Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'être parmi vous ce matin.
L'écologie et le développement durable sont aujourd'hui au coeur des problématiques qui se posent à nos Nations. Quelle harmonie entre le développement industriel et la protection de la biosphère ? Comment préserver et respecter l'écosystème ? Comment permettre aux continents du Sud de créer les conditions de leur développement humain, social et économique ?
Bref autant d'interrogations qu'il est de notre devoir de résoudre au nom même du droit des générations futures à ne pas subir les conséquences de notre imprévoyance.
Or notre mobilisation et notre engagement que ce défi appelle sont inséparables d'une très large formation et sensibilisation de tous, et en particulier de notre jeunesse. Aujourd'hui "génération future ", elle aura la charge, demain, de transmettre à son tour les clefs de la planète. C'est dire notre responsabilité à fournir, aux enfants et aux adolescents, les bases d'une éducation sur l'environnement vers un développement durable.
Vos travaux présentent à cet égard un intérêt tout particulier. Ils ne sont pas un énième rendez-vous où foisonnent des témoignages mais ont, au contraire, un caractère prospectif, en ce sens que vous serez amenés à travailler sur des textes qui serviront de base à un certain nombre de propositions en matière d'éducation à l'environnement.
Ainsi l'a voulu le Professeur Michel Ricard à qui je souhaiterais rendre hommage pour l'engagement avec lequel il milite en faveur d'une éducation pour l'environnement et le dynamisme avec lequel il conduit la mission que lui a confiée le Premier ministre.
Les questions de l'écologie et du développement durable passionnent notre jeunesse, quant bien même n'a-t-elle qu'une idée partielle de la portée exacte de ces termes. Le devenir de la Planète et celui des Hommes qui la peuplent, la protection de la nature et des espèces, ou encore le développement de l'hémisphère Sud sont autant de thèmes qui provoquent chez elle réflexion, espoir ou révolte.
Cette capacité de mobilisation et la générosité dans l'engagement doivent être prises en compte, enrichies et stimulées. Or qui mieux que l'école, lieu unique d'acquisition de la citoyenneté et d'apprentissage de la responsabilité, est mieux à même de fédérer l'énergie de celles et ceux qui deviendront demain les dépositaires de notre planète ?
C'est dire combien, Mesdames et Messieurs, le rôle de l'école est grand dans cette noble ambition d'oeuvrer afin que la Terre reste habitable.
Depuis plus de trente ans, nous avons mis en place, dans notre système éducatif, un travail pédagogique reposant sur des orientations définies plus ou moins au rythme des grandes conférences internationales sur l'environnement. Parallèlement, une série de projets et d'activités qui ne reposent que sur l'énergie et l'imagination de certains enseignants ont été initiés afin d'inscrire, davantage encore, l'éducation à l'environnement dans le cadre des activités scolaires.
Ces initiatives sont toutes remarquablement conduites et les résultats sont particulièrement à saluer.
Néanmoins, un récent rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale a mis en évidence que la majorité des élèves reste sur des représentations réduites de l'environnement, voire des caricatures, et ne bénéficie pas, dans l'ensemble de leur scolarité, d'une "éducation à l'environnement " cohérente, fondée sur des bases scientifiques solides.
Aussi était-il urgent de revisiter les contours de cette éducation d'autant que les orientations définies par le Gouvernement visent à inscrire l'environnement au coeur des préoccupations de nos concitoyens, en suscitant chez eux une démarche de solidarité et de responsabilité.
Cette démarche doit s'acquérir dès l'enfance et se développer lors de l'adolescence, et au-delà L'éducation à l'environnement vers un développement durable doit donc devenir une composante de la formation initiale des élèves, depuis leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité, afin de leur permettre d'acquérir des connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de manière responsable.
Les enfants et les adolescents doivent prendre progressivement conscience de leurs responsabilités et des conséquences du geste humain sur l'environnement. Leurs connaissances doivent se bâtir de façon ordonnée et concrète en prenant appui sur l'étude de leur environnement le plus immédiat : le respect de la nature et la protection des espèces menacées, certes, mais j'ajouterai également l'économie d'énergie, la collecte des déchets... Nous devons leur montrer, au travers d'un contact immédiat, et je dirais presque " palpable ", à la fois notre interaction avec la nature mais aussi la simplicité d'une action individuelle qui bénéficie à toute la collectivité.
