Déclaration de Léon Bertrand, ministre du tourisme, sur la reprise du tourisme en Martinique, notamment avec la "reconstruction" du village Club Méditerranée des Boucaniers, Sainte-Anne le 8 janvier 2005.

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Circonstance : Pose de la première pierre du Village des Boucaniers du Club Méditerranée à Sainte-Anne (Martinique) le 8 janvier 2005

Texte intégral

Monsieur le Président du Club Méditerranée (Henri Giscard d'Estaing),
Monsieur le Directeur général Amériques (John Vanderslice),
Monsieur le Directeur général de la SMVV (Yan MONPLAISIR),
Mesdames et Messieurs les élus,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être de retour en Martinique pour poser symboliquement la première pierre des Boucaniers, village mythique du Club Méditerranée appelé à une renaissance que tous espéraient, dans ce site superbe de Sainte Anne réputé pour offrir les plus belles plages de l'île.
Je ne peux néanmoins accomplir aujourd'hui ce geste de " reconstruction ", sans avoir une pensée pour les victimes de la terrible tragédie qui a frappé l'Asie du Sud-Est.
Ce sont de vastes zones touristiques qui ont été touchées,
Ce sont des vacanciers qui, en quelques minutes, ont basculé dans l'horreur.
Des vacanciers mais aussi les populations locales, dont beaucoup vivaient grâce au tourisme, en particulier dans les pays les plus pauvres comme le Sri Lanka.
Je veux donc profiter de cette manifestation de maintenant pour vous dire qu'en qualité de Ministre délégué au Tourisme, j'ai proposé l'aide et l'expertise de la France pour favoriser la remise à niveau des installations endommagées :
c'est un devoir de solidarité élémentaire.
Je profite également de cette opportunité pour réitérer aux dirigeants du Club Méditerranée notre reconnaissance pour la mobilisation de leurs équipes et l'aide qu'ils ont su très rapidement apporter pour localiser et rapatrier leurs clients des Maldives et de Phuket.
Les personnels du Club (-et je n'oublie pas que l'un d'entre eux, Jean-Jacques CARRERO, y a malheureusement laissé la vie-) ont été en tous points exemplaires.
La chaleur humaine, l'échange et le partage sont au coeur des valeurs que le Club Méditerranée a toujours su promouvoir. Ces notions ont retrouvé pleinement leur sens aujourd'hui : les touristes ne recherchent plus simplement le farniente balnéaire dans des paradis indifférenciés. Ils sont en quête d'authenticité et veulent pouvoir être fiers de leurs vacances.
Ces nouvelles attentes, le Club Méditerranée les a anticipées : un nouveau positionnement a été décidé, qui doit accompagner une montée en gamme du produit.
Cette stratégie innovante, que les téléspectateurs français découvriront demain, vise à faire du Club un groupe haut de gamme convivial et multiculturel. Sans oublier les fondamentaux d'hier : plaisir, créativité et chaleur humaine.
A cet égard, la rénovation et l'extension du Village des Boucaniers fera date.
Il s'agit en effet d'un des plus anciens villages du Club, un établissement pionnier ouvert il y a plus de 30 ans dans une destination alors " nouvelle ", la Martinique dont le développement touristique était plein de promesses.
Si aujourd'hui le site n'a rien perdu de ses attraits originels, la promesse, avouons-le sans détour, s'est largement flétrie.
Après plusieurs décennies qui ont permis une " mise en tourisme " à grande échelle, les destinations ultra-marines ont connu une érosion progressive de leur fréquentation, aggravée par la concurrence de nouveaux soleils bons marchés comme la République dominicaine ou Cuba.
Après le temps des orages, à la fin de l'année 2002, les pouvoirs publics ont réagi avec la mise en place d'un plan de relance pour assurer un " redécollage touristique " des Antilles.
Associé à une nouvelle impulsion en matière de défiscalisation des investissements, notamment dans les infrastructures hôtelières, ce plan commence aujourd'hui à porter ses fruits. L'hémorragie semble stoppée et il est temps désormais de repenser le développement touristique.
Cette réflexion ne peut cependant faire l'économie des relations qui doivent s'établir dorénavant entre les différents acteurs du tourisme martiniquais. Des relations plus étroites qui permettront de faire aboutir les projets, grâce notamment à un partenariat public-privé équilibré et une mutualisation des moyens.
Là encore, les Boucaniers montre la voie.
Ce grand chantier, au terme duquel un village de 800 lits doté de nombreux équipements de loisirs (piscine, spa) verra le jour, est le fruit d'un montage financier complexe où chacun a su apporter sa contribution.
Les collectivités publiques, grâce aux fonds européens et à la région. L'Etat, au travers de la défiscalisation, ont pu attirer les investisseurs privés. La Caisse des dépôts et le Club Med, adossé aujourd'hui au premier groupe hôtelier mondial, complètent ce dispositif.
De même, pour la première fois, le Club Med a souhaité confier l'exploitation hôtelière de l'un de ses Villages à un partenaire extérieur local, la Société martiniquaise des Villages de Vacances afin d'assurer une gestion de proximité en phase avec les besoins locaux.
Le Club conservera néanmoins l'animation du village et les activités sportives, qui ont fait sa réputation d'excellence.
Son réseau dédié pourra également assurer la commercialisation du village, en interne auprès des GM fidèles à l'esprit maison et auprès des agences qui distribuent la brochure du Trident.
Nous ne sommes donc aujourd'hui qu'au début de l'aventure.
J'ai bon espoir naturellement que ce projet marque le début du renouveau, pour le Club " nouvelle version " mais également pour la Martinique, une terre turbulente et attachante, une terre riche de son capital humain et de ses traditions culturelles qui signent sa personnalité unique.
Le Club Méditerranée s'est choisi depuis longtemps comme signature une jolie formule " cap sur l'incomparable ". L'horizon est donc fixé et il est prometteur.
Je vous remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 11 janvier 2005)