est honteux ! Donc, il y a des maladies neurologiques, cela fait partie d'une maladie neurologique ; la maladie d'Alzheimer, dorénavant, sera une "ALD" - "affection longue durée" - la trentième.
Q- Toute dernière question de santé publique, sur un autre registre : la rage à Bordeaux. On est très inquiet parce qu'on n'a pas retrouvé toutes les personnes qui ont été mordues par ce chien. Y a-t-il des risques ?
R- C'est une course contre la montre aujourd'hui, parce que l'incubation de la rage, de ce virus de la rage, est de 35 à 40 jours. Donc, aujourd'hui, on sait qu'il y avait 15 personnes qui ont été en contact avec ce chien, dont on sait qu'il était enragé, il est même mort ; il reste donc cinq personnes : un petit garçon, de cinq-six ans, on est sur la piste, je crois, et quatre adultes. On sait que dans une semaine, ces personnes peuvent avoir les symptômes...
Q- Déclencher la maladie...
R- Oui, et le jour où vous avez déclenché la maladie vous mourrez à 100 %
Q- C'est fini.
R- Donc, il faut vraiment aller très vite. C'est la raison pour laquelle je me suis déplacé l'autre jour pour voir tout cela. Et bravo à tous les services puisqu'ils travaillent bien.
Q- Faut-il abattre tous les chiens dans la région de Bordeaux, il faut tous
les vacciner ?
R- Non, il a été décidé... D'abord, toutes les personnes qui ont été en contact avec ce chien doivent être immédiatement vaccinées, c'est la seule solution pour éviter la maladie. Deuxièmement, il faut vacciner évidemment tous les chiens aussi qui auraient pu être en contact. Enfin, pour les chiens que l'on retrouve sur la voie publique, attendons 40 jours. Si au bout de 40 jours, ils n'ont rien, je crois que ce n'est pas la peine de les euthanasier. Parce que sinon, on ne sait plus où s'arrêter
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 septembre 2004)