A l'initiative du Président de la République, la France a placé ce sens de la responsabilité de tous au coeur de sa politique résolument offensive en faveur de l'écologie et du développement durable. Sous l'impulsion du Premier ministre et de ma collègue Tokia Saïfi, une Stratégie nationale de développement durable a été arrêtée en juin 2003, faisant de l'éducation l'une des clefs de voûte.
Dans ce cadre, depuis la rentrée de septembre 2003, a été lancée dans dix académies une expérimentation sur l'éducation à l'environnement vers un développement durable. Sont ainsi explorées de nouvelles démarches pédagogiques assurant à une classe d'âge, du primaire au lycée, une formation progressive sur cette question. Ce sont ainsi plus de quatre-vingt écoles et établissements scolaires qui participent à cette opération, couvrant tous les niveaux scolaires, du primaire à la terminale.
Les équipes engagées ont procédé à une relecture des programmes d'enseignement concernés par cette question, telles que l'histoiregéographie, les sciences de la vie et de la Terre ou encore l'éducation civique, afin d'ancrer cette éducation à l'environnement dans les dispositifs actuels. Par ailleurs, elles ont exploré de nouvelles démarches qui peuvent trouver leur place dans des dispositifs transversaux, tels que des travaux personnels encadrés (PPE), les itinéraires de découverte (IDD) ou des projets pédagogiques à caractère pluridisciplinaire (PPCP), en développant le travail sur projet et le partenariat.
A ce jour, les résultats de cette expérimentation sont tout à fait encourageants. Ils attestent notamment de l'ampleur du champ concerné par cette éducation. Autour des thèmes de l'eau, de la forêt, de l'air ou encore des paysages, thèmes qui existent d'ores et déjà dans les programmes, ce sont des questions liées à l'aménagement du territoire, au développement industriel et agricole, aux ressources naturelles, aux risques majeurs ou encore aux relations Nord-Sud qui ont été abordées.
Ces constats très positifs nous ont convaincu d'élargir l'expérience à l'ensemble des académies. Ainsi, à compter de la rentrée 2004, tous les élèves bénéficieront d'une éducation à l'environnement vers un développement durable.
Forts des enseignements de l'expérimentation aujourd'hui en cours, nous ne ferons pas de l'éducation à l'environnement une nouvelle discipline à part entière ; elle sera au contraire construite de façon cohérente et progressive tant à l'intérieur de chaque discipline qu'entre les différentes disciplines. A vouloir "enfermer " l'environnement dans une matière spécifique, nous prendrions le risque de restreindre toute sa dimension.
Il est ensuite essentiel que les élèves bénéficient d'un enseignement sur l'ensemble de leur cursus, de la maternelle au lycée.
Ainsi à l'école primaire, l'éducation au développement durable est fondée sur l'acquisition de connaissances et de comportements ancrés dans une démarche d'investigation des problèmes liés à l'environnement. Les programmes de l'école primaire fournissent, d'ores et déjà, de nombreuses perspectives d'études sur les problématiques se rapportant à l'environnement et au développement durable.
Au collège, plusieurs champs disciplinaires doivent concourir à cette éducation. Qu'il s'agisse de l'Histoire et de la Géographie, de la Technologie, des Sciences ou encore de l'Éducation civique, toutes ces matières apportent des éléments aux élèves pour les aider à comprendre les grands enjeux de l'écologie et du développement durable.
Enfin au lycée, en fonction des voies de formation, d'autres disciplines apporteront leur contribution, je pense ici notamment aux Sciences économiques et sociales, aux enseignements professionnels ou encore à la Philosophie... Je disais à l'instant que la générosité de notre jeunesse à s'engager sur les questions d'environnement était grande. Aussi prenons garde de ne pas laisser sa capacité d'engagement en proie à l'ignorance ou à l'exploitation tant il est vrai que l'émotion se dévoie facilement lorsqu'elle n'est pas nourrie par la réflexion.
Si l'éducation à l'environnement relève de la connaissance, elle est aussi du domaine de l'action. Aussi, le caractère pratique de l'éducation à l'environnement doit reposer sur des démarches pédagogiques diversifiées privilégiant des situations concrètes qui développeront chez les élèves l'initiative, la créativité et le sens des responsabilités. Il est essentiel de faire prendre conscience à nos jeunes qu'il est toujours possible d'agir dès lors qu'un problème a été analysé et compris.
Les sorties scolaires constituent, en ce sens, un cadre particulièrement favorable. Je pense ici, notamment, aux classes vertes, aux classes de mer ou de neige qui offrent d'intéressantes démarches pédagogiques pouvant s'enrichir des ressources locales. A cet égard, la mission conduite à la demande du Premier ministre par Madame Béatrice Pavy sur les classes de découvertes, ouvrira des perspectives supplémentaires...
Enfin, il convient d'encourager les initiatives pédagogiques qui sont conduites, depuis 1993, dans le cadre de la coopération interministérielle. Un certain nombre d'opérations -telles que les fermes pédagogiques ou l'école de la forêt, menées en concertation avec d'autres ministères -celui de l'agriculture, de l'environnement ou encore de la culture, peuvent tout à fait s'inscrire dans ce développement de l'éducation à l'environnement. Reposant aujourd'hui sur le seul engagement volontaire des enseignants et des élèves, ces initiatives mériteraient d'être inscrites demain au projet d'école ou d'établissement.
Avant de conclure, vous permettrez au Ministre de la Recherche de vous livrer cette conviction : l'éducation à l'environnement sera d'autant plus riche pour les jeunes que la recherche en la matière sera féconde. A l'origine des grandes évolutions scientifiques et technologiques, la recherche a été parfois, fort injustement, l'objet de critiques lui faisant peser une part de responsabilité sur les atteintes à l'environnement. Or je suis convaincu que la recherche peut permettre de trouver une correcte articulation entre les nécessaires évolutions technologiques et le sens de la responsabilité.
Tout au long de son histoire, l'Humanité a cherché à s'émanciper des contraintes de la nature en usant notamment du développement de la technique. La deuxième moitié du vingtième siècle, caractérisée par l'accélération des évolutions de nos sociétés industrialisées, a vu naître des transformations irrémédiables de l'environnement.
Il en est né le doute et l'incertitude.
Aujourd'hui, les Hommes aspirent à une harmonie entre le développement de leur société et la protection de l'environnement, au nom même de leurs descendants et de leur droit à vivre sur une planète écologiquement et biologiquement saine.
Ce sens de la responsabilité doit s'acquérir dès le plus jeune âge, à l'école. Citoyen de demain, nos enfants doivent se comporter en acteurs responsables et solidaires de la société.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 16 juin 2004)
Je suis particulièrement heureux d'être parmi vous ce matin.
L'écologie et le développement durable sont aujourd'hui au coeur des problématiques qui se posent à nos Nations. Quelle harmonie entre le développement industriel et la protection de la biosphère ? Comment préserver et respecter l'écosystème ? Comment permettre aux continents du Sud de créer les conditions de leur développement humain, social et économique ?
Bref autant d'interrogations qu'il est de notre devoir de résoudre au nom même du droit des générations futures à ne pas subir les conséquences de notre imprévoyance.
Or notre mobilisation et notre engagement que ce défi appelle sont inséparables d'une très large formation et sensibilisation de tous, et en particulier de notre jeunesse. Aujourd'hui "génération future ", elle aura la charge, demain, de transmettre à son tour les clefs de la planète. C'est dire notre responsabilité à fournir, aux enfants et aux adolescents, les bases d'une éducation sur l'environnement vers un développement durable.
Vos travaux présentent à cet égard un intérêt tout particulier. Ils ne sont pas un énième rendez-vous où foisonnent des témoignages mais ont, au contraire, un caractère prospectif, en ce sens que vous serez amenés à travailler sur des textes qui serviront de base à un certain nombre de propositions en matière d'éducation à l'environnement.
Ainsi l'a voulu le Professeur Michel Ricard à qui je souhaiterais rendre hommage pour l'engagement avec lequel il milite en faveur d'une éducation pour l'environnement et le dynamisme avec lequel il conduit la mission que lui a confiée le Premier ministre.
Les questions de l'écologie et du développement durable passionnent notre jeunesse, quant bien même n'a-t-elle qu'une idée partielle de la portée exacte de ces termes. Le devenir de la Planète et celui des Hommes qui la peuplent, la protection de la nature et des espèces, ou encore le développement de l'hémisphère Sud sont autant de thèmes qui provoquent chez elle réflexion, espoir ou révolte.
Cette capacité de mobilisation et la générosité dans l'engagement doivent être prises en compte, enrichies et stimulées. Or qui mieux que l'école, lieu unique d'acquisition de la citoyenneté et d'apprentissage de la responsabilité, est mieux à même de fédérer l'énergie de celles et ceux qui deviendront demain les dépositaires de notre planète ?
C'est dire combien, Mesdames et Messieurs, le rôle de l'école est grand dans cette noble ambition d'oeuvrer afin que la Terre reste habitable.
Depuis plus de trente ans, nous avons mis en place, dans notre système éducatif, un travail pédagogique reposant sur des orientations définies plus ou moins au rythme des grandes conférences internationales sur l'environnement. Parallèlement, une série de projets et d'activités qui ne reposent que sur l'énergie et l'imagination de certains enseignants ont été initiés afin d'inscrire, davantage encore, l'éducation à l'environnement dans le cadre des activités scolaires.
Ces initiatives sont toutes remarquablement conduites et les résultats sont particulièrement à saluer.
Néanmoins, un récent rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale a mis en évidence que la majorité des élèves reste sur des représentations réduites de l'environnement, voire des caricatures, et ne bénéficie pas, dans l'ensemble de leur scolarité, d'une "éducation à l'environnement " cohérente, fondée sur des bases scientifiques solides.
Aussi était-il urgent de revisiter les contours de cette éducation d'autant que les orientations définies par le Gouvernement visent à inscrire l'environnement au coeur des préoccupations de nos concitoyens, en suscitant chez eux une démarche de solidarité et de responsabilité.
Cette démarche doit s'acquérir dès l'enfance et se développer lors de l'adolescence, et au-delà L'éducation à l'environnement vers un développement durable doit donc devenir une composante de la formation initiale des élèves, depuis leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité, afin de leur permettre d'acquérir des connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de manière responsable.
Les enfants et les adolescents doivent prendre progressivement conscience de leurs responsabilités et des conséquences du geste humain sur l'environnement. Leurs connaissances doivent se bâtir de façon ordonnée et concrète en prenant appui sur l'étude de leur environnement le plus immédiat : le respect de la nature et la protection des espèces menacées, certes, mais j'ajouterai également l'économie d'énergie, la collecte des déchets... Nous devons leur montrer, au travers d'un contact immédiat, et je dirais presque " palpable ", à la fois notre interaction avec la nature mais aussi la simplicité d'une action individuelle qui bénéficie à toute la collectivité.
A l'initiative du Président de la République, la France a placé ce sens de la responsabilité de tous au coeur de sa politique résolument offensive en faveur de l'écologie et du développement durable. Sous l'impulsion du Premier ministre et de ma collègue Tokia Saïfi, une Stratégie nationale de développement durable a été arrêtée en juin 2003, faisant de l'éducation l'une des clefs de voûte.
Dans ce cadre, depuis la rentrée de septembre 2003, a été lancée dans dix académies une expérimentation sur l'éducation à l'environnement vers un développement durable. Sont ainsi explorées de nouvelles démarches pédagogiques assurant à une classe d'âge, du primaire au lycée, une formation progressive sur cette question. Ce sont ainsi plus de quatre-vingt écoles et établissements scolaires qui participent à cette opération, couvrant tous les niveaux scolaires, du primaire à la terminale.
Les équipes engagées ont procédé à une relecture des programmes d'enseignement concernés par cette question, telles que l'histoiregéographie, les sciences de la vie et de la Terre ou encore l'éducation civique, afin d'ancrer cette éducation à l'environnement dans les dispositifs actuels. Par ailleurs, elles ont exploré de nouvelles démarches qui peuvent trouver leur place dans des dispositifs transversaux, tels que des travaux personnels encadrés (PPE), les itinéraires de découverte (IDD) ou des projets pédagogiques à caractère pluridisciplinaire (PPCP), en développant le travail sur projet et le partenariat.
A ce jour, les résultats de cette expérimentation sont tout à fait encourageants. Ils attestent notamment de l'ampleur du champ concerné par cette éducation. Autour des thèmes de l'eau, de la forêt, de l'air ou encore des paysages, thèmes qui existent d'ores et déjà dans les programmes, ce sont des questions liées à l'aménagement du territoire, au développement industriel et agricole, aux ressources naturelles, aux risques majeurs ou encore aux relations Nord-Sud qui ont été abordées.
Ces constats très positifs nous ont convaincu d'élargir l'expérience à l'ensemble des académies. Ainsi, à compter de la rentrée 2004, tous les élèves bénéficieront d'une éducation à l'environnement vers un développement durable.
Forts des enseignements de l'expérimentation aujourd'hui en cours, nous ne ferons pas de l'éducation à l'environnement une nouvelle discipline à part entière ; elle sera au contraire construite de façon cohérente et progressive tant à l'intérieur de chaque discipline qu'entre les différentes disciplines. A vouloir "enfermer " l'environnement dans une matière spécifique, nous prendrions le risque de restreindre toute sa dimension.
Il est ensuite essentiel que les élèves bénéficient d'un enseignement sur l'ensemble de leur cursus, de la maternelle au lycée.
Ainsi à l'école primaire, l'éducation au développement durable est fondée sur l'acquisition de connaissances et de comportements ancrés dans une démarche d'investigation des problèmes liés à l'environnement. Les programmes de l'école primaire fournissent, d'ores et déjà, de nombreuses perspectives d'études sur les problématiques se rapportant à l'environnement et au développement durable.
Au collège, plusieurs champs disciplinaires doivent concourir à cette éducation. Qu'il s'agisse de l'Histoire et de la Géographie, de la Technologie, des Sciences ou encore de l'Éducation civique, toutes ces matières apportent des éléments aux élèves pour les aider à comprendre les grands enjeux de l'écologie et du développement durable.
Enfin au lycée, en fonction des voies de formation, d'autres disciplines apporteront leur contribution, je pense ici notamment aux Sciences économiques et sociales, aux enseignements professionnels ou encore à la Philosophie... Je disais à l'instant que la générosité de notre jeunesse à s'engager sur les questions d'environnement était grande. Aussi prenons garde de ne pas laisser sa capacité d'engagement en proie à l'ignorance ou à l'exploitation tant il est vrai que l'émotion se dévoie facilement lorsqu'elle n'est pas nourrie par la réflexion.
Si l'éducation à l'environnement relève de la connaissance, elle est aussi du domaine de l'action. Aussi, le caractère pratique de l'éducation à l'environnement doit reposer sur des démarches pédagogiques diversifiées privilégiant des situations concrètes qui développeront chez les élèves l'initiative, la créativité et le sens des responsabilités. Il est essentiel de faire prendre conscience à nos jeunes qu'il est toujours possible d'agir dès lors qu'un problème a été analysé et compris.
Les sorties scolaires constituent, en ce sens, un cadre particulièrement favorable. Je pense ici, notamment, aux classes vertes, aux classes de mer ou de neige qui offrent d'intéressantes démarches pédagogiques pouvant s'enrichir des ressources locales. A cet égard, la mission conduite à la demande du Premier ministre par Madame Béatrice Pavy sur les classes de découvertes, ouvrira des perspectives supplémentaires...
Enfin, il convient d'encourager les initiatives pédagogiques qui sont conduites, depuis 1993, dans le cadre de la coopération interministérielle. Un certain nombre d'opérations -telles que les fermes pédagogiques ou l'école de la forêt, menées en concertation avec d'autres ministères -celui de l'agriculture, de l'environnement ou encore de la culture, peuvent tout à fait s'inscrire dans ce développement de l'éducation à l'environnement. Reposant aujourd'hui sur le seul engagement volontaire des enseignants et des élèves, ces initiatives mériteraient d'être inscrites demain au projet d'école ou d'établissement.
Avant de conclure, vous permettrez au Ministre de la Recherche de vous livrer cette conviction : l'éducation à l'environnement sera d'autant plus riche pour les jeunes que la recherche en la matière sera féconde. A l'origine des grandes évolutions scientifiques et technologiques, la recherche a été parfois, fort injustement, l'objet de critiques lui faisant peser une part de responsabilité sur les atteintes à l'environnement. Or je suis convaincu que la recherche peut permettre de trouver une correcte articulation entre les nécessaires évolutions technologiques et le sens de la responsabilité.
Tout au long de son histoire, l'Humanité a cherché à s'émanciper des contraintes de la nature en usant notamment du développement de la technique. La deuxième moitié du vingtième siècle, caractérisée par l'accélération des évolutions de nos sociétés industrialisées, a vu naître des transformations irrémédiables de l'environnement.
Il en est né le doute et l'incertitude.
Aujourd'hui, les Hommes aspirent à une harmonie entre le développement de leur société et la protection de l'environnement, au nom même de leurs descendants et de leur droit à vivre sur une planète écologiquement et biologiquement saine.
Ce sens de la responsabilité doit s'acquérir dès le plus jeune âge, à l'école. Citoyen de demain, nos enfants doivent se comporter en acteurs responsables et solidaires de la société.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 16 juin 2004